J'ai terminé Symphonia sur Xbox Series X. Le jeu a rejoint le game pass récemment.
C'est un jeu de plateformes français issu d'un projet étudiant. Déjà pour commencer, le jeu est difficile, et dès le départ. Moins de 50% des joueurs ont le succès d'arriver à la fin de l'intro/tutoriel, et moins de 10% finisse le premier niveau (sur trois).
En grand amateur du genre, je peux gérer la difficulté, Celeste fait parti de mes jeux préférés (mais pas à 100%, et Super Meat Boy je l'ai fini mais c'était un peu trop dur je trouve). Le problème de Symphonia c'est de te t'en mettre plein les dents dès le début, mais surtout de te faire pester contre le jeu. J'arrêtais pas de dire "mais je suis dessus là", "mais accroche !", "rah mais j'ai sauté". En fait il manque toutes les petites astuces de gameplay qui rendent un jeu de plateformes exigeant agréable. Ce sont des hitboxes quelques pixels plus larges que les plateformes, le Coyote Time, toutes ces petites chose qui rendent l'expérience fluide. Super Mario ou Celeste le font très bien, là non c'est du pixel perfect. Et dans un jeu rigide à la Castlevania c'est ok, mais dans ce genre de platformer avec un flow non, on est conditionné à ce que ça passe de justesse, et on se fait punir.
Autre défaut, l'inertie et la physique un peu trop flottante, et surtout le fait que le level design abuse d'obstacles liés à cette physique (cordes, balançoires), et en plus certaines subtilités ne sont pas expliquées. Par exemple, quand on rebondit sur une corde, il faut sauter au bon moment pour faire un grand rebond. Et je ratais tout le temps. Alors qu'en fait il suffit de maintenir le saut appuyé en arrivant sur la corde, et ça le jeu ne te le dit pas. Autre exemple avec les balançoires: dans les jeux vidéos, en général tu sautes au bout de la course pour arriver à l'obstacle suivant. Là non, c'est plus basé sur de la physique réelle, et il faut donc lâcher la balançoire avant la fin de la course pour profiter de l'accélération. Mais le jeu ne le dit pas non plus ! Alors qu'en tant que joueur ces réflexes sont conditionnés et ce n'est pas naturel.
Enfin le mapping des touches est discutable, jusqu'au boss de fin j'aurais appuyé sur le bouton de saut pour décoller d'un coussin, ou sur le bouton de toupie pour lancer mon grappin.
Je dresse un tableau un peu noir mais ce sont des défauts qui m'ont agacé car ils viennent gâcher un très bon jeu en-dessous, surtout le level design est excellent, surtout le troisième et dernier niveau où je me suis le plus amusé (le grappin apporte beaucoup de possibilités dans les niveaux, le boss de fin était aussi une très bonne phase). Il y a juste quelques erreurs de checkpoint. Contrairement à un Super Mario ou un Shovel Knight, les checkpoints ne sont pas matérialisés. On suppose donc qu'un passage sans obstacles relativement large est un checkpoint, alors on se relâche, et une fois sur huit non, y avait pas de checkpoint à cet endroit.
Le thème du jeu est la musique et on ne peut pas dire qu'elle m'ait marqué. Le jeu est plutôt joli mais ne frappe pas non plus la rétine. L'histoire est assez incompréhensible, avec de bien trop longues cinématiques pour le genre, heureusement peu nombreuses. Globalement le thème de la musique n'est pas bien exploité et n'est qu'un décor pour un jeu de plateformes un peu hardcore.
Symphonia aurait été un bon jeu sans les frustrations rencontrées dans le gameplay, même sans exploiter sa thématique. J'ai failli abandonner à la moitié du jeu, et j'ai bien fait de continuer car la dernière partie est la meilleure. Un jeu satisfaisant au global.