Bouquins lus (ou écoutés) en 2020 + quelques petits avis.

Liste de

31 livres

créee il y a plus de 4 ans · modifiée il y a plus d’un an

L'échiquier du mal, 1
7.3

L'échiquier du mal, 1

Carrion Comfort

Sortie : 14 mai 1992 (France). Roman

livre de Dan Simmons

Baboulinox a mis 3/10.

Annotation :

Franchement assez mauvais. C'est looong.
Je me suis accroché parce que je pensais que ça allait peut-être s'améliorer puis quand j'ai compris que c'était juste médiocre, j'ai décidé d'aller jusqu'au bout pour savoir comment ça allait se terminer. J'ai eu la bonne surprise de voir que le roman se terminait en plein milieu de l'histoire, j'ai franchement l'impression d'avoir perdu mon temps.
L'écriture est fade, c'est bourré de clichés, les personnages n'ont aucun charisme (à part peut-être Harod qui est relativement marrant même si les scènes de viol avec lui sont inutilement longues et très répétitives. Au bout du 4è, c'est bon on a capté qu'il kiffait ça.)
Les méchants sont très méchants, ils ne se contentent pas de tuer impunément les gens, ils sont aussi souvent racistes et antisémites. Les gentils sont très gentils. C'est plein de bons sentiments, c'est bourré d'explications sur le mal à la à la mords-moi-le-nœud.
Sinon le mec maîtrise le suspense pas trop mal, on a généralement envie de savoir ce qui va se passer par la suite.
Ah y'a un truc que je comprends pas, dans ce genre de bouquin dont je trouve le style assez nul, l'auteur se sent toujours obligé d'expliquer exactement ce que mangent les personnages, du style : "des haricots verts avec du veau et de la purée" je comprends pas ce que ça apporte au récit. Il fait pareil avec les vêtements, en précisant souvent les marques. La meuf part au ski, alors elle a une doudoune bleue de telle marque avec un pantalon beige et des Moon Boot. JE M'EN BAT LES COUILLES PUTAIN.
Ah et encore un truc (le dernier j'espère), bon dieu, que les persos sont cons. Y'en a pas un pour rattraper l'autre, ils font que des conneries. Genre la meuf est sensée se cacher, faire profil bas, et elle décide de massacrer une dizaine de membres d'un gang et de les décapiter. C'est comme ça qu'on se fait pas remarquer apparemment.

La Métamorphose
7.5

La Métamorphose (1915)

Édition de Claude David

Die Verwandlung

Sortie : 1989 (France). Nouvelle

livre de Franz Kafka

Baboulinox a mis 8/10.

Annotation :

Écouté en livre audio.
Très bien à tous points de vue, beau style simple sans fioritures. C'est sombre, cynique, bien rythmé, absurde... Ça dure juste ce qu'il faut, on peut l'interpréter d'un tas de façons différentes, Kafka nous prend pas pour un con, ils explique pas tout, nous laisse réfléchir.

Du côté de chez Swann
8

Du côté de chez Swann (1913)

À la recherche du temps perdu / 1

Sortie : 14 novembre 1913. Roman

livre de Marcel Proust

Baboulinox a mis 4/10.

Annotation :

Écouté en livre audio.
Chiant à la race. J'ai commencé avec les meilleures intentions du monde en plus, je pensais vraiment que j'allais apprécier.
Mais c'est juste chiant. Ça aurait pu s'appeler Œdipe 2 le retour.
Qu'est ce qu'il est insupportable ce gamin qui passe huit ans à chouiner parce que sa petite môman est pas venue lui faire un bisou le soir. Proust parle pour ne rien dire 80% du temps et pour ne rien arranger son style est lourd et ampoulé : le mec te parle d'un sujet, il le compare à quelque chose qu'il compare à quelque chose d'autre, qu'il compare encore un autre truc. T'oublie de quoi il parle, et quand tu reprends le fil, tu te rends juste compte que t'en as rien à battre, qu'il raconte rien d'intéressant de toutes manières et que t'es en train de perdre ton temps avec ce roman (je me suis tapé 17h de ce calvaire quand même).
Y'a aussi un délire classiste insupportable chez lui, il est obsédé par le rang social des gens. Quand tu vois sa vie tu comprends mieux : il a passé sa vie au Ritz à rien branler en vivant sur la fortune familiale.
Je dois tout de même avouer que j'ai apprécié certains passages qui ont sauvé le bouquin du naufrage complet : Proust a un talent certain pour décrire de manière féroce les bourgeois insupportables de son époque, il sait observer et retranscrire le caractère et la psychologie des gens.

Des villes dans la plaine
7.7

Des villes dans la plaine (1998)

La Trilogie des confins, tome 3

Cities of the Plain

Sortie : 1999 (France). Roman

livre de Cormac McCarthy

Baboulinox a mis 6/10.

Annotation :

Je vais pas répéter ce que je pense du style de McCarthy dont j'ai déjà parlé auparavant.
Ce tome est celui que j'ai le moins apprécié de la trilogie, sans doute parce que l'histoire met trop de temps à démarrer et que les personnages ne partent jamais réellement nulle part.
J'ai tout de même trouvé qu'il est assez agréable à lire, qu'il a son lot de péripéties sympathiques (le voyage en camion au début avec l'anecdote des lapins, la chasse des chiens sauvages, toute la fin...) et de personnages agréables à suivre (le musicien aveugle, le mac, les différents gars du ranch).

Les Robots
7.9

Les Robots (1950)

Le Cycle des robots, tome 1

I, Robot

Sortie : 1967 (France). Recueil de nouvelles, Science-fiction

livre de Isaac Asimov

Baboulinox a mis 7/10.

Annotation :

Écouté en livre audio.
Très sympa, belle fresque, galerie de personnages agréable à suivre et la fin est très réussie. Elle pose une question assez ambiguë que j'ai pas mal apprécié.

Fondation - Le Cycle de Fondation, tome 1
8.1

Fondation - Le Cycle de Fondation, tome 1 (1951)

Foundation

Sortie : 1957 (France). Science-fiction, Roman

livre de Isaac Asimov

Baboulinox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Écouté en livre audio.
Tour de force de la part du poto Asimov. Il excelle vraiment dans la nouvelle, il réussit dans chacune d'entre elles à créer des situations politiques et brosser des portraits en quelques lignes.
J'avoue avoir eu un peu peur au début avec ce personnage un peu trop candide à mon goût, mais le roman se rattrape très vite.
La grande force du bouquin tient à son histoire qui se déroule sur pluiseurs siècles, on a du plaisir à suivre l'histoire de la Fondation, sur laquelle plane constamment la présence de Seldon.
Tous les magouilleurs sont aussi très agréables à observer notamment parce qu'ils ont des rôles variés : politiques, militaires, scientifiques...
Après je reste dubitatif quant à quelques aspects du roman, je trouve notamment que tout les changements se font trop rapidement, on a l'impression qu'entre chaque nouvelle, en environ 30 ans, la Galaxie s'est métamorphosée et les gens ont tout oublié du passé.
L'apologie du nucléaire est aussi assez surprenante, mais elle ne m'a pas dérangée plus que ça, c'est de l'époque d'Asimov, et ça fait même sourire de temps en temps puisque le récit est très ancré dans les fifties. Je sais plus si c'est dans ce tome ou le second mais on nous parle par exemple de "lave-linge nucléaire". Ça fait plus sourire qu'autre chose.

