Il n'est pas facile de revenir sur le terrain de ses premiers succès. C'est pourtant ce que Ron Gilbert et Dave Grossmann ont accepté de faire. On ne remerciera jamais assez Devolver d'avoir permis que la licence, détenue par le géant Disney, soit rendue à ses auteurs. Enfin prêtée, le temps qu'ils bossent avec une équipe réduite et permettent au géant de se faire un max de pognon. Mais ne nous attardons pas sur le comment, voyons le résultat : Monkey Island a eu une conclusion. Et une bonne.
Je vais faire court (j'écris avec un poignet dans le plâtre, enfin la résine) : les énigmes sont plus simples que dans le 1 et surtout le 2. Heureusement, j'ai envie de dire, mais je connais des puristes qui adorent rager et ont été déçus. De fait, bloquer le joueur n'est plus une priorité : il y a même un système d'indices assez bien fait au besoin (demandez une fois et vous aurez un indice général, la deuxième fois ce sera plus précis, la troisième vous aurez la soluce pas à pas).
Bon, et il y a la DA qui a divisé. Je fais partie de ceux qui râlent un peu. Je comprends que les personnages animés en attaches parisiennes avaient de nombreux avantages. Mais quand on a Disney derrière, et qu'il y a eu une petite merveille comme Curse of Monkey Island, on ne peut que soupirer. Oui, les fans aiment moins cet opus que le 1 et le 2, mais son esthétique cartoon était tellement réussie que je le tiens pour le sommet de la série (en laissant tomber le dénouement). Néanmoins, la DA de Return to Monkey Island n'est pas un handicap. L'esthétique colorée, la musique dynamique plus réussie que jamais, les dialogues toujours aussi drôles font que la magie vaudou réussit toujours.
Il y a un vrai dénouement qui nous révèle le secret de l'île aux singes (bravo à MrMeeeea qui l'avait vu venir). Et surtout, une fois le jeu terminé, vous aurez un joli cadeau qui vous attendra
Vous décachetez dans les bonus une lettre de Ron Gilbert et Dave Grossmann qui reviennent sur ce que la série a représenté pour eux.
C'est donc une conclusion honorable et émouvante, centrée sur la nostalgie, qui ne cherche pas à surpasser ce qui a déjà été fait mais à en capturer l'essence pour ramener un peu à nos narines le parfum du passé.
Mission pleinement accomplie, donc.
Snif