Burn After Reading, Année XXI

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Mon premier Don DeLillo depuis bien longtemps, après le percutant mais court "Cosmopolis" et avoir abandonné "Les Mots", saturé de phrases cryptiques et d'enjeux incertains.
On y retrouve Lee Harvey Oswald, et sa fabrication en temps que régicide. Tout cela est saturé d'ambiguïté, de non-dit, une tentative de portrait d'une figure essentielle mais insaisissable du XXe siècle qui n'est ici qu'un témoin dépassé.
Le roman est vraiment sauvé par sa dernière partie, car les phrases pompeuses m'ont vraiment fait décrocher à certains moments

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Vie et mort de l'auteur de Blake et Mortimer, une bonne bio à ranger aux côtés de "Hergé, fils de Tintin" de Benoit Peeters, tant le destin des deux dessinateurs, camarades et rivaux, semble lié.

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Excellent King. J'ai vu passer ça et là des critiques sur la lenteur de l'intrigue et son accélération dans le dernier tiers, mais je trouve au contraire que cela accentue le sentiment d'urgence et de tragédie. Au delà de la pure construction narrative, et de sa maitrise à camper des personnages incroyablement vivants, le sujet du livre reste la dérangeante question : "peut-on faire le mal par amour ?"

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Suite de la trilogie Eiseinhorn, dont le personnage principal Gideon Ravenor est un des ex-disciples, c'est encore une belle réussite pour Dan Abnett, qui a vraiment un don pour créer des personnages réalistes, terre à terre dans un univers aussi baroque et démesuré.

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Pour une fois, un livre de la rentrée littéraire ! Un huis-clos dans un hameau paumé, une famille et une voisine aux prises avec des maladrins : pourquoi, comment ? Le roman très psychologique de Mauvignier se lit d'une traite, augmentant la tension, et malgré quelques longueurs, la fin abrupte est assez réussie.

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Barras ! Un personnage qui a longtemps attendu un biographe à la hauteur, lui qui est pourtant central dans l'histoire de la Révolution que du début de l'Empire. Christine le Bozec dresse un portrait nuancé de cette girouette fugace (8 ans de vie politique pour 74 ans de vie) mais essentielle. Si l'homme a visiblement été un républicain convaincu, ses quelques coups d'éclats en Vendémiaire et Fructidor ne font pas oublier son manque de colonne vertébrale politique, ainsi que son éviction par d'autres plus brillants, ambitieux et retors (Bonaparte, Fouché et Talleyrand)

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On reste sur le directoire avec un ouvrage des très chouettes éditions La Fabrique (peut-on épouser une maison d'édition ? c'est pour un ami) coécrit par Yannick Bosc et Marc Belissa, déjà auteurs d'un Robespierre assez chatoyant pas lorentdeutchien pour un sou (un travail sérieux, en somme).
De quoi s'agit-il à propos de cette période qui marque la fin de la Révolution avant le passage au consulat puis l'Empire puis Manu (j'ellipse) ? Dominée par la figure de Barras, elle marque surtout la revanche des propriétaires et des bourgeois, qui peuvent enfin confisquer le pouvoir à leur bon profit - tout cela dans l’intérêt général, bien sûr.
A propos de général, un certain Bonaparte louvoie dans les cercles du pouvoir, préparant son heure et lustrant son prestige à coup de propagande et d'ancêtres de Christophe Barbier.
S’intéressant à tous les aspects du régime, il est vraiment intéressant de s'attarder sur la réaction aux lois de la Convention, ainsi qu'aux deux grandes tentatives de coup d'état, Vendémiaire et Fructidor.
Un bel ouvrage sur une période assez peu traité de l’histoire de France.

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Bien que son livre à propos de sa mère m'ait marqué, je ne suis pas revenu à Delphine de Vigan avant celui-là, qui en est un peu le prolongement. Sur de vastes questions à propos de Litterâture, l'autrice brosse un thriller assez lent, qui ne décolle vraiment que dans le dernier quart. Je mets +1 car il y a François Busnel en guest.

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Bien que de structure très classique, avec un twist qu'on pressent avec un flair de cochon truffier si ceux-ci traquaient les twist, le roman a au moins le mérite de mettre en scène des personnages féminins, dans cet univers de Warhammer 40,000 où il n'y a que la guerre certes, mais aussi que des bonhommes. Si le personnage de la Soeur de Bataille m'a laissé assez indifférent, celui de L'Inquisitrice m'a bien plus fasciné, pétrie de contradictions et complètement over the top.

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La collection Thriller Fantastique chez Fleuve Noir, c'était ces petits poches aux couvertures glauques que je recherche avec avidité chez les bouquinistes. Celui-là est un petit roman très étrange, mettant en scène Franck et sa famille, vivant isolés dans un petit village d’Écosse. Il ne s'y passe pas grand-chose, et tout est affaire de symbolisme, de signes dans le noir. C'est très perturbant et mérité largement les deux euros déboursés.

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De Jean Genet, j'en avais beaucoup lu à la fac, impressionné par cet univers macabre et sexuel, cette langue sophistiquée et crue, cet univers cérébral et terriblement concret enfin. Dix ans plus tard, Querelle de Brest resté dans mes cartons, semble confirmer mes craintes à propos de Genet : tout cela est très beau, mais tout de même un peu ennuyeux. Toute cette mise en scène de l’érotisme, des corps et du meurtre semble noyée dans un récit incertain et tout ce côté subversif me semble maintenant bien sage. Il doit me rester un ou deux romans dans les cartons. A suivre dans 10 ans ?

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Ce bon vieux sacripouille d'Alan est probablement une des meilleures choses qui soit arrivé à la littérature en général et aux comics en particulier. C'est son itinéraire assez paradoxal - à la fois premier grand légitimé d'un genre longtemps méprisé et pourtant outsider au sein de ce même genre- tout en fulminations, révolutions formelles, engagements sans concession, que brosse cet épais livre fort bien écrit !

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Vindieu, que c'est long, toutes ces scènes de bataille. Un assez mauvais démarrage pour une trilogie qui s'annonçait pourtant prometteuse : un pays peu, voire jamais traité dans les romans, Nehekhara, et un personnage fondateur du lore de Warhammer, Nagash. Las ! Si l'auteur s'attache à décrire certains rites et coutumes du pays, l'implication du lecteur s'étiole tout le long de ces 350 écrit petit. Quand à Nagash, il n'est fait que d'une seule pièce : "je suis un méchant nécromant yark yark yark" - je ne demande pas un roman psychologique à la princesse de Clèves, mais enfin, un peu de subtilité serait bienvenue, comme cela avait été le cas dans la trilogie des Elfes Noirs.

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Un tome de transition qui nous montre d'un côté Nagash poutrant des Skavens et de l'autre son lieutenant Arkhan au service de Neferata. +1 points pour Arkhan qui est un de mes chouchous depuis longtemps.

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On retrouve tout les défauts du premier tome, mais au moins le personnage principal n'est plus Nagash (comme dans Rabbi Jacob, eh oui) mais Alcadizzar, le dernier roi vivant de Khemri. Son évolution tout au long du roman embrassera celle de Nehekhara et je dois admettre que la fin est assez spectaculaire, bien qu'un peu rapide à mon gout. On reste tout de même sur du très moyen.

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(Lu dans une édition bizarre, bien que richement illustrée) Probablement le plus connu des Pharaons avec Toutankhamon et Akhenaton, Ramsès aura eu l'un des règnes les plus longs de l'histoire. Une lecture pourtant rapide (230 pages écrits gros, + les illustrations, encore une fois j'ai une édition étrange) par une spécialiste de la période, bien que je la trouve plus intéressante à écouter qu'à lire.

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La série de Saint-Germain compte, d'après ce que j'ai pu comprendre, environ 30 volumes, mais seuls trois d'entre eux sont traduits en France, et je n'ai même pas commencé par le premier. Autre chose ? Le fameux Saint-Germain n’apparait que dans des flashs-backs et n'est même pas le personnage principal. Ceci passé, une première lecture assez agréable, l'ambiance 1830 + Égypte est assez agréable, bien qu'il ne se passe pas grand chose pour le moment. L'héroïne, Madeleine, vampire égyptologue (oui) est vraiment le point fort du roman.

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Pareil que plus haut, l'histoire s'accélère, mais c'est pour mieux aboutir à une conclusion assez attendue. Pas désagréable, mais je ne pense pas aller plus loin, dans le cycle de Saint-Germain, égyptien ou non.

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Sorti quinze ans après "A Rebours", Phocas semble en être le prolongement jusqu'à la parodie (il faut toujours se méfier de Lorrain, journaliste et polémiste). On assiste à une quête supra-décadente ("une certaine transparence glauque") d'un Monstesquiou croisé avec Des Esseintes et à un carnet de passages obligés de la Décadence, tout cela étant bien sûr noyé sous les références littéraires et iconographiques. Fin-De-Siècle. Mais tout cela sonne faux, fatigué, comme si le dandysme et la perversité avaient perdu de leur pouvoir de subversion, comme si tout cela était banal, finalement.

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Grosse critique ici : https://www.senscritique.com/livre/L_Affaire_du_Dahlia_Noir/critique/176927467

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Le retour de Lloyd Hopkins vs un psychiatre foldingue (qui a dit Hugo Strange ?). C'est impeccablement narré et noir à souhait.

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De l'épique en veux-tu en voilà ! Des chevaliers du turfu contre des gros insectes ! Un des meilleurs romans de la Black Library malgré sa fin complètement Deus ex machina.

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Après la Dévastation de Baal, force est d'admettre que celui-là fait un peu petit bras. La quête d'une épée magique permettant de trouver un remède à la rage noire ? On se doute que cela va foirer. Une bon divertissement cependant et Mephiston, si badass.

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De l'épique en veux tu en voilà ! Des cosaques contre de vilains polonais ! Un classique au souffle épique, ambiance "bagarre dans la steppe et foi orthodoxe", assez plaisant bien que marqué d'un antisémitisme assumé. Pâtit cependant de son adaptation par Gotlib et Alexis dans Cinemastock, tant la première partie y fait écho.

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Un beau roman sur la bohême et la peinture, en de courts chapitres assez vifs et enlevés. Il y a à certains moments comme une parodie de naturalisme - pas de morts à part le singe Vermillon dans le plus beau passage du roman - pas de déchéance sociale à la Zola - pas de véritable conclusion, comme si l'œuvre allait se poursuivre sans nous. Assez plaisant, une fois ôté son antisémitisme et sa mysoginie crasse, évidemment.

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Ma bibliographie de ripperologue amateur s'étend avec une très mauvaise thèse étalée sans réele preuve sur trois cents pages écrits gros :
https://www.senscritique.com/liste-edition/Ripper_s_Variations/1651662/page-1

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Un peu déçu par cette cuvée Palahniuk 2008 qui semble se noyer dans ses automatismes. Le discours sur la Star - sa volonté d'immortalité et le réel qui la rattrape- me semblent assez attendu.

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Longue critique here : https://www.senscritique.com/livre/Kornwolf/critique/161789906