Franchement pas terrible, cet épisode consacré à Michonne enchaîne les facilités scénaristiques pour coller au cahier des charges : produire un jeu Telltale court mettant en scène ce personnage adulé par une partie de la communauté The Walking Dead. Le problème c'est qu'on s'aperçoit rapidement de la supercherie. Premièrement l'histoire grotesque de Michonne et de ses deux filles ne parvient pas une demi-seconde, au cours des 4 heures que dure ce titre, à impliquer émotionnellement le spectateur. On s'en fout royalement. Puis quelle originalité : l'héroïne hantée par son passé tragique... Poussif à moooooooort ! Deuxièmement, les développeurs manquent d'audace et ne sacrifient que les personnages à l'importance mineure, aucune prise de risque réelle. De fait, les choix cornéliens n'en sont plus car on s'en branle. Troisièmement, les péripéties sont très mal amenées, cousues de fil blanc, complètement loufoques pour certaines : l'évasion du groupe en bateau, le gars qui se fait éclater la tête parce qu'il laisse la porte de sa forteresse ouverte comme un mongole... mais qui fait ça ? Personne. On croirait une blague ! Enfin la méchante, le boss final si vous préférez, n'est pas charismatique pour un sou. Certes, les développeurs sont parvenus à lui donner un côté très humain ce qui rend certaines décisions à son encontre malaisantes, mais pareil on s'en fiche d'elle et on finit par faire ce qu'on a à faire... suivez mon regard. Le seul point positif de ce titre, ce sont les 100% de succès en moins de 4h. Voilà.


La conclusion c'est que le fond de commerce de Telltale Games depuis 10 ans consiste à proposer des choix complexes aux joueurs en l'impliquant dans un scénario dramatique, post-apocalyptique dans lequel des personnages hauts en couleurs tissent des relations d'amitié étroites, d'amour ou antagonistes. Ce cadre particulier permet aux joueurs de ressentir des émotions pour tel ou tel personnage, personnages qu'il suit au cours d'une aventure plus ou moins longues mais suffisamment tout de même pour en avoir quelque chose à foutre du destin de ces derniers. Tout le sel des productions Telltale est à mon sens là. Si ces ingrédients ne sont pas réunis, comme dans ce spin-off sur Michonne, et bien le soufflé tombe à plat. Ce titre n'a aucun intérêt et ce qui devait être tragique au départ devient comique. Je ne recommande pas sauf pour les fans hardcore de The Walking Dead.

silaxe
5
Écrit par

Créée

le 9 oct. 2021

Critique lue 72 fois

silaxe

Écrit par

Critique lue 72 fois

D'autres avis sur The Walking Dead: Michonne

The Walking Dead: Michonne
SkadiNyx
6

Une " Mini-Série " un peu trop " Mini "...

Etant une grande fan des jeux Telltales et n'ayant jamais été déçue par ces derniers, je me suis laissée tenter par " The Walking Dead : Michonne ", bien que je ne connaisse pas du tout le...

le 15 juin 2016

6 j'aime

The Walking Dead: Michonne
Red13
7

L'au revoir

J'avais lu des avis très divers sur Michonne, ce spin-off de la saga The Walking Dead sur nos consoles et PC, et du coup je n'en faisais pas un passage obligé de mon année de joueur, malgré un...

le 17 juil. 2016

4 j'aime

5

The Walking Dead: Michonne
Psykokilla_V3
6

Telltale, ou l'art du pognon facile.

Telltale revient sur le devant de la scène avec une tentative de renouer avec le succès des incroyables TWD saison 1 et 2, dont les qualités ne sont plus a prouver. C'est par le biais du Comics et du...

le 5 juin 2016

3 j'aime

2

Du même critique

Fondation - Le Cycle de Fondation, tome 1
silaxe
5

Il était une fois dans une lointaine galaxie...la déception.

Je vais probablement fâcher beaucoup d'entre vous mais personnellement je n'ai pris aucun plaisir à la lecture de ce premier tome du célèbre cycle d'Asimov. N'étant pas un lecteur adepte de...

le 19 juil. 2015

20 j'aime

7

La Domination masculine
silaxe
8

À lire et à relire !

Il faut dire qu'on fait difficilement plus efficace, plus fort et plus clair que l'écriture de Pierre Bourdieu. Un professeur de sociologie absolument brillant qui s'attaque ici à un sujet difficile...

le 17 janv. 2015

18 j'aime

7