2024

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Janvier
Je vais essayer d'en faire une critique un soir, bien que l'ouvrage soit si dense et si long que d'en parler tout entier, même juste tout mentionner prendrait une dizaine de pages. Lecture essentielle, rien que pour le regard unique que porte Goldman sur les événements auxquels elle assiste. Il y a dans cet ouvrage matière pour plusieurs essais, romans, ouvrages historiques, et ce n'est que très rarement sur les 1100 pages police 11 que l'on n'est plus pris par le souffle du récit, qui pourtant s'autorise parfois des disgressions.

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Janvier
Dans Intempéries Bolaño relatait ses conversations avec son ami proche Fresán, qui semblait passionnant. Il n'y a pas a dire: il est déjanté, et j'ai rigolé à bien des endroits. C'est ici un univers plus lumineux (et plus intello, un peu ajssi, j'ai l'impression) que celui de Bolaño, mais également plus décousu, que ce soit les scènes ou les caractères. J'avoue avoir été franchement perdu durant plusieurs scènes. Je réessaierai à l'avenir je pense.

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Janvier
"Moi, pour éviter les passions tristes et augmenter ma capacité à perséverer dans mon être, j'ai arrêté le lait cru et le café, en effet j'y suis intolérant"
Non ce n'est pas une citation exacte mais c'est tout comme.
Je ne connais pas du tout la vie de Spinoza, ni sa philosophie, donc j'ai appris des choses pendant l'exposé même si j'imagine qu'un autre a dû mieux le faire tant les conclusions qu'il tire à partir des concepts de Spinoza sont d'une petitesse, d'une tristesse, c'en est ridicule! Résultat l'ouvrage n'a pas spécialement réussi à m'intéresser à Spinoza. Il prétend que nos démocraties modernes sont dans une certaine mesure ce que Spinoza recherche comme système politique. Peu s'en fallait même pour que Lenoir me désintéresse tout à fait de Spinoza. Seulement, j'ai du mal à croire qu'il tire réellement de la philosophie de Spinoza les conclusions qu'il faut.

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Février
Lu en parallèle de L'être et le néant
Tout petit livre qui vaut sans doute le coup pour qui s'intéresse à la philosophie de Sartre. Le début, où il réfute les théories classiques psycho-physiologistes des émotion, est clair mais pas très intéressant. Sa tentative de réfutation de la psychanalyse est discutable (Sartre le reconnaît lui-même) et l'amène à esquisser sa conception de la structure de la conscience, et le livre prend alors en densité et en intérêt. La troisième partie, où il lie le concept d'intention aux différentes formes d'émotions est le point clef de l'ouvrage. Le titre d'Esquisse est la preuve que cet ouvrage ne donne pas de théorie complète; c'est l'esquisse d'une théorie qui reste à faire et qui trouvera son aboutissement dans l'Etre et le Néant (par exemple on retrouvera certaines des thèses de l'Esquisse dans "L'origine du néant" du premier chapitre de la première partie de l'Etre et le Néant, reliées au concept d'angoisse, où les deux concept ainsi reliés gagnent en sens et en intérêt).

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Février
C'est peut-être un bon livre mais c'est un mauvais roman. Les portraits psychologiques sont d'une grande faiblesse, notamment du côté du sérail, et les disgressions sont souvent chiantes, comme celle sur la dépopulation par exemple, ou celle sur les bibliothèques.
Heureusement la merveilleuse langue du XVIIIe siècle vient sauver le tout d'être une simple purge. Le ton satirique (surtout dans les lettres de Rica) est parfois si réussi qu'il peut provoquer de grands éclats de rire.

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Février
Parmi mes poèmes préférés: les quatre Spleen, Les Sept Vieillards, Une Charogne, et de manière plus générale tous les poèmes de Révolte et de La Mort (et les pièces condamnées). Je l'avais déjà un peu étudié au lycée mais dans ces augustes insitutions Baudelaire perd une bonne partie de son sens, on le comprend et l'apprécie bien mieux isolé dans un appart sinistre et sale.

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(29!) février
Ce livre est un mystère qu'on peut interminablement questionner. Les deux personnages principaux, Ulises Lima et Arturo Belano sont aussi les deux grands absents du récits. Au travers des témoignages on en apprend à chaque fois un peu plus, et l'on en comprend un peu moins. La fresque bigarrée et parcellaire de leur vie que le livre nous présente semble se refuser à toute unité. Elle nous montre des courbes, des couleurs mais la forme ou la figure reste toujours cachée.

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6 mars
Il est dommage que ce livre fasse une telle économie du détail. Chaque description ne sert jamais que la logique implacable du mystère, et résultat, Soldier Island est un gros caillou sans cave où l'on ne peut pas se cacher et dont on ne peut partir à cause des tempêtes. J'ai trouvé ça très dommage de prendre un décor si pittoresque pour ne rien en faire. Tout est si nu qu'on a un peu toujours l'impression de voir des ficelles bouger en arrière plan, même si l'on ne sait jamais trop ce qu'elles font, car bon, quand même, c'est bien ficelé.

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8 mars
Voltaire enchaîne avec une certaine feignantise les coïncidence les plus incroyables pour faire avancer un récit dont le propos est sans intérêt aucun. Aussi, qu'il utilise son livre pour des revanches personnelles (si je me fie à aux notes de mon édition) a le don de profondément m'agacer.

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9 mars
Vercors décrit durant toutes ses nouvelles la douleur sourde de l'homme devant ses idéaux et ses valeurs détruites. C'est parfois très réussi, ce mutisme forcené du Silence de la mer, ou cette révolte outrancière de l'Imprimerie de Verdun; c'est aussi parfois un peu raté à mon goût, dans les exclamations un peu trop pathétiques de l'Impuissance ou le cantique un peu poussif à la France de la Marche à l'étoile.

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15 mars
Certains passages sont très émouvants mais j'ai trouvé le texte assez désagréable à lire, ceci dit il me semble que ce soit dû à la traduction. Le verbe sur certains paragraphes est inversé à chaque ligne, ce qui provoque parfois une sensation de lourdeur pas possible.
Pour ce qui est de la poésie, Tcharents semble construire un Enfer en opposition avec Dante, un Enfer qu'il aurait traversé lors du génocide arménien, un enfer terrestre, où les paysages défilent jonchés de cadavres anonymes et muets, qui disparaissent emportés par la pluie, sans tombes ni sépulture, leur mémoire emportée avec eux; où les villes sont désertes de massacres fraîchement commis. Ca se lit avec la boule au ventre et la gorge serrée.

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17 mars
Carnet I et III
Lu en parallèle de l'être et le néant. C'est souvent très emmerdant, je suis pas sûr de le reprendre. Je n'avais jamais lu de carnets/journaux avant ça et ça ne m'attirait pas beaucoup, enfin bon. Sartre est parfois drôle et intelligent (les pages où il s'attaque à Flaubert, certains développements philosophiques sur la morale) et souvent imbuvable voire mesquin. Le problème surtout, c'est que la majorité des pages traite de sujets sans intérêt aucun (ex: les débats avec Paul ou avec Mistler, est-ce que Sartre aurait dû se faire fantassin, les développements sur l'ustensilité m'ont aussi fait immensément chier, et bien d'autres choses encore).

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18 mars
Il y a plusieurs choses impardonnables dans ce livre. Le livre 3 et le passage sur l'imprimerie, oui, c'est sûr. Mais encore ça ne coupe rien de trop intense. (Attention spoiler) En revanche que l'on coupe le siège de Notre-Dame pour une scène inintéressante chez le Roi, ça non! Et par dessus tout, Hugo nous fait saliver un siège qui dès qu'il reprend se finit en queue de poisson. Ça je n'arrive pas à pardonner.
Mais Claude Frollo rattrape tout. On l'aime au début, et l'on met tant de temps à le détester, on sent pleinement son divorce intérieur sans pourtant réussir à le cautionner. Victor Hugo arrive à sculpter quelques tempéraments d'une main de maître, et à narrer de façon palpitante. Malheureusement, pour ce qui est de ménager son lecteur, Hugo ne semble pas très intéressé.

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20 mars
Lecture complètementaire à celle de L'être et le néant.
C'est un livre bizarre en effet comme le dit la critique de Syderen. Déjà Sartre ne s'embête pas à découper son livre. À part les alinéas et quelques espaces ici où là, c'est au lecteur de se démerder pour savoir où en est l'analyse de Sartre. Il explique au début la position bien particulière qu'il prend, c'est à dire celle du philosophe (ou phénoménologue) afin de restituer au plus près la vie de Baudelaire, l'expérience baudelairienne. La façon qu'il a de le faire a quelque chose de malpropre; lorsqu'il cherche à mettre ses concepts en activité sur la vie de Baudelaire, c'est souvent à charge: il n'hésitera par exemple pas à le taxer de mauvaise foi (je l'imagine écrire avec un rictus en coin). Pour la partie qui est plus une analyse, les paragraphes sur la nature, la fécondité, la frigidité, le dandysme et plein d'autres aspects de l'oeuvre de Baudelaire m'ont paru assez oiseux, en tous cas ne m'ont guère convaincu. Lu un peu de travers sur la fin en réalité. Je pense ne pas avoir compris grand-chose, si ce n'est le fait que je ne souhaitais pas comprendre la lecture que Sartre a de Baudelaire.

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22 mars
3 nouvelles m'ont réellement paru notables: la fille du paysan, le coup de pistolet et la tempête de neige. Ces jeunes femmes d'esprit romanesques que peint Pouchkine ont le don de me charmer, avec leur témérité première, puis leur désarroi, avec enfin la résolution qui leur rend souvent leur vertu. Sur ce plan d'ailleurs, Lizaveta m'a paru moins réussie. Rien n'est mauvais ceci dit, c'est toujours bien écrit et bien rythmé.

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27 mars
L'idée du livre est pourtant intéressante: le narrateur est à l'égard du mystère le cul entre deux chaises, ni policier, ni membre du mystère, et cette nouvelle subjectivité semble ouvrir d'autres possibilités pour la découverte des indices. Malheureusement la progression de l'enquête est mauvaise: aucun indice substantiel n'est donné et permet d'élaborer de théorie jusqu'à la fin qui nous révèle tout, et donc, à ce moment, on a du mal à tomber de nos chaises. En réalité, on croirait plutôt que Agatha s'exerce au drame familial, et cela ne donne pas grand-chose d'intéressant.

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11/04
Il faut surtout lire attentivement ce qui a trait à la morale.

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11/04

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18/04
Le lire m'a été extrêmement douloureux. C'est un genre de montagne magique kafkaïenne.

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12/05