Avec The Walking Dead : The Final Season, c’est une série de jeux narratifs marquante, débutée en 2012 qui se conclut ici. Nous sommes en 2018, en pleine furie progressiste LGBT et BLM, des années destructrices pour l’Occident comme rarement nous en avions vu jusqu’à présent sur le plan, culturel, moral et intellectuel. Si j’évoque rapidement ce contexte, vous me voyez venir avec mes gros sabots, c’est bien évidemment que le jeu de Telltale en souffre outrageusement. Si l’on en croit l’échantillon de population présenté dans ce dernier opus de la saga via la galerie de personnages, la population américaine serait constituée à 80% de noirs et/ou de personnes de couleurs. Enfin, si l’on en croit toujours le casting présenté ici la population blanche américaine serait, ou devrait être, la population la plus déséquilibrée mentalement, la plus dangereuse sur le plan criminogène et la plus sensible aux idées homosexuelles. Je n’en dirai pas plus mais voilà ce que nous présente en filigrane The Walking Dead : The Final Season, voilà ce que l’on montre aux adolescents ou aux jeunes adultes occidentaux pour la plupart (le public jeu vidéo dans son immense majorité). Le divertissement aux Etats-Unis comme en Europe est à l’avant-garde du suicide collectif de la population la plus brillante que cette Terre n’est jamais portée. Quelle tristesse ! Au-delà de ces considérations politiques, car politique il y a dans cet épilogue que vous vouliez le voir ou pas, la conclusion narrative s’avère décevante et sans envergure.

Le scénario tente de boucler la boucle des premières saisons en nous faisant revivre en miroir inversé la relation Lee/Clémentine avec le petit Alvin Junior. Les développeurs insistent désespérément sur cet aspect en nous partageant des moments d’intimités entre les deux protagonistes principaux. J’admets volontiers que c’est parfois réussi mais j’ai beaucoup de mal à m’attacher à ce A.J. et garde mon empathie pour Clémentine, personnage que j’ai toujours apprécié dans la série. Pour être honnête, je trouve le personnage d’Alvin complètement raté : trop adulte, trop violent, trop moche ? Je n’en sais rien mais les interactions avec lui avaient tendance à m’agacer. Le joueur aura l’occasion à plusieurs reprises d’orienter son éducation via des choix en lui apprenant des principes décisifs pour la suite de l’aventure. J’ai bien aimé cet aspect car cela donne un peu de profondeur au « gameplay » assez minimaliste du soft. Que nous raconte l’histoire ? Rien de grandiloquent méritant l’affichage en sous-titre « The Final Season ». Clémentine et A.J., par la force des événements, se retrouvent dans une école abandonnée où vivent en autarcie des enfants et adolescents repliés du monde. Nos deux héros vont tenter de s’intégrer parmi la ribambelle de personnages hauts en couleur et se défendre contre des agressions extérieures. L’idée d’intégrer l’ancienne école était franchement sympathique mais je n’aurais pas établi l’intégralité de la saison sur cela mais réduit ce segment à un chapitre. Mon plus gros problème avec The Walking Dead : The Final Season est qu’il peine à convaincre par sa conclusion. Aucune envergure ne ressort des événements, de ce scénario timoré qui met en scène des enfants. Les choix laissés à la discrétion du joueur sont toujours excessifs, autre gros défaut du titre selon moi. Malheureusement, l’écriture globale est grossière et sans nuance, les intrigues arrivent comme un cheveu sur la soupe, bref cela manque de subtilité et de profondeur. Avouez que pour un jeu narratif, ceci est problématique. Et lorsque vous couplez l’écriture indigente, le scénario sans envergure pour une saison finale et les problèmes métapolitiques cités dans le premier paragraphe, vous avez grosso modo un jeu moyen voire nul.

Heureusement, côté technique on sent une très nette amélioration du rendu visuel et des animations. On notera quand même des bugs d’animation lors de certaines séquences mais rien de méchant. L’aspect bande dessinée américaine est respecté, relativement fidèle à l’œuvre d’origine grâce à une sorte de cell shading caractéristique de la saga. Le gameplay QTE quant à lui devient binaire dans le sens où quand vous loupez un QTE vous mourrez bien souvent juste après. Fini les conséquences en deux ou trois temps permettant d’observer le résultat d’une action manquée. Ici, vous foirez un QTE : mort. Simple mais réducteur. En réalité, le développement de ce titre est en demi-teinte, ils ont voulu au départ faire quelque chose de grandiloquent mais ont dû se rabattre sur un final plus intimiste. Ça se sent sur pas mal de points : le scénario ressemble à un étalement de confiture sur une tartine trop sèche, ils ont étiré, étiré et encore étiré ce chapitre à l’école ; il n’y a que quatre chapitres (plutôt courts par ailleurs) ; les méchants ne font pas honneur et manquent d’inspiration ; on ne voyage pas comme nous avions l’habitude dans tous les autres épisodes.

Je pense que le message est passé, inutile de tourner en boucle dessus, The Walking Dead : The Final Season est un jeu décevant. Certes, je suis heureux d’avoir partagé la fin de l’aventure du personnage très attachant de Clémentine mais cela s’arrête là. Tout est à revoir et sans ambition selon moi et infesté par le cancer progressiste. Quitte à provoquer, The Final Season est un jeu mettant en scène des adolescents pour des adolescents. C’est dommage. Premièrement parce que The Walking Dead est une œuvre à la base pour les adultes. Deuxièmement, les trentenaires que nous sommes aujourd’hui étions présents en 2010 et nous avons accompagné ces protagonistes pendant toutes ces années et grandi depuis, tout comme Clémentine. Et la réponse de Telltale est de nous balancer un scénario sans envergure, peu crédible dans un « Wakanda scolaire » habité par des gosses opposés à une faction fauchée d’adultes pitoyables. Enfin, A.J. n’a pas le début du commencement de l’étoffe des personnages de la première saison. On s’en fout de ce gosse et nous sommes heureux de voir apparaitre le générique de fin. 5/10 pour Clém, les succès faciles pour les collectionneurs et la réalisation technique convaincante (sans être exceptionnelle non plus) pour un titre du genre, tout le reste : poubelle !

silaxe
5
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le 29 août 2023

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silaxe

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