Resident Evil: Revelations
6.3
Resident Evil: Revelations

Jeu de Capcom (2013Wii U)

Le Biohazard il est là, mais les Revelations elles sont où ?

Resident Evil Revelations était donc mon premier Resident Evil en 2013. Je l'avais fait à l'époque sur 3DS, et l'aventure m'avait tellement plu que je me suis empressé de jouer aux autres titres dispos sur la plate-forme (à savoir Resident Evil DS et...l'autre).
Histoire de lui rendre honneur, je me le suis refait sur console HD. Mes bons souvenirs sont-ils restés intacts ? Est-ce le vrai héritier des Resident Evil rétro ? Chris aura-t-il enfin un gramme de charisme ?



MAYDAY



L'histoire se passe entre Resident Evil 4 et 5. Travaillant désormais pour le BSAA (le commissariat de Raccoon City est quelque peu dérangé, m'voyez ?), Jill est envoyée en mission pour sauver Chris, disparu dans un bateau en mer Méditerranée. Elle est secondée par Parker, un nouvel agent au sein du BSAA et ancien collègue de Jessica, qui accompagnait Chris. Et comme on est dans Resident Evil, il y a évidemment eu fuite d'un produit chimique qui a transformé les passagers du bateau en saloperies. On espère que Chris n'y a pas eu droit !


Parlons graphismes dans un premier temps. Ce jeu a la particularité d'être le seul Resident Evil canonique qui soit sorti en premier sur une console portable (d'ailleurs il reprend vaguement le scénario de RE Gaiden sorti sur Game Boy Color, c'est rigolo). Véritable vitrine technologique pour une 3DS en début de vie (d'ailleurs je ne crois pas qu'on ait vu mieux depuis), le jeu était irréprochable sur la petite portable de Nintendo : modèles 3D détaillés, environnement riches et vastes, animations au top, effets lumineux sympathiques... A peu de choses près, on se serait crus sur une PS Vita.
Alors où se situe ce portage HD ? Meh.


Le jeu n'est certainement pas laid, mais Capcom a produit un effort minime pour le porter sur des machines bien plus puissantes. Sur grand écran les modèles manquent d'expressivité, la synchro labiale est aux fraises, beaucoup de textures bavent (osez regarder cette image et dites-moi que ses cheveux ne sont pas en caca), les effets d'eau ressemblent plutôt à de l'huile (embêtant quand toute ton intrigue se passe en mer), etc.
Le jeu paraît du coup moins impressionnant qu'il ne l'était en 2012, c'est dommage. Retravailler au moins les modèles 3D des personnages aurait permis de donner une meilleure image du jeu aux joueurs console. Il est aussi dommage que Capcom n'ait pas inclus un mode 2 joueurs dans le scénario, ça s'y serait pourtant très bien prêté.
A ce propos, la Wii U conserve le double-écran de la 3DS (même s'il est possible de jouer sur un seul écran), ce qui permet de conserver l'interface tactile de la version de base. Quel plaisir de changer d'arme en un clic au lieu de devoir aller dans un sous-menu et d'avoir l'écran de jeu sans carte ! De petites énigmes à l'écran tactile sont aussi proposées ponctuellement, mais pas de quoi chopper une migraine.
En revanche, un point qui aurait dû être amélioré dans ce portage, c'est la longueur des temps de chargement. C'était extrêmement chiant sur 3DS d'avoir à attendre 20 ou 30 secondes qu'une porte s'ouvre, ça n'a malheureusement pas changé. Je veux bien mettre ça sur le compte de la Wii U qui est une console réputée pour sa difficulté de développement, mais je suis à peu près sûr que les autres portages ne s'en tirent pas beaucoup mieux.


Du point de vue du gameplay, rien ne change, surtout si on a joué à la version 3DS au double-stick. Le jeu reprend les bases de RE4, en offrant un peu plus de souplesse que son illustre prédécesseur (notamment grâce au strafe). D'ailleurs, Jill tout comme Leon a la fâcheuse habitude de descendre les échelles en sautant, même si le sol est 15 mètres plus bas. Il faudrait vraiment qu'ils fassent gaffe un jour, ce serait con de se tordre la cheville devant un zombie.
L'originalité de ce Revelations, c'est la disparition quasi-complète du système d'inventaire. Nos héros peuvent porter un nombre fixe d'armes, grenades et herbes vertes, et les coffres présents un peu partout ne servent qu'à changer d'arme...et installer des améliorations sur celles-ci ! Au cours du jeu on est en effet amené à fouiller le bateau et on trouvera de temps à autres des kits d'amélioration d'armes, leur permettant de faire plus de dégâts, de contenir plus de balles, de se recharger plus vite, etc.
On est face à un des RE les plus linéaires de la série, mais cette option encourage non seulement l'exploration du navire, mais aussi l'expérimentation. Quelle arme va avoir droit à la meilleure amélioration de puissance, lesquelles je prends avec moi... Ce sont autant de questions qui se poseront d'un joueur à l'autre et qui trouveront une multitude de réponses. Un aspect RPG inattendu mais intéressant.


L'autre innovation, c'est la création du Genesis, un scanner pour explorer son environnement et découvrir des objets cachés. On peut également scanner des ennemis pour gagner des herbes bonus (il y a un succès si on scanne tous les ennemis), ça donne un léger côté Metroid Prime qui n'est pas pour me déplaire !
Malheureusement, les herbes bonus apparaissent très souvent, on se retrouve assez vite à crouler sous ces cadeaux faits par les trop généreux développeurs. Résultat : on meurt rarement dans Resident Evil Revelations, généralement ça n'arrive que dans les cas où on a mal évalué la force d'un ennemi ou lorsque certains utilisent des attaques qui one-shot.


A vrai dire, c'est un peu ce qui m'a surpris dans cette revisite du jeu : sa facilité. Oh, il y a des moments tendus bien sûr, je pense au combat contre "Mayday" qui arrive en début de jeu et qui m'a fait utiliser toutes mes munitions, mais en général les chapitres du jeu passent comme des lettres à la Poste.
C'est bête, les développeurs ont tenté de renouer avec les racines de la série en proposant beaucoup moins de munitions que dans RE4, surtout pour le fusil à pompe (les ennemis ne dropent plus rien, alléluia !), mais les créatures qu'on rencontre sont souvent très fragiles et meurent assez vite, du coup on est quand même bien armé pour explorer le paquebot. Il faudra que je refasse le jeu en Difficile pour voir ce que ça change, mais j'avais pas besoin de grimper dans les modes de difficulté dans les précédents jeux pour avoir un bon challenge.
Cela dit, le boss final est une grosse purge. Je le pensais déjà en 2013, ça n'a pas changé en 2020. Mais bon, pour une fois qu'un boss final de RE n'est pas une grosse blague. Et puis ça fait toujours plaisir de voir un nouveau type de Tyrant après le très décevant Jean-Araignée de RE4.
Notons d'ailleurs le retour de l'esquive de RE3, toujours aussi peu facile à sortir. Ca n'impacte pas trop le jeu...sauf pendant le boss final où il faut absolument esquiver pour tenir le coup, évidemment.


Le jeu est aussi très court. Je l'avais certes déjà fait une première fois, mais en 7 ans j'ai quasiment tout oublié. Eh bien le finir sur Wii U ne m'a pris que 6h40.
En même temps, le jeu est divisé en 12 chapitres qui durent entre 20 et 50 minutes chacun. C'est très peu comparé à la plupart des jeux précédents. Je veux bien qu'il y ait l'excuse de la console portable, mais ça commence à faire beaucoup.



Near, far, wherever you are...



Ce Resident Evil Revelations est le tout premier jeu de la série à être doublé intégralement en français ! J'aurais préféré que le budget passe ailleurs, mais les prestations des acteurs sont assez convaincantes.
Mais la raison pour laquelle j'évoque ça, c'est qu'il est désormais officiel et canonique que le nom de la série se prononce "Résidente Évil" et non "Wèzideunt Ivol" dans la langue de Molière. Les anglicistes s'immoleront en entendant ça, mais moi ça me déculpabilise.


Par contre, du point de vue du scénario, il faut bien avouer que c'est peu intéressant. Beaucoup de personnages sont introduits, et en soit pourquoi pas (aucun ne débarque de nulle part comme Krauser quoi), mais toutes les "révélations" promises ne concernent que ces petits nouveaux.
Pour faire simple, il y a des histoires d'agents doubles et de complots, mais ni Chris ni Jill n'y sont liés, Wesker est aux abonnés absents, Umbrella n'est plus de la partie à ce moment de la timeline et aucun des personnages introduits dans ce jeu n'a eu de rôle significatif par la suite (Parker apparaît dans un manga canonique, O'Brian fait un caméo dans RE7 et c'est à peu près tout). C'est d'ailleurs assez bizarre vu le cliffhanger de fin, mais bon, on verra peut-être dans Revelations 3 ? Tant qu'on ne revoit pas les insupportables Quint et Keith, ça me va.


Cela dit ça n'impacte pas la qualité de l'histoire en elle-même qui a ses bons moments et qui sait jouer de son format épisodique (un personnage balance une punchline, et paf, fin du chapitre !). D'ailleurs en tant que premier RE, je n'ai évidemment rien remarqué de tout ça.


Un mot sur les musiques qui sont très soignées par rapport aux standards de la série. Non pas que les précédents jeux avaient de mauvaises OST, mais Capcom a décidé de sortir les grands moyens et de faire une bande-son avec de nombreux morceaux orchestraux, sans doute pour coller à l'ambiance Titanic des décors. Quand on pénètre dans la salle de bal et qu'une inquiétante musique d'orchestre résonne, ça fait son petit effet et ça ajoute un côté fantomatique au lieu.



Alors, meilleur que RE4 ?



C'est sous cet angle que je conclurai cette critique. Resident Evil 4 a orienté la série dans une direction action certes rentable, mais sans conserver la plupart des éléments constitutifs de RE. A ce titre, Revelations est bien meilleur, proposant un arsenal plus limité, des décors oppressants et des ennemis peu ragoûtants (et le retour des Hunters !).
Mais en tant que jeu ? Là je suis obligé d'admettre que RE4 l'emporte, par sa durée de vie, sa rejouabilité moins artificielle et son système de soin plus modulable qui offre pas mal d'approches possibles.


En tant que tel, RER reste un bon jeu et mérite d'être joué, mais j'aurais du mal à le recommander plein pot vu sa durée de vie et la fainéantise du portage. En soldes par contre, laissez-vous tenter, et n'oubliez pas :



Vous qui entrez, laissez toute espérance.


Sonicvic
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le 4 déc. 2020

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Sonicvic

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