Je pensais que c'était la sortie... Mais ça ressemble plutôt à une entrée.
"Oh salut Siegfried !"
Oh ! Coucou, Amiginaire, tu es encore là ?
"C'est plutôt une question que j'allais te poser, qu'est-ce que tu fous encore à Silent Hill ?"
Bah, je pensais que c'était la... Tu sais quoi ? Je crois que j'aime bien l'ambiance de la ville, alors, je me suis dit, pourquoi ne pas y rester plus longtemps. Juste un tout petit peu plus.
"Je comprends. Tu vois, moi aussi, j'ai Silent Hill dans la peau, et depuis, je suis resté."
Cela fait combien de...
"Je m'en souviens plus."
Je vois. Tu crois que la ville va encore me décortiquer le personnage couche par couche pour mettre à bas mes secrets les plus enfouis ?
"Quand je t'ai dit que j'ai Silent Hill dans la peau, je voulais dire aussi qu'elle t'a dans la peau."
Cela va de soi. (En même temps, elle va pas me laisser partir...)
"Qu'est ce que tu as dis ?"
Oh rien. Rien... Ah si, tiens, j'ai quelque chose à dire. C'est quoi ça ?
"Une arme destructible. Pourquoi ça ?"
Eh bien, c'était pas dans le 1, non ?
"Non. C'est un truc nouveau. Et alors ?"
Eh bien, je trouve ça nul. Personnellement.
"Oh tu exagères."
Si, si, je te jure, c'est de la merde. Je vois pas l'intérêt. Tu pètes les armes trop rapidement. A tel point que la survie dépend du nombre d'armes que tu trouves. Si j'ai par mégarde, la malchance de ne pas en trouver une, cachée dans un coin, je me retrouve à en avoir moins pour la suite et risquer de battre la prochaine camisole de force avec mes poings nus.
"Bah, je vois pas le problème, c'est la même chose pour les munitions de flingue."
Oui, d'une certaine manière, mais au moins, j'ai la chance que mon flingue tue l'ennemi et rien d'autre. J'en ai un peu ras le cul de devoir achever les ennemis au sol avec une arme de mêlée qui ne fonctionne pas à tous les coups. Je n'ai vraiment rien compris. Au tout début, tout allait bien, et puis, sorti de l'hôpital, je n'arrivais plus à les achever. Cela a commencé à me casser un peu les couilles. J'ai cru que les touches de ma PSP d'occasion étaient pétées.
"C'est peut-être ça."
Ah tiens, la PSP, petit commentaire. Je tiens à m'excuser auprès de la WII d'être méchante avec elle dans chacune de mes critiques. Si je peux la rassurer, je vais m'en prendre à la PSP maintenant.
"C'est gentil."
La PSP, c'est pire... Bien pire que la WII. J'ai encore le problème d'avoir les mains trop grosses pour garder les doigts sur la gâchette trop longtemps. Quand un combat s'annonce et qu'il faut cibler un ennemi, tous mes doigts étaient crispées dans une pose très peu naturelle. Quelle fut ma réaction quand tout d'un coup, Travis Grady revient à une pose passive de non-danger alors que l'ennemi est tout juste en face de moi, et tout ça alors que mon doigt est toujours au bon endroit mais sans la pression d'un microjoule.
"C'est de ta faute. Il ne fallait pas naître avec de grosses mains."
Elles sont pas si grosses pourtant. Ma tête... par contre...
"Bon, à part raconter ta vie, tu as pas d'autres sujets de plainte."
Oh tu sais après, c'est le même refrain.
"Laisse-moi deviner... OH, J'EN AI MARRE, LES COMBATS SONT TROP CHIANTS PARCE QUE MON PERSONNAGE, IL PREND TROIS ANS POUR FRAPPER, ET UN SIECLE POUR PRENDRE UN COUP. ANIMATIONS DE MERDE QUI RETARDENT TOUS MES MOUVEMENTS. OUIN. ET PUIS, CAMERA A LA RESIDENT EVIL DE MERDE. QU'EST CE QUE TU FOUS LA. VIENS PUTAIN !"
Tu m'imites bien. Bon, je tiens tout de même à détailler tout ça. Oui, LA CAMERA C'EST DE LA MERDE. Alors, elle est bien meilleure que n'importe quel vieux jeu Resident Evil ainsi que le premier Silent Hill qui était bien trop éloignée pour être pratique. Par contre, bougre d'haricot, qu'est-ce qu'elle était soûlante et surtout, le pire, soûlante et contre productive !
"Vas-y, explique."
