Tout le monde connait les No More Heroes ? Ces bta 3D complètement barrés, où les combats côtoient la ramasse de noix de coco sans honte, sous fond de références diverses et de 4e mur brisé à chaque seconde ? Bien. 
Mais on s'en tape.
Voici donc Travis Strike Again : No More Heroes.


Il va m'être difficile d'évoquer ce titre sans le comparer à ses prédécesseurs. Déjà parce les références y sont tellement multiples qu'on a même droit à des éléments évoquant le 3e qui n'est toujours pas sortie (a plus forte raison dans le dlc) mais aussi parce que tout le jeu transpire le sous-NMH... tout en restant fun. Et histoire d'évacuer la question de l'ambiance et de l'univers le plus vite possible, il y a deux choses qui m'ont un peu dérangé : le coté plus sombre et cette volonté de l'ancrer dans notre réel.


Les anciens No More Heroes nous ont présenté des personnages complètement tarés, dans des situations pitoyables, désamorcés par des gags de type transformation instantané ou un Travis rebondissant sur des explosions. Une des force de ces épisodes est justement cet équilibre, où l'on s'éclate à faire l'assassin alors que la narration s'arrange pour ne pas présenter la chose sous un jour positif.
Dans ce Travis Strike Again, cet équilibre n'est plus aussi maîtrisé. Le héro est torturé, son pote est torturé, les ennemis sont torturés, les personnages secondaires que l'on rencontre sont torturés... bref ça déconne parfois mais avec la da des artworks, les musiques ou les espèces d'interrogatoires en vhs qui servent d'entrée et de sortie de niveau, ça fait limite tâche. Les phases d'aventures textuelles sont globalement les seules à y parvenir mais elle ne représente qu'une petite partie du jeu...


Hum ?
Pardon ?
Ha oui, il y a bien du vn dans votre jeu d'action.
Alors alors, reprenons depuis le début : TSA est bien majoritairement un jeu d'action. 


Du Hack & Slash plus précisément, avec vue de dessus et tout le barda. Un coup faible sur y, un fort sur x, le saut sur b, une esquive sur a et le gimmick de l'astiquage de sabre est toujours présent. L'esquive n'a pas le bon goût d'annuler le coup en cours, ce qui imposera d'utiliser le coup puissant avec sagesse vu la vélocité d'une bonne partie du bestiaire. Pour parfaire ce bourrinage simpliste, une jauge de puissance à 3 paliers est également disponible : en cognant, on remplit un pallier et déchaîner notre courroux permettra de remplir le suivant. Bien entendu, chaque pallier franchit augmentent l'efficacité de notre attaque et chaque coup reçu un peu violent nous fera redescendre sur terre.
Les subtilités suivantes viendront des capacités spéciales qu'on débloque au fur et à mesure, librement assignable via R + a/b/x/y, et la gestion des différentes temporisations nécessaire à leurs utilisations. Mobilité, soin, buff, etc, ces capacités sont assez variées et permettent différentes approches. Petite précision : il est impossible d'associer une même capacité à deux personnages en simultané.


Car oui, ce Travis Strike Again ne nous impose pas toujours Travis. Aidé de Badman, le père de badgirl (perso du dlc et du premier NMH), il sera donc possible d'alterner les personnages sans contrainte. Au nombre de trois (une fois le jeu terminé ou quatre avec le dlc), chacun disposera de sa barre de vie propre, de sa propre xp et de quelques changements très minimes sur le gameplay de base... mais si, celui sans les capacités. Si cela fait une excuse toute trouvée pour jouer en coopération, faudra pas être trop nombreux vu que c'est limité à deux joueurs.
Scénaristiquement, les personnages n'intéragiront guère ensemble. Heureusement cependant, les développeurs ont pensé à faire des dialogues où les réponses de nos avatars sont personnalisées même s'il est dommage de constater le snobage de la deuxième partie du jeu avec ses aventures textuelles.


Ces phases de vn seront nécessaires à l'avancement du scénario et le déblocage des univers des jeux vidéos servant de cadre aux niveaux. Et si les différents thèmes de ces jeux permettent d'insérer différents gimmick pour rendre la progression un peu moins redondante, ces amas de textes à la présentation aussi sommaire qu'un jeu MSX prennent le pari d'instaurer un fil rouge. Plutôt court dans l'ensemble, entre 5 et 10 minutes de lecture max par chapitre, ils sont centrés sur le personnage de Travis cherchant les fameuses "cartouches" de jeu (les Death Ball donc) et ne propose aucun choix ou gimmick particulier.
Exit donc les mini-jeux inter-boss et place donc à la lecture ! Hum. Bon, ok, le jeu n'y gagne pas grand chose et compte un peu trop sur les différences d'approches qu'imposent les niveaux pour son propre bien.
Un des niveaux représentera une grosse friandise pour les amateurs de jeu vieux-mais-pas-trop en la présence d'un thème 


Shadow of the Damned.


Et on tient le second point noir à mes yeux : le réel, trop présent. Le jeu fait dans le méta à fond et brise le 4e mur aussi souvent que ses prédécesseurs mais, perso, j'aimais aussi le fait d'être dans de l'irréel. Pour illustrer, le premier épisode propose des magical girl inventées pour l'occasion, un shoot them up sur le même thème, ou des sapes plus ou moins inspirées/référencées. Ici, les vêtements, c'est de l'existant à 95% via la mise en avant d'indépendants. Si Mulaka, Rain ou Hatefull Boyfriend vous font rêver, alors vous serez probablement aux anges... mais amha, on y perd un peu au change.


Techniquement, le framerate est stable et le jeu est plutôt propre graphiquement quel que soit le mode utilisé. En revanche, le format 4/3 réservé à l'action nuit parfois à la lisibilité en portable et je n'ai pas pu me résoudre à faire le second "jeu" de cette manière personnellement.
Un petit mot pour le dlc inclus d'office dans la version boite : c'est un personnage très similaire à Badman disponible si l'on a fini le jeu, un niveau assez original d'environ 30 à 60 minutes et deux aventures textuelles d'à peu près 20 minutes chacune, traitant de l'histoire de Badman ou de Travis (sous forme d'épilogue). Ça fait un peu chiche à mon goût mais le jeu principal étant assez fournit durant la dizaine d'heures qu'il dure, je ne suis pas sur que s'entêter à le faire soit indispensable si on a chopé le jeu "vierge".


Bref, encore un Nmh qui sent la fauche mais qui reste fun en osant le nawak. Très pessimiste au départ, c'est le genre de jeu que je te colle en catégorie osef, type plaisir coupable, sans aucun remord. Et finalement le fun... ben c'est fun.

Euklif
7
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Créée

le 4 févr. 2021

Critique lue 317 fois

Euklif

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