Cover Le Cinéma en 2016

Le Cinéma en 2016

Liste exhaustive (ou non) des longs-métrages à apparaître sur le grand écran en cette année 2016

Liste de

88 films

créee il y a plus de 8 ans · modifiée il y a plus de 2 ans

Chair de poule, le film
5.2

Chair de poule, le film (2015)

Goosebumps

1 h 43 min. Sortie : 10 février 2016 (France). Épouvante-Horreur, Comédie, Fantastique

Film de Rob Letterman

Max Sand a mis 4/10.

Annotation :

L'année 2016 commence très tôt me concernant, et pas de la plus belle des manières ! "Goosebumps" étant à l'origine une série de livres fantastiques, voire comico-horrifiques, l'idée de l'adaptation cinématographique pouvait donner lieu à un revival du cinéma d'aventure familiale des années 80, comme l'avait fait le très bon "Monster House" à son époque (2006). Le pari est donc réitéré mais pour un résultat en sacré demi-teinte : le film veut ravir les lecteurs et téléspectateurs nostalgiques mais, dans le souci de ne pas laisser la nouvelle génération sur le bas-côté, s'autorise quelques moments comiques très infantiles pour rendre un divertissement plus gentil. Le problème se situe dans l'iconisation des monstres à l'écran, mises en scène davantage comme une succession de péripéties fugaces sans lien apparent et non comme des épreuves intimidantes. Le comique enfantin prend trop le pas sur la dramaturgie du film, qui présente pourtant quelques ressorts scénaristiques bienvenus liés à l'imagination. Il n'en reste que "Chair de Poule : Le Film" est un divertissement de bonne facture mais trop sage et artificiel dans sa mise en oeuvre du matériau de base. C'est un énorme potentiel gâché pour une comédie américaine dans le fond classique et gentiment oubliable. Si vous voulez partir dans une dérive nostalgique du cinéma fantastique familial de votre enfance d'il y a 20 ans, alors je vous conseille "Monster House", pur revival façon "Goonies meet Poltergeist" dans les années 80 et produit par les maîtres du genre que sont Steven Spielberg et Robert Zemeckis !

Vu le 20 novembre 2015 - 4/10

Mr. Holmes
6.2

Mr. Holmes (2015)

1 h 44 min. Sortie : 4 mai 2016 (France). Drame, Policier

Film de Bill Condon

Max Sand a mis 6/10.

Annotation :

Adapté d'une nouvelle de Mitch Cullin, le film est très posé et assez déroutant quant à la figure d'un Sherlock Holmes à la recherche d'indices, ce qui n''est pas non plus étonnant de la part de l'auteur de "Tideland", adapté par Gilliam il y a dix ans. Prenant le parti-pris d'un Holmes vieilli et accablé par l'image mythique qu'on lui attribue, cette dernière enquête est remarquable dans la manière de dépeindre l'humanité profonde de l'enquêteur, écarté du monde et bloqué par l'existence écrasante d'un "moi" fictif. Ian McKellen domine l'écran et happe le spectateur par une interprétation du personnage tout en délicatesse et en tendresse. Il accompagne un portrait crépusculaire de la vieillesse mais aussi de la solitude d'un point de vue existentiel. Même si ce n'est pas le point le plus important du métrage, la résurgence de l'enquête peine à exister et à faire réellement corps avec le ton du film. Accouplé d'un montage en puzzle qui apparaît au final décousu à tel point que les apparitions des souvenirs deviennent parfois hasardeuses, "Mr. Holmes", sorti de la réalisation propre de Bill Condon, livre quelques idées très pertinentes et arrive à représenter ses thématiques liées à la mélancolie de l'âme avec quelques pièces esthétiques séduisantes pour l’œil. Une bonne petite dégustation filmique en somme !

Vu le 9 janvier 2016 - 6/10

Arrête ton cinéma !
4.3

Arrête ton cinéma ! (2016)

1 h 30 min. Sortie : 13 janvier 2016. Comédie

Film de Diane Kurys

Max Sand a mis 6/10.

Annotation :

Adapté d'un livre personnel de Sylvie Testud (actrice principale du film), le long-métrage réalisé par Diane Kurys avait de quoi séduire le public en dévoilant quelques secrets des coulisses d'un tournage sous un angle satirique et comique. Le film est au final plaisant à regarder, fonctionne sur certains traits de l'industrie (la relation entre producteur et agent, la tâche de concilier le point de vue de tout le monde avec un jeu du chat et de la souris, etc.) et fait preuve de bonnes idées de mise en scène (la sculpture du guépard dans le bureau du personnage de Zabou Breitman, le teint chaleureux de Sybille incarnée par Testud qui évolue en un visage sans vie). Pourtant, il manque d'un certain peps passé les premières minutes et, s'il fait rire notamment grâce à l'énergie en diable des trois actrices-vedettes, il peine à être éloquent sur sa critique de l'industrie du cinéma, tant les personnages manquent de temps pour s'exprimer naturellement et tant les thèmes du film (la famille, le carnage de cette production) sont vite évacués pour une fin qui paraît précipitée. Un bon essai sur le sujet, qui ne manque pas d'idées et d'humour piquant, bien que l'ironie n'égale pas celle d'un film d'Etienne Chatillez à mon avis, qui aurait pu être très bon s'il avait pris le temps de laisser vivre ses personnages et d'insuffler une gravité plus conséquente, voire dérisoire, dans sa dernière partie. En l'état, "Arrête ton cinéma !" est un bon moment humoristique avec une perspective critique bien plus que louable qui pâtit quelquefois d'une folie inégale.

Vu le 16 janvier 2016 - 6/10

Le Garçon et la Bête
7.6

Le Garçon et la Bête (2015)

Bakemono no Ko

1 h 59 min. Sortie : 13 janvier 2016 (France). Aventure, Fantastique, Animation

Long-métrage d'animation de Mamoru Hosoda

Max Sand a mis 7/10.

