The Witcher 2 c'est le genre de jeux difficile mais passionnant à disséquer... tant les défauts et qualités sont monumentaux.


J'ignore si ça sert à quelque chose de reparler des qualités de ce jeux qui ont été brossées en long, en large et en travers. mais faisons un 'tite piqûre de rappel.
- Ses graphismes impressionnants (je trouve que Geralt y a la meilleure de ses modélisations video ludique) même 9 ans après la sortie du jeux. Le visuel reste beau et l'immersion sonore est dantesque.
- Ses dialogues en béton armé. Des joutes verbales fantastiques avec Sheala de tancarville, Philippa, Jaskier, Iorveth... mon dieux quel bonheur que tous ces personnages. Et des doublages prodigieux, même en VF (il n'y a que l'actrice VF qui double Cynthia, l'apprentie de Philippa qui a une voix aussi irritante qu'une voix off de publicité pour lessive Vanish)
- Un scénario de DINGUE. C'est tout simplement le meilleur scénario de jeux de rôle que j'ai jamais vu. Des embranchements scénaristiques passionnants à jouer. Et à rejouer. Un choix majeur en fin de première partie du jeux qui va changer 50% de toute l'histoire.


Et que dire... sinon que Letho et sa conversation finale reste l'un des moments de jeux vidéos les plus sensationnels de ma vie de gamer. Letho a réinventé le concept du dialogue de fin entre le PJ et le grand méchant. Vous savez ? Ce moment où le méchant fait :
Ahahaha... tu es donc venu jusqu'à moi ! Navré de t'apprendre que ta route s'arrête là. Juste avant de se faire poutrer.
Letho de Guletta va juste révolutionner la chose en proposant le climax absolu du jeu... au point de faire douter brillamment le joueur sur les motivations qui le pousserait à le tuer depuis... bah... tout le jeux en fait.
Bref... UN TRES GRAND MOMENT DE JEUX VIDEO NARRATIF.


Avec ce jeu, CD Project a surpassé Obsidian et Bioware sur certains autres point de décisions.


Comme ce moment de l'acte 3 où vous pouvez choisir de foutre en l'air tous les efforts fournis à l'acte 2 uniquement pour aller sauver Triss, votre (très joli) plan cul. En gros... si vous voulez dire merde aux intérêts du royaume de Temeria ou à l'avenir des non-humains opprimés mené par une pseudo-Jeanne d'Arc charismatique... vous pouvez leur dire merde et aller sauver votre nana. Et avec panache.


J'ai toujours rêvé de pouvoir faire ça dans Mass Effect par exemple. Pouvoir prendre une décision ultra égoïste quand tout le monde compte sur vous... c'est extrêmement jouissif.


BREF... les qualités sont là.
Palpables.
Brillante.


Mais mince... ce gameplay est tellement à gerber que j'en ai fini par insulter la Pologne de tous les noms.


1 - LES COMBATS
Le premier combat que j'ai joué dans Witcher 2 (celui où faut atteindre une baliste pour défoncer une barricade sur les muraille du château des La Valette) a eu l'effet inverse du premier combat très dépaysant du tout premier jeu dans la forteresse de Kaer Morhen. Witcher 1 m'avait enchanté par ses combat totalement nouveau et agréablement rythmé.
Witcher 2... c'est tout simplement un jeu de roulade. On passe son temps à rouler. A droite, à gauche, en arrière, en avant... vous aller rouler mes aïeux.
Vous vous prenez 1 coup ? Vous êtes morts. (et là je parle du mode normal).
Car Witcher 2 fait une erreur monumentale en confondant difficulté avec frustration.
Le jeu est extrêmement frustrant... et pas seulement parce qu'on meurt en 2 coups pendant quasiment... 50% du jeu. Mais aussi parce qu'une grande partie de son gameplay est rendu inefficace par la façon dont il s'articule.
Je veux bien évidemment parler des potions.


