Développé par Ubisoft Montpellier, Soldats Inconnus : Mémoires de la Grande Guerre est un jeu à part. Ni FPS, ni stratégie, ni simulation : c’est une chronique interactive de la Première Guerre mondiale, racontée à travers les destins croisés de quatre personnages ordinaires pris dans le chaos.
Emile, Karl, Freddie et Anna, des visages marqués par la guerre, mais avant tout des humains.
Le jeu se présente comme une aventure narrative en 2D, alternant exploration, petites énigmes, séquences d’évasion et passages plus rythmés.
Chaque chapitre nous fait avancer sur le front, dans les tranchées, dans les villages détruits ou les hôpitaux de fortune. Le gameplay reste léger, accessible, presque enfantin par moments — un contraste fort avec la gravité du sujet.
C’est cette simplicité qui rend l’expérience si percutante : on ne combat pas pour “gagner”, mais pour survivre, comprendre, et aider.
L’une des grandes forces du jeu réside dans sa direction artistique.
Avec son style dessin animé, presque naïf, Soldats Inconnus parvient à rendre la guerre supportable à regarder — sans jamais la banaliser. Les couleurs, les sons, la musique… tout est pensé pour nous immerger sans voyeurisme.
Et puis il y a ce moment où les mots deviennent inutiles.
Le jeu se tait, et tout ce qu’il reste, c’est le poids des émotions, la mélancolie et le respect.
Soldats Inconnus est plus qu’un jeu : c’est un devoir de mémoire interactif. Une œuvre qui prouve que le jeu vidéo peut être un acte de transmission, un moyen de raconter l’Histoire autrement, avec empathie et justesse.
Une aventure courte, bouleversante, pleine d’humanité.
Un jeu qui se termine vite, oui, mais qui reste longtemps dans le cœur.