Je suis fan de la licence depuis longtemps, et même si j'ai découvert l'univers de Silent Hill via le film de Christophe Gans, qui m'a énormément marqué, je me suis vite jeté sur les jeux de l'époque.
.Je n'ai joué qu'aux premiers jeux de la licence, du 1 au 3, et j'avais vraiment beaucoup aimé. Je n'ai donc jamais joué à d'autres jeux Silent Hill depuis... Forcément, le retour sur le devant de la scène de la licence, ainsi qu'une VRAIE nouvelle proposition avec une horreur japonaise autant visuelle que thématique, m'a donné envie.
Et vu que je sais utiliser mon cerveau, je soutenais à tout va que le jeu n'avait PAS besoin d'être dans la ville emblématique de Silent Hill pour en être un. C'est vraiment ne pas reconnaitre ce qui fait le sel de la licence que de râler à ce propos... Et d'heures en heures, le jeu va confirmer qu'il est bel et bien un vrai jeu de la licence, avec une psychologie travaillée qui se reflète dans le design du moindre ennemi que l'on croisera.
Si j'ai eu du mal lors des premières heures, à cause de son gameplay vraiment très rigide (avec son esquive paradoxalement bien trop vive qui donne l'impression de se téléporter) et de ce petit ralenti lors des impacts sur les ennemis, j'ai fini par me laisser séduire.
Mais il a fallut passer un certain moment, où j'ai décidé... De passer le jeu en mode Histoire. Car POURQUOI le jeu ne propose que deux modes aussi opposés ?? Je ne comprend toujours pas. Le mode Difficile, mode avec lequel j'ai commencé, était à peu près faisable, une fois que l'on apprend à mieux gérer son esquive et sa barre d'endurance. Mais le moindre monstre peut nous tuer en 3 ou 4 coups, plus de la moitié de la barre de vie disparait en cas de grab, et le premier gros boss vient définitivement mettre au clair que le jeu se la joue un peu "From Software" à travers des affrontements bien plus violents, plus vifs, et où la moindre erreur mène à la mort...
J'ai finalement réussi ce premier boss en mode Difficile, mais c'est un peu plus loin, dans une ruelle étroite où un ennemis super rapide débarque que je n'arrêtais pas de mourir encore et encore. J'ai alors passé le jeu en mode Histoire, et même si les ennemis font bieeeen moins de dégâts, au moins, ils restaient résistants, donc les combats restaient intéressants. Par contre, on croule alors vite sous les objets de soin... Au moins, ça m'a permis de ne pas haïr le jeu sur sa difficulté assez mal foutu. Surtout que j'avais envie de le faire ce jeu.
Mais bon, il semblerait que faire un mode Normal qui serait entre les deux, c'était trop demandé.
Le jeu prend aussi un chemin plus accès action au bout d'un moment, et même si ça ne peut pas plaire à tout le monde, j'ai trouvé la proposition vraiment sympa. (je parle ici de la conséquence des rituels que traverse Hinako dans l'autre monde)
Clairement, on a du mal à se dire qu'on est face à un Silent Hill classique, mais pour moi, ça fonctionne très bien, en plus de renouveler le gameplay en milieu de partie.
Bref. j'ai continué le jeu tranquillement, et c'est bien évidemment l'ambiance globale du jeu qui m'a séduite. Et en particulier les designs des ennemis, qui, certes, rappellent beaucoup d'anciens ennemis de SH2, mais qui ont leur propre identité, et surtout, dont on peut interpréter très vite leur existence. Le meilleur mob du jeu étant cet immonde créature représentant un homme et une femme fusionnés ensemble, et la femme gangrenée de seins boursouflés qui donnent naissance à des amas de chair se transformant en monstre... Avec l'histoire du jeu qui tourne autour du statut de la femme en tant qu'épouse et mère imposé par la société, difficile de ne pas comprendre la métaphore.
Et tout les monstres du jeu sont comme ça. Ils expriment visuellement tout les questionnements et toute les visions du personnage de Hinako. C'est de l'excellent travail, à l'image de ce qu'on pouvait trouver dans le cultissime Silent Hill 2.
Concernant le scénario en lui même, je l'ai trouvé très intéressant, et j'ai adoré les quelques cinématiques autour des rituels que l'on doit faire dans l'autre monde, qui sont d'une violence rare et d'une originalité totalement inattendu, dans le sens qu'on s'attendrai pas DU TOUT à ça dans ce jeu.
Malheureusement, la narration reste quand même très sommaire, donne très peu d'éléments de réponses, et c'est lors de ma 2ème run que des détails sont apportés afin de mieux comprendre les tenants et aboutissants de l'histoire...
Après, j'ai envie de dire, la quasi totalité des jeux de la licence que j'ai fait m'avait perdu de la même manière. Et c'est pas non plus si désagréable que tout ne soit pas donné gratuitement, et que le joueur doive connecter les éléments ensemble pour comprendre le scénario de lui même.
Au final, c'est un jeu qui m'a séduit.
Loin d'être parfait, un peu répétitif parfois, un peu trop action sur sa fin, mais qui m'a entrainé dans son univers torturé et psychologique.
Le tout, servi par des graphismes vraiment époustouflants. Car je n'en ai pas parlé, mais je trouve le jeu juste sublime visuellement. Les choix de couleurs, les décors, les textures, les lumières... Tout est extrêmement travaillé, et lors de certaines cinématiques, c'est vraiment un régal pour les yeux. Le doublage japonais étant comme d'habitude excellent au passage.