Vu ou revu en 2022

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01/01 (Don Siegel - Clint Eastwood) : Une histoire de loup dans la bergerie en pleine guerre de sécession. C'est étouffant, malsain (pédophilie, inceste, racisme), l'image d'Eastwood est déconstruite pour en faire un immense connard, mais cet ensemble donne un film singulier et plutôt fascinant.

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01/01 (Rattrapage 2021 - Adam McKay) : J'avais trouvé The Big Short excellent, à la fois didactique et divertissant. Par contre, après Vice et Don't Look Up, j'ai du mal à comprendre que l'on puisse considérer Adam McKay comme un auteur subversif et satirique. Entre la comédie et la satire, McKay n'arrive pas à choisir mais il est très loin, à chaque fois, de réaliser son Dr Folamour.
Son dernier film enfonce tellement de portes ouvertes qu'il donne presque l'impression de n'avoir rien à dire. C'est un long post tweeter de 2h30 pour dénoncer les absurdités du monde politique. Il y a une erreur grossière à représenter les décideurs comme des débilos inconscients de leurs actes
Pour le reste, c'est divertissant et pas désagréable à regarder, même si je n'adhère plus, à la longue, à la mise en scène un peu épileptique de McKay...

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02/01 (Die Hard) : Revu et +1. Après un 2e opus sous traité assez décevant, McTiernan reprend la main et renouvelle la formule pour un film très différent mais tout aussi efficace que Piège de Cristal, porté par un trio génial. A l'exception d'une scène finale assez décevante, tout s'enchaine parfaitement pendant 2h, on voyage dans un NY en panique avec une grande fluidité.

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02/01 (Rattrapage 2021) : Pas inintéressant mais pas non plus au niveau des attentes. Une réécriture assez convenue de la Belle et la Bête, qui se déroule en grande partie dans un univers virtuel davantage esthétisé que cohérent. Restent une belle BO et de belles scènes dans le monde réel, qui laisse voir la superbe campagne japonaise

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02/01 (Rattrapage 2021) : Très beau film de Paul Schrader, porté par un Oscar Isaac habité par son rôle. Le portrait fascinant d'un control freak pouvant partir en vrille à la moindre étincelle. S'il y a quelques lenteurs et quelques facilités en fin de film, c'est très bien mis en scène et passionnant à regarder.

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03/01 (Sélection Cinetek - Comédies - Frank Capra) : Si l'on met de côté quelques propos assez douteux sur l'utilité des lois ou des impôts, c'est (encore) un film très touchant de Capra, parfaitement rythmé où l'on ne s'ennuie pas pendant 2h.

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04/01 (Rattrapage 2021) : Un moment de divertissement bien trop long, au scénario bordélique et peu intéressant, qui utilise le logo Kingsman uniquement pour vendre des places de ciné. Heureusement que Vaughn sait faire des scènes d'action, ça permet de rendre le truc regardable, même si hélas, la plupart des bons moments sont déjà dans la bande annonce.
Après un 2e opus très bof, ce prequel confirme qu'il aurait fallu s'arrêter au premier.

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05/01 (Sélection Cinetek - Comédies - Sidney Pollack) : Si les ressorts comiques ont assez mal vieillis et les ficelles narratives sont énormes, le film reste assez attachant grâce à l'interprétation de Dustin Hoffman, habité par ses rôles. Ca se suit sans déplaisir et c'est malgré tout intéressant de voir que dès 1982, le ciné US pouvait parler des dérives masculines (machisme, harcèlement, viol) dans le milieu du cinéma et de la télévision.

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05/01 (Rattrapage 2021 - Jane Campion) : Assez partagé par ce nouveau Campion. Formellement, c'est à tomber, la photo est incroyable et donne une atmosphère magique à ce western. Je ressens une grosse frustration d'avoir été privé d'un visionnage en salle...
Par contre sur le fond, si ça n'est pas déplaisant à suivre, les personnages sont caricaturaux, leur évolution un peu trop automatique et pas toujours convaincante, les relations entre certains d'entre eux ne sont pas assez approfondies. L'ensemble est finalement un peu trop programmatique : Campion veut montrer quelque chose et en oublie un peu de raconter quelque chose.

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06/01 (Krzysztof Kieslowski - Décalogue) : Belle entrée en matière pour ce décalogue, qui donne envie d'en voir plus. Croyance en Dieu vs croyance en la science. Outre la résolution sous forme de deus ex machina, c'est superbe de bout en bout

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06/01 (Sortie 2022 - Paul Thomas Anderson) : Cette plongée dans la Californie des années 70 est comme un bain dans un océan de douceurs. La photo de PTA est sublime, chaque plan est magnifique, les jeunes acteurs sont formidables et (malgré une surabondance de personnages secondaires) l'écriture des personnages est vraiment juste et nuancée. L'année ciné commence bien !

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08/01 (Kenji Mizoguchi) : Encore un MIzoguchi plutôt bon mais en deçà de mes attentes. Finalement, après avoir vu toute la sélection d'Arte, je constate que j'ai une vrai attirance pour ses films d'époque comme l'Intendant Sansho, les Amants Crucifiés ou l'Impératrice que ses films plus contemporains.
Une femme dont on parle est un joli portrait mais qui ne s'envole jamais vraiment.

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09/01 (Satyajit Ray) : Découverte plutôt concluante du cinéma de Ray. Un magnifique film sur l'enfance dans l'Inde rurale, filmée tout en finesse et retenue. Un récit universel, très touchant, qui donne envie d'en voir plus du réalisateur

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09/01 : Adaptation monumentale des Misérables d'Hugo par Raymond Bernard, en 3 films pour un total d'environ 5 heures qui ne sont pas de trop pour rester fidèle à l’œuvre.
Et quelle claque, dès la première scène, on est happé par un mélange entre un côté expressionnisme (le muet est encore récent) et la modernité de la mise en scène. Bernard parvient en deux plans à résumer les 60p introductives du roman. A partir de là, on sait qu'on est entre de bonnes mains. La qualité ne baissera pas, jusqu'à une reconstitution des barricades assez impressionnante pour l'époque.
Les décors sont sublimes, la narration fluide, la musique équilibrée et réussie, les personnages campés par des acteurs investis et excellents pour la plupart (la prestation de Harry Baur en Valjean est exceptionnelle) et le récit, évidemment épique.

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10/01 : Version un peu expédiée de la rencontre entre Valjean et Myriel qui ne rend hélas pas hommage à la puissance de cette scène dans le roman d'Hugo

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10/01 : Bonheur de revoir ce film en salle deux ans après la claque de sa découverte. Sans le côté découverte, l'analyse est un peu plus poussée et pourtant, c'est toujours aussi exceptionnel ! Ce qu'arrive à faire Cimino de la guerre du Vietnam en nous la montrant à peine 40 minutes sur un film de 3h est absolument fascinant

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12/01 (Sélection Cinetek - Voyeurisme - Bertrand Tavernier) : Beaucoup aimé ce Tavernier, mais je suis client des films de SF sans aucun effet visuel, où tout repose sur le contexte et la mise en scène. Le récit s'embourbe un peu dans quelques lourdeurs, parfois, mais c'est globalement très fort, la symbolique est très marquée (notamment à travers le personnage de Harvey Keitel qui symbolise la tv intrusive - avec ses caméras greffées dans les yeux, il n'a ni le droit de dormir ni d'éteindre la lumière au risque de devenir aveugle, et coupé du monde), le casting très solide (Schneider-Keitel-HD Stanton-Max Von Sydow), la musique hypnotique et adaptée.

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13/01 (Sortie 2022) : Avis mitigé sur ce film. Sur le fond, je n'ai pas lu le livre d'Aubenas, ça paraît intéressant mais la démarche me gène pas mal, elle transforme les sujets de "l'expérience" en rats de laboratoire. Il y a quand même du positif, en ce que le film (et le livre aussi, sans doute) donne à voir une réalité peut-être méconnue et l'immense souffrance qui peut être générée par certains emplois et par la précarité.
Sur la forme, c'est quelconque. Je ne reproche rien au jeu des acteurs qui sont pour la plupart amateurs. En revanche, Emmanuel Carrère aurait pu se fouler un peu plus. Très banal, sans qu'on puisse rattraper en disant que le film est naturaliste.

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14/01 (Sélection Cinetek - Voyeurisme - Jean Eustache) : Je comprends l'intérêt du dispositif (un témoignage réel, quasi documentaire, rejoué "à l'identique" par des acteurs confirmés) qui montre bien la façon dont le jeu, le cadre, le cinéma modifie la perception d'une même histoire. N'empêche, je n'ai pas pris un immense plaisir au delà de l'aspect conceptuel car j'avais envie de gifler le mec que je voyais à l'écran durant la première partie et j'avais du mal à comprendre comment ses interlocuteurs pouvaient être aussi conciliants...

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14/01 : C'est le genre de truc qui fait plaisir au fan, et c'était pas déplaisant à regarder, mais quel gâchis. Tout est sur-écrit et sur-joué, il n'y a aucune spontanéité dans les échanges, dans les anecdotes racontées, etc. Je ne parle même pas des musiques qui appuient tout le propos ou le moment tire-larmes pour honorer les acteurs morts... Et sur le fond, c'est cool mais quitte à faire revenir Colombus ou Cuaron, faites un truc plus long, en épisodes, avec une vrai analyse du fond et de la forme des films.

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14/01 (Satoshi Kon) : C'est le plus sobre des films de Kon, le seul que je n'avais pas vu, mais j'ai adoré. Un beau conte de Noël qui raconte l'histoire de rois mages singuliers cherchant désespérément à retrouver les parents d'un enfant abandonné. Pas d'envolées oniriques mais plein d'idées visuelles. Une succession de coïncidences, de deus machina parfaitement assumés qui donnent le sourire malgré le contexte assez rude dépeint par le film.

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15/01 (HHH) : J'étais très enthousiaste à l'idée de découvrir ce film, et c'est finalement une petite déception. Oui, c'est magnifique, ces longs plans qui balaient de droite à gauche des décors somptueux aux couleurs chaudes, ces costumes, cette douce musique... Mais quel ennui. C'est bavard et ça n'apporte par grand chose au sujet traité par rapport à ce qu'ont déjà fait longtemps avant des auteurs comme Mizoguchi

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15/01 (Michael Mann) : J'ai bien aimé, c'est dynamique, joli à regarder notamment grâce à la belle reconstitution de l'époque et les décors naturels. C'est quand même un peu trop rapide (il manque une bonne demi-heure pour se poser un peu), la mise en scène pas toujours de meilleur goût. Un bon divertissement en somme

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15/01 (Bertrand Tavernier) : Ayant acquis le beau coffret récemment sorti par Canal, 2022 devrait être une année Tavernier. Et pour l'instant, ça s'annonce excellent ! L'Horloger de Saint-Paul est un superbe film, un faux policier et vrai drame humain/familial. Tout est bon : le duo Noiret/Rochefort, la réalisation de Tavernier qui alterne parfaitement les styles (longs plans de dialogues - en partie improvisés ; plans plus esthétiques ; ville ; campagne...) ; la musique. Vivement la suite

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16/01 (Satyajit Ray) : 2022 devrait aussi être une année Satyajit Ray (je découvre sa trilogie Apu avant de me décider à acheter le coffret à paraître chez Carlotta en mars). L'invaincu prolonge parfaitement la Complainte du sentier. Le personnage d'Apu gagne en profondeur alors qu'il était plus un témoin de son environnement dans le précédent film. Beaucoup de thèmes brassés, une réalisation d'une élégante sobriété, une musique qui accompagne parfaitement l'ensemble. Un vrai plaisir

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16/01 : Ce n'est évidemment pas un grand film mais ça se regarde sans déplaisir, ce qui est déjà pas mal. Un bon moyen de raviver quelques souvenirs d'enfance.

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16/01 (Paul Thomas Anderson) : C'est formellement brillant, la façon de gérer le rythme avec autant d'histoires parallèles est étonnante (PTA part d'abord dans tous les sens avant de proposer un rythme plus posé au cours du récit), il y a des plans iconiques, les acteurs sont excellents (mention à un Tom Cruise à contre emploi à l'époque où il était encore acteur et non plus seulement cascadeur), la musique omniprésente mais pas envahissante.
Mais il n'empêche que j'ai ressenti une sensation de trop plein par moments (grande comédie humaine, dimension christique) et que je préfère les autres PTA que j'ai vus, qui lui permettent de mieux cadrer son talent.

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17/01 (Sélection Cinetek - Voyeurisme - Julien Duvivier) : Un superbe Duvivier qui parvient, en à peine plus d'1h30, à présenter un contexte de façon extrêmement précise, des personnages, à les rendre complexes, attachants, humains, puis à dérouler une histoire imparable sur les méfaits de l'auto-administration de la justice. Viviane Romance et, surtout, Michel Simon, sont excellents dans leurs rôles ; la réalisation est sublime ; les décors et studios le sont tout autant !

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18/01 (Bertrand Tavernier) : Le film est beau, les acteurs principaux très bons, les dialogues bien écrits et l'ensemble plutôt drôle (sans que je sache si c'était vraiment le but). Il n'empêche que je trouve l'aspect politique un peu grossier par moments et que le film part parfois dans tous les sens

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19/01 (Sortie 2022) : Je me doute que le film sera fustigé pour ses excès, parce que Larrain se caricature sans doute un peu trop par moments. Il n'empêche que ça a fonctionné chez moi, j'ai été pris dans le tableau que j'ai trouvé à la fois très cruel et très touchant.
J'aime beaucoup la façon dont Larrain alterne entre formalisme ultra rigide, répétition de la même musique avec de très légères variations, et des scènes beaucoup libres, caméra à l'épaule, pour illustrer les différentes phases du personnage principal.
Hélas, ça aurait pu être bien meilleur avec un vrai bon scénario. Là, les apparitions de fantômes, les flashbacks de l'enfance heureuse, certaines side stories ou les quelques scènes de danse plombent un peu l'ensemble.