Sérieusement, je déteste ça. Tu rentres dans une pièce exiguë. La caméra se place devant toi... Forcément, puisqu'il y a un mur derrière moi. Sauf que je n'ai aucun intérêt à voir ma tronche en plan serré. Surtout si je rentre dans la pièce en question, avec un ennemi qui m'attaque et qui prend toute la place de mon champ de vision. Bon sang. Et parfois, j'avais envie d'être discret. Mais comment je fais si je ne vois pas l'ennemi ? J'avance, encore, un tout petit peu, allez. Et bam, je suis dans le champ de vision sans le savoir. Au revoir la discrétion. Et comme la caméra est guindée, elle ne se déplace pas aussi vite que le personnage, je suis obligé de la traîner à bout de bras avec une des gâchettes sauf qu'elle a toujours un train de retard par rapport à ma position. Et surtout qu'il faut éviter d'être devant un mur dans chaque combat pour éviter au moins de perdre l'orientation générale. Au final, les combats finissent par être moi en train d'esquiver les murs, les ennemis, traîner la caméra comme un boulet, prévoir toujours une marge d'action pour l'animation de se faire et de s'annuler, prévoir le nombre de tir que je tire (pour éviter d'avoir à recharger devant les ennemis, l'air de rien) et enfin, se concentrer pour que mon doigt reste bien au bon endroit pendant tout le combat.
"Eh ben, tu en as gros sur la patate !"
Au début du jeu... Oui. J'en avais ras la casquette de ces conneries. Dès que je suis sorti de l'hôpital, les ennemis affluaient un par un, puis, en duo et là... combat face à plusieurs ennemis, c'est pas recommandé. Je voulais explorer pourtant mais tout ce que je trouvais, c'était... euh... que des items pour survivre, rien concernant l'histoire. Et quand j'ai remarqué que les ennemis réapparaissaient en boucle, je me suis dit que l'heure était venue d'abandonner la ville. C'est con pourtant, dans le premier opus, je me baladais plus sereinement. Il y avait bien les piafs mais je les évitais et je partais dans une direction jusqu'à les perdre de vue. Ici, il y a trop d'ennemis, l'un vous ignore pour qu'un autre vous prenne en grippe. J'ai alors compris que l'exploration de la ville était clairement optionnelle, finalement, j'ai préféré foncer dans le tas. C'est con, j'aurais vraiment voulu l'explorer.
"T'inquiète, il te reste au moins les zones en intérieur."
Ouais, c'est arrivé à l'asile que j'ai décidé de changer de tactique. Je me suis dit que c'était complètement con de tuer tous les ennemis qui se pointaient, dorénavant, je privilégiais la fuite à chaque fois. Sauf que ce n'était pas une solution parfaite puisque je ne pouvais pas tout explorer et récupérer les items de survie, forcément. C'est alors qu'est arrivé une illumination...
"Quoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ?"
Je m'étais dit en même temps que c'était pas possible qu'il y ait autant d'ennemis pour si peu de munitions. En plus, si je ratais les achèvements au sol... C'était pas gagné. Et avec toutes ses armes destructibles et la qualité des combats avec des armes de mêlée (TOUX), c'était perdu d'avance... Même en facile ! Alors, j'ai abandonné l'affaire. FUIR. TOUT LE TEMPS. Et c'est alors que les ennemis ont arrêté de me poursuivre.
"Hein ?"
Oui, je déconne pas. Ils ne me voyaient plus. J'étais devenu invisible. Il suffisait que je m'approche un peu trop pour qu'ils me voient mais à part ça, c'était devenu du gâteau pour passer les zones !
"Mais comment..."
Eh bien... Le jeu comme un gros connard, ne m'a appris à aucun moment que ma lampe torche portative attirait les ennemis. Tu t'en rends compte ? C'est dingue, non ? Il a suffit d'un hasard pour que je désactive ma lampe sans faire exprès. Dans les cinématiques, pourtant, tu vois Travis avec sa lampe allumée à chaque fois, et quand tu retournes dans le jeu, elle s'est rallumée comme par magie, à croire que le jeu t'oblige à la garder allumée. Comme si c'était par défaut.
"Mais t'inquiète, c'est fait exprès."
J'imagine bien parce que j'ai roulé sur le jeu. Toutes les zones, je les faisais en courant. C'est marrant, pourtant, puisque j'ai vu des let's play avec des joueurs qui gardaient leur caméra activée et se faisaient poutrer dès qu'ils rentraient dans une pièce, je me suis alors dit, ils sont sadomaso ? Ou ils ne le savent pas ?
"C'est leur choix."
Enfin, je trouve ça con quand même. Et d'une certaine manière, je les comprends puisqu'on finit par ne plus vraiment jouer après. On ne fait que courir, marcher, passer des portes et ramasser des trucs. Le gameplay en pâtit personnellement, j'aurai pu faire le jeu dans une difficulté plus ardue pour la peine. Cela devient juste un jeu d'exploration. Après, je tiens à dire que ça me dérange de moitié puisque je préfère que les Silent Hill se focalise sur l'exploration car c'est l'ambiance que je préfère... Néanmoins... Je regrette tout de même que les zones ne soient pas assez travaillées. L'asile passe encore. Mais le théâtre et le motel sont plutôt maigres en lore. On finit même par se demander ce que le théâtre a à nous raconter. On est obligés d'aller voir sur le wiki Fandom pour avoir toutes les théories les plus vaseuses sur le sens de cette zone. Puis, comme le jeu est assez court (7 heures ?!), l'histoire principale ne se développe pas beaucoup. On retrouve encore le concept à la Resident Evil avec ces personnages qui apparaissent de manière aléatoire pour faire coucou et repartent juste après... Et c'est tout.
