Après 100 ans de retard, il partage son avis

On va mettre les pieds dans le plat et répondre à la critique que j'ai le plus souvent lu depuis 2017 quand je survolai les avis : oui, dans les grandes lignes, on est sur un truc proche d'un "ubiworld" ou d'une logique d'open world occidental, mais avec une différence énorme; le jeu a du sens avec une vraie logique de gamedesign. Sans parler des qualités esthétiques réelles du jeu.

Je vais pas prendre en otage les gens avec des arguments qu'on aura déjà lu ailleurs depuis tout ce temps, mais en synthèse ce que je retiens de mon expérience avec cette découverte du jeu sur Switch 2 :

- Tout justifie l'exploration. Le durabilité des armes pousse à en trouver d'autres, à combattre, à faire une sorte de gestion de son inventaire pour optimiser chacun des moments et en tirer le meilleur. Les sanctuaires ont l'intelligence de devenir des points de TP quand on les termine, ce qui donne donc une double récompense à l'exploration : elle s'en trouve facilité par le fait de les trouver et d'en obtenir les upgrades pour l'endurance/les coeurs. Concernant le level design, rare fois où le mot "organique" (galvaudé parce que nos "élites" journalistiques le servent à toutes les sauces sans faire preuve de la moindre nuance et d'effort de variété de vocabulaire) est justifié, car cette version d'Hyrule a été crafté d'une main de maitre, avec une topographie, un climat et un cachet visuel suffisamment stimulant pour nous détourner de la quête principale et offrir des moments de jeu où on se dit, pour une fois "ah ok votre open world sert à quelque chose", ce qui place le jeu de facto dans les 5% d'open world pertinent (en 2025, en 2017 c'était dans les 1%), parce qu'il y'a eu volonté d'en faire un objet de gamedesign, et pas un argument marketing.

- Mention spéciale pour la DA et l'esthétique générale : la vraie force, au delà des teintes de couleurs sublimes et de certains panoramas, c'est bien l'habituelle relecture de l'univers (même si je suis pas fan des Gerudo de cette version, Ganon inclu, puis pour le respect du lore y'aura beaucoup à redire, ça tue des bases posées dans WW et SS, ce qui m'amène à penser que Aonuma a fait un soft reboot, mais autre débat...) avec talent; on sait qu'on est dans un Zelda, mais dans un autre univers, et ça je crois que c'est l'unique série à le faire aussi bien.

- Autre mention spéciale pour la difficulté : je dirais que le jeu est simple mais paradoxalement exigeant. Quand je suis mort c'était moi et pas le jeu, et quand je m'appliquai, tout passait bien, sans jamais que ça soit gratuit. Assez difficile de définir pourquoi, mais on sent que y'a vraiment eu du boulot pour trouver un point d'équilibre que ne frustrera personne (ou le moins de gens possible)

Maintenant que tout ça c'est dit, je peux rajouter qu'il est surement top 10 voir 5 depuis 2020 (et donc top 3 voir plus de 2025), si je fais une rétrospective, top 15 de la gen précédente, mais je vais aussi dire qu'on est loin de mes Zelda favoris, je connais suffisamment bien la série pour dire que y'a quand même une bonne distance entre BOTW et un OOT ou Zelda 3 pour tout un tas de raison (à commencer par les donjons, en vrai même ceux de SS sont globalement meilleur, et je ne parle pas de l'ost) mais BOTW est suffisamment cohérent avec lui même pour éviter la comparaison

Très satisfait de la découverte, je pensais vraiment venir pester et critiquer "l'occidentalisation" d'une des plus grandes séries du jeu vidéo, mais c'est surtout une énième leçon de gamedesign et de savoir faire, tout en étant capable de dire qu'il y'a eu des Zelda bien plus brillants, comme mentionné plus haut