Une douzaine d'heure à mon actif
J'a-dore la Fantasy Animalière ! Beaucoup trop même, ça peut en devenir dérangeant ! Et bien évidemment, en grand passionné de Fantasy et de ce sous-genre extraordinairement mignon, je me suis laissé tenter il y a quelques années par le jeu à l'ambiance strictement opposée qu'est Tails of Iron, une sorte de mélange entre metroid vanilla et Souls like qui, malgré quelques moments des plus frustrants, a été une véritable claque pour moi : la direction artistique, l'univers... Autant dire que j'ai été plus que content de découvrir ce jeu. Et voilà qu'arrive le second opus ! Tails of Iron 2 : Whiskers of Winter, par le même studio de développement Odd Bug Studio - ce qui annonce d'emblée un gage de qualité similaire, mais avons-nous raison de penser cela ?
Alors que les Rats du Donjon Pourpre se faisaient massacrer par les hordes de Grenouilles de Greenwart, loin dans le nord, d'autres Rats subissent les assauts d'un clan de Chauves-souris assoiffées de sang. Arlo est l'un des seuls survivants du massacre et du siège de sa forteresse. Il lui incombe alors de rassembler ses dernières forces pour endiguer la menace qui vient de la nuit. Mais il n'est pas seul dans cette bataille !
Pas plus de spoil ! (enfin, il va quand même y en avoir)
Et l'on n'est absolument pas dépaysé ! C'est toujours autant la galère et l'on est immédiatement plongé dans le désespoir qui règne dans ce monde en proie à une guerre totale ! Si l'histoire du premier opus savait retenir notre attention, force est de constater que le scénario du deuxième ne déroge pas à la règle en nous mettant immédiatement dans l'ambiance, très fortement inspirée des légendes vampiriques transylvaniennes. Ce qui apporte une terreur nouvelle, là où le premier opus se focalisait plutôt sur le dégoût, étant donné que les opposants aux rats étaient des crapauds / batraciens, avec cette démonstration un peu marécageuse dans les décors et les boss. De ce fait, l'ambiance terrifique fonctionne à merveille, d'autant que le décor plus hivernal aide véritablement à l'immersion de cette nouvelle menace. On reste alors sur une même lancée en terme de narration, on saluera les nombreux clins d’œil au premier opus ainsi que les directions narratives prises puisqu'il s'agit d'une suite directe aux événements du premier jeu en arquant parfois le sourcil devant certains rebondissements qui semblent un peu gros pour ne pas avoir suscités plus de questions que ça de la part des différents protagonistes - mais nous entrons dans une lecture bien trop mature du jeu - en applaudissant d'autres révélations qui annoncent de très belles choses, notamment un troisième opus qui réunira Arlo du nord, Redgi du Donjon Pourpre très probablement contre le frère ainé de ce dernier pour avoir trahi son sang - bien que cette trahison soit, d'une certaine manière, légitime puisque Arlo est nommé roi à la disparition (disparition, pas mort) de Redgi à la place du frère ainé ; la goutte de trop il faut croire !
Ainsi, pour ce qui retourne à l'histoire, c'est une très bonne surprise, consolidée par l'apparition de plusieurs autres clans et royaumes d'animaux aux design très différents ; mention spécial pour le royaume des chouettes / hiboux que j'ai particulièrement apprécié pour son style forestier.
Pour les personnages, là encore, à l'instar de l'intrigue, nous restons sur une recette similaire qui, dans cet opus, nous présente des protagonistes attachants et désemparés dans ce monde en proie à une guerre sanglante. Et si l'aspect "Dark Soul" avait étonné dans le premier opus, c'est ici une saveur "Game of Thrones" qui nous saisit : nous rencontrons au gré de nos voyages et de nos alliances avec les différents royaumes divers compagnons avec qui nous aurons des aventures, et pour citer Aughra de la série The Dark Crystal - Age of Resistance en parlant des dénouements de quêtes avec les différents adjuvants que nous rencontrons :
Certains sont heureux, la plupart tragiques.
