La fête de la démolition

Le titre anglais n'était peut être pas assez expressif, je vous sers donc une jolie traduction pas piquée des hannetons.

A tous ceux ayant joué avant la V1: retournez-y, ça envoie du steak pâté.

Wreckfest, c'est le seul bijou actuel existant pour le sport qu'est le derby démolition, un chouette bazar où le but est de faire une course automobile (ou autres) avec aucune règle concernant les chocs entre les concurrents. Donc on se froisse la tôle, on s'oint d'huile de moteur à chaque pression sur la pédale de frein en fin de course, on écrase littéralement ses concurrents, ça valdingue, ça fuse, c'est génial.

Mais mon enthousiasme pour la discipline a fait de moi quelqu'un de difficile: le dernier jeu auquel j'ai touché pour ça est le mythique Destruction Derby Raw, sorti sur PS1. Ce jeu était déjà une référence à l'époque selon les critiques et j'en garde un souvenir impérissable. J'ai jamais osé toucher à un autre jeu du genre jusqu'à mon achat de Wreckfest, seul jeu relativement encensé par la critique actuellement.

Ben les enfants, ça tient ses promesses.

Commençons par les bons points:

La physique. LA. PHY. SIQUE. Des véhicules.
La physique des véhicules et du jeu d'ailleurs (et j'insiste: la physique des VéHiCuLeS eT dU jEu) est tout simplement démente. Le moindre coup porté à un concurrent laisse des étincelles et une marque. Faire déraper un concurrent est ultra-satisfaisant. La tôle se tord comme pour de vrai et c'est beau. Mes yeux avides de destruction environnementale adorent. Le verre des phares éclate, les pièces de carosserie se détachent comme il faut, c'est un régal.
Et que dire de la conduite! Assez arcade, elle reste suffisemment précise pour pouvoir s'en donner à cœur joie. On dérape, on s'explose contre les arbres, on démolit le décor, c'est la fête.

Parlons-en, du décor. On peut dégommer tellement de choses que j'en fais des parties juste pour tester les limites de chaque tracé. Il y a des pneus qui volent, des écritos qui explosent, du béton qui se fend, des plots qui sautillent... Sacré spectacle. Les arbres restent le némésis des voitures comme dans tous les jeux vidéos, ça devient une blague à répétition mais on peut bien concéder ça.

Quant aux tracés, il y en a suffisemment pour s'occuper et ils sont assez variés pour avoir une course différente à chaque fois. Les revêtements sont variés, les sols inégaux. Seul regret: les diaporamas sont peu variés, mais bon, on n'est pas là pour admirer le paysage.

Passons aux véhicules maintenant.
Notez que je parle de véhicule et non pas de voitures. Y'a un "bestiaire" intéressant, du tricycle Reliant Robin choyé de Top Gear à la moissonneuse batteuse parce que pourquoi pas, en passant par la tondeuse autotractée ou le bus scolaire. La déconnade à l'état brut et l'ouverture aux mods qui m'a déjà permis de conduire une Mondéo, j'en demandais pas plus.
Conduire un bus scolaire américain contre un frêle véhicule particulier est très jouissif, je vous laisse vous faire une idée du bouzin.

Le jeu offre plus d'une vingtaine de véhicule à conduire, tous personnalisables (bien que la palette soit malheureusement assez limitée) et surtout: tous sont modifiables au niveau des performances, que l'on parle de performances moteur ou de resistance aux chocs. Souvent l'un va au détriment de l'autre et ça permet des choix intéressants et, ce qui est surprenant, assez cornéliens pour un jeu de ce type.

Notons que l'IA se débrouille pas mal en solo et peut permettre quelques surprises. Ce n'est pas transcendant, certains "pilotes" étant même complètement aux fraises, surtout le mod neige enclenché. N'empêche que ça permet de s'amuser tout seul et ça, c'est bieng.

Le multi c'est vraiment n'importe quoi, j'adore.

Pour les points moyens et médiocres

La bande son est assez quelconque et sans trop d'intérêt. Elle colle aux ambitions du jeu, on en demande pas plus.
On aurait aussi apprécié zigouiller plus de véhicules récents, mais c'est trop subjectif pour que ça entre en compte dans ma notation. Les bagnoles en jeu sont bien assez fun comme ça pour que ça porte atteinte au bonheur que l'on ressent en zigouillant des caisses dans Wreckfest.

Le calcul des points est un peu dommage. Pour avoir été biberonné aux satisfaisants combos de Destruction Derby ou encore Demolition Racer, ce jeu déçoit sur cet aspect. En effet, une voiture projetée dans un ravin, faisant un triple saut vrillé et explosant à l'attérissage vaut autant de point qu'une voiture cognée qui fait un petit tête-à-queue, ce qui ne force pas le joueur à tenter des coups de salaud bien pensés.

Le point faible

Le système de collision, que j'ai tant encensé plus haut, a le défaut d'être trop arcade sur les chocs violents. A partir d'une certaine vitesse, les encastrages d'acier ne se font que jusqu'à une certaine limite et les véhicules ne sont pas projetés aussi puissemment que ce que l'on attend, et c'est bien dommage pour un jeu qui se veut spectaculaire, au sens très conservateur du terme. C'est donc là que ce cher jeu perd son pauvre point pour la perfection.

N'allez pas vous décourager pour ce seul bémol: Wreckfest définit parfaitement ce que doit être un jeu de derby démolition et ce serait dommage de vous en priver, aucun concurrent n'arrive à sa cheville pour le moment. Je reviendrai peut-être là-dessus le jour où BeamNG Drive deviendra autre chose qu'une jolie démonstration!