Critique de Trepang2 par Julien B.
Bon p'tit jeu sympa. Un Crysis low-cost croisé avec Half-Life bien nerveux comme il faut.
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le 14 juil. 2025
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Petit retour sur un titre terminé en juillet dernier, Trepang² (2023) me faisait de l’œil depuis son annonce lors d’un événement en ligne dont j’ai oublié le nom, tant ils sont désormais nombreux. Il s’agit d’un FPS nerveux développé par Trepang Studios, une petite équipe canadienne, et édité par Team17. Trepang² se veut la suite spirituelle de F.E.A.R., tout, dans le jeu, crie son amour et sa filiation pour le titre de Monolith (2005). Étant un grand admirateur de cette saga de mon adolescence (refaite intégralement en 2024), qu’est-ce qui pouvait mal se passer ? Réponse : rien. J’ai littéralement adoré cette proposition.
On incarne un supersoldat, le Sujet 106, doté de pouvoirs surhumains comme la capacité de ralentir le temps et un camouflage nous rendant entièrement invisible un court laps de temps. Jouant sur les deux tableaux, infiltration et bourrinage intense, Trepang² distribue des doses d’adrénaline pendant les 10 heures que durent sa campagne (en « très difficile »). Sa plus grande qualité, c’est la violence et l’intensité des combats, au corps à corps comme aux armes. J’ai rarement vu ça dans un jeu. Si vous êtes sensibles au gore, inutile d’aller plus loin.
Premièrement, notre mobilité est délirante. Elle permet d’agir rapidement durant les escarmouches, on peut courir, glisser au sol, sauter, donner des coups de pieds, attraper manu militari un adversaire pour s’en servir de bouclier, continuer à avancer avec ce dernier dans les mains, on peut le jeter contre les adversaires avec une grenade dans la bouche ou bien l’exécuter. Ajouter à ces éléments de gameplay ultra nerveux la capacité de vous mettre invisible pour vous sortir d’une situation périlleuse ou pour contourner les adversaires, et bien entendu, de ralentir le temps pour ajuster votre visée. En parlant de visée, l’arsenal a notre disposition est complètement dans l’esprit entre les fusils à pompe, les lance-grenades, le pistolet silencieux (bien pratique pour mettre des tirs à la tête discrets) ou diverses PM/SMG… Il y a du choix en sachant qu’à partir du milieu de la campagne il sera possible d’avoir une arme dans chaque main, sans limitation… Vous pourrez par exemple avoir en mains deux fusils à pompe… Autant vous dire que la pièce se vide très vite.
Le spectacle ne tient pas qu’aux mécaniques de gameplay, particules, poussière, décors destructibles bref, le chaos que vous semez est magnifié par ces effets visuels. A cela, ajoutez également les voix des PNJ qui s’organisent autour de vous pour vous tuer, qui vous lance des grenades, qui se cachent à leur tour… La cerise sur le gâteau ? La musique métal en fond sonore façon Doom (2016) viendra sublimer la boucherie et donner du rythme aux combats qui n’en manquent absolument pas. Bref, quel dynamisme, quelle violence, quelle intensité et le tout sans ralentissement sur mon PC !
Vous l’aurez compris, Trepang² est bourrin, violent, intense, dynamique, sans temps mort et tellement jouissif. Les développeurs ont tout compris à l’esprit F.E.A.R., sauf peut-être pour l’horreur plus marquée dans le jeu de 2005. Certes, le scénario reprend l’idée de corporations menant des expériences peu recommandables, avec une touche de paranormal, mais ce n’est pas le cœur du sujet. L’ambiance reste sombre, parfois oppressante, avec deux ou trois moments dérangeants, mais globalement, le titre de Trepang Studios demeure un jeu d’action pur, il ne franchit jamais vraiment le Rubicon. Pas d’inquiétude à avoir donc si vous n’aimez pas le genre horrifique.
Contrairement à son aîné, Trepang² se découpe en plusieurs missions déployées à travers le monde toujours afin de contrecarrer les plans de la corporation criminelle. Une base secrète nous permet de revenir entre chaque mission pour, par exemple, changer de costume, sélectionner ses armes de départ avant chaque mission, sélectionner la mission (on peut donc les faire dans n’importe quel ordre), échanger avec quelques PNJ. D’ailleurs, une autre différence avec F.E.A.R., c’est que vous êtes parfois accompagné par des alliés IA, ce qui donne de l’ampleur aux assauts même si, la plupart du temps, vous terminez seul. Enfin, je terminerai ce court avis par un point de similarité avec le jeu de Monolith, les environnements caractéristiques : les immenses plateaux de bureaux. On retrouve donc comme un hommage ces bureaux administratifs dans lesquels vous allez pouvoir déglinguer tout ce qui bouge mais Trepang² a le bon goût de diversifier ses environnements ce qui n’était pas le cas de F.E.A.R. à l’époque, un des principaux défauts du jeu selon moi.
Côté technique, nous sommes sur UE4 donc le titre ne brille par une technique époustouflante, les environnements sont assez vides, peu détaillés mais j’imagine que c’est un passage obligé si l’on veut conserver la fluidité des affrontements. Rien de dramatique selon moi, par ailleurs, je n’ai pas le souvenir d’avoir rencontré de bugs. Au pire, quelques ragdolls partent en sucette quand on piétine des cadavres. Le titre tente des choses notamment dans le décor de la bibliothèque ou en proposant une mission en extérieur au coucher du soleil. Honnêtement, il serait injuste de critiquer le jeu sur son visuel. C’est simple mais très bien exécuté dans l’ensemble et encore une fois, je juge Trepang² sur ses sensations : à ce jeu-là, il est au pinacle. À condition d’aimer les FPS ultra-nerveux, évidemment.
Pour conclure, Trepang² n’est ni le plus beau, ni le plus fin, mais clairement l’un des plus grisants. Si vous venez pour l’histoire ou l’horreur à la F.E.A.R., vous risquez de rester sur votre faim. En revanche, si vous voulez un FPS ultra-nerveux qui transforme chaque pièce en mixeur industriel, vous allez vous régaler. Mobilité jouissive, sensations d’armes au top, combats lisibles malgré le chaos ambiant, BO qui cartonne façon Doom. On regrettera le manque de moyens accordés à l’équipe et une ambition narrative limitée, mais l’essentiel est là : un défouloir « old-school » qui rappelle les heures de gloire des FPS des années 2000. Clairement recommandé aux amateurs de FPS à l’ancienne. S’il y a une suite, je suis client.
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Créée
le 2 sept. 2025
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Bon p'tit jeu sympa. Un Crysis low-cost croisé avec Half-Life bien nerveux comme il faut.
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le 14 juil. 2025
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Le début est sympa, puis on bascule dans une frénésie qui pioche ses éléments à Fear et Doom s'en jamais s'en approcher.Comme on y voit rien dans la majorité des niveaux, on tire souvent au pif et on...
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le 9 avr. 2025
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