Cover Ces films qui n'ont pas été réalisés par leurs réalisateurs.

Ces films qui n'ont pas été réalisés par leurs réalisateurs.

Ou en tout cas pas QUE par leurs réalisateurs.

Une liste qui je l'espère vous fera prendre conscience du fait que "réalisateur" n'est parfois qu'un simple statut administratif et juridique.

Si vous avez des suggestions, je suis preneur.

Liste de

27 films

créee il y a environ 6 ans · modifiée il y a plus d’un an

L'Étrange Noël de Monsieur Jack
7.6

L'Étrange Noël de Monsieur Jack (1993)

The Nightmare Before Christmas

1 h 16 min. Sortie : 7 décembre 1994 (France). Animation, Fantastique, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de Henry Selick

Doc-Cineco a mis 6/10.

Annotation :

Le film qui m'a donné l'idée de cette liste. Le film le plus symptomatique de ce phénomène.

La paternité officielle de Henry Selick n'a pas cessé d'être ignorée depuis la sortie du film, car l'une des idées reçues les plus répandues du cinéma est que ce serait Tim Burton qui aurait réalisé le film. Et ce n'est clairement pas pour rien.

Quand bien même le film ne soit pas en décalage par rapport au reste de la filmographie de l'ami Selick, il reste que l'empreinte évidente de Tim supplante largement tout le reste. Traitement cartoonesque du macabre, personnages pâles et filiformes, musique de Danny Elfman, animation en stop-motion, esthétique gothique, comédie musicale, le tout avec des spirales de partout, il est clair que l'influence de Burton s'est étendue bien au-delà de son travail de scénariste et de producteur.
Au point que sur l'affiche américaine, le film est intitulé "Tim Burton's The Nightmare Before Christmas".

Justice League
4.4

Justice League (2017)

2 h. Sortie : 15 novembre 2017 (France). Action, Aventure, Fantastique

Film de Zack Snyder

Doc-Cineco a mis 3/10.

Annotation :

La première version de Zack Snyder, celle dont il était bien le réalisateur donc, durait 2h50. Sauf que celle-ci a été jugée irregardable par les exécutifs, qui ont alors décidé de re-tourner à peu près 20% du film en deux mois, déboursant 25 millions de dollars de plus. Sauf qu'à ce moment-là, Zack Snyder traversait un drame familiale : sa fille s'était suicidée. Il décida alors de quitter le projet pour revenir auprès de sa famille. C'est donc Joss Whedon, le réalisateur de "Avengers", qui prendra la relève. Celui-ci, en plus d'effectuer les reshoots demandés par Warner, eu le droit de remonter entièrement le film. Et vu l'humour insupportable qui gangrène le film tout du long, humour qui était complètement absent des précédentes réalisations de Zack Snyder mais qui est la marque de fabrique de Whedon, il est clair que celui-ci s'est complètement réapproprié le film. Au point qu'il soit finalement crédité en tant que scénariste, même si il est clair qu'il devrait l'être également en tant que réalisateur. De ce fait, il paraît assez injuste de parler de "film de Zack Snyder", même si sa patte est encore présente.

Hitman le Cobra
3.2

Hitman le Cobra (1987)

Hitman the Cobra

1 h 26 min. Sortie : 10 février 1988 (France). Action, Guerre

Film de Godfrey Ho

Doc-Cineco a mis 2/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Il est effectivement assez terrifiant d'imaginer que ce sont plus d'une seule personne qui ont accouché d'un nanar pareil, et pourtant ceux qui ont vu le film comprendront où je veux en venir.
Car en effet, ce qui a bel et bien été tourné par Godfrey Ho (le réalisateur officiel) et qui a fait toute la réputation du film ne représente en réalité… qu'une dizaine de minutes du long-métrage. Sur 1h27. Le reste du film étant… bah un autre film justement.
Il faut en effet savoir que Godfrey Ho était un réalisateur spécialisé dans la production de série Z d'exploitation hongkongaise à visée internationale. Il avait pour mantra de produire le maximum de pellicule au moindre coût possible. L'une de ses techniques préférées à cet effet était de reprendre le contenu d'autres films (qu'il rachetait ou volait) et d'y rajouter quelques scènes tournées avec des acteurs occidentaux en essayant vaguement de créer une histoire cohérente (j'ai bien dit "essayer") pour ensuite vendre le film à l'étranger. Et pour cet "Hitman le Cobra" ça n'a pas loupé. Il y est même allé fort, puisqu'il s'est carrément permis de reprendre un long-métrage complet. Le film en question est un film de guerre philippin qui n'a absolument rien à voir avec le reste de l'intrigue. On ne sait d'ailleurs pas qui l'a réalisé, toujours est-il que ce n'est évidemment pas l'ami Godfrey. Qui ne détient donc pas la paternité de près de 90% de "son" film. On peut d'ailleurs dire ça du reste de sa filmographie, mais bon je ne vais évidemment pas tout mettre. Donc pour cette liste, je n'ai gardé que son film le plus emblématique...

P.S : pourtant le film philippin en question n'est pas si mauvais, enfin en comparaison avec ce qu'a tourné le réalisateur hongkongais…

Waterworld
5.7

Waterworld (1995)

2 h 16 min. Sortie : 25 octobre 1995 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de Kevin Reynolds

Doc-Cineco a mis 5/10.

Annotation :

Si Kevin Reynolds est officiellement considéré comme le seul réalisateur du film, ceux qui ont travaillé dessus, qui ont vécu la production proprement diluvienne du long-métrage, savent que la réalité est toute autre…

Le vrai réalisateur du film est un autre Kevin. Et il s'agit du premier rôle : Kevin Costner. En effet, en plus de jouer le personnage principal et de produire le film, Costner n'a eu de cesse d'avoir des divergences artistiques avec Reynolds, l'empêchant alors de faire ce qu'il voulait. Joss Whedon, qui fut envoyé sur le tournage pour réécrire le scénario à la dernière minute, témoigna même du fait que le travail sur le plateau consistait à effectuer à la lettre les consignes de Costner, sans contestations possibles. Un bon exemple de cela étant le fait que Costner se soit débarrassé de la bande-originale du compositeur Mark Isham, jugée trop sombre et tribale, avant de le virer et de le remplacer par James Newton Howard, et ce alors que Mark Isham avait déjà composé pour près de 25% du film. Le point culminant de cette situation infernale étant le départ précipité de Reynolds à deux semaines de la fin du montage, laissant à Costner les pleins pouvoirs pour terminer ce que l'on peut parfaitement considérer comme étant SON film.

Psycho
5.5

Psycho (1998)

1 h 45 min. Sortie : 27 janvier 1999 (France). Épouvante-Horreur

Film de Gus Van Sant

Annotation :

Quand on décide de refaire plan par plan le travail d'un autre réalisateur pour faire son film, en faisant même ce que ledit réalisateur voulait faire à l'époque mais qu'il n'avait pas pu faire, peut-on dire que nous sommes vraiment le réalisateur dudit film ? Je ne crois pas Gus Van Sant.

Et oