A première vue : la rentrée littéraire 2013

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Si l'on fait un panorama de son œuvre inégale, on réalise que la plupart des bons romans de la prolifique Amélie Nothomb sont liés ou ont lieu au Japon. "La nostalgie heureuse" ne fait pas exception à la règle et apparaît comme son meilleur livre depuis longtemps - voire l'un de ses meilleurs tout courts.

Superbement écrit, dépouillé de ses affèteries habituelles, lesté d'une réflexion sobre et touchante de l'auteur sur elle-même, ce qu'elle fut et ce qu'elle est devenue, ce roman est, du coup, l'une des bonnes surprises de la rentrée !

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Pour son troisième roman (le deuxième chez S.W.), Léonor de Récondo prend Michel-Ange comme personnage principal, et livre une réflexion subtile sur la filiation, l'art, l'apprentissage de la mort mais aussi celui de l'amour et de soi-même...

Superbement bien écrit, c'est l'un de nos coups de cœur de la rentrée !

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Après deux superbes plongées irlandaises ("Mon traître" et "Retour à Killybegs"), Sorj Chalandon nous emmène au Liban pour nous confronter à une autre guerre sanglante de la fin du XXème siècle.

Son style à la fois lyrique et économe, faisant vibrer la langue en peu de mots si bien choisis, est à nouveau au rendez-vous, au service d'un roman sur la fascination pour la guerre, la violence et la haine.

Un livre puissant et âpre, à ne pas rater non plus !

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Ce devrait être l'un des romans chocs de la rentrée, l'un de ceux qui va faire couler beaucoup d'encre, par son style inspiré autant - et surtout - que par les idées qu'il véhicule. En tout cas, on espère, car il le mérite !

En deux mots, l'histoire d'un homme qui renonce à la vie commune, habite dans sa voiture et parcourt inlassablement les rues du XXème arrondissement de Paris. Lorsqu'il découvre l'existence des Renards Pâles, une sorte de mouvement de rébellion sociale, sa vie bascule, et une nouvelle Révolution, peut-être, se met en marche...

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Auteur célébré de romans noirs, Pierre Lemaitre change de genre mais ne lâche pas son sens de l'engagement social.
"Au revoir là-haut" évoque l'impossible réintégration des survivants de la Première Guerre mondiale, auquel on préfère les morts, célébrés à grands frais par l'Etat. Mais une poignée de rescapés imagine une parade qui va frapper les esprits...

...tout comme ce grand roman au souffle épique, dont la résonance contemporaine devrait troubler plus d'un lecteur !

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Dramaturge, Karin Serres livre un premier roman bouleversant. 106 pages écrites à la perfection d'un monde onirique où l'on croise des cochons mutants fluorescents, dans un village de maisons montées sur roues pour échapper à la montée inexorable des eaux du lac voisin.
106 pages d'amour brûlant et de vie dans toute sa complexité. Encore une merveille de cette rentrée qui s'annonce décidément très riche !

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Un roman d'aventures (plus ou moins) qui part (beaucoup) dans tous les sens pour n'arriver (à peu près) nulle part. Sympathique, parfois amusant, mais vite dissoluble dans l'oubli.

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Beau roman familial et intime, belle écriture, avec un parfum irrésistible de bord de mer en Normandie...

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Jean-Louis Fournier poursuit sa chronique familiale, évoquant cette fois sa fille décidée à devenir une sainte de son vivant, tombée dans Dieu avec extrémisme.

Dans le même esprit que "Où on va Papa ?" ou "Veuf", un petit livre drôle et déchirant, fait de chapitres courts ponctués par une chute en forme de formule. Il n'y a décidément que Fournier pour convoquer tant de sentiments contradictoires en si peu de mots.

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Il y a certains livres que l'on commence à lire par plaisir et que l'on termine par devoir. Ayant adoré les autres livres que j'ai lus de Nancy Huston, j'ai donc abordé celui-ci avec enthousiasme - un élan très vite réfréné par l'aridité d'un texte à la construction opaque, quelque peu artificielle, et par le choix d'écrire la plupart des dialogues en anglais - sous-titrés en joual (une forme de québécois rustique !) -, ce qui hache la lecture et la rend extrêmement laborieuse.

Dommage, car le sujet du roman, la question de l'identité, à la fois personnelle, historique et nationale, lorsque l'on est déchiré entre ses origines et les impératifs de la vie qui nous emmènent ailleurs, est passionnant - surtout au Canada, où il s'agit d'un problématique fondamentale.

Mais pour cette fois, ça ne passe pas... Rendez-vous au prochain roman !

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Après deux romans "américains" très convaincants, la toute jeune Cécile Coulon (23 ans seulement !) signe une fable d'anticipation politique ambitieuse et originale, où la lecture est devenue l'opium du peuple...

Un roman aussi bref que percutant, malheureusement pas assez détaillé car trop court, d'où une certaine frustration lorsqu'on referme le livre. Mais c'est tout de même très bon !

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Un roman difficile à estimer... Il ne tient pas tout à fait ses promesses sans les trahir non plus, la faute sans doute à une écriture un peu usante, qui inclut les dialogues dans le corps du texte dans des phrases longues, dont le rythme finit par essouffler le lecteur. Mais de belles choses néanmoins dans ce premier livre.

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Je reste un peu sur ma faim avec ce roman qui manque de passion, de puissance, notamment dans son écriture. Le récit fourmille de détails, de noms de lieux, de précisions dont le lecteur peine à s'emparer s'il ne connaît pas Sarajevo et ses environs ; on reconnaît la patte d'un journaliste plus que du romancier, le second n'arrivant pas vraiment à s'imposer (cf. notamment les dialogues souvent plats, et de nombreux personnages campés à la va-vite).
A la différence de son ex-collègue Sorj Chalandon, Hatzfeld ne sublime pas son expérience sur le terrain par un véritable engagement d'écrivain.
Dommage, il y avait la place pour un grand roman...

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Sur fond de catastrophe naturelle et nucléaire, on pourrait croire que ce roman est un mélo sans fond. Fatal error. L’écriture de Thomas B. Reverdy est une véritable révélation. Poétique, aérienne, triste à la fois. L’auteur dépeint un Japon qu’il connaît bien, sans trop en faire, et malgré les aspects énigmatiques de cette culture. Un roman très réussi tant sur le fond que sur la forme.

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Un roman plutôt plaisant, avec des personnages vite attachants, bien que le tout soit écrit avec une nonchalance, voire parfois un dédain pour la langue qui ne satisfera pas le lecteur exigeant en la matière.
En bon OuLiPien, Paul Fournel traite de la Beat Generation avec une fantaisie mêlée de sérieux, ce qui fait de la dernière partie du roman, située à San Francisco, la plus intéressante.
Mais ce n'est vraiment pas un roman inoubliable.

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Drolatique, léger, plutôt bien vu mais potentiellement oubliable dans les plus brefs délais : c'est du pur Iegor Gran. Un bon moment de lecture, amusant et intelligent, et c'est déjà bien !

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L’Américaine Laura Kasischke a le chic pour vous planter en quelques mots une atmosphère bien poisseuse et vous y engluer jusqu’à la fin. Elle le fait de manière insidieuse, par strates successives qui, mine de rien, au détour parfois d’une phrase anodine, ajoutent peu à peu des informations décisives sur les enjeux de l’intrigue et le comportement des personnages.

Elle écrit comme un boa constrictor étouffe sa proie, lentement mais sûrement. L'effet est aussi efficace que durable dans l'esprit du lecteur. Redoutable.

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Vincent Jolit rend hommage à Aimée Le Corre, secrétaire et dactylographe de Louis-Ferdinand Céline, et à son travail titanesque dont le médecin-écrivain, selon le roman, ne la remerciera qu’à peine et lui offrira seulement, pour bons et loyaux services, une page manuscrite et le livre imprimé et dédicacé.
Une biographie très romancée puisque peu d’informations nous sont parvenus sur Aimée. Un ouvrage simple et sans prétention.