Mais le panel de rencontres est fort appréciable, et l'on s'en vient à prendre peur pour toutes les personnages que l'on croise, craignant ne plus jamais pouvoir lui parler.
Et maintenant, parlons technique.
Nous demeurons sur un type Soul-like, ça ne choquera personne, d'autant plus si le premier opus a été fait. Les combats sont toujours aussi exigeants (la moindre erreur est généralement fatale - en difficulté maximale), malgré - et là, je parle de ma propre expérience - une sorte de baisse au niveau de la difficulté. Si le premier opus m'est resté en tête pour sa difficulté, non pas forcément à cause des boss, mais surtout à cause des hits-box complètement claquées au sol, ici nous avons des combats somme toute plus "simples". Alors, malheureusement, les hits-box semblent toujours aussi pourries... D'autant plus que dans cette nouvelle aventure, nous avons énormément d'ennemis volants... Ce qui ajoute une forme de frustration quand les ennemis parviennent à nous toucher alors que cinq kilomètres nous sépare l'un de l'autre. Mais dans l'ensemble, il m'a semblé que les différents ennemis et boss étaient plus accessibles ; est-ce à cause des armes et armures proposées, terriblement efficaces ou à cause du système de magie qui, il faut bien l'admettre, m'a sauvé plus d'une fois la mise. Et c'est l'accessibilité des affrontements peut paraître subjective, je peux parier que, objectivement, les quêtes de boss sont par contre d'un chiant monumental ! Durant notre session de jeu, il nous sera proposé des quêtes dans lesquelles il nous faudra chasser des créatures apparentées aux différents boss rencontrés. Et cela un certain nombre de fois ! Le principe est simple : on nous donne l'endroit où la créature se cache, nous l'affrontons, elle s'échappe à un autre endroit... et on doit aller à sa rencontre... et ce manège là trois fois... Alors, les deux premières chasses, okay ; mais au bout de la cinquième, non merci !
Outre ce désagrément de gameplay qui demeure, pour la majeure partie du jeu, facultatif - dieu merci ! - force est de constater que nous demeurons sur la même longueur d'onde que le premier.
Pour l'aspect graphique, au risque de me répéter, nous demeurons également sur la même base que le premier opus avait proposé. Ainsi, le jeu est fort appréciable dans son visuel, et l'immersion est de ce fait au rendez-vous.
Côté musique, on en vient à la même critique que pour le premier jeu : nous avons le droit à des pistes intéressantes mais ça s'arrête là. Le différents thèmes des nouveaux royaumes sont du même gabarit et l'on aurait apprécié une meilleure proposition de composition. Autrement, la bande son reste plus qu'acceptable en terme d'immersion.
Pour les décors et les paysages, nous sommes très bien servis, notamment grâce - encore une fois - aux différents royaumes animaliers qui apportent un style différents à chaque fois, pour notre plus grand plaisir !
Tails of Iron 2 : Whiskers of Winter semble être un jeu qui ne souhaite pas faire plus d'efforts que ça, dans le sens où la formule du premier opus lui a permis d'acquérir la renommée qu'il connaît. En soi, je comprends tout à fait : pourquoi prendre le risque d'innover et de se planter quand reprendre à la lettre la recette précédente est déjà gage d'une réussite ? Effectivement, on aurait apprécié un peu plus de changements, du moins de nouveauté, moins rébarbatives que celles proposées à l'image des quêtes de chasse. Mais force est de constater que le jeu tel quel est des plus sympathiques et fonctionne à la perfection, apportant son lot de difficulté, de découverte et d'émerveillement malgré l'atmosphère tribale et guerrière qui lui va si bien. Au même titre que le premier, je ne peux que recommander ce deuxième opus qui saura charmer les fans et les fera patienter le temps que le troisième (et plausible ultime) titre soit disponible.
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !