A la recherche de la hache : 2020 en lecture

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Fini le 06/01 (trad. Claude David).

Plongé dans un univers angoissant, peu rempli où chaque détail compte, ce sont ce que traduisent les lignes de La Métamorphose.
Nouvelle (ou court roman) fantasmatique par la transformation de Gregor, toute sa valeur se trouve dans le rapport entre les personnages qui semble être, avant tout, social. Père, mère, fils et sœur englués dans le malaise familial, basé sur l'interdépendance profitable - "les chaînes qui étouffent" - et les sentiments automatiques.
La déraison du manque d'émotion est la raison de l'absurde.

Les émotions ressenties par chacun peuvent paraître antipathiques, mais elles sont constamment tiraillées entre les liens familiaux et l'abjection à la vue de Gregor, devenu un énorme coléoptère. C'est l'inconscient qui ressort à chaque instant, de tout ce qui touche à Gregor Samsa, on ne se maîtrise plus devant lui car en lui tout déborde. Les états d'âme suivent.
Écrire son impossibilité à vivre, c'était le but de Kafka. Un mal-être qui n'est jamais parti, qu'il n'a jamais réussi à faire taire et qu'il ressort dans sa littérature. De là provient cet univers cauchemardesque car nous ne voyons pas les méandres de cette mer profonde qui est en nous. Kafkaïen.

Quant-au texte en lui-même, il n'est pas ouvertement métaphorique, tout ce qui est ressenti est clairement écrit ; ce sont les actes qui peuvent paraître absurde, incompréhensible. Ainsi il s'agit plus d'une allégorie partant d'un axiome qui rend réel le fantastique.
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Il est difficile de parler de l'écriture, dans le sens de la stylistique, grossièrement, en parlant de Kafka, ne sachant pas lire l'allemand.

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Fini le 0701.

Proses abstraites. - Peu aimé - à relire…

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Fini le 08/01.

Toujours beau. Une histoire ennuyante à Madeleine…

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Fini le 08/01.

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Fini le 15/01 (Bible Segond).

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Fini le 21/01.

Cycle de la révolte - "Je me révolte, donc nous sommes." (L'homme révolté). Réflexion sur la justice, son droit qui pour sauver de la misère aboutit au droit de tuer ; le juste en accord avec la mort.
Le froid qui en résulte.

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Fini le 22/01 (trad. Alfred Ernout).

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Fini 24/01.

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Fini le 26/01.

Dilemme cornélien ; beauté des vers comme : "Ma seule espérance est de perdre tout espoir", "Je mérite la mort de mériter sa haine." - dialogues stylisés.

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Fini le 28/01.

Le terme de "réponse" afin de caractériser Les Justes de Camus en rapport à Les Mains sales n'est pas exact : elles sont proches, mais permettent une claire différenciation dans les préoccupations des deux écrivains, celui de l'absurde et l'autre du néant.
Il s'agit d'une longue pièce de théâtre qui s'épanche largement sur ces personnages ; elle est douée d'une belle théâtralité, dans l'action et la narration - il y a peut-être trop.
Il s'agit d'une littérature engagée (bien plus que celle de Camus, qui s'interroge, dans de belles lettres, sur la justice, l'action de tuer, etc.) qui est indissociable de la philosophie et de l'idéal humaniste de Sartre.
Les idées pullulent, elles ne sont que l'application de la perception existentialiste, dans le style cru sartrien - celui d'un réalisme dénudé, parfois poétique, parfois trop métaphysique, le vocabulaire philosophique, ou les discours portés par Hugo les rend trop Sartre (dans sa haine contre lui-même) - et le problème, c'est que les idées enveloppent les personnages, les deviennent et sont dénués de l'humain ; seule l'idée compte, au final.
Peut-être est-ce plus facile de s'y glisser dans une pièce de théâtre… puisque le dilemme est le coeur qui fait battre le dénouement.

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Fini le 01/02.

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Fini le 04/02.

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Fini le 06/02.

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Fini le 06/02.

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Fini le 07/02.

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Fini le 14/02.

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Fini le 20/02.

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Fini dans la voiture 08.

Danger du lyrisme.

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Fini le 29/02 (trad. François Kérel).

