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VVVVVV est un jeu que je respecte énormément et qui est devenu pour moi LA référence en matière de jeux indépendants. J'ignore pourquoi je n'en ai pas écrit la critique plus tôt, mais je rattrape mon erreur.

VVVVVV, c'est avant tout une leçon magistrale de Game Design qui prouve qu'avec un concept tout bête, si on se creuse les méninges et qu'on est généreux, on peut faire un bon jeu.

Le concept est effectivement simple : en appuyant sur la touche espace, on inverse la gravité. Au diable tous les mouvements classiques tels que le saut, la course, le edge grab, etc... On parle d'inversion de gravité pure. Et autour de ce concept, Terry Kavanagh est parvenu à trouver une foule d'idées originales qui ne cessent jamais de surprendre le joueur (la Tour, les inverseurs de gravité automatique, la "coop" avec Victoria,...). Certaines épreuves sont même devenues carrément cultes ; je pense évidemment à "Doing Things the Hard Way".

Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres de l'ingéniosité et de l'humour du développeur. Humour qui transparaît dès le titre du jeu (il symbolise les piques sur lesquels vous vous empalerez plus que de raison et fait aussi référence aux membres de votre équipage dont les noms commencent tous par la lettre V). Les situations prêtent aussi souvent à rire. Certains ragent parce qu'un scrolling les projette droit dans des piques ? Mais ce n'est pas une limitation technique, c'est un petit troll, une blague. Dans tous les cas, avec un peu d'acharnement, on finit toujours par réussir les épreuves, à la portée de n'importe qui. On meurt souvent, certes, mais la mort n'est absolument pas punitive car on peut recommencer dans la foulée... On fait grossir le compteur de décès, rien de plus.

Graphiquement c'est simple, très simple même, mais c'est une position artistique tout à fait valable. L'avantage de ce genre de graphismes very old school : les obstacles et le chemin à suivre sont clairement visibles, ainsi le joueur peut se concentrer sur ce qu'il a à faire. Et puis le sprite des personnages est juste génial, avec une "sad face" carrément magique.

La musique de ce jeu vaut également le détour. Elle m'a permis de réaliser à quel point le chiptune pouvait être un style à part entière. A mon sens la bande-son que l'on doit à Magnus Pålsson (aka Souleye) est absolument parfaite. Big up en particulier pour "Potential for Anything". Un énorme coup de coeur !
(à noter que le bougre s'est amusé à ressortir la bande-son à la guitare électrique. Et franchement ça rend pas mal du tout ! Voici Potential for Anything, transfiguré)

Que dire de plus. Je ne vois pas de réels défauts au jeu. J'ADORERAIS l'avoir en version boite, mais sait-on jamais : Indiebox se décidera peut-être un jour à le sortir.

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