Vampire: The Masquerade - Bloodlines 2 par Broyor

Rares sont les jeux qui vous captivent du début à la fin… et qu’on ne lâche pas tant qu’on ne sait pas le fin mot de l’histoire ! c’est le cas de ce « Vampire » qui captive non seulement pas son intrigue (intrigante) à rebondissements mais aussi par son ambiance étrange de secte très vampirique… et tout cela est agencé de telle façon qu’on y croit vraiment : c’est à cet égard très bien construit et le principe (et les règles) de la Mascarade y contribuent évidemment grandement.

Les différents personnages sont bien étudiés et on se rend compte qu’on est plongé dans un panier de crabes qui cohabitent mais complotent allègrement… à qui faire vraiment confiance là-dedans ? quelques choix décisifs peuvent changer le cours des évènements et de fait, la fin elle-même… c’est du classique dans un jeu de rôle me dira-t-on !

Cela étant, il s’agit d’un jeu très linéaire. Si la ville est assez grande (sans être immense), elle ne sert que de « décor » et d’endroit où chercher différentes qualités de sang frais… et encore, ça reste optionnel en fait. Elle sert aussi pour les quêtes annexes du type fedex…

Mais on gagne assez d’expérience (et de sang divers) pour développer quelques compétences fort utiles en suivant simplement la quête principale et les quêtes annexes (lesquelles ne sont que du remplissage vite fait… mais il n’y en a pas tant que ça, rien à voir avec un AC moderne par exemple !).

L’autre grande qualité concerne le combat bien pensé, sorte de mélange entre un Dishonored et un Dying Light 2… avec bien sûr les compétences et la possibilité de choper à distance un peu tout ce qui traîne pour le balancer à la gueule des ennemis… Franchement, c’est bien fait, très rapide et très brutal ! et toujours clair dans l’action, contrairement à un FF16 où on pige que dalle à ce qu’il se passe ! (faut dire que FF16 est un cas d’école en ce qui concerne la confusion totale).

On peut aussi se montrer furtif… mais c’est plus compliqué et pas forcément convaincant (n’importe quel Dishonored ou Deux Ex est bien mieux fait à cet égard). Car en cas de détection, c’est très vite l’alerte générale… on peut s’éclipser tout aussi vite et revenir à la charge comme un « Predator » mais l’environnement n’a pas été pensé pour la furtivité, de toute évidence.

Ce n’est pas gênant, cela dit. Ce qui l’est par contre, c’est ce moteur Unreal 5 tout pourri qui donne de graves saccades, tout le temps dans la ville… c’est vraiment une horreur. Sauf dans les niveaux indépendants, des lieux où le jeu charge une nouvelle zone, considérablement plus réduite que la ville évidemment et là, ça tourne à 60 nickel. Sauf en cas d’affrontements, et là ça redégringole… aussi ! quelle daube, cet Unreal 5 !

Le jeu n’est pas vilain du tout… en tout cas… y compris artistiquement parlant.. sauf en ville ! La ville Seattle sous la neige n’a en effet aucun intérêt, c’est une ville américaine générique et chiante : tout se ressemble. Elle n’a aucun cachet, aucune personnalité, c’est une ville sans intérêt. Une pure nullité en fait. C’est plat, fade, nul à chier comme ville.

L’autre souci concerne le côté woke du jeu… rien de vraiment alarmant mais tout de même !… Et donc à part Lou par exemple (c’est la seule avec sa copine, on dirait des jumelles…) les nanas dans ce jeu sont modélisées comme des thons à tendance anorexique : des corps quasiment asexués. Par contre, leurs minois (souvent joliment faits) sont tout à fait normaux et féminins. On remarque par ailleurs des minorités très présentes, ainsi qu’une majorité de femmes dans la ville et dans l’histoire principale (la parité… n’est donc pas respectée !).

Mais vous pouvez choisir librement un homme ou une femme comme genre pour votre vampire. En ce qui cencerne l’héroïne, la modélisation est aussi une sorte d’anorexie asexuée mais sa tête et son doublage ne prêtent pas le flanc à la critique. Sachez en passant que les voix sont en anglais, non, je veux dire, en anglais canadien, comme la majorité des jeux actuels, hélas.

Enfin, l’une des fins, résultat sans doute d’un pragmatisme certain de ma part, n’est pas vraiment satisfaisante… ou à tout le moins, l’épilogue la concernant est trop court et carrément bâclé… alors que le jeu est pourtant assez souvent bavard… sauf à la fin donc !

Et j’allais oublier, la partie récurrente avec le Détective devient assez emmerdante de temps à autre… bien qu’on veuille savoir les éléments importants qu’il apporte, certes, mais la façon dont c’est fait, aurait mérité une autre approche. Là, quasiment dans ce cas de figure, on parcourt cette Seattle affreuse juste pour faire avancer le schmilblick !…

Enfin, encore, le jeu n’a pour l’instant pas de new game +… or, comme le jeu est très linéaire, je ne suis pas sûr que choisir une autre caste de vampire suffise pour se retaper à nouveau toute l’histoire, malgré les quelques choix inédits à tenter, bien entendu… sans bénéficier des capacités ou à tout le moins, des points acquis (on les dépenserait alors comme on veut dans cette autre caste de vampire).

Enfin, bref, donc, c’est un jeu très intéressant, passionnant même, mais victime de défauts qui restent assez contraignants et déplaisants… Cela étant dit, il reste clairement beaucoup mieux, bien meilleur (et c’est pas difficile) que les deux vieilles daubes du début des années 2000 : le Vampire The Masquerade Redemption (une grosse merdasse) et le Vampire The Masquerade Bloodlines (l’autre grosse daubasse encore pire). Cela va sans dire comme on dit, mais ça va mieux en le disant ! (et qu’on se le dise !).