J'ai jamais joué à Yakuza, je peux commencer par celui-ci ?


Commençons par la première des choses pour les néophytes. Yakuza : Like a Dragon -aka Yakuza 7 au Japon- est bel et bien l'épisode idéal pour commencer la série. C'est la raison pour laquelle il n'est pas numéroté en occident. Vous pouvez totalement occulter les anciens jeux, tout l'arc précédent (l'arc Kiryu) et commencer avec cet opus pour avoir un "fresh start" à peu près à égalité avec tout le monde.
Il est évident que si vous avez déjà joué (un peu, beaucoup, passionnément et souvent à la folie) aux précédents opus, certains personnages et moments vont vous parler beaucoup plus.


Mais, même si ce Yakuza est votre porte d'entrée, vous vous sentirez respecté comme débutant.
Un nouveau personnage principal, un système de jeu différent (exit le Beat them All, welcome le RPG) et toujours un rappel de Sega sur ce qu'ils font avant tout : un jeu vidéo.
Ça a toujours été la force de la série : être un jeu vidéo, le savoir et ne pas se prendre pour autre chose. Le tout en portant un scénario diablement bien écrit et, dans le cas présent, avec un rythme maîtrisé de bout en bout.


Enfin, même s'il y a à redire sur la traduction, celle-ci reste globalement de très bonne facture et, oui, le texte du jeu est en Français. Les voix proposées sont le Japonais ou l'Anglais.
Pour rappel, seul Yakuza 1, sur PlayStation 2, était traduit en Français à l'époque et uniquement avec des voix Anglaises. Tous les épisodes suivant, c'était dans la langue de Shakespeare et il fallait un niveau très correct pour suivre l'histoire de la saga qui est particulièrement verbeuse et fascinante.
Rien que pour l'avoir traduit : Merci, bordel de merde !


Le Héros Number One


La particularité de cet épisode tourne entièrement autour de Kasuga Ichiban, le protagoniste principal. Les premiers mots qui nous viennent à l'esprit, c'est qu'il est un peu simplet, parfois délirant et on met très vite le doigt dessus: fou.
Et, en effet. Il est fou. Mais pas gratuitement. Au fil du jeu, en vous raclant un peu la soupière, TOUT est justifié et de manière très élégante.


De toute façon, soyons clair, le scénario et son écriture, c'est déjà entre six et sept points de ma note. Et, à la fin des fins, je suis plus qu'impatient de savoir ce qu'ils vont faire de ce personnage pour la suite. Etait-ce un "one shot" ou vivra-t-il de nombreuses aventures ? Vivement...


Et le reste ?


Nous avons un environnement très plaisant à parcourir servi par un moteur de jeu qui est le même que celui utilisé dans les deux précédents titres du studio (Ryu ga Gotoku Studio) à savoir Judgment (un spin-off de la série) et Yakuza 6. Ce dernier permet des transitions admirables entre les intérieurs et les extérieurs de la ville que nous parcourons. Il est aussi plus souple même si nous avons toujours encore l'impression que les personnages ont parfois un balais dans le cul.
Si nous commençons dans un quartier bien connu des fans de la franchise, nous sommes rapidement emporté à Yokohama, la ville portuaire. C'est grand, c'est beau, c'est très fidèle et c'est l'occasion de rencontrer les différentes ethnies qui s'y trouvent.
Ici, les Chinois de Chinatown. Là-bas, les Chinois qui ont été exilés de Chinatown. Là, les Coréens. Bien entendu, un clan Japonais s'y trouve aussi. Sans parler qu'au milieu de tout ça, nous avons les immigrés sans papier et autres pauvres âmes sans le sous qui tentent de survivre comme ils le peuvent.


Mais, rapidement, Ichiban va se trouver au centre de divers conflits et nombres de péripéties qu'il devra résoudre à coup de batte de baseball du Héros.
Car c'est là le sel du gameplay : Ichiban voit la vie comme un Dragon Quest. Littéralement. De la sonnerie de son portable à la manière dont il perçoit les ennemis, il va monter son groupe d'aventurier et occuper avec eux diverses classes (jobs) ayant chacune leurs particularités et aptitudes.


Le système est globalement très clair et net mais il manque à mon sens quelques informations de-çi, de-là pour que les gens qui ne connaissent pas les RPG "à l'ancienne" puissent complètement s'y retrouver. Dans la forme, ça ressemble assez à du Persona mais dans le fond on est sur du bien plus classique à la Dragon Quest ou Final Fantasy d'antant.


Quels sont les points noirs du titre ?


On roule sur le jeu pendant la majorité du temps jusqu'à la dernière ligne droite (dans laquelle, des droites, on s'en prend à la chaîne et dans tous les sens du terme) où, tout-à-coup, on se rend compte qu'il faut faire gaffe à l'équilibre de notre équipe. C'est le problème majeur du jeu.
Pendant 30 heures faciles, on ne ressent pas du tout le besoin de changer de classe et soudainement, on y est contraint et forcé.
C'est là que, bien souvent, on lit qu'il nous faut alors "farmer" pour monter le niveau des classes qu'on avait délaissés. Je mets le mot farmer entre guillemets parce que j'ai souvent lu cette remarque sur internet : il faut farmer.
Les mecs qui ont écrit ça avec autant de certitude, je ne vois que deux possibilités:
- Soit ils ont moins de trente ans. Ce qui me rend jaloux mais dans ce cas je peux éventuellement comprendre.
- Soit ils ont oublié ce que c'était que farmer à l'époque de Dragon Quest.


Ici, on "farm" très, très, trèèèès gentiment. Bref, n'ayez crainte, vous n'allez pas passer des heures et des heures à farmer. Sauf si vous voulez débloquer un personnage bonus. Là, vous allez "farmer" dans un mini-jeu très sympa qui consiste à vous mettre dans le rôle... d'un chef d'entreprise ! Je n'en dis pas plus mais c'est en évoluant dans ce mini-jeu très addictif (et discutable moralement à plus d'un titre) que vous débloquerez un personnage sympathique.


Si vous recherchez une ambiance unique, que vous êtes en manque de RPG, que vous voulez un jeu qui ne se prenne pas pour un film écrit avec la bite et que la série des Yakuza vous intriguait tout comme elle vous effrayait par le nombre de jeux sortis jusqu'à présent, ce Yakuza : Like a Dragon est le jeu qu'il vous faut. En plus, si vous avez acheté une Xbox Series X, vous devez bien vous faire chier alors c'est le moment idéal car vous en aurez, au bas-mot, pour 45-50 heures pour venir à bout de la trame principale. Et si celle-ci vous fera chialer, vous en ressortirez avec une humeur "feel good", je peux vous le garantir.

JeanBeudebois
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le 30 nov. 2020

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