Super Mario Bros.
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Super Mario Bros.

Jeu de Nintendo EAD et Nintendo (1985NES)

Mario dispose de façon totalement involontaire d'une seconde grille de lecture plutôt dramatique, et pour l'aborder je vous propose de prendre chaque élément raconté par Mario au premier degré :


Mario lui-même tout d'abord, est un plombier italien, immigrant de première génération parlant mal la langue de son pays d'adoption et étant condamné à un travail pénible et difficile de plombier, mais également d'égoutier puisqu'il va jusqu'à s'enfoncer entièrement dans une bouche d'égout pour aller nettoyer les canalisations tout en luttant contre les rats qui pullulent là-dessous.

De son coté Luigi, le frère craintif du plombier rouge semble avoir un petit problème, alors adulte son attitude infantile laisse à penser un retard mental conséquent nécessitant la présence de Mario dans la totalité de ses aventures, pétochard de première on lui devine un passé d'enfant maltraité par un père violent, le frappant régulièrement et l'ayant élevé à la ceinture. Ne nous leurrons pas Luigi a de graves soucis psychologiques à ainsi être accroché quasi en permanence à son frère.

Heureusement au milieu de ces deux-là, se trouve une jeune femme un peu arrogante malgré un travail plutôt ingrat : dans le milieu on l'appelle Princesse Pêche, prostituée de la forêt Fousset voisine, camée au champignons, élevée par un trafiquant de drogue ayant (cham)pignon sur rue alias Papy Champi. Elle qui se plie à tous ses devoirs en bonne professionnelles. Ses cuisses sont également très précieuses pour son mac malgré que l'innocent et un peu idiot Mario, l'aut'rital, soit tombé amoureux de la coquine lors de sa première virée. Elle était là, assise sur son tabouret telle une princesse sur son trône attendant derrière la vitre de son bordel entre deux devoirs. Mario en bon paumé cherchant un peu d'amour se laissant tenter par une virée dans la cour arrière d'un bâtiment.

Son mac d'ailleurs est le brutal et violent Bowser, un américain grand et musclé qui ne se gêne pas pour aller réclamer ses atouts à sa prostituée favorite devenue de facto sa petite-amie, la volant au passage au pauvre Mario qui, ne pouvant d'ailleurs pas payer les charmes de la demoiselle, n'aura jamais droit à rien d'autre qu'à un baiser après avoir risqué moult fois sa vie pour sortir celle de sa demoiselle en détresse de la prostitution et de la drogue dans laquelle elle est engluée de toute évidence depuis sa pas si tendre enfance.

Bowser donc, multi-récidiviste connu dans tout le royaume a le bras long car il fini toujours par s'en sortir sans la prison et revient toujours ramener la princesse à son travail ingrat malgré les efforts déployés par la justice pour le garder coffré. Mario aura bien essayé de l'éliminer mais sans doutes un peu trop honnête il n'a rien pour lui.
Ainsi Mario souffre de cet amour semble-t-il à sens unique et noie son désespoir et son mal-être dans une dépendance aux champignons et aux plantes multi-colore, écrasant quand même quelques uns pour éviter les bad-trips, il lui arrive néanmoins toujours d'avoir des problèmes économiques et doit alors travailler dans le batiment en plus de son travail d'égoutier à briser de la roche, ou doit ramasser les pièces qui trainent sur le sol pour espérer finalement vivre sa vie des plus dangereuses remplie de voyoux qui lui jettent des objets, le tabassent voire même l'attaquent à cout de cocktail molotov.

Et le gouvernement dans tout ça ? car lui aussi est considéré, et bien à la fin de chaque mois Mario doit se rendre aux château pour aller chercher ses aides sociales, nous noterons d'ailleurs qu'à ce titre, il prend toujours la peine de baisser le drapeau de l'état, sorte de métaphore un peu réac' de la part de Miyamoto sans doutes pour défendre un serment clairement défini par la droite traditionaliste, y compris au Japon "les immigrants c'est mal, ils mettent en danger notre société".


Ainsi donc que retenir de cela ? et bien que l'histoire de Mario c'est avant tout un drame social et une dénonciation de la précarité, mais en même temps un pamphlet sur les dangers de l'immigration et des immigrants. Accessoirement le regard sur la femme est une image pleine de prétention : depuis le temps on aurait pu penser que Ginette Parletrop, alias Princesse Pêche, lui aurait au moins offert une turlutte.
Crillus
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le 3 oct. 2014

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