Annotation :

L'animation japonaise renferme une fois de plus des trésors visuels toujours plus saisissant que n'importe quel "produit" en synthèse destiné à toute la famille. Avec "Le Garçon et la Bête", Mamoru Hosoda livre un conte fantasmagorique beau et efficace qui, à défaut d'une réelle surprise narrative, enchante le cœur de tous les publics - enfants et adultes - par sa maîtrise totale de l'animation et de la sincérité du divertissement mené tambour battant avec un savoir-faire remarquable. La relation entre Ren/Kyuta et Kumatetsu ainsi que son évolution sont agréablement bien amenées de sorte que le spectateur se prend d'amitié avec ces deux personnages. Leur complicité allant au-delà de la relation maître et esclave offre une dynamique réjouissante au long-métrage, passant de conte initiatique dans un domaine merveilleux à un retour vers la civilisation humaine rafraîchissant pour le ton du film. Hosoda glisse des métaphores judicieuses à cette quête initiatique d'un duo de solitaires adoubé par une mise en scène aux petits oignons, usant des techniques cinématographiques soit pour exprimer une grande force comique portée sur le visuel ou bien le grandiose (plan large), soit pour instaurer une tension ou pour mettre en avant l'évolution des personnages (ellipses, travelling latéral ou tout ce qui est hors-champ). La dernière partie manque cependant de naturel pour accrocher amplement au reste du métrage, tant l'ensemble des événements et le sous-texte parabolique de ces actions deviennent grossiers dès la représentation sur écran et peuvent apparaître un peu détachés du reste. Ceci dit, "Le Garçon et la Bête" est un film d'animation épique et efficace qui, même en montrant un certain classicisme concernant le déroulement de son histoire et l'univers développé, arrive à livrer un souffle d'aventures prenant et des émotions justes dans leur mise en scène tant la scénographie du long-métrage respecte totalement son public en le faisant rêver et en lui faisant procurer un lot d'émotions différentes.

Vu le 17 janvier 2016 - 7/10

Les Premiers, les Derniers
6.4

Les Premiers, les Derniers (2016)

1 h 40 min. Sortie : 27 janvier 2016. Comédie dramatique, Policier

Film de Bouli Lanners

Max Sand a mis 7/10.

Annotation :

Chronique apocalyptique d'une errance quasi cathartique d'un groupe de personnes, le long-métrage de Bouli Lanners, à la fois thriller éprouvant et drame urbain, devient une parabole de l'espoir, dès lors que les problématiques de survivre, de résister et de vivre après les mauvais coups sont résolues. A travers le destin de ces personnages perdus, le cinéaste-acteur démontre un message humaniste particulièrement juste et percutant, notamment grâce à sa mise en scène brute et efficace, sa musique grisante, sa distribution sans faute et son atmosphère douce-amère marquante. Le résultat est très particulier, dénotant une certaine longueur concernant la mise en place et quelques facilités narratives ou coïncidences des lieux. Hormis cela, "Les Premiers, les Derniers" est un vrai film d'auteur à voir, cristallisant une contemplation amère mais non moins saisissante d'une réalité terrible gouvernée par la loi du plus fort, dans laquelle résident néanmoins quelque source d'espoir.

Vu le 30 janvier 2016 - 7/10

Deadpool
6.5

Deadpool (2016)

1 h 48 min. Sortie : 10 février 2016 (France). Action, Aventure, Comédie

Film de Tim Miller

Max Sand a mis 6/10.

Annotation :

Quand les toutous estampillés Marvel Productions ne sont pas là, le mercenaire loquace à la grande gueule danse. Tel pouvait être l'accroche sur l'affiche de cette comédie d'action goguenarde. L'équipe de ce long-métrage se permet toutes les moqueries possibles à propos des films de super-héros et plus particulièrement sur le fait de transformer n'importe quel héros en marque dépositaire à franchise ensevelie par une couche d'effets spéciaux plus importante que le contenu du film lui-même. Ainsi, Deadpool, le personnage comme le film, pointe les défauts de cohérence chez ses confrères mutants, les automatismes de la bande de super-héros de Marvel et même les erreurs de parcours de son acteur principal. Cependant, le film s'ancre dans une atmosphère mitigée, entre une aventure en solitaire décomplexée et un rappel insistant des liens par rapport à l'autre super-franchise de la Fox, et le fait d'entrevoir plusieurs suites n'embellit pas le portrait d'un antihéros violent qui s'annonce comme différent des autres super-héros. Malgré cela et un manque de fluidité au niveau de la narration concernant la durée des flash-backs, on ne peut qu'admettre de la profession de foi du réalisateur, de l'acteur et de l'équipe accomplie puisqu'ils nous proposent une franche blague cinématographique qui n'a de cesse de faire rire et d'impressionner son audience, notamment par une réalisation certes léchée mais judicieuse en arrivant à mettre en valeur des scènes d'action énergique et un humour métaphysique habile dans son autodérision. Loin d'être le film "OFNI" qui porte le coup fatal dans la super-fourmilière cinématographique, "Deadpool", dirigé par un Ryan Reynolds chaud comme la braise et un Tim Miller très efficace, se savoure comme une série B généreuse et irrévérencieuse, entre ses délires méta et sa scénographie digne d'une BD filmique électrique.

Vu le 13 février 2016 - 6/10

Zootopie
7.3

Zootopie (2016)

Zootopia

1 h 49 min. Sortie : 17 février 2016 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush

Max Sand a mis 7/10.

Annotation :

Un peu lassant de mettre toujours la même note sur les films de cette année pour l'instant...
Bref, Zootopie, mon premier Disney sur grand écran depuis... 2007 (sans compter les Pixar, je précise) ! Pas mal du tout, en fait, et même meilleur que leur "Reines des Neiges" ou même leur "Wreck-It-Ralph". Le studio nous offre cette fois une parabole très cocasse de l'époque actuelle, sur fond d'un buddy-movie policier bien rôdé. L'univers est judicieusement pensé pour fournir des trouvailles épatantes qui correspondent justement au propos du script et non pour servir des idées sans fond derrière. La galerie des personnages différents bénéficie d'une animation assez exemplaire, tout en couleurs et en expressivité. Si le film est pensé pour tout public, il est préférable néanmoins de ne pas amener les enfants de moins de six ans sous peine de devoir leur expliquer le film toutes les deux minutes, à cause d'une intrigue fournie mais complexe pour des petits. Cela dit, le long-métrage, au-delà du manichéisme attendu entre les espèces animales, délivre un message fort pertinent sur les préjugés et sur le déterminisme de chacun, faisant un parallèle joliment esquissé entre les lois animales et la lutte des classes sociales et des inégalités interraciales. Sous couvert d'un doublage français impeccable, "Zootopie" est une excellente fable "de La Fontaine" moderne. Malgré un humour facile comportant des auto-références discutables et une quasi-absence d'intemporalité car trop ancré dans le temps présent, le divertissement familial remplit honorablement son contrat et sait être (relativement) critique envers ses propres thématiques.

Vu le 21 février 2016 - 7/10

Freaks of Nature
5.5

Freaks of Nature (2015)

1 h 32 min. Sortie : 15 février 2016 (France). Épouvante-Horreur, Comédie

Film DTV (direct-to-video) de Robbie Pickering

Max Sand a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Une bonne série B potache et bien mise en scène. Si le ton humoristique est majoritairement gras et le rythme accuse d'un énorme ventre-mou au plein milieu de l'aventure, le film est très appréciable pour son esprit franc et ses trouvailles jubilatoires (les temps morts exagérément mises en image, le détournement des genres et des clichés méticuleusement équilibré, etc.) issues d'une idée de départ génialement frappadingue (les zombies représentant le bas de l'échelle sociale, critique corrosive d'une solidarité "contrôlée", etc.). Clairement influencés par "Shaun of the Dead" ou "Bienvenue à Zombieland", Robbie Pickering et son équipe arrivent néanmoins à livrer une comédie d'horreur efficace. "Freaks of Nature" est parsemé d'un génie comique redoutable, et ce dès ses premières minutes anthologiques, au milieu d'un manque d'ambition qui serait à la hauteur de son concept.

Vu le 29 février 2016 - 6/10 (coup de cœur)

Avé, César !
6

Avé, César ! (2016)

Hail, Caesar!

1 h 46 min. Sortie : 17 février 2016 (France). Comédie

Film de Ethan Coen et Joel Coen

Max Sand a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Quand Hollywood s'affole, maquillons un peu de ce qui peut rester de véritablement humain dans ce monde à part ; voici l'impression, non teintée d'une certaine ironie plaisante, que donne ce nouveau film des frères Coen. Fort d'un casting qui laisse rêveur, muni d'un scénario timbré à multiples lectures et aguicheur avec une splendide reconstitution des années 50 au diapason, "Ave César" privilégie la farce subtile au grand spectacle, le mot railleur mais révélateur à l'esbroufe visuelle et l'envers au décor en lui-même. Ce paradoxe croustillant constitue la force maîtresse de cette petite satire des plateaux, qui, si elle accuse d'un résultat décousu faute de ne pas avoir assumer d'être un film choral, redonne une valeur de rêverie inspirée, voire maligne avec l'humour des Coen, au Cinéma.

Vu le 4 mars 2016 - 7/10 (coup de cœur)

Krampus
5.9

Krampus (2015)

1 h 38 min. Sortie : 4 mai 2016 (France). Comédie, Fantastique, Épouvante-Horreur

Film de Michael Dougherty

Max Sand a mis 7/10.

Annotation :

Une bien belle surprise que nous offre Michael Dougherty ! "Krampus" est un conte horrifique dans la veine des Gremlins, mélangeant à la fois l'ambiance de Noël glaciale, l'horreur qui rend le familier inconnu et terrifiant et un ton humoristique noir assez savoureux. Le long-métrage regorge d'inventivité pour créer un univers horrible et cruel autour de la figure de Krampus, l'ombre du Père Noël, des monstres jouissifs en pagaille et une mythologie convaincante, et habile dans sa manière de le mettre en scène. Malgré un ton exagéré dans certaines situations, des longueurs bien senties, il serait fort dommage de bouder sévèrement ce petit film honnête, proposant de belles images supplantées par une imagerie envoûtante, dont le début, la séquence en animation au milieu et le dernier plan sont la quintessence de l'inventivité du long-métrage.

Vu le 14 mars 2016 - 7/10

Batman v Superman : L'Aube de la Justice
5.4

Batman v Superman : L'Aube de la Justice (2016)

Batman v Superman: Dawn of Justice

2 h 33 min. Sortie : 23 mars 2016. Action, Aventure, Fantastique

Film de Zack Snyder

Max Sand a mis 5/10.

Annotation :

Un véritable pétard mouillé pétri de bonnes idées ou tout du moins attrayantes mais gâché par une exécution pataude, voire très maladroite ! Ayant une ampleur à sa mesure, le long-métrage navigue entre thèmes harmonieux (la force entre la puissance divine et l'insignifiance de l'humain en priorité) et propositions d'univers aguicheurs, tel le Superman douteux de sa place sur Terre et un Batman hargneux et véritablement malade, bien incarné par Ben Affleck. Pourtant, le tout devient indigeste à regarder, tout simplement à cause d'un manque de rigueur, avant tout narratif, qui nie toute émotion au spectacle. Le film se pose très rarement et enchaîne des actions très maladroitement, sans vraiment les approfondir ni les rendre emphatiques à cause d'un montage de début trop rythmé qui perd l'attention du public au milieu du film. Porté par un casting mi-figue mi-raisin et des effets spéciaux grandiloquents, "Batman v Superman" m'a vraiment déçu car c'est vraiment le "Dawn of Justice" très facile de la Ligue des Justiciers; cela dit, le long-métrage montre une véritable ambition, dont le résultat final n'en est pas à la hauteur à cause d'un traitement inégal, presque médiocre, comme ce climax presque bâclé en action à la testostérone épuisante face à une fin qui aurait pu être magistrale en apothéose sans la dernière seconde, à mon humble avis.

Vu le 26 mars 2016 - 5/10

Burying the Ex
5.2

Burying the Ex (2014)

1 h 29 min. Sortie : 2 février 2016 (France). Comédie, Épouvante-Horreur

Film de Joe Dante

Max Sand a mis 5/10.

Annotation :

Une petite série B regardable, souriante, avec un concept revu mais toujours aguicheur et avec un joli casting féminin... mais un film très triste pour le petit génie qu'est Joe Dante. Loin derrière ses grands films, le cinéaste tente ce qu'il peut avec cette comédie horrifique qui tient plus du court-métrage allongé artificiellement et dirigé pour les adolescents, mais n'y arrive pas avec des références forcées et une platitude au niveau de l'ensemble. Jamais entraînant, tout juste correct pour faire sourire, avec des musiques inappropriées, ce "Burying the Ex" faiblit par sa paresse et manque cruellement de voracité pour donner un quelconque intérêt à ce qui est montré, démontrant un pauvre réalisateur ayant perdu toute son énergie depuis un bon moment.

Vu le 29 mars 2016 - 5/10

Grimsby : Agent trop spécial
5.7

Grimsby : Agent trop spécial (2016)

Grimsby

1 h 23 min. Sortie : 13 avril 2016 (France). Action, Aventure, Comédie

Film de Louis Leterrier

Max Sand a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Les comédies orchestrées par Sacha Baron Cohen sont toujours des plaisirs cinématographiques jouissifs mais non moins teintées de malice subversive, pour peu qu'on adhère à cet humour gras et régressif. Encore une fois, l'acteur-caméléon de talent se ridiculise dans une comédie d'action qui, cette fois, n'est pas du tout avare en terme de divertissement bourrin. Epaulée par Louis Letterier, réalisateur au savoir-faire efficace comme en témoigne "Le Transporteur", cette farce potache est on ne peut plus ambitieuse concernant la cinématographie tout en conservant la fibre impertinente de l'acteur principal. En tirant une critique assez discrète sur les préjugé, "Grimsby : Agent trop spécial" est un savant mélange d'action et d'humour parodique qui cache son jeu en repoussant les limites du bon goût. Le résultat final est un petit divertissement étonnant dans son genre et très performant en matière de rythme qui, par des scènes "trash" mémorables, peut provoquer un rire jaune communicatif.

Vu le 16 avril 2016 - 6/10 (coup de cœur)

A Perfect Day (Un jour comme un autre)
7.1

A Perfect Day (Un jour comme un autre) (2015)

A Perfect Day

1 h 46 min. Sortie : 16 mars 2016 (France). Drame, Comédie

Film de Fernando León de Aranoa

Max Sand a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Une curiosité bien sentie pour un film décalé au ton sarcastique m'a poussé à contempler à cette peinture poussiéreuse de la lâcheté humaine dans sa cruauté la plus vaine. Le cinéaste espagnol Leon de Aranoa choisit judicieusement l'humour noir appuyé à l'absurdité du quotidien pour rendre compte de l'horreur humaine, ici en temps de guerre. Situations ironiques, considérations morbides et philosophie défaitiste sont au cœur de cette peinture sociale de cette bande d’hurluberlus "humanitaires". Porté par un casting aux petits oignons, notamment un Tim Robbins fou furieux, et soigné par une mise en scène toujours juste, "A Perfect Day", bien que trop souvent répétitif, multiplie les tons entre comédie acerbe, film non-sens, thriller et drame humain et les points de vue sur la vie à travers les yeux de plusieurs personnages différents, ce qui enrichit davantage son propos ; un film que je vous conseille donc avec grand plaisir.

Vu le 19 avril 2016 - 7/10 (coup de cœur)

The Boy
5.5

The Boy (2016)

1 h 37 min. Sortie : 27 janvier 2016 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de William Brent Bell

Max Sand a mis 3/10.

Annotation :

Un film d'horreur très dommageable, car l'idée et le visuel sont là. Quelques décors se démarquent par leur façade stylisée, ajoutée à une mise en scène correcte. Néanmoins, il faut avouer que le long-métrage est terriblement pauvre en inventivité. Basé sur une idée risible mais au potentiel attirant, "The Boy" ne se lâche pas du tout dans une ambiance marquante, ne met en scène que du réchauffé et ennuie dans sa durée.

Vu le 22 avril 2016 - 3/10

The Nice Guys
6.9

The Nice Guys (2016)

1 h 56 min. Sortie : 15 mai 2016. Action, Comédie, Policier

Film de Shane Black

Max Sand a mis 7/10.

Annotation :

Dans la lignée de "L'Arme Fatale", "The Nice Guys", buddy movie retro, retrouve la verve de la plume de Shane Black. Entre des scènes d'action montées avec énergie et un humour pince-sans-rire efficace, le film est un bon divertissement assez abracadabrantesque, avec des ficelles trop usées, mais réjouissant, disposant d'un excellent duo incarné par un Russel Crowe brut de décoffrage et un Ryan Gosling guindé et jubilatoire.

Vu le 15 mai 2016 - 7/10

X-Men : Apocalypse
5.5

X-Men : Apocalypse (2016)

2 h 24 min. Sortie : 18 mai 2016. Action, Aventure, Fantastique

Film de Bryan Singer

Max Sand a mis 4/10.

Annotation :