2-LES POTIONS
L'alchimie, c'est l'un des piliers de cette série. Un jeu Witcher sans alchimie, c'est comme Asterix sans sa potion magique.
Dans Witcher 1... vous deviez vous mettre en position de méditation pour créer vos potions... que vous pouviez alors boire en plein combat.
Dans Witcher 2 vous devez vous mettre en méditation pour les faire ET les boire.
Au départ ça parait anodin... mais en fait... la vision du jeu change totalement. Car il est évident que vous ne pouvez pas vous mettre en méditation en plein combat (Geralt n'est pas assez débile pour faire ça devant un Nekker)... MAIS AVANT.
Inutile de vous rappeler que la durée d'effet des potions est précieuse et que le joueur se doit de prévoir le temps sur lequel il va devoir compter sur la potion pour en profiter des effets.
Le summum de l'absurdité de cette décision de gameplay survient au moment du premier boss contre Letho (celui dans les ruines elfiques à côté de la baignoire où l'on s'est baigné avec Triss). Si vous êtes un joueur futé, vous prenez votre potion AVANT d'aller parler à Iorveth et commencer la scène de rencontre avec Letho... mais la folie... c'est que pendant le dialogue... vous voyez votre jauge de potion s'épuiser (et la scène est pas si courte... vous perdez bien 1 minutes de temps de potion pendant ce dialogue). Et du coup... face au boss... vous vous retrouvez avec une potion dont les effets s'apprêtent à s'épuiser dans moitié moins de temps que vous le prévoyiez.
Le dernier duel contre Letho est du même genre : vous pouvez boire avant de le rencontrer. Mais comment dire... le dialogue final avec Letho est TRES long ! Donc vous vous retrouvez dans le même cas de figure absurde où vous avez prévu de boire une potion dont vous ne profiterez qu'à moitié du temps d'effet. (si bien évidemment vous choisissez de le combattre)
Autre exemple... le combat contre le Draug'r Vandergrift. J'ai beau chercher, A AUCUN MOMENT vous ne pourrez boire de potion contre lui. C'est bête, car il s'agit d'un des boss les plus difficiles du jeu.
Et le Keyran ? Oubliez les potions : au niveau auquel vous jouez à ce moment, deux coup dans le bide suffiront à vous tuer, avec ou sans l'hirondelle.
Donc finalement dans Witcher 2 : on boit la potion quand on en a pas besoin, et quand on en a VRAIMENT besoin, on peut pas la boire.
Du coup on fait quoi ? Ben on fait des roulades.


Preuve que cette décision de gameplay était absurde : dans Witcher 3, on peut de nouveau boire une potion en plein combat (comme dans Witcher 1).


3 - L'INVENTAIRE (peut-être le pire ennemi de Geralt depuis la proprio de Shani dans Witcher 1)


Je croyais avoir vu le fond du fond en terme de non-ergonomie sur Skyrim... The Witcher 2 a carrément atteint le manteau intérieur.
Impossible de retrouver le moindre objet de l'inventaire sans fouiller au moins 1 minutes les différents onglets. Une fois, j'ai retrouvé une épée intercalée entre un piège à harpie (un utilitaire) et un cerveau de noyeur (un ingrédient d'alchimie).
Ajouté à celà que TOUT pèse son poids (même les ingrédients d'artisanat) Geralt de Riv va se transformer un véritable mule ayant atteint son seuil limite de poids supportable juste pour faire la navette entre le coffre et l'artisant (si quelqu'un s'est un jour amusé dans ce genre de phase je l'admire)
Witcher 3 a presque essayé... de faire un inventaire encore pire. Malheureusement, il s'est rattrapé lors d'une mise à jour salutaire.
L'Enhanced Edition de Witcher 2 n'a rien fait pour cet inventaire.


Et enfin... comme si toute cette pièce montée défauts ne suffisait pas...


4 - LES QTE
C'était déjà non quand je les ait découvert dans Shenmu.
C'est toujours non aujourd'hui face au tentacule du Keyran qu'il va falloir lâcher au bon moment si vous ne voulez pas revivre ce boss aussi légendaire que mauvais.


5 - LES BOSS
J'ai déjà attaqué le sujet sur la façon dont on est introduit jusqu'aux boss (donc pas de potion)... je parlerai donc surtout de l'architecture du plus génial d'entre eux.
Le Keyran : 1er boss... et c'est le pire en plus d'être le moins intéressant. Yrden-Roulade-Coupe-Coupe-Yrden-Roulade-Coupe-Coupe-Yrden-Roulade-Coupe-Coupe-QTE-QTE-Slalom entre les pierre. Fin. Si vous faites une erreur entre ces 15 actions (un pas de travers, un roulade trop tôt ou trop tard), vous êtes morts et vous recommencez ce super combo.
Si si... c'est très amusant si vous êtes un autiste.


Le "meilleur" boss du jeu (notez bien les guillemets)... c'est le dernier.


L'ironie ? C'est le seul que vous pouvez vous épargner de faire. (rire de désespoir)


Mais le plus incroyable dans ces phases de jeu catastrophiques... c'est que ça ne m'a pas découragé à le finir 4 à 5 fois.
Allez savoir... le scénario est tellement bon que le désir de connaître le fin mot de l'histoire prime sur le reste.


Ça doit être ça la plus grande magie de the Witcher 2... arriver à m’intéresser même quand je ne m'y amuse pas.

Créée

le 24 févr. 2020

Critique lue 1.6K fois

Zefurin

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