Existentiel, c'est le mot qui retombe le plus souvent quand ce livre est au centre de l'attention. Il est ainsi philosophique, et l'on y décèle même le ton de l'essai ; mais c'est avant tout un roman, et c'est en cela qu'il atteint le particularisme incomplet de l'existence comme aucun essai ne pourra le faire.
Loin d'être "fleuri et baroque", le ton de Kundera est clair dans sa simplicité occasionnelle et enivrant par sa complexité.
Le roman vacille entre les genres puisqu'il a pour but d'atteindre la compréhension de la vie de ses propres personnages, étant aussi ces personnages, de grands inconnus dont l'éclairci est sémantique, métaphysique, politique.
Kundera est conscient des multiples formes que peut avoir un roman, et il en joue non pas seulement d'un point de vue narratif (qui est assez simple - ressemblant à celui de Diderot), mais stylistique. La complexité vient du langage simple et de cette philosophie qui part d'une simple dichotomie et la calque sur toutes les faces d'une vie, sans la réduire.
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Pour exprimer mon impression: au début, les personnages nous sont lâchés, d'un point si fixe que nous nous retrouvons face à un tableau dont nous ne saurions que des annotations sur sa création, etc. - mais à l'inverse, au fur et à mesure que l'histoire avance, elle prend forme un personnage après l'autre, à la manière de pas qui n'avancent qu'indistinctement, complexement reliés vers une même direction : "le but que l'on poursuit est toujours voilé" et ce voile se découvre, sans ne jamais s'envoler ; c'est ce qui est beau, légèrement lourd, lourdement léger. Si bien que pendant cette marche, l'histoire se consolide et le dernier chapitre est "éblouissant", en nous faisant voir la vie.

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Fini le 02/03.

Les phrases sont plus assurées ; perte du trop plein de lyrisme, et c'est un soulagement. C'est une courte satire qui présente un milieu de littérateurs, pleines de sophismes, de divagations, de belles rhétoriques qui sonnent lourdement creuses. Il y a tout un malaise qui se dessine autour des personnages, on ne sait où être. Toujours avec cette idée du livre qui agit autant sur l'auteur qu'il agit sur le livre ; cela prend une force dramatique ici - dans le partage de la souffrance.

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Fini le 02/03.

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Fini le 03/03.

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Fini le 10/03.

Une lecture difficile et qui vaut largement l'attention qu'on peut lui donner.
Kourouma écrit d'une langue française nouvelle, lointaine, celle d'un autre, opprimé, plein d'amertume et de misère.
L'histoire est celle de l'Histoire et d'un roi centenaire incarnant le pays colonisé par les Nazaréens - on traverse toutes les étapes, et les morts, sous un soleil lourd et dans une brousse coutumière.
L'écriture est particulière et, je pense, à considérer largement.

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Fini le 15/03.

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All'ombra dei cipressi…
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Deuxième livre autobiographique de Cendrars.
C'est une plongée dans un bain abominable ; seulement, c'est une bande de lumière linéaire, parfois complexe, mais linéaire.

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All'ombra dei cipressi…
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Victor Hugo est un poète de l'exil, de la mer, du deuil et de la foi, empli d'un spiritisme astral et de croyances politiques nées de la compassion des démunis ; son recueil est cependant l'aube sur l'énigme - sans jamais l'expliciter car c'est une tâche impossible - sortie du tombeau.
Maîtrise des vers et du mètre, vocabulaire récurrent, comme les thèmes, qui s'élève toujours en puissance dans recueil qui connaît son cheminement propre, né des sentiments du poète, c'est ce qui est sublime, et Hugo possède une langue forte ainsi qu'une liberté lui étant propre. C'est beau et puissant.

Sa poésie contemplative possède les différentes couleurs de la nuit, et la pâleur de la nostalgie, et la rage politique.

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All'ombra dei cipressi…
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Que c'est beau ! - Duras utilise un langage encore nouveau pour moi, il est déconstruit et organique, c'est une poésie sensitive. La narration est aussi une bonne surprise, nous entrons dans une enquête subjective (où le narrateur observe, cherche, invente, pense), ce qui rend le tout encore plus confus ; et la confusion rend réel.

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All'ombra dei cipressi…
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Le style de la Belle Époque - dualité amoureuse - analyse humaine.

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All'ombra dei cipressi…
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L'on y retrouve la parole du Voyage d'Urien, mais moins mythique et plus spirituel. Gide rejette, en quelques sortes, histoire et personnages - même si les deux sont présents, mais en dehors du récit même. Ce qui importe, c'est cette aventure initiatique, cet enseignement à voir ; et cela passe par une langue naturelle, poétique, presque abstraite, dans le sens où les choses sont déliées, chaotiques et superbes.
C'est le Nomadisme gidien, cette période de sa vie, remplie de voyages, de recherche et, même si la fin des Nourritures est plus sombre, dans ses Mémoire, il en donnera une version plus nuancée, et alors, le désir sera en toute splendeur dans son égarement.
Il n'empêche que cette voix de la nature, très bucolique, peut être une belle expérience.

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All'ombra dei cipressi...