Officialisé comme une réécriture complète de la première saga, "X-Men : Apocalypse" se pose comme le révélateur de l’essoufflement de la saga des mutants sur plusieurs points. D'abord, le film veut trop en faire pour un résultat un peu inégal. Multipliant jusqu'à l'indigestion les plan en images de synthèse que ce soit en contre-plongée ou en plan large, alignant le nombre de scènes-clés (le passage avec l'Arme X) et de personnages iconiques de façon inutile (la présence de Quicksilver), Singer remet à jour un pot-pourri assez vain de thématiques, psychologies et scènes de bravoure des films précédents. Ensuite, le long-métrage est définitivement trop long pour ce qu'il raconte. Le film s'étire en longueur et donne lieu à un enchaînement de scènes magnifiques (l'affrontement mental Charles Xavier-Apocalypse, le lancement des missiles) et de scènes médiocres (la scène d’Auschwitz juste là pour mettre en place une destruction de décor en globalité, la séquence à l'intérieur du bunker dure 20 minutes pour le plaisir de servir un caméo). Enfin, le nouveau long-métrage "X-Men" instaure en lui-même une stratégie qui vise à reproduire les mêmes situations et développements pour chaque opus, Magneto étant l'exemple parfait. Tout ce qui faisait le sel de la saga avec la politique et le propos humanitaire est évoqué brièvement au prix d'un affrontement entre Bien et Mal tout juste correct mais sans tension véritable, là où "Days of Future Past" forme un tout émotionnel entre la nouvelle version et la première série de films. Néanmoins, Singer livre un long-métrage tout à fait convenable en terme technique, la production design étant réussie, le rythme globalement efficace et le ton bien dosé entre émotion, humour et action. Les acteurs sont bons, reste le cas d'Oscar Isaac qui dispose d'un personnage en demi-teinte, à la fois effrayant et risible. "X-Men : Apocalypse" est de bonne facture, mais peut décevoir certains en comparaison aux autres opus. En globalité, il prouve que la saga s'épuise à force de se singer et de multiplier les lacunes en terme de continuité.

Vu le 20 mai 2016 - 4/10

Les 8 Salopards
7.4

Les 8 Salopards (2015)

The Hateful Eight

2 h 47 min. Sortie : 6 janvier 2016 (France). Thriller, Western

Film de Quentin Tarantino

Max Sand a mis 6/10.

Annotation :

Dans une ambiance de tempête glaciaire, le nouveau film de Tarantino enchaîne entre une réalisation intéressante et un suspense efficace mais aussi malheureusement avec des mécaniques regrettables de mises en scène. "Les 8 Salopards" est fascinant dans sa faculté à produire des petites scènes théâtrales dans différents espaces ouverts et fermés. La maîtrise est du côté de la caractérisation des personnages : tous ont un statut de légende bien établi et bien exploité, en plus de mettre en avant des personnages véritablement exceptionnels comme l'incroyable Jennifer Jason Leigh. La musique d'Ennio Morricone est intense, la scénographie est bien exploitée et la mise en scène se montre subtilement remarquable dans l'espace et la mise en valeur des actions. Pourtant, l'ensemble manque d'une certaine homogénéité car le parti-pris de servir une mise en scène théâtrale a tendance à desservir l'émotion que veut susciter le film. Tarantino tire gratuitement en longueur certains passages de son récit (certains intermèdes dans la calèche par exemple) et la narration n'est pas le point fort de tout le film ; en témoigne un narrateur sorti de nulle part qui gâche un moment-clé du récit ! Le huitième long-métrage de Tarantino peut décevoir certains spectateurs dans la mesure où la structure et les codes typiques du cinéaste deviennent prévisible et font tourner en rond le film, même n'étant pas plus fan comme mon cas. "Les 8 Salopards" reste un beau film avec une vision amoureuse du western, dont son propos tourne à vide son ensemble à force de répétition de codes sans jamais les supplanter.

Vu le 26 mai 2016 - 6/10

Alice de l'autre côté du miroir
5.3

Alice de l'autre côté du miroir (2016)

Alice Through the Looking Glass

1 h 53 min. Sortie : 1 juin 2016 (France). Aventure, Fantasy

Film de James Bobin

Max Sand a mis 5/10.

Annotation :

La suite d'un film très critiqué qui n'était attendue que par très peu de personnes est sortie... et, au final, pour un résultat surprenant car elle fait preuve d'une inventivité visuelle qui n'a pas à rougir avec le premier opus. Inspiré de très loin du second volume des aventures d'Alice par Lewis Carroll, le film n'en retire que la petite réflexion sur le temps qui passe pour en faire le fil conducteur majeur. Chose qui rentre totalement en contradiction avec l'esprit absurde et voué au "nosense" des romans, la figure du Temps, incarnée par Sacha Baron Cohen en grande forme, est pourtant l'attraction réussie du métrage. Personnage métaphorique passant par tous les stades d'humeur, ce Maître du Temps demeure le plus attachant de la galerie, grâce à sa personnalité hors norme et insaisissable, sa puissance exploitée comme il le faut ; tout cela soutenu par une interprétation remarquable du sus-nommé "Borat" donnant une ambiguïté touchante à son personnage, évitant la facilité d'en faire un antagoniste superficiel. Au-delà de ce "personnage" et de toutes les idées plaisantes sur le temps (les éléments symboliques comme la rouille pour l'oubli ou le noir et blanc pour les choses passées), la suite des péripéties d'Alice montre un univers coloré et presque surréaliste ainsi que des thèmes sur la fatalité de l'homme, l'indulgence, les liens de sang et l'impossibilité mais ne les exploitent pas efficacement. Le film souffre d'un manque de souffle au niveau de la réalisation, épatante mais sans génie véritable, qui empêche le spectateur à adhérer entièrement à l'aventure, faute d'un rythme trop saccadé qui peine à faire exister les personnages, mêmes connus, et d'une retenue qui donne à l'ensemble une structure trop calculée, trop dramatique dans ce monde fantaisiste. Le long-métrage paraît un peu en surface, tant les incohérences avec le premier et les retournements de veste abrupts (la fin écœurante de mièvrerie) sont légions pour donner un cachet plus enfantin. Soldé d'un casting en demi-teinte et d'une musique plaisante, "Alice de l'Autre Côté du Miroir" est malgré tous ses défauts une suite convenable, dans la mesure où toutes ses idées visuelles méritent à elles seules la vision du film ainsi que la personnification guindée du Temps, mais partageant les faiblesses inhérentes au premier film et n'allant pas jusqu'au bout. Malgré tout, c'est un divertissement regardable et intéressant pour ce qu'il propose visuellement.

Vu le 4 juin 2016 - 6/10

The Revenant
7.4

The Revenant (2015)

2 h 36 min. Sortie : 24 février 2016 (France). Aventure, Drame, Western

Film de Alejandro González Iñárritu

Max Sand a mis 7/10.

