Terminé d'une traite au cours d'une soirée/nuit avec un pote, Until Dawn est un jeu d'horreur que l'on classerait dans le très controversé genre des films interactifs. Pour ma part, c'est une typologie de jeu que j'apprécie beaucoup, cela permet de jouer sans prise de tête car les éléments de gameplay sont simples et souvent espacés par de nombreuses vidéos où vos interventions se cantonnent à choisir des dialogues. Until Dawn, dans son genre, est l'aboutissement de la formule et on peut saluer le savoir faire de Supermassive Games. A mi-chemin entre un film et un jeu vidéo, vous suivrez les péripéties d'un groupe d'amis se rassemblant dans un chalet en montagne pour faire la fête. On ne peut qu'être impressionné par la réalisation du titre, les développeurs ont fait un gros travail sur l'aspect visuel, les animations faciales et même la mise en scène proche du 7ème art. Le bât blesse lorsqu'on se penche sur le gameplay vraiment anecdotique puisqu'il s'agira pour la plupart d'explorer des zones en grande partie vides (il y a des objets/indices à récolter approfondissant l'univers) et résoudre des QTE dont les 3/4 sont sans conséquence sur l'action immédiate. Testé et approuvé. Du coup, lorsqu'on s'aperçoit avec effarement que les QTE ne changent pas vraiment la donne, on devient déçu et distant avec le destin des personnages puisque, in fine, c'est le jeu qui décidera quand viendra l'heure de tel ou tel personnage. L'histoire ? Si elle part sur les chapeaux de roue, le scénario perd vite en crédibilité à partir des 2/3 du jeu où l'on rentre à pieds joints dans le nanard. Tous les codes et conventions du cinéma d'horreur sont généreusement employés et réemployés jusqu'à l'écoeurement : jumpscare vétustes, archétypes des personnages, prises de décision abérrante, coquine en serviette poursuivie par un méchant, branche dans le forêt qui entrave la course d'un protagoniste, et, plus généralement un medley de tout le bestiaire des films d'horreur comme ça on n'est pas emmerdé ! Le jeu ne se prend pas vraiment au sérieux et je dois dire qu'il est difficile dans un tel contexte de s'attacher aux personnages. A un moment, j'avais envie de tous les fumer. Et c'est ça qui est drôle au final. Le joueur est une sorte de démiurge possédant le droit de vie et de mort sur les acteurs à l'écran.
Pas grand chose à dire de plus, je fais volontairement abstraction de donner plus de détails quant au scénario car c'est le coeur de l'expérience Until Dawn : vivre les péripéties et assurer le meilleur dénouement possible aux différents protagonistes. L'histoire, sans être mauvaise, perd en charme lors du dévoilement du tueur/menace mais elle reste franchement acceptable. Côté réalisation graphique et cinématographique, Until Dawn sort l'artillerie lourde. Le jeu est beau, fluide et très bien animé. Si l'expérience initiale s'avère courte (environ 6h-7h pour en voir le bout), la rejouabilité est réelle puisqu'il est tout à fait possible de relancer une nouvelle partie pour les sauver tous, les tuer tous ou tout simplement tester l'inverse des choix pris à la première run. Au final, si vous appréciez les histoires interactives je recommande vivement l'expérience. A condition d'avoir une PS4...