"J'ai l'impression que tu n'as pas tout dit sur le fait de ne plus être obligé de tuer tous les ennemis, quelque chose te démange."
Merci de me le proposer. C'est vrai. Quelque chose me démange. J'ai l'impression que c'est fait exprès, et en même temps, non. Je m'explique. Par exemple, au motel, quand tu repasses deux fois au même endroit, les ennemis réapparaissent, sauf que si tu les as pas tués comme moi, ces derniers sont doublés ! Et là, ça devient la cacophonie générale ! Les ennemis se bloquent mutuellement. Certains s'arrêtent pour toujours. D'autres marchent contre les murs à l'infini. J'ai trouvé ça hilarant ! Parfois, les ennemis disparaissent trop rapidement alors que j'ai juste franchi une porte... etc...
"Oui, je vois ce que tu veux dire. Est-ce que c'est vraiment fait exprès ?"
Bah quand je suis arrivé à la fin du jeu et que j'ai eu le droit à la bonne fin. Je me suis dit. Oh merde. Cette fois-ci, je n'ai pas eu à faire une action totalement aléatoire comme remplir une bouteille d'un liquide rouge sang trouvé au pif dans le bureau du directeur de l'hôpital. Non, il suffisait de tuer moins de 100 ennemis... Sauf que tu t'imagines bien que j'ai eu de la chance puisque j'étais à presque 73 ennemis. Et même en connaissant l'astuce de la lumière, j'ai continué à en tuer quelques uns parce que je voulais explorer certaines portions du jeu. On va dire que j'ai eu de la chance. Enfin... Je trouve ça nul comme type de fin... Tuer moins d'ennemis alors qu'ils essayent de me tuer. Super... Logique de gauche, quoi. C'est dégueulasse en plus, en sachant que l'astuce de la lumière n'est même pas expliquée dans les conseils du menu. A tous les coups, c'est fait exprès pour que le joueur refasse le jeu et allonge la durée de vie mais à quoi bon... Après 100 kills, il n'y a plus vraiment grand chose à faire, alors tu fonces jusqu'à la fin. Il doit bien avoir des secrets dans le jeu comme la fin UFO (qui est assez facile à avoir, sérieusement), des armes secrètes ou des trucs comme ça... Mais bon... Est-ce que ça en vaut la peine alors que des tas de jeux attendent d'être faits ailleurs ?
"Non, ça vrai qu'on peut laisser le jeu ici. Cela nous dérangera pas trop."
Ouais, c'est pas un opus de folie. Les énigmes sont faciles. Les boss sont ultra faciles, tu cours, tu tires, tu recharges, tu cours, tu tires. Sérieux, ils ont tous le même schéma ! Idem pour le boss de fin qui est un sacré sac à pv pourtant ! Et puis, c'est quoi cette fin, j'ai fini mon job, je me casse, au revoir. Ok. Silent Hill te souhaite de revenir au plus tôt ! Bye bye Trucker !
"C'est une fin gentille."
Ouais... Trop gentille. Même la fin de Silent Hill 1 est moins cul cul. Cela me fait penser à tous ces fans de Silent Hill qui n'arrêtent pas de dire que les fins de leurs jeux sont juste hyper déprimantes et donc que Silent Hill est bien meilleur que n'importe quelle franchise... Ils n'ont jamais joué à Origins, ni même au premier opus, ou ils ont décidé juste de les ignorer.
"Bon... Verdict ?"
Le jeu est pas mauvais dans l'ensemble. J'ai pas passé un mauvais moment. Chaque soir, je me faisais ma petite session d'Origins, dans un coin de ma chambre obscure, lumières éteintes. Petits moments magiques dont je craignais un peu l'arrivée tellement j'avais peur de me retrouver sans défense dans cette ville de monstres. Ma première session, pourtant, je l'ai faite alors que j'étais au Hellfest, bien caché dans ma tente alors que les concerts fusaient au loin, je n'étais pas comme qui dirait dans l'ambiance pour me sentir seul avec tous les bénévoles autour de moi. Néanmoins, j'ai réussi à me plonger dans l'ambiance du jeu. J'y étais et je me sentais mélancolique. Durant la journée, je pensais à Travis Grady, coincé dans le jeu, incapable d'avancer sans moi, et si je ne l'aidais pas, il allait rester à Silent Hill pour l'éternité.
"Comme toi, quoi."
Ouais, je crois que je vais rester encore un peu.
"Silent Hill t'a dans la peau."
Je n'irais pas jusque là mais... Bon... Maintenant que je suis là, autant traîner un peu. Et puis, je ne sais pas si j'y retournerai un jour. Faut que j'en profite, non ?