Annotation :

"The Revenant" est une expérience sensorielle remarquable, doublée d'une fresque nihiliste sur la survie de l'Homme. La mise en scène d'Inarritu, toute en plan-séquence et en panorama, nous immerge viscéralement dans cette nature impénétrable, où les êtres humains y laissent leur âme pour exprimer leur part sauvage. Le long-métrage est un tour de force de maître, que ce soit pour le metteur en scène que pour les acteurs véritablement impliqués au cœur de l'action. Ce point peut créer un malaise, dans la mesure où la frontière entre interprétation et performance est très mince compte-tenu des conditions de tournage strictes. Dans ce cas, est-il nécessaire d'aller à ce point dans le réalisme au point de paraître un peu extrême ? Tous les moyens sont bons, au prix d'un grand film un peu répétitif dans son processus. Quand bien même, "The Revenant" est un grand spectacle impressionnant, pertinent dans ses thèmes philosophiques, et vraiment à découvrir.

Vu le 5 juin 2016 - 7/10

Batman : Mauvais Sang
6.3

Batman : Mauvais Sang (2016)

Batman: Bad Blood

1 h 12 min. Sortie : 24 février 2016 (France). Animation, Action, Aventure

Long-métrage d'animation de Jay Oliva

Max Sand a mis 4/10.

Annotation :

Une animation très moyenne entre images de synthèse médiocres et animation des personnages approximative, une histoire presque catastrophique qui détruit en un rien de temps son potentiel, des personnages inexistants et trop nombreux. Il reste à cette conclusion déstabilisante et mal rythmée des scènes de bravoure pas mal orchestrées et une mise en scène correcte dans le genre. Fan service pour la suite d'une saga sacrifiée...

Vu le 15 juin 2016 - 4/10

La Loi de la jungle
6.7

La Loi de la jungle (2016)

1 h 39 min. Sortie : 15 juin 2016. Comédie

Film de Antonin Peretjatko

Max Sand a mis 7/10.

Annotation :

"La Loi de la jungle" est un film véritablement azimuté, gorgé de situations ubuesques, qui propose une vision cinématographique inattendue dans le cinéma français actuel mas dont cette loufoquerie ambiante sert à merveille le propos critique très malin du réalisateur Antonin Peretjatko. Farce à la fois burlesque et pessimiste sur le système politique français et la mondialisation fondée sur la question des normes, le long-métrage revient à un film d'aventures comique tout droit influencée par les performances de Belmondo et Keaton, saupoudré d'une verve satirique remarquable. Flirtant avec la réalisation de Jean-Luc Godard, Peretjatko n'oublie pas d'insuffler à son film une rigueur de l'absurde pour dépeindre l'industrialisation de tout pays comme conquête moderne, tout en livrant une pellicule folle dans sa mise en scène et son montage, rappelant la folie qui avait animé Louis Malle pour l'adaptation du roman "Zazie dans le Métro" de Raymond Queneau. Si le long-métrage sait indéniablement faire preuve d'inventivité, l'expérience en salles m'a laissé dubitatif dans la mesure où la surenchère des situations rend le tout excessif et hystérique ce qui peut faire perdre pied à certains moments le spectateur. Pourtant, avec un casting convaincant et rafraîchissant, une mise en scène sublimant le ton allumé du film recelant de trésors cinématographiques notables (une séquence basée sur la répétition d'une scène, un jeu etre le montage et le rythme d'une scène rappelant le dynamisme des BD françaises comme Vimala Pons au combat, etc.), force est de constater que "La Loi de la jungle" d'Antonin Peretjatko représente une goutte d'ambition appréciable dans la mare de comédies françaises toutes conformes sur le modèle de l'intégration ou de décalage mal placé.

Vu le 25 juin 2016 - 7/10

Anomalisa
6.6

Anomalisa (2016)

1 h 30 min. Sortie : 3 février 2016 (France). Animation

Long-métrage d'animation de Duke Johnson et Charlie Kaufman

Max Sand a mis 8/10.

Annotation :

Derrière l’apparat ingénieux de cette animation, se cache un dur message sur l'humanité contemporaine de la part de ce fou poétique qu'est Kaufman, et ce délivré sur le grand écran : "C'est un zoo". Un sentiment partagé par les auteurs de ce long-métrage mélancolique et par le personnage principal Mike grâce à la technique de la stop-motion. Celle-ci permet d'embrasser la vision profondément amère de la vie par Mike au-delà de sa misanthropie maladive. Car, à l'opposé des films d'animation actuels de plus en plus lisses, le film de Charlie Kaufman et Duke Johnson revendique la nature artisanale de son animation en la mettant au cœur de la dramaturgie. Grâce à ce partis-pris, au génial travail vocal et à la sublime mise en scène illustrant à merveille l'incompréhension du monde ressentie par Mike, "Anomalisa" est un pur manifeste de l'auteur, inaccessible malheureusement à cause d'une atmosphère dépressive bien trop appuyée pour emporter entièrement le spectateur dans l'aventure, mais enrichi de symboles, de messages et d'idées qui appellent à l'émotion et qui remettent en cause notre vision du sens de la vie.

Vu le 30 juin 2016 - 8/10

Gods of Egypt
4.1

Gods of Egypt (2016)

2 h 07 min. Sortie : 6 avril 2016 (France). Aventure, Fantasy, Péplum

Film de Alex Proyas

Max Sand a mis 3/10.

Annotation :

Revendiquant une inventivité esthétique et redoublant sa volonté de présenter un spectacle cinématographique d'aventure classique, "Gods of Egypt" ne réussit qu'à être un gentil nanar oubliable, ou pour être plus critique un spectacle numérique à la masse, sans envergure ni émotion pour qu'il suscite le moindre intérêt chez le spectateur. Si sur le plan artistique Proyas fait preuve d'idées aguicheuses, il est triste de voir un talent du cinéma livrer un film daté avant même sa sortie, foisonnant de dialogues prévisibles, de personnages dont leur profondeur se révèle aussi épaisse qu'une feuille de papier, d'effets spéciaux extrêmement douteux et d'une mise en scène racoleuse, plus proche d'un jeu vidéo datant de la fin des années 90 que d'un long-métrage épique.

Vu le 12 juillet 2016 - 3/10

Le Livre de la jungle
6.2

Le Livre de la jungle (2016)

The Jungle Book

1 h 46 min. Sortie : 13 avril 2016 (France). Aventure, Drame, Fantastique

Film de Jon Favreau

Max Sand a mis 4/10.

Annotation :

"Le Livre de la Jungle", remake du film d'animation de 1967, est un film familial aux intentions discutables. S'il reprend sensiblement à son compte la direction artistique de son aîné, le long-métrage veut nous conforter dès les premières minutes avec un univers qui trouverait un accord entre l'univers original de Kipling et la reprise musicale orchestrée par feu Walt Disney. Hormis une relation un peu plus approfondie entre Mowgli et les animaux de la jungle, nous avons des personnages aux traits plus prononcés que leurs modèles animés : Shere Kahn le tigre plus sanguinaire, Bagheera plus autoritaire ou Baloo plus paresseux.... cependant tous coincés entre deux directions opposées. C'est là que se pose le principal écueil de cette "réécriture" : passé les premières minutes faisant illusion, le film ne trouve plus son ton, entre une atmosphère plus sauvage et un rappel constant des moments-clés du modèle animé ; en témoigne la reprise forcée de deux chansons qui s'intègrent maladroitement au film. Le long-métrage de Jon Favreau manque d'équilibre dans son montage, réduisant l'intrigue à des enchaînements de scénettes pour amener un faux final en crescendo. Le réalisateur change les règles du film, déchiré entre une approche réaliste de la représentation des animaux et des instants de conte merveilleux (la rencontre très abrupte avec Kaa le serpent géant, l'escapade pour sortir du royaume du Roi Louie). Tour à tour étonnant et légèrement ennuyant, "Le Livre de la Jungle" est un divertissement cherchant à mettre en images différemment l'histoire modifiée par Disney auparavant mais manquant cruellement de panache, notamment au niveau d'une mise en scène criant à chaque plan son artificialité. En conséquence, hormis rendu visuel qui consiste en une couche outrancière d'effets spéciaux numériques, ce "Livre de la Jungle" édition 2016 tente d'attirer l'attention en singeant vainement son modèle animé.

Vu le 13 juillet 2016 - 4/10

The Witch
6.5

The Witch (2016)

The VVitch: A New-England Folktale

1 h 32 min. Sortie : 15 juin 2016 (France). Épouvante-Horreur, Drame, Fantastique

Film de Robert Eggers

Max Sand a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pour un premier film, Robert Eggers maîtrise déjà efficacement un certain sens de la mise e scène pour livrer une ambiance funèbre et oppressante. A la manière de Stanley Kubrick qui adapte "Shining" de Stephen King, c'est le cadre du film qui prime sur les ressorts narratifs en terme de tension. Bénéficiant d'un brillant ancrage historique, "The Witch" prend tout le folklore de la sorcière, que ce soit en légende, en mythes ou en contes, afin de mêler le doute entre fait historique et conte noir. La réalisation du long-métrage est étudiée avec parcimonie pour instiller le frisson plus que provoquer la terreur. Bien que le procédé audio-visuel devient répétitif par un enchaînement de plans larges et d'événements hors-champ, ce qui crée des longueurs en milieu de métrage, ce drame psychologique joue efficacement du sentiment de malaise avec le rapport de l'Homme à ses croyances, mettant en scène la folie palpable avec le talent inouï de la jeune et énigmatique Anya Taylor-Joy. "The Witch" est un film d'épouvante saisissant grâce à son atmosphère maîtrisée avec efficacité. S'il n'est pas sans défauts, ce premier long-métrage d'Eggers rafraîchit par son cadre historique et sa mise en scène sans artifice horrifique moderne.

Vu le 17 juillet 2016 - 7/10 (coup de cœur)

Dofus - Livre 1 : Julith
6.8

Dofus - Livre 1 : Julith (2016)

1 h 40 min. Sortie : 3 février 2016 (France). Animation, Aventure, Fantasy

Long-métrage d'animation de Jean-Jacques Denis et Anthony Roux

Max Sand a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Amateur de la série animée Wakfu, l'existence d'un long-métrage animé Dofus avait suscité en moi de la curiosité. Chose faite, force est de constater qu'il est regrettable de voir aussi peu d'intérêt accordé à ce film tout simplement excellent dans sa volonté d'offrir un film d'animation ingénieusement fait pour enfants (à partir de 7-8 ans) et adultes de la part de la société Ankama. L'animation est premièrement sublime, incroyablement fluide et dynamique. Aux couleurs travaillées, l'aventure cinématographique que proposent Anthony "Tot" Roux et Jean-Jacques Denis est un spectacle véritablement efficace, convoquant un imaginaire animé épatant autant qu'une histoire bien mise en scène, bien que la narration soit extrêmement basique. Si celle-ci est inégale au niveau des intrigues (celle de Khan Karkass est largement dispensable par exemple), l'alchimie entre les personnages fonctionne et la profondeur donnée à Joris et surtout à Julith est ingénieusement pensée. Auréolé d'un doublage compétent et d'une animation des combats tout en dynamisme, "Dofus - Livre I : Julith" est un excellent crû d'animation française à savourer, tellement l’honnêteté de ses créateurs est évidente à l'écran.

