Witcher 4 Gotta go Hunt

Malgré des graphismes moyens, le genre RPG maker a toujours été très intéressant car il faisait primer le scénario, les protagonistes, les dialogues et la musiques plus que le Gameplay ou l'aspect monde ouvert. Ce type de jeu doit toujours combattre son coté non abouti par d'autres qualités pour pouvoir être intéressant et ici le gameplay limité permet de forcer l'auteur à une narration particulière.
Ici Tout fonctionne très bien et c'est ce qui m'a beaucoup surpris surtout avec le plot de base.

Le jeu nous narre la vie de Brian Pasternack jeune Japonnais Lambda qui a par chance (et surprise) obtenu un poste dans la Sinacorp la plus grande industrie technologique du pays
(et j'imagine du monde quand on voit leurs moyens).
Cependant Pasternack est un étudiant tout fraichement diplômé qui va devoir se donner à fond pour rester dans cette entreprise vu le coup de chance qu'il a d'y avoir été embauché au vu de sa catégorie sociale (une petite classe G des familles qui nous rappelle que "Bienvenu à Gattaca" ce n'est pas qu'une dystopie mais un principe)

Néanmoins le travail proposé est un faux puisque Brian Pasternack a été en réalité choisi pour devenir un Witcher, un chasseur de sorcière,
car pour ceux qui n'auraient pas vu le trailer
https://www.youtube.com/watch?v=9aUESdHCOIA
Une sorcière hante les bureaux de la Compta ou encore la Cafétéria !

(même si je préfère ce trailer https://www.youtube.com/watch?v=vBnkKod94Lw)

Le jeu se veut donc basé sur un plot mi survival horor mi comique et ça se ressent dès son début puisque les bruitages, l’esthétique et le dessin appuient un coté amusant quand la musique et les décors jouent sur une ambiance noire très peu rassurante.

Brian a qui on s'identifie très facilement (surement parce qu'on a tous vécu ce stress d'un nouvel emploi) se fera tout d'abord des connaissances (presque toujours) sympas et (absolument pas) utiles.
Ainsi dès le début du jeu Brian rencontrera une jeune femme dans la même situation que lui Kate qui deviendra son Crush, ainsi que Chapman un blond charismatique hautain de classe A, ce qui essaye de nous imbiber dans le récit par les rencontre du personnage et la découverte de leurs caractères et back storys (ce qui chez moi à très bien fonctionné).
c'est ici l'introduction d'un monde bureaucratisé, qui s'oppose à un deuxième univers celui de l'étrange et du paranormal avec la chasse de la sorcière.

La BO appui d'ailleurs bien sur les deux faces d'un même jeu, ce qui fonctionne très très bien car en comparaison on découvre l'existence de la sorcière par l'étage 10 (le plus haut de l'entreprise) abandonné et tagué avec des lettres de sang en majuscule KILL THE WITCH
le changement de ton bien que radical est aussi très intelligent car pendant toute l'expérience on va osciller entre les deux mondes et les voir se confronter.

Puisqu'on est nouveau on en profite pour nous faire un tuto très RP grâce à notre mentor/ami/nouveau pote marrant/ supérieur et petit gros préféré M. Hugo
un personnage très important qui explique donc que le jeu se passe dans un immeuble administratif de 10 étages où différents services travaillent (les plus importants se trouvant par conséquent les plus en haut), il nous explique aussi comment récupérer de la vie dans ce monde de bureaucrate: en faisant des pauses café, mangeant des sandwichs au fromage, prenant des barres chocolatés autant vous dire que la cafétaria va devenir un lieu TRES important puisqu'elle fera office de labo d'alchimie pour vos potions, ou encore de centre pokémon (un jeu très RP donc...)
un jeu d'autant plus RP que pour sauvegarder il faudra photographier sa tête à la photocopieuse... alors moi ça me fait rire mais en même temps un nain qui tombe ça me fait rire donc je ne sais pas trop pour le coup si je suis une référence.

en parallèle de notre Boulot "RP" une intelligance artificielle du nom de Sinstra sera notre guide pour TUER LA SORCIERE
parce que photocopier sa tête de cul (parfois l'un mais surtout l'autre) en craftant des tasses de cafés c'est pas tellement la priorité N°1
on devra donc explorer les différents étages à la recherches d'indices, de preuves, d'armes et surtout de ressources à l'encontre de cette menace pesante qu'est la sorcière de la Sintracorp

alors c'est un jeu qui assume son délire jusqu'au bout et ça fait plaisir, toutes les mécaniques de gameplay sont extrêmement bien utilisés et RP à la Bureaucratie ce qui est très drôle et très original: les crayons sont des armes, les cafés des soins, les photocopieuses des points de sauvegardes, les étages des niveaux, l'ordinateur un refuge, les conduits d'aérations des passages secrets, j'en passe et des meilleurs

il a notamment très peu de dessins on suppose donc grandement l'action à l'écran même si les illustrations sont toujours très bien travaillés comme les cinématiques et les dialogues, on récompense même le joueur qui cherche avec des VHS spéciales qui font partis du vidéoclub de la boîte, on a jamais eu autant de satisfaction à trouver et chercher des items surtout qu'on en a besoins car dans le survival horror il y a pas mal de coté SURVIVAL et ça on l'oublie souvent, ça veut dire économiser, maximiser et choisir ses ressources afin d'être optimal

la musique est d'ailleurs je le pense (même si je n'ai pas arrêté de le répéter) un gros point fort du jeu tout comme le son puisque celui ci joue sur la paranoïa et l'ambiance, ce qui fonctionne très bien. Ainsi l'audio est formidablement bien géré: les bruitages nous font sursauter, les ennemis sont reconnaissables et anticipables par les sons qu'ils émettent mais surtout un GROS point positif pour la sorcière qui nous parle littéralement en ASMR ce qui crée une proximité dérangeante et donc une dimension sur puissante

La sorcière est d'ailleurs un antagoniste très intéressant puisqu'elle donne une idée de corruption de l'entreprise, de surpuissance et en même temps de mythe quand on remarque les réactions de certains persos
je me suis même demandé à plusieurs reprises si je n'était pas en train de péter un câble ou si mon personnage n'était tout simplement fou quand on voit à quel point cet univers s'adapte à ce qui nous semble être des obstacles et à la menace constante de la magicienne.
cette adaptation comme tout le reste des actions des personnages donne une critique très perspicace (même si peu subtil) sur l'inutilité de son travail, le coté rasoir et faux de ses collègues et surtout l'abrutissement de l'emploi sur les salariés.

Dans ce jeu on apprend à économiser sur sa prime pour se payer des crayons et du café en poudre afin de partir en reconnaissance dans l'open space de l'étage 4 en espérant pas tomber sur les créatures maudites que sont les secrétaires, est ce que c'est pas génial sans rire ?

même si pour moi le point fort reste le scénario, que je vais m'efforcer de spoiler un minimum dans les carrés gris qui suivent afin de parler des BOSS et autres ennemis ou situations.

Je compte ne pas trop dévoiler d'aspect du jeu afin d'en laisser la surprise un maximum surtout que je n'ai rien de très spécial à dire de plus sinon que je suis surpris et satisfait de l'expérience que cette œuvre aura laissé sur moi.