Stray est un jeu contemplatif où le gros du gameplay se résume à résoudre de petits casses-têtes et des quêtes d'objets pour progresser dans l'aventure, aussi, je pense que vous résumer le scénario serait prendre le risque de vous gâcher beau nombre de surprises car chaque instant est aussi inattendu que merveilleux, de la première à la dernière seconde !
Très beau visuellement malgré une certaine redondance dans les assets utilisés (adroitement), les animations du chat sont très bien intégrées et parfois bluffantes de réalisme, le tout enrobé par un sound design efficace.
Bien que très léger en ce qui concerne son game design, Stray n'en reste pas moins une expérience parfaitement immersive, le monde cryptique qui se dévoile au fur et à mesure de notre pérégrination ne cesse d'étonner par la cohérence de son récit, des personnages et des courtes mais efficaces interactions avec chacun d'entre eux.
Son Level Design oscille entre deux catégories:
- L'openworld : Où les phases les plus immersives du jeu surgissent, il s'agira surtout de fouiller chaque recoin en vous faufilant un peu partout tel le félin agile que vous incarnez à la recherches d'objets pour remplir des quêtes (primaires, secondaires...), aider un maximum de "monde" si vous le pouvez et profiter au maximum de cette opportunité (à ma connaissance unique) de voir le monde au travers les yeux d'un sympathique quadrupède de quelques centimètres de haut.
Autant dire que les spots contemplatifs sont légion malgré la courte durée de vie (comptez entre six heures en ligne droite et une quinzaine d'heures si, comme moi, vous êtes happés par cette ambiance riche en émotions), il n'est pas rare de s'arrêter volontairement quelques minutes à un endroit pour profiter de la vue ou simplement de l'ambiance d'une pièce.
Une progression sur tous les axes, assez verticales ma foi mais pas seulement. Pour progresser il vous faudra résoudre des puzzles assez simples mais bien pensés car ils renforcent l'immersion en poussant le joueur à penser "comme un chat", parfois de manière prétendument malhabile (par exemple faire ses griffes sur un bout de tissu pour faire tomber un truc nonchalamment posé par dessus).
- Les phases d'action : Parmi ces moments plus "couloiresques" et finalement peu fréquents, vous devrez résoudre d'autres types de puzzles en évitant de vous faire griller au sens propre comme au figuré. Il ne s'agit pas de mettre à mal vos réflexes de gamer aguerrit mais plutôt d'offrir quelques petits moments de stress pour se réveiller entre deux lieux ouverts.
Personnellement je n'ai pas réussi à lâcher le pad sans toucher du doigt le 100% tant je ne voulais pas quitter cet univers que je savais, à l'avance, d'une relative courte durée de vie. "Relative" car je pense que cette durée de vie est idéale pour ce type de production.
La maîtrise du récit ainsi que l'aisance avec laquelle notre petit compagnon hirsute se faufile, saute, grimpe, et interagit avec le décors ne nous donne finalement à aucun moment l'impression de temps morts ou d'ennui.
Si la note que je lui attribue vous semble dithyrambique c'est probablement parce que je l'ai noté comme étant un récit interactif plus qu'un jeu vidéo et étant donné les dernières productions du genre j'estime qu'il vaut bien son 9/10!
Si un jeu comme "Journey" dans lequel vous ne faites concrètement qu'avancer tout droit sans rien comprendre à ce qu'il se passe pour voir les crédits de fin débarquer après 1h30 de jeu se prend un 92 sur metacritic, je ne vois pas pourquoi Stray mériterait moins d'éloges, à vrai dire, je trouve que Stray mange complètement Journey et défèque proprement, dans sa litière, n'importe quelle production Quantic Dream !
Un récit à ne pas manquer dont l'ambiance "feelgood" me rappelle les bons moments passés sur Portal 2.
Vous voulez un jeu exigeant en terme de gameplay à la Sekiro, oubliez tout de suite l'idée, un plateformer à la Donkey Kong, idem, oubliez ça. Par contre, si vous chercher à passer un bon moment en compagnie de personnages tous très sympathiques dans un univers aussi mignon qu'énigmatique, c'est une très bonne pioche qui vaut largement son prix actuel sur Steam d'une petite vingtaine d'euros =]
Stray raconte quelque chose et il le fait bien, en quelques heures il peut nous faire passer d'une émotion à une autre sans jamais trahir la précédente, un tour de force auquel je ne m'attendais pas spécialement mais qui m'a finalement ravi et donné le sourire de l'écran titre aux crédits de fin.