Shin Megami Tensei: Persona 4
8.4
Shin Megami Tensei: Persona 4

Jeu de Atlus et Square Enix (2008PlayStation 2)

Je pense que ceux qui me connaissent le savent, je suis un fan de la série Persona. Que ce soit par ailleurs la formule pré-Persona 3, ou celle de ce dernier et de Persona 4, les deux approches me vont parfaitement. Et surtout, Persona 4 est mon jeu préféré.


Il est important cependant de comprendre un peu le contexte dans lequel je l’ai fait. Lorsque je l’ai acheté, sur un coup de tête, c’était avec Persona 3 FES. J’avais bien entendu déjà entendu parler de la série des Persona, et des Megatens auxquels ils se rattachent. Pourtant, je ne m’étais jamais penché sur eux. J’avais d’autres jeux en tête à faire en priorité, et je ne connaissais pas plus que ça cet univers. Pourtant, deux amis l’ont fait, et l’ont adoré. Et après l’avoir fait, me l’ont vivement conseillé, connaissant mes goûts personnels, et étant certain que j’allais vraiment accrocher. Je n’ai pas suivit tout de suite ce conseil. Jusqu’à un week-end en famille, ou finalement, m’ennuyant, et ayant encore été conseillé de les acheter un ou deux jours avant, je suis allé voir à quoi ça ressemblait. La vidéo que j’ai vu, et c’est la seule que j’ai vu avant de faire Persona 3 et 4, ce fut celle de l’éveil de la Persona du MC de P4. Et elle m’a accrochée. J’ai ensuite été écouter une musique du jeu qu’on me bassinait parce qu’elle était géniale, et encore une fois, j’ai adoré. Finalement, en rentrant, j’ai commandé les deux jeux. Et une semaine plus tard, je commençais Persona 3, sans savoir trop à quoi m’attendre, sinon ce qu’on m’avait vite expliqué (Socials-Link, D-RPG, exigeant). J’ai enchainés les deux jeux en l’espace d’un mois. Deux fois 65 heures de jeu. Et en cela, Persona 3 et 4 sont pour moi difficilement discernables l’un de l’autre, ayant chacun une grande place dans mon cœur.

Cependant, c’est bien Persona 4 qui a eu la majeure partie de mes faveurs. En le commençant, je savais cette fois à quoi m’attendre, à savoir ce mélange détonnant et pourtant efficace de Dungeon-RPG et de Dating-Simulation. Et je dois avouer que le début du jeu fut déroutant. Je sortais de l’univers urbain de Persona 3, et me retrouver à Inaba était un choc total niveau ambiance, j’étais un peu dérouté. Je ne savais pas encore si j’appréciais ou non. Puis peu à peu, on nous présente les premiers personnages, on découvre un peu ce milieu rural. Et sans m’en rendre compte, je crois que Persona 4 m’a happé. C’est ça sa force, il vous prend doucement dans ses bras, sans que vous ne remarquiez rien, pour vous faire vivre avec son univers.

J’admets sans mal que Persona 3 a une ambiance bien plus monstrueuse que celle de Persona 4. J’admets sans mal aussi que le rythme de ces deux jeux est d’une lenteur qui peut être frustrante. mais chez moi, ça a fonctionné. Ce rythme lent, du fait de vivre une vie quotidienne, m’a permis de me mettre à 100% dans la peau de mon avatar. La personnalité des membres de notre équipe jouent beaucoup, car étant à la fois très réaliste, et très irréalistes, jonglant entre le possible, et la caricature. Ils ont toujours des facettes à nous révéler, et on se surprend à presque les considérer comme nos amis.

Et puis derrière, il y a le scénario du jeu. Encore une fois, on lui reprochera son rythme, des ficelles parfois trop faciles ou répétitives (je pense aux Shadows, intéressants mais tous amenés de la même manière), et une fâcheuse tendance, comme nombre de J-RPG, à nous répéter des faits connus de nombreuses fois. Mais derrière, Persona 4 colle à 100% à son thème, celui de la recherche de la vérité. Si le combat contre les shadows est obligatoire, c’est parce que pour trouver la vérité, il faut d’abord se trouver soit même. Et les trois fin différentes, la bad end, la normal end, et la true end, correspondent chacun à un niveau de vérité. Le symbolisme des lunettes est aussi bien exploité, et le monde de la TV est une belle métaphore de cette dernière, à savoir certes une fenêtre sur le monde et la vérité… mais un monde et une vérité déformée, cachée et difficilement atteignable. Cette chasse au meurtrier par nos adolescents est passionnante, et le final très bon. Par ailleurs, si l’ambiance de Persona 4 est moins prenante que celle de Persona 3, il possède la sienne, qui est plus légère, plus joyeuse. Le jaune-dorée qui colle au jeu ne trompe pas, Persona 4 est l’un des rares jeux affilié aux Megatens qui soit assez joyeux.

Et c’est servit par un système de jeu d’une efficacité diabolique. Le système de Press Turn est légèrement remanié pour Persona 4, avec la possibilité de garder, le changement de certaines subtilité sur l’exploitation des faiblesses, et surtout la possibilité de contrôler tous nos alliés. Le jeu est certes plus simple que Persona 3, même s’il garde ce petit piment très agréable propre aux Megatens Mais je ne pense pas qu’on puisse reprocher quelque chose à ce tour par tour étonnement dynamique par ses angles de caméra. Et lors des phases de dating-simulation, on ne peut que féliciter le talent d’écriture de ces scènes de la vie réelle qui sont étonnement passionnantes. Le système est rodé, encore une fois légèrement amélioré par rapport à P3, et reste donc un moteur de jeu des plus appréciable si on a déjà apprécié ce système.

Et si graphiquement c’est loin d’être impressionnant, plutôt vide, la touche manga colle parfaitement au jeu. Dommage que la mise en scène, cependant, soit anecdotique, et que donc presque tout ne passe que par les dialogues. En revanche, la bande sonore colle à 100% au jeu, avec des chansons de J-Pop, des son plutôt rock… Encore une fois, pas au goût de tout le monde. Mais je dois avouer avoir pour ma part accroché, et même trouver ça très amusant et fort niveau symbolisme que le thème de combat aléatoire nous répète sans cesse que l’on doit chercher la vérité, afin qu’on ne l’oublie pas lorsque l’on devra faire nos choix.


J’aime Persona 4. Définitivement, son univers, ses personnages, même ses défauts m’ont accroché. J’en suis conscient, je me demande même parfois pourquoi je ne suis pas agacés par eux. Mais le fait est que j’ai été emporté, et que c’est avec le cœur serré et l’envie de ne jamais partir que j’ai dût quitter Inaba. Mon jeu préféré, qui n’a certes pas le meilleur scénario que j’ai jamais vu, pas le meilleur système de jeu que j’ai touché, ni les meilleurs visuels. Mais le tout mis ensemble forme un cocktail fatal pour moi, auquel je ne peux que succomber. Il ne plaira pas à tout le monde. Mais l’important, c’est que moi j’en sois tombé amoureux.

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le 18 août 2013

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Nivarea

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