Bien que couru par les années, le titre de Capcom garde de beaux restes, bien qu'ils ne tiennent plus la comparaison avec les standards actuels. Cela ne l'empêche pour autant pas de baser tout son postulat sur un univers reconnaissable entre mille et un extrême soin accordé au design. Ce dernier était pourtant limité aux ressources graphiques de la génération 128-bit, parmi laquelle la Gamecube (qui en avait franchement dans l'estomac soit dit en passant), première à accueillir l'enfant prodige. Nonobstant, il parvenait tout de même, et sans sourciller, à faire vibrer un monde hétérogène mais cohérent (paradoxal ! Oui...), où les ambiances macabres étaient autant relayées par la bande-son magistrale, le scénario pas piqué des hannetons, que la recherche esthétique et artistique fouillée. Introduisant un bestiaire exclusif, tel que le El Gigante, cet épisode de la série inventée par Shinji Mikami a marqué un tournant non seulement pour le commun des joueurs, qui pénétrait un univers alors totalement inédit, mais pour la franchise elle-même, qui jouissait d'une refonte total de son Gameplay. « Américanisé » puisque déboulant de manière tonitruante dans la cour d'un Sam Fischer (Splinter Cell), avec une vue à la troisième personne embarquée à l'épaule, des déplacements plus souples et a fortiori un mode de visée du même acabit, Resident Evil 4 se réinventait en piquant allègrement dans le panier du voisin.

Cependant avec génie, car il créait suffisamment l'illusion pour effacer nettement toute trace de ses influences. Pas que toute la presse et sa cohorte de fans aient été éberlués par ces prouesses technologiques, non, puisque le titre valait surtout pour ses qualités intrinsèques, plus difficilement perceptibles à l'oeil nu. En effet, celles-ci résidaient non seulement comme on a pu le dire dans l'élaboration sonore, mais également dans ses aspirations à une élévation au rang suprême de maître du Survival-Horror, quitte à perdre son identité originelle. Splinter Cell déjà évoqué, il va de soi de faire allusion à son cousin outre-pacifique, Metal Gear Solid, création de Konami, qui a lui aussi exercé son droit d'influence paternelle sur le marmot : et cela de toute évidence en matière de mise en scène. Alors guidé par ses pairs, et dans un courant alternatif - puisque n'appartenant pas au genre de l'infiltration - il a renouvelé son essence pour marquer d'une empreinte indélébile son propre sérail. Empreinte qui n'a dès lors cessée d'être copiée, ne serait-ce que par son successeur direct, mais jamais égalée.
Pour faire court, un gameplay ravageur et dynamique, une ambiance phénoménale, un rythme assommant et une intrigue plus intelligente que la moyenne sont autant d'arguments pour faire prétendre Resident Evil 4 au bien envié titre de la postérité ; qu'il n'aura, sans conteste, pas démérité.

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le 14 déc. 2010

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Adrast

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