Vu le 17 juillet 2016 - 7/10 (coup de cœur)

Le BGG - Le Bon Gros Géant
5.5

Le BGG - Le Bon Gros Géant (2016)

The BFG

1 h 57 min. Sortie : 20 juillet 2016 (France). Aventure, Fantastique

Film de Steven Spielberg

Max Sand a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Spielberg, véritable magicien de la pellicule, nous transporte dans un conte merveilleux au moyen d'une mise en scène impériale. Jouant sur les profondeurs de champs, les lumières et les ombres ainsi qu'une inversion des perspectives et des tailles, la caméra du réalisateur virevolte et nous fait voyager au moyen de scènes cocasses (les cachettes du géant) et réellement poétiques (les séquences centrées sur les rêves). Le spectacle est accompli esthétiquement concernant le rapport d'échelle entre les personnages, bien que l'on puisse reprocher un rendu lisse du visuel. A cela s'ajoute la quasi perfection du respect de l'oeuvre écrite par Roald Dahl. L'essentiel est préservé, voire légèrement augmentée : l'amitié simple de ces deux rêveurs solitaires que sont la jeune Sophie et le Bon Gros Géant vit à l'écran par des petits gestes, des petits regards qui en disent beaucoup plus que de longues déclamations sur le pouvoir de l'amitié. Les personnages principaux ont une véritable connexion et dynamisent l'histoire qui perd de son rythme endiablé en milieu de film. A titre de comparaison, il est regrettable que Spielberg a préféré "illustrer" le roman de Dahl que l'adapter avec les impératifs cinématographiques. Les défauts du livre se reflètent dans le long-métrage : un récit qui tourne en rond passée la découverte du Pays des Géants, une menace trop éludée ainsi qu'une résolution des événements abrupte. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé, puisque le cinéaste met en image des idées fantastiques et introduit sans le développer un élément inédit qui aurait pu apporter plus de consistance à la menace et un enjeu intéressant pour le duo principal.
S'il n'est pas parfait sur tous les points, "Le BGG", adaptation de l'univers de Roald Dahl par Steven Spielberg, représente un très bon film pour enfants, grandiose dans sa scénographie, généreux par les tons distillés entre humour jovial, flegme britannique bienvenu, et sincère dans la mise en scène naïve de cette histoire, renforcée par la musique féerique de John Williams. Spielberg livre une imagerie de l'innocence des enfants, bien après que Dahl ait conté l'histoire d'une amitié belle par son innocence.
Un Bon Gros 6/10, avec recommandation, pour ma part !

Vu le 20 juillet 2016 - 6/10 (coup de cœur)

Batman : The Killing Joke
6

Batman : The Killing Joke (2016)

1 h 16 min. Sortie : 3 août 2016 (France). Animation, Action, Policier

Long-métrage d'animation de Sam Liu

Max Sand a mis 4/10.

Annotation :

Forcément une déception quant à cette adaptation du comics le plus emblématique de la nemesis de Batman. Le problème se situe exactement dans le travail d'adaptation, dans le sens où les créateurs de cet anime ont préféré mélanger la chèvre et le chou au lieu d'assumer une véritable prise de position. Par conséquent, "Batman : The Killing Joke" à l'écran se retrouve dans une posture bien étrange, entre transposition du matériel d'origine et prise de liberté très partiellement exploitée. Ainsi, le long-métrage se découpe en deux parties hétérogènes, la première demie-heure faisant figure d'un film éloigné de la profondeur de l'autre fragment, sans liant apparent. La symbolique profonde du comic original, fondée uniquement sur la relation tumultueuse entre Batman et Joker, se retrouve diluée à cause de la première partie, étonnante pour anticiper le sort tragique que subit Batgirl mais trop longue pour marquer l'émotion une fois le Clown Prince du Crime débarqué. Cela dit, il y a de-ci et de-là quelques idées intéressantes qui surnagent, comme la scène du "procès" illustrant l'idée de folie latente ou le sérieux glaçant du Joker prêt à péter un câble dans un décor dérisoire de son passé mais dont la flamme ne jaillit aucunement. Reste une animation au character design aguicheur, malheureusement rigide et grossière avec des ajouts d'images de synthèse criards, une musique à la tension palpable et les performances vocales de Kevin Conroy et surtout Mark Hamill pour nous rester attentif à un spectacle qui perd sur les deux tableaux, contenter les connaisseurs et séduire un public plus large.

Vu le 30 juillet 2016 - 4/10

Suicide Squad
4.1

Suicide Squad (2016)

2 h 03 min. Sortie : 3 août 2016. Action, Aventure, Fantastique

Film de David Ayer

Max Sand a mis 5/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ayant eu la pression d'une attente démesurée suite à sa campagne publicitaire alarmante, il n'est pas étonnant de voir "Suicide Squad" susciter autant de critiques déçues lors de sa sortie. Néanmoins, il apparaît très étonnant qu'un long-métrage comme celui-ci attise une haine exponentielle, alors que d'autres divertissements de ce calibre s'en sortent sans remise en question. Certes, le film de David Ayer ne comblera pas les attentes suscitées, tant ses maladresses d'écriture sont perceptibles. Mettant en scène une flopée de personnages en équipe, "Suicide Squad" souffre d'un essoufflement d'équilibre certain, surtout dans une dernière partie plus prévisible que prévue. Cela se ressent à cause d'un montage qui peine légèrement à condenser tous les flashbacks, certains étant forcés, ce qui donne peu d'espace à l'intrigue principale mais qui donne la part belle à ses personnages. Et c'est ce point qui demeure le noyau essentiel du nouveau film "DC" : assister à un manège déjanté de destins croisés de bandits détraqués, ce partis-pris donnant lieu à une excellente palette de tons différents et d'idées scéniques efficaces et bienvenues. C'est au moment où le réalisateur se met à la place de ses anti-héros que la pellicule devient savoureuse : lorsque la mise en scène embrasse le point de vue acidulé de la joyeuse Harley Quinn, voyant des couleurs au sein d'un lieu lugubre, la confrontation de Deadshot face à une justice vigilante, la brutalité de Boomerang peu recommandable mais dont son fétiche est une poupée de licorne, etc ; tous ses petits instants décalés, faits de bric et de broc, créent la folie débraillée de ce long-métrage.
"Suicide Squad" de David Ayer est un divertissement efficace, bien rôdé car il ne prend pas le risque d'en faire trop, à l'opposé de "Batman V Superman" boursouflé au cinéma. Plombé par instants d'inconsistances au niveau de la gestion des personnages, ce film à la fois crade et bariolé a une personnalité véritablement sentie dans son ensemble technique, que ce soit la bande-originale éclectique, une atmosphère plaisante de cartoon cradingue et une esthétique travaillée du générique d'intro jusqu'à la dernière minute.

Vu le 3 août 2016 - 5/10 (coup de cœur)

Max Sand

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