Fondation et Empire - Le Cycle de Fondation, tome 2
8

Fondation et Empire - Le Cycle de Fondation, tome 2 (1952)

Foundation and Empire

Sortie : 1966 (France). Roman, Science-fiction

livre de Isaac Asimov

Baboulinox a mis 6/10.

Annotation :

Écouté en livre audio.
Moins réussi que le premier tome tout simplement parce qu'à l'exception de la première partie, on n'a qu'une seule histoire, une seule époque.
Ce qui faisait la force et l’originalité du premier récit disparait donc ici, ce qui rend le roman bien plus classique.
Je trouve que les personnages d'Asimov sont assez lourds à suivre sur un roman entier, dans une nouvelle ils sont parfaits, mais ils ne sont pas assez intéressants pour qu'on reste attaché à eux sur une longue période.
Que ça soit le couple principal ou le clown, au bout d'un moment je dois avouer que leur sort m'intéressait franchement assez peu, contrairement au sort de la Fondation.
Le plot twist de la fin ne m'a pas touché plus que ça, bien que je ne m'y attende pas.
En fait je crois que paradoxalement ce que j'ai aimé dans le premier roman, c'est une certaine absence de suspense. Au bout d'un moment on se doute que le plan Seldon va fonctionner et on apprécie juste les différentes peintures politiques des différentes époques (la Fondation scientifique d'abord, religieuse ensuite, puis marchande etc).
En créant une seule trame avec du suspense en pagaille, Fondation perd sans doute un peu de son originalité.
Ça reste dans l'ensemble plaisant à suivre mais j'espère qu'on retournera aux formats plus découpés dans le prochain tome.

Eugénie Grandet
6.8

Eugénie Grandet (1833)

Sortie : 1834 (France). Roman, Romance

livre de Honoré de Balzac

Baboulinox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Écouté en livre audio.
Voilà un livre qui me réconcilie avec Balzac.
Après le (très) médiocre "La peau de chagrin", j'ai décidé de retenter l'expérience afin de confirmer ou non mes a priori sur l'auteur.
Il s'avère que dans Eugénie Grandet, tout est plus réussi. Le style déjà qui était, j'ai trouvé d'une lourdeur et d'un pompeux sans pareil, semble s'être quelque peu allégé, il est bien plus aérien et donc bien plus agréable à lire. Il reste toujours assez mièvre par instant (notamment quand Balzac décrit les sentiments amoureux et les scènes de bonheur) mais ça ne m'a pas plus gêné que ça.
L'ami Honoré est selon moi au top de sa forme quand il décrit de manière ironique la bassesse de la société de son époque.
Tous ces personnages cupides qui gravitent autour de la famille Grandet sont insupportablement géniaux. Balzac sait soigner son ambiance, on suit avec plaisir les on-dit dans le village à chaque nouvelle magouille du Père Grandet. Père Grandet qui est sans conteste la plus grande réussite de ce bouquin. C'est un délice de le suivre, Il est ignoble, et plus l'histoire avance, plus on l'apprécie tant il ne semble avoir aucune limite dans son avarice.
La servante de la famille est aussi assez agréable bien qu'elle soit réellement sympathique, elle. Quant à la mère et la fille Grandet elles sont fades, mais on leur pardonnera puisque c'est leur rôle d'être lisses et sans grand intérêt.
Je tiens néanmoins à préciser que bordel, je ne supporte pas ces bonnes femmes qui s'évanouissent à la moindre occasion et qui meurent de chagrin pour un oui pour un non. Je sais que c'est classique dans ce type de littérature mais ça m'énerve toujours autant.
Enfin, j'ai été un poil déçu par la fin, qui reste somme toute assez gentille, j'aurais sans doute préféré une peinture bien plus sombre, à la Bel Ami par exemple.

Seconde Fondation - Le Cycle de Fondation, tome 3
8

Seconde Fondation - Le Cycle de Fondation, tome 3 (1953)

Second Foundation

Sortie : 1966 (France). Roman, Science-fiction

livre de Isaac Asimov

Baboulinox a mis 6/10.

Annotation :

Écouté en livre audio.
Un peu déçu du coup, comme je m'y attendais on se concentre toujours plus sur quelques personnages, on parle de deux époques seulement et on oublie un peu la vue d'ensemble qui me plaisait dans le premier volume.
Lors de la première partie, on suit une fois de plus le mulet. Je comprends que vu l'importance du personnage Asimov décide de clore son histoire, mais personnellement j'aurais préféré qu'on nous raconte sa fin en quelques lignes lors de la décennie suivante.
La seconde partie du roman est plus réussie notamment parce que le personnage d'Arkadi est assez sympathique à suivre.
Alors bien sûr, on suit l'histoire sans déplaisir, on a envie de savoir ce qui se passe, mais je trouve la manière de créer du suspense très putassière : j'ai bien aimé l'ambiance parano au départ : les personnages doutent de tout, ça fait presque penser à du K. Dick. Pourtant j'ai trouvé ça fatigant au bout d'un certain temps :
"j'ai découvert la vérité"
"je savais que tu avais découvert la vérité, je t'ai berné"
"je savais que tu savais que je savais" etc etc.
C'est en gros la conclusion des deux nouvelles. Et ça dure longtemps à chaque fois en plus !
Et puis en parlant de ça, honnêtement, qu'est ce que ça apporte au récit, cet ultime plot twist où on apprend l'identité du leader de la Seconde Fondation ? Je trouve que c'est totalement gratuit, mais bon, comme ça on est encore plus ébahi parce qu'on s'y attendait pas (alors que concrètement j'en avais absolument rien à carrer).
Je trouve qu'Asimov est peut-être passé à côté de son sujet en fait.
J'aurais réellement préféré une structure semblable à celle du premier roman. Il créait des histoires plus courtes avec moins d'attachement aux personnages tout en donnant plus d'importance aux situations géopolitiques. Il aurait d'ailleurs pu encore plus creuser cet aspect, le mélange de sciences et de propagande religieuse, par exemple c'était assez génial comme idée.
Dommage, je ne lirais sans doute pas la fin de ce cycle. En tous cas, pas prochainement.

Vendredi ou la Vie sauvage
6.7

Vendredi ou la Vie sauvage (1971)

Sortie : 1971 (France).

livre de Michel Tournier

Baboulinox a mis 7/10.

Annotation :

Écouté en livre audio.
Un peu déçu d'être tombé sans le savoir sur la "version pour enfants" de Vendredi ou les limbes du pacifique. C'est néanmoins un bouquin très agréable, au style simple mais efficace, avec de jolies images et un message sympathique (même si ça fait un peu hippie cliché, "ah la vie dans la nature c'est cool t'as vu").
J'avoue que je ne connaissais pas en détail l'histoire de Robinson Crusoé, et qu'après avoir lu le résumé détaillé de l’œuvre originale, en comparant les messages véhiculés par les deux romans, je préfère largement celui de Tournier. Je crois que le Robinson original m'aurait énervé et même si, comme je l'ai dit plus haut, le message de Vendredi ou la vie sauvage est sans doute un peu naïf, il n'en reste pas moins plus intelligent selon moi :
tout le discours autour de l'inutilité de recréer une société occidentale basée sur le travail n'a en effet pas vraiment de sens sur une île déserte et Tournier l'a très bien compris.
J'ai bien aimé les passages du début où Robinson, désespéré, se défonce dans les marais toxiques et a des visions désespérées.
La narration en deux parties avec le renversement lorsque Robinson réalise qu'il doit apprendre la vie grâce à Vendredi est bien amenée et le côté "conte" de l’œuvre, avec les aventures rocambolesques de Vendredi fonctionne très bien.

Voyage au bout de la nuit
8

Voyage au bout de la nuit (1932)

Sortie : 15 octobre 1932 (France). Roman

livre de Louis-Ferdinand Céline

Baboulinox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Écouté en livre audio.
J'avais commencé à le lire il y a plus d'un an et j'avais abandonné sans trop savoir pourquoi, j'ai retenté l’expérience en livre audio et j'ai pas pu décrocher. Peut-être parce le style de Céline fonctionne particulièrement bien à l'oral. Je me suis fait la réflexion en lisant du Cormac Mc Carthy que certains auteurs ont une manière d'écrire, un flot qui rend vraiment bien lorsqu'il est lu à voix haute.
Difficile de donner son opinion sur un livre dont tout le monde a déjà parlé (et que j'ai écouté y'a un petit bout de temps en plus de ça). Néanmoins, je dirais qu'il y a un rythme assez génial l'écriture qui fait qu'on n'a jamais envie de s'arrêter, que même si certains passages peuvent sembler relativement lents, ils sont toujours "sauvés" par la manière de raconter de Céline.
Je rajouterais que même si l'ami Bardamu n'est pas un type très recommandable, on le comprend bien souvent, on s'attache réellement à lui et que le tour du monde se suit avec plaisir notamment parce qu'il se fait au travers de son regard et de son opinion si particulière du monde.
C'est assez étrange parce que j'ai un souvenir à la fois incroyablement misanthrope et en même temps très humaniste de ce bouquin.
Après, le regard déprimé et très sombre peut fatiguer je le conçois, et surtout au bout d'un moment les situations et les relations des personnages semblent un peu tourner en rond. C'est justifié par le caractère de Bardamu, qui ne peut jamais rester sur place bien longtemps mais bon...

La Cité et les Astres
7.4

La Cité et les Astres (1956)

The City and The Stars

Sortie : 1956. Roman, Science-fiction

livre de Arthur C. Clarke

Baboulinox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Écouté en livre audio.
Je trouve que ce roman a le même problème que pas mal de bouquins de SF que j'ai lu récemment, à savoir un style assez quelconque et des personnages sans grand intérêt auxquels on ne s'attache pas beaucoup.
Le héros, par exemple, est l'archétype de l'ado/jeune adulte qui ne connait rien au monde, qui est une sorte de canevas, une éponge qui va s'imprégner de tout ce qu'il découvrira, qui est un peu l'élu aussi, parce qu'il est plus curieux que les autres, c'est sans doute le genre de personnage idéal pour une histoire de ce type mais il n'empêche qu'il n'a du coup pas grand intérêt.
Par contre le bouquin est très réussi dans les thèmes abordés. Au niveau des technologies il n'a pas vieilli d'un poil, toute la ville est bien foutue, et les concepts sont franchement assez intelligents et originaux. J'ai apprécié l'idée de cette humanité éternelle, qui n'a d'humanité que le nom. Si l'opposition entre mecs sages hi-tech versus hippies sympas qui kiffent la vie est somme toutes assez classique, le monde est suffisamment crédible pour qu'on se laisse porter par le récit.
Ce qui est assez étonnant c'est que finalement je ne pense pas avoir apprécié le roman pour sa structure narrative, avec son lot de retournements de situations et autres révélations disséminées au fil de l'ouvrage. Ça se lit sans aucun déplaisir, je le précise, mais c'est réellement les pistes lancées par l'auteur, les questionnements, les idées philosophiques qui sont intéressants. C'est de la SF qui fait voyager, qui fait réfléchir, qui fait rêver.
Et pour le coup, j'ai pas mal apprécié le passage assez désespéré vers la fin du roman ou le héros et son compagnon (qui est aussi fade que lui) voyagent dans la galaxie et explorent quelques planètes en essayant de comprendre ce qui s'est passé sur chacune d'entre elles. ces petits êtres microscopiques, insignifiants qui se confrontent à l'immensité de l'univers. C'est assez court, varié dans les ambiances et les situations, et juste ce qu'il faut de désespéré. Bref c'est cool.
La toute la dernière partie avec l'explication du pourquoi du comment on en est arrivé là est aussi bien foutue, c'est une belle conclusion et pas une explication décevante comme souvent.
Ça m'a donné envie de lire plus de bouquins de ce mecs en tous cas !

La Bête humaine
7.3

La Bête humaine (1890)

Sortie : 1890 (France). Roman

livre de Émile Zola

Baboulinox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Écouté en livre audio.
J'ai été très surpris par la capacité de Zola à créer une micro société, un petit groupe où tout le monde connait tout le monde, et où les relations sont entremêlées, c'est franchement ultra crédible. Si on ajoute à ça les descriptions de tout le travail ferroviaire et les quelques allusions (qui auraient sans doute pu avoir plus d'importance) sur le contexte historique de l'époque, on a vraiment un mini univers qui semble plus vrai que nature.
Pour ne rien gâcher Zola a une bien jolie plume, et même si j'ai trouvé qu'il était parfois un peu lassant à force de comparer ses personnages à des chiens (je sais pas pourquoi mais ça m'a marqué), l'immense majorité du temps ses comparaisons entre l'homme et l'animal, l'homme et la machine, ou la machine et l'animal sont franchement épatantes. De même, j'ai noté plusieurs oxymores assez marquants, du style : "Personne n'ouvrait plus la bouche. On n'entendait que cet enragement silencieux, dans le morne étouffement de la campagne blanche." Simple, mais efficace.
L'histoire est sombre, glauque, cynique et sans réels temps morts, ce qui fait qu'on a jamais envie de lâcher le bouquin.
Je pense juste que Zola aurait juste pu se calmer un peu avec les meurtres et les catastrophes, parce qu'au bout d'un certain temps on a l'impression que quelqu'un se fait massacrer toutes les deux pages et ça nuit un peu au réalisme de l’œuvre mention spéciale au déraillement que j'ai trouvé un peu too much. Sinon c'est que du bon.

Anna Karénine
8.1

Anna Karénine (1878)

(Traduction Henri Mongault)

Anna Karenina

Sortie : 1936 (France). Roman

livre de Léon Tolstoï

Baboulinox a mis 5/10.

Annotation :

Écouté en livre audio.
C'était quand même assez chiant.
En fait le problème c'est que finalement, (presque) tous les personnages sont plus ou moins insupportables. Ils m'emmerdent ces nobles.
Lévine se prend tout le temps la tête pour rien (il m'a quand même fait rire lors de l'accouchement de sa femme, il se met à prier dieu tout à coup. Ça m'a rappelé mes années collège quand j'avais un contrôle surprise : je priais sans être croyant par pur intérêt pour obtenir les réponses du test que j'avais pas révisé).
Mais bon, lui, il est pas trop dérangeant, il est moins agaçant que sa femme, dont la niaiserie est infinie. Sérieusement, elle est pas méchante, mais qu'elle est conne ! Elle fait même pas la différence entre une guêpe et une abeille c'est dire. Et sinon, vas-y que je chiale à toutes les occasions, sans aucune raison.
Anna aussi elle chiale sans arrêt. Parlons en d'ailleurs d'Anna. Ahhhh Anna. Infâme Anna. Qu'est-ce que tu m'as brisé les burnes. J'avoue que pendant une bonne partie du bouquin, je ne souhaitais qu'une chose : que tu meures. J'entends bien que la vie de cette bonne femme est pas toute rose, mais bordel, suivre tous ses états d'âme, c'est juste pas possible.
"Il ne m'aime plus, il me trompe, je le hais, ah non je l'adore il est sympa en fait, ah non, je le hais, je me vengerais..." C'est ça NON STOP.

FERME TA GUEULE BORDEL !!!

Elle était pas désagréable au début pourtant c'est ça le pire.
Mais calmons nous et changeons de sujet.
Le style de Tolstoï ne m'a pas plus touché que ça. Je l'ai même parfois trouvé un peu nunuche alors qu'il m'avait plu dans la mort d'Ivan Ilitch.
Sinon, Certes, cette grande fresque Russe de la fin du siècle est impressionnante mais je dois avouer qu'à force de balancer des pistes dans tous les sens, j'ai pas retenu grand chose. Au bout d'un moment, c'est trop d'informations lancées pelle-mêle.
Il y a bien quelques thèmes intéressants, les affrontements entre conservateurs et progressistes notamment (c'est toujours passionnant la fin d'une ère) mais ils se perdent malheureusement au milieu d'une multitude de non-évènements.
Bizarrement j'ai été assez captivé par certains passages, du style quand Lévine décide de faucher je sais plus quelle merde avec ses amis les paysans. C'était cool, même si le message véhiculé était un peu dérangeant.
Voilà. Je suis déçu. Même si, étrangement, j'ai écouté la trentaine d'heure que comporte le livre audio sans trop m'ennuyer.

Le Maître du haut château
7.1

Le Maître du haut château (1962)

The Man in the High Castle

Sortie : 1970 (France). Roman, Science-fiction

livre de Philip K. Dick

Baboulinox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Écouté en livre audio.
J'admire la manière dont Dick prend un sujet si fort et réussit à en faire quelque chose d'original.
Contrairement à d'autres qui nous raconteraient des aventures héroïques simplistes, lui nous décrit en détail la passion des japonais pour "l'art primitif américain", il nous parle de contrefaçon, il raconte tout un tas de trucs sur le sujet et c'est absolument passionnant.
Dick se concentre sur des personnages banals, pas de résistance, pas d'actes glorieux, juste des gens, des humains qui essayent vivre leur vie dans un monde somme toute assez déprimant.
Je pourrais parler de plein de choses : son obsession pour ce personnage féminin, toujours le même, cette brune qui revient dans ses bouquins, de Frink et son pote, le genre de loosers un peu paumés que Dick sait toujours rendre attachants, du travail de recherche évident qu'il a fourni pour pouvoir nous parler du mode pensée et de la culture des japonais, du fait que ces japonais portent tous des noms américains, de cette situation géopolitique géniale où les nazis et les nippons, bien qu'alliés en apparence se livrent une sorte de guerre froide, de cette religion/philosophie inventée par ses soins, qui est aussi étrange et passionnante que celle qu'il avait crée dans Blade Runner (et qui était bien évidemment absente du film), du fait qu'il maîtrise souvent le suspense assez mal, mais qu'on s'en fout, et que lui aussi a l'air de s'en foutre d'ailleurs. Hormis lors de quelques passages, il n'y pas vraiment de moment de tension. On se demande souvent ce que vont devenir les héros, mais on n'est jamais dans un thriller très rythmé, l'attrait du bouquin est ailleurs.
Le seul défaut qui m'a vraiment dérangé, c'est qu'on a l'impression que l'histoire s'arrête en plein cours, on aimerait vraiment en voir plus. Je n'aurais pas été dérangé si ce bouquin ne correspondait qu'à la première moitié de l'histoire.
Quoi qu'il en soit, une fois que j'ai terminé le livre je me suis demandé à quel point les scénaristes de la série allaient transformer le tout pour pouvoir vendre leur produit, je suis allé regarder le synopsis et j'ai vu sans grande surprise qu'on en avait fait un scenar' de série b classique avec des résistants gentils et des nazis très méchants. Je tenterais à l'occasion, mais ça a carrément l'air à chier pour être honnête.
Ça ne fait qu'une fois de plus que confirmer mon idée selon laquelle finalement Philip K. Dick, c'est peut-être juste inadaptable.

L'échiquier du mal, 2
7.5

L'échiquier du mal, 2

Carrion Comfort

Sortie : 14 mai 1992 (France). Roman

livre de Dan Simmons

Baboulinox a mis 5/10.

Annotation :

Franchement agréablement surpris par cette deuxième partie. On va pas se le cacher, ça reste un bouquin médiocre, mais j'ai tout de même pris beaucoup plus de plaisir à suivre l'histoire que dans la première partie.
Y'a du suspense, je me suis pas trop fait chier, et j'avais envie de savoir comment ça allait se terminer.

Pourtant au tout début ça part mal, on nous parle de "sol superbement moquetté" et là je me rappelle du style médiocre qui semble être la spécialité de Simmons. Je crois que j'ai levé les yeux au ciel à chaque fois qu'il faisait une référence à la pop culture, tout y passe et ça n'apporte absolument rien. Pourtant le Simmons il aime bien les comparaisons douteuses pour nous donner des images précises, elles ne sont jamais fines, toujours vulgaires et d'assez mauvais goût, mais au moins, on comprend de quoi il parle.

Pour continuer à parler du style, si dans ce tome il décrit (heureusement) peu les tenues des personnages , quand il parle de vêtements de luxe, il se sent obligé de préciser la marque ce qui est assez ridicule. Mais bon là je pinaille, j'avoue.

Ses personnages restent toujours aussi plats et clichés, les héros surtout n'ont toujours aucun intérêt. Y'a quelque chose qui pourrait être intéressant dans l'obsession de vengeance de Saul, ça aurait pu être poussé bien plus loin, quitte à le rendre fou, mais bon, le monde de Simmons est noir et blanc, le gris ne semble pas exister chez lui donc Saul est un gentil et n'a pas de défauts.

J'ai été assez dérangé par l'obsession de l'auteur concernant les images des camps de concentration, je trouve qu'il y a vraiment une sorte de voyeurisme malsain à utiliser des souvenirs aussi durs pour une fiction (surtout que la Shoah n'est qu'un outil scénaristique dans le bouquin). J'ai presque l'impression que l'auteur se complait à nous faire un "best of" des scènes les plus horribles. Je l'imagine bien le p'tit Simmons à bander en écrivant ses horreurs (mais je m'égare sans doute un peu...)

Si les gentils sont chiants à la race, je me suis finalement pas mal attaché aux méchants. Ils m'ont franchement bien fait marrer. le roman commence d'ailleurs avec eux, et j'étais triste de les lâcher pour suivre "les gentils".
Évidemment, ça commence plutôt bien (si on oublie le style), on suit des extrémistes catholiques, et j'ai un faible pour les extrémistes religieux.

La suite en dessous, plus de place ici, c'est trop agréable de tailler un bouquin.

L'Échiquier du mal
7.4

L'Échiquier du mal (1989)

Carrion Comfort

Sortie : 14 mai 1992 (France). Roman, Science-fiction

livre de Dan Simmons

Baboulinox a mis 4/10.

Annotation :

Je fais la moyenne des deux parties pour noter l'intégral, ce qui me semble somme toute assez logique.

La suite.

Bon y'en a quelques uns qui n'ont aucune personnalité, comme ce mec du FBI dont j'ai oublié le nom, ou un de ces mecs qui maîtrise le Talent (dont j'ai aussi déjà oublié le nom alors que j'ai terminé le bouquin y'a à peine 3h.)
Lui, en plus de ne pas avoir de personnalité, ne fait rien du bouquin, j'ai rarement vu un perso aussi inutile. Je crois qu'on aurait carrément pu le supprimer du roman que ça n'aurait rien changé à l'intrigue.

Bref, y'a le malade qui kiffe Jésus, le malade qui kiffe Hitler et le malade qui kiffe violer des meufs mais qui se calme un peu dans ce tome. Harod, c'est peut-être le plus sympa au final, il est un peu lourd à force de lâcher des injures h24 et de jamais rien capter, mais il est marrant, je l'aime bien. Malheureusement Simmons se tire une balle dans le pied : on sent qu'il essaye de le rendre humain petit à petit, ce qui aurait pu mettre certains lecteurs sensibles dans une position délicate : comment avoir de la compassion pour un mec qui a passé sa vie à violer des femmes ? Ce serait malheureusement bien trop problématique, on pourrait se poser des questions, du coup à la fin il fait des conneries pour qu'on capte bien que c'est définitivement un salaud.

La fin d'ailleurs est assez interminable, la partie sur l'île et surtout les derniers affrontements sont très longs. Même si pendant le début (de la fin) je me suis pas trop emmerdé, au bout d'un moment c'est fusillades, explosions, bombardements, souvenirs de la Shoah, incendies, loopings, gens à poil, combat d'arts martiaux... Tout y passe et on s'emmerde un peu.
Ce qui arrive à Harod est ultra prévisible, et si on a plus de deux neurones fonctionnels le twist final est aussi assez évident.

De toutes manières tout le postulat du livre est un peu con, parce qu'on présente cette histoire comme un affrontement entre le bien et le mal, mais encore une fois, si on a plus de deux neurones fonctionnels, dès le départ on se doute bien qu'une fois que les héros se seront vengés, tout ce qu'ils auront accomplis sera pas très utile parce que de nombreuses autres personnes ont le Talent.

Bon, je critique, je critique, et j'ai sans doute oublié plein de défauts, mais malgré tout, comme je l'ai dit au début, ça se laisse lire. C'est juste un roman de gare assez concon.

Ah et j'ai appris en lisant certains avis que ce bouquin serait un livre d'horreur ? Ah bon ?

Construire un feu
8.1

Construire un feu (1908)

(traduction Christine Le Boeuf)

To Build a Fire

Sortie : 1908 (États-Unis). Nouvelle

livre de Jack London

Baboulinox a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Écouté en livre audio.
Encore une histoire dont on connait la fin dès les 5 premières minutes. On aimerait que ça se termine différemment parce qu'on l'apprécie ce protagoniste anonyme. Cette compassion étrange naît d'ailleurs peut-être du fait que le personnage, dépouillé de presque tout attribut et caractérisation particulière pourrait être de fait n'importe quel homme. Son histoire est universelle, on nous raconte juste la lutte d'un être humain pour la survie.
C'est quand même assez marrant de se dire qu'en 45 min on se sera plus attaché au personnage de London qu'à ceux qu'on suit durant plusieurs dizaines d'heures chez Simmons.
L'écriture de London reste géniale comme toujours, il sait parfaitement trouver la juste balance pour rendre la nature magnifique et terrifiante. Il se concentre ce qu'il faut sur l'environnement pour qu'on ait une idée générale du décor sans qu'on perde le fil du récit, le rythme est parfait et on s'emmerde pas une seconde.
Difficile d'écrire sur cette nouvelle, j'ai pas tellement de choses à dire, c'est une expérience en réalité. On la vit.

Le Père Goriot
7

Le Père Goriot (1835)

Sortie : 1835 (France). Roman

livre de Honoré de Balzac

Baboulinox a mis 7/10.

Annotation :

Écouté en livre audio.
Dommage, ça commence très bien, les deux premiers tiers sont un vrai plaisir puis à partir de je ne sais quel moment exactement, le roman s'enfonce trop dans l'exagération, la grandiloquence.
Balzac réussit une fois de plus à créer des personnages extraordinaires, une vraie petite société avec des caractères bien trempés : la connerie des mecs qui prennent leur dîner à la pension, (je crois que j'avais envie de les baffer à chaque fois qu'ils faisaient leurs petites blagues de merde), l'avidité de cette connasse de Vauquer, la génialité de Vautrin, et puis la sympathie que nous inspire au début le père Goriot. Concernant Vautrin, c'est clairement l'être humain le plus sympa de tout le roman et ça ne m'aurait pas dérangé que le bouquin se concentre uniquement pour lui, mais on préfère nous parler D'Eugène de Rastigniac, un arriviste lambda, qui bien que pas insupportable à suivre est quand même un peu concon. S'il avait suivi mes conseils, il serait devenu riche sans aucun effort en acceptant immédiatement le marché du grand sieur Vautrin. Mais noooon, monsieur a des principes ! Enfin il en a un jour sur deux quand il ne dévalise pas sa mère et de ses sœurs par exemple. Bref, il s'entiche d'une des filles Goriot, qui rivalisent d’égoïsme et de connerie et petit à petit s'attache au père en même temps. Et il se trouve là le problème, ce père est un putain de psychopathe incestueux. Je suis désolé hein, mais là c'est plus de l'amour paternel dont il fait preuve, plus le bouquin avance et on plus on se rend compte qu'il est quand même bien chelou ce gars là. Et si on a pitié de lui au début, eh bien à la fin c'est clairement plus le cas, bon dieu, que son agonie est longue ! Balzac en fait beaucoup trop, son style devient encore plus pompeux, et on prie, on espère chaque seconde que le père va enfin crever.
Je trouve ça aussi assez dommage que Balzac abandonne quelques pistes scénaristiques pour se concentrer sur le mollusque Goriot : que devient Victorine Taillefer une fois qu'elle rejoint son père ? Elle oublie immédiatement Rastigniac ?

La Peau
8.2

La Peau (1949)

La Pelle

Sortie : 1949 (France). Roman

livre de Curzio Malaparte

Baboulinox a mis 4/10.

Annotation :

J'ai eu beaucoup de mal à le terminer, c'était assez poussif. Je comprends pas pourquoi c'était si dur alors que j'ai beaucoup apprécié kaputt. Peut-être qu'à l'époque je ne m'étais pas rendu compte à quel point malaparte a un côté assez insupportable à se donner toujours le beau rôle, à s'indigner de tout constamment.
Pourtant c'est le même mélange d'humour noir burlesque et de délires mystico-fantastiques, de références religieuses etc.
Mais j'ai été très déçu, j'ai vraiment tout lu sans jamais m'intéresser réellement à ce qui se passait.

Demande à la poussière
8.1

Demande à la poussière (1939)

Ask the Dust

Sortie : 1986 (France). Roman

livre de John Fante

Baboulinox a mis 8/10.

Annotation :

Très bien, ça se lit facilement et rapidement, c'est un style vraiment "américain" : percutant, sans fioritures, c'est une prose qui va droit au but.
Le bouquin est constitué de chapitres courts comportant de longs pavés dans lesquels les pensées de Bandini s'enchaînent sans temps mort. D'une ligne à l'autre, on enchaîne consternation, mépris, pitié et sympathie pour Arthuro, cet auteur raté totalement perdu qui passe ses journées à errer dans les rues de LA.
Quelques passages sont très réussis (le tremblement de terre notamment parmi les plus terribles). Sa relation épistolaire avec "le grand Hackmuth" est divertissante. Les portraits des différents personnages sont dans l'ensemble un des gros points forts : sa tenancière, son voisin ivrogne, son coup d'un soir et Camilla sont autant de personnalités fortes et délirantes qu'on apprécie suivre pendant quelques (dizaines de) pages.

Le Vicomte pourfendu
7.3

Le Vicomte pourfendu (1952)

Il visconte dimezzato

Sortie : 1955 (France). Roman

livre de Italo Calvino

Baboulinox a mis 7/10.

Annotation :

Bon mix d'images sombres et de délires absurdes : Calvino nous jette directement dans le bain et donne d'emblée le ton avec ses descriptions noires des champs de bataille qu'il saupoudre de détails délirants.
Passée l'introduction très réussie qui est un concentré de ce tout ce que j'ai aimé dans le roman, on prend plaisir à suivre ce conte somme toute très court (un peu plus que 150 pages). Malgré cela j'ai quand même trouvé que l'aventure un peu "diluée".
Certains passages font sourire, le goût que le vicomte a de découper en deux moitiés tout ce qui se trouve sur son chemin est sympathique, les personnages sont hauts en couleur (j'ai particulièrement apprécié le médecin absolument inutile et le mécanicien/charpentier qui devient un pro de la construction de potence).
Bref, c'est sympathique, mais ça manque d'un petit quelque chose.

L'Or
7.3

L'Or (1925)

Sortie : 1925 (France). Roman

livre de Blaise Cendrars

Baboulinox a mis 8/10.

Annotation :

J'avoue avoir eu un peu peur en commençant le roman, j'avais du mal à rentrer dans l'histoire qui a un rythme assez soutenu (Cendrars fait tenir une vie très mouvementée en à peine 170 pages).
Il faut préciser qu'étant assez fatigué, je m'endormais à moitié en lisant et que je me forçais à lire sans trop savoir pourquoi, et surtout sans trop comprendre les mots devant mes yeux.
Mais après une sieste réparatrice le roman m'a finalement beaucoup plu.
Cendrars crée une belle fable, l'histoire est tellement extraordinaire qu'on se pose assez vite la question de la véracité historique. Une fois le livre terminé, quand on lit la préface de Francis Lacassin qui est d'ailleurs de fort bonne qualité, on se rend vite compte que la vie de Suter a été largement romancée par l'auteur.
Lacassin termine d'ailleurs en citant la phrase célèbre de la fin de "L'Homme qui tua Liberty Valance" : "quand la légende blablabla..."
Dans sa préface il raconte aussi que certains critiques de l'époque parlent d'un poème en prose de 74 chapitres plutôt que d'un roman. Et je vois ce qu'ils veulent dire. Il y a un vrai flot, un beau rythme qui fait que j'ai terminé le livre d'une traite (si on omet ma petite sieste).
Cendrars finit ou insère assez souvent dans ses paragraphe des phrases très courtes mises à la ligne les unes à la suite des autres.
Je cite un exemple trouvé dans le livre au hasard :
"Il faut oser et réussir.
Il faut s'en emparer.
Il est prêt."
C'est très efficace, et c'est même agréable visuellement dans la mise en page.
L'auteur donne aussi tout un tas de détails "inutiles" comme des chiffres, qui rendent l'histoire plus crédible qui lui donnent un cachet historique agréable (même aux yeux d'un lecteur peu scrupuleux comme moi qui les ignore sans même m'en rendre compte). De là naît un paradoxe intéressant entre la volonté de Cendrars de vouloir s'éloigner de la réalité, et de s'en rapprocher à travers ces images précises.
La fin évidemment tragique du héros est peut-être un poil trop grandiloquente à mon goût, on en fait des caisses :

*spoilers* il devient fou, et pauvre, et rejoint une secte, et presque toute sa famille meurt etc. etc. *fin du spoil*

mais sans cette exagération l'histoire n'aurait évidemment pas eu la même force, et tout mène le personnage vers ce destin funeste donc je comprends totalement qu'il en soit ainsi.

L'Eau dort : Première Partie
7.8

L'Eau dort : Première Partie

Les Annales de la compagnie noire, tome 10

Water Sleeps (1)

Sortie : 1999 (France). Roman

livre de Glen Cook

Baboulinox a mis 6/10.

Annotation :

Je note ici "l'Eau dort" dans sa globalité.

Je pense qu'en réalité l'une des grandes forces de cette série de bouquins est aussi l'un de ses défauts.
Dans les Annales on suit des dizaines de protagonistes sur des milliers de kilomètres durant plusieurs décennies. Le type d'aventures varie d'un volume à l'autre : on passe de grandes épopées sur plusieurs continents avec moult batailles épiques à des récits bien plus ramassés dans le temps et la géographie comme le siège d'une ville. On suit uniquement quelques personnages ou une armée entière. On voit les personnages vieillir, mourir ou partir, on voit des nouvelles têtes remplacer les anciennes.
Dans le cas de "l'Eau dort" l'histoire se déroule 15 ans après le tome précédent et on suit une sorte de guérilla dans la cité de Taglios pendant une bonne partie du récit.
Tout cela fait que la richesse de l'univers que l'auteur met en place ne plait pas tout le temps, on peut par exemple regretter de suivre un certain groupe plutôt qu'un autre, ou on aimerait peut-être retrouver le côté grande saga d'un des volumes précédents. Comme Cook touche à tout, il y a forcément des histoires qui nous intéressent moins.
Ça faisait plus d'un an que j'avais lu le volume précédent et je dois admettre que j'ai eu assez de mal à rentrer dans l'histoire notamment à cause de la multitude de noms présents. On se souvient aisément des quelques protagonistes "classiques" qu'on connait déjà : Qu'un Oeil, Gobelin, Volesprit etc. Je ne peux malheureusement pas en dire autant de tous les personnages secondaires aux noms aussi exotiques qu’imprononçables. J'avais par moment l'impression de lire un roman russe, sans compter le fait que certains personnages, selon le déguisement qu'ils revêtent, peuvent emprunter plusieurs personnalités et donc avoir plusieurs noms. Ajoutons à cela toutes les différentes religions et cela crée ce que j'appellerai un joyeux bordel.
De plus, on ne suit pas les soldats de la compagnie qu'on apprécie hormis quelques personnages (pour des raisons scénaristiques évidentes vu comment le tome précédent se termine) ce qui fait qu'on se retrouve plongé dans un univers extrêmement dense, rempli d'actions de "petite" envergure dans la ville de Taglios, un endroit qui, je dois l'avouer, n'est pas mon lieu préféré de la saga.
Comme Saul, le Nord me manque sans doute un peu trop.

L'Eau dort : Deuxième Partie
7.7

L'Eau dort : Deuxième Partie

Les Annales de la compagnie noire, tome 11

Water Sleeps (2)

Sortie : 1999 (France). Roman

livre de Glen Cook

Baboulinox a mis 6/10.

Annotation :

Je dois tout de même préciser que la nouvelle narratrice, Roupille, est un personnage très agréable à suivre. Je n'avais je l'admet absolument aucun souvenir d'elle mais comme d'habitude Cook réussit à propulser un personnage secondaire sur le devant de la scène de manière naturelle.
Quand au bout d'un certain temps on quitte (enfin) Taglios et que les évènements commencent à se bousculer le roman plaît plus, on retrouve l'aventure des tomes précédents et c'est un vrai plaisir. On a beau passer une énième fois par des lieux qu'on connait maintenant depuis plusieurs volumes ce n'est pas tellement grave, on apprécie le voyage.
Mais dans la dernière partie du roman, on retrouve malheureusement cette certaine "lenteur" du début, et de temps à autre l'ennui pointe le bout de son nez. On dévore le roman uniquement pour arriver aux parties qui nous intéressent (qui sont évidemment situées à la toute fin du livre).
Le roman n'est pourtant pas avare en explications et en réponses sur l'univers ou les motivations de certains personnages, on comprend bien mieux de nombreux enjeux mais ça ne m'a pas suffit et que moyennement convaincu.
Petite déception donc, j'ai un peu eu cette impression de lire un volume de transition, impression que j'avais déjà eu pour certains des précédents tomes. Je suppose que quand on écrit des sagas aussi longues c'est une obligation d'avoir des moments de creux.
Je dois tout de même signaler qu'après une dizaine de romans les conneries de Gobelin et Q'un Oeil sont toujours aussi géniales à suivre. C'est assez fou : leur situation n'a jamais vraiment évolué, ils se chamaillent toujours comme des gamins abrutis et malgré la répétition du comique, leur relation fait toujours autant rire.

Soldats de pierre : Première Partie
7.9

Soldats de pierre : Première Partie

Les Annales de la compagnie noire, tome 12

Soldiers Live (1)

Sortie : 2000 (France). Roman

livre de Glen Cook

Baboulinox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Très bonne manière de terminer la série.
C'est un plaisir immédiat de retrouver Toubib en tant qu'annaliste, il m'avait vraiment manqué y'a pas à dire et on préfère largement suivre l'histoire de son point de vue, même si Roupille est un personnage sympathique.
Le ton est donné dès le départ, il est sombre, les anciens de la compagnie sont vieux, plusieurs sont morts et on ressent vraiment le côté blasé d'un Toubib qui a tant perdu, le tout est néanmoins contrebalancé par son humour noir qui fait mouche.
On retrouve l'ambiance des débuts avec de l'aventure, de grandes escarmouches, une multitude de personnages qu'on suit dans des lieux très différents. On se fait pas chier une seconde.
Cook répond à beaucoup de questions et laisse juste assez de choses en suspens pour que chacun s'imagine de ce qu'il adviendra dans le futur.
La fin est vraiment réussie et assez touchante. D'ailleurs en y réfléchissant elle est pas si surprenante que ça, avec le recul je me souviens de quelques remarques qui préparaient ce type de dénouement au cours du roman (même si je l'aurai jamais devinée).
Cook a aussi un talent pour nous faire changer de point de vue sur ses personnages, d'un tome à l'autre on peut aimer quelqu'un, le haïr à cause d'une trahison, le prendre en pitié, l'apprécier de nouveau etc.
Ils sont nombreux à se retrouver dans ce type de situation, et rien n'est jamais gravé, même les plus droits font des erreurs (et quand c'est le cas, on les maudit bien) !

J'ai tout de même noté quelques défauts : les personnages ont toujours cette habitude d'emprisonner leurs ennemis les plus dangereux plutôt que de s'en débarrasser, ce qui crée évidemment des évasions à gogo. Qui s'étonne alors que la situation tourne mal ? Cela crée juste des rebondissements assez grossiers et artificiels.
Un peu trop de répétions également, la Compagnie Noire l'aura parcouru de long en large ce pays y'a pas à dire, après ce cycle on le connait à fond ! Comme je l'ai mentionné au-dessus, le roman comporte aussi un poil trop d'évasions/trahisons/rebondissements à mon goût. Je me demande par exemple combien de fois a-t-on capturé la Fille de la Nuit ? Une bonne cinquantaine sans doute.

Soldats de pierre : Deuxième Partie
8

Soldats de pierre : Deuxième Partie

Les Annales de la compagnie noire, tome 13

Soldiers Live (2)

Sortie : 2000 (France). Roman

livre de Glen Cook

Baboulinox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Enfin, un défaut assez insupportable, mais qui n'est pas du fait de Cook pour le coup : la traduction qui donne l'impression qu'elle n'a jamais été relue !
Je possède personnellement l'édition intégrale de chez "j'ai lu" (donc pas celle-là) et bordel, le nombre d'erreurs que j'ai trouvé, c'était franchement assez abusé ! On trouve par exemple des traits-d'union et des espaces entre les mots qui ont disparu, du style "atil" au lieu de "a-t-il".
Les traits-d'union d'ailleurs se retrouvent à d'autres endroits du livre, comme s'ils s'étaient échappés et avaient cherché une nouvelle demeure pour y passer leur vieux jours : "effa-rouchées", "Rou-pille", "rassu-rant"... On se fout un peu de ma gueule je crois.
Et y'a quelques phrases (en tous cas au moins une) que j'ai absolument pas comprise, j'ai eu beau la retourner dans tous les sens, je me suis au final dit qu'il y avait juste un contresens parce que le traducteur était en grève et avait fait ça sous google trad'.
Bref franchement pas du très beau boulot.

L'île
7.9

L'île

Sortie : juin 2006 (France). Roman

livre de Giani Stuparich

Baboulinox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Très joli roman d'un membre (très très) éloigné de ma famille.
Évidemment tragique mais généralement assez sobre dans son écriture.
Les sentiments éprouvés par le fils, notamment cette impossibilité de communiquer réellement avec son père est criante de vérité.
Juste deux trois images ou manières d'illustrer les sentiments que j'ai trouvées un peu grandiloquentes.

La Horde du contrevent
8.3

La Horde du contrevent (2004)

Sortie : 15 octobre 2004. Roman, Science-fiction, Fantasy

livre de Alain Damasio

Baboulinox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

D'énormes qualités et quand mêmes pas mal de défauts.
On commence directement dans l'action, la horde est prise en plein "furvent" (une bonne grosse tempête des familles bien vénèr).
Le lecteur doit s'accrocher pour suivre. Il faut s'habituer à tout le langage mis en place par l'auteur qui va plus loin que ce qu'on fait habituellement en sf : on retrouve évidemment les classiques noms propres et inventions exotiques, mais Damasio modifie aussi pas mal de mots et d'expressions de notre quotidien ce qui enrichit vraiment l'écriture.
Il faut lutter pour suivre qui parle et qui compose ce groupe qu'on va accompagner pendant 700 pages.
Ils sont 24. Selon pas mal de critiques dithyrambiques c'est l'Argument du bouquin. 24 personnages, 24 styles, 24 points de vue.
Clairement on se fout de votre gueule. En réalité, on suit une dizaine de persos voir une quinzaine maximum. Les autres sont présents mais on les oublie (si tant est qu'on ait jamais remarqué leur existence.)
Chaque fois qu'un membre raconte quelque chose, il est introduit par un petit symbole, j'ai malheureusement trouvé que c'était assez gadget.
Petit à petit, sur des centaines de pages, on en apprend plus sur la quête de nos héros, sur les motivations de chacun, sur les clés et les explications de l'univers.
Damasio crée une sorte de livre monde où il tente de parler de tout, il balance des concepts philosophiques ou physiques sur le vent dans tous les sens. Ces passages sont parfois assez longs et on les lit généralement en diagonale. Le style qui par ailleurs est généralement très bon, devient dans ces cas plus lourd et boursouflé. C'est assez éreintant.
On sait que l'auteur maîtrise bien la langue et on s'en rend paradoxalement le plus compte quand il fait parler ses personnages qui s'expriment le plus mal. Golgoth par exemple, a un flot, un style qui passe extrêmement bien et qui s'intègre parfaitement au récit sans prendre le pas sur celui-ci.
Au contraire, lors du concours de rap/poésie/slam l'écriture est ingénieuse, mais on a presque l'impression que Damasio le fait parce qu'il le peut. C'est impressionnant, mais avec le recul, ça n'apporte rien au récit, et je ne suis pas sûr que ça soit le passage le plus passionnant, peut-être même le sautera-t-on lors des relectures.
Je pense qu'en version audio, si c'est un acteur de qualité qui lit le bouquin (quelqu'un qui fait du théâtre par exemple), l'expérience peut être vraiment géniale.

Karoo
7.3

Karoo (1998)

Sortie : 24 février 2012 (France). Roman

livre de Steve Tesich

Baboulinox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Sur le site de Monsieur Toussaint Louverture on peut lire un extrait du Nouvel Observateur à propos de Karoo :
"Qu'il marche ou pas, le livre a tout du best-seller: construit et dialogué avec un grand savoir-faire, émouvant jusqu'à l'insupportable, il raconte sur un mode froidement surréaliste la cinquantaine en crise d'une ordure de Manahattan après le rush des années fric."

Eh bien je ne suis pas d'accord.
Saul Karoo, le protagoniste, n'est pas une ordure. Ou plutôt, c'est peut-être justement parce que c'est un type mauvais à bien des égards qu'il est en fait si bon.
Il est égoïste, perdu et fait tant de conneries sans jamais comprendre pourquoi il ne vit pas réellement qu'il en devient profondément touchant.
Il détruit tout ce qu'il touche, et finira bien évidemment par se détruire lui-même. Il le répète sans arrêt, il n'a pas de talent, son travail consiste à ruiner celui des autres.
Et malgré tout ça, ou peut-être justement à cause de tout ça, il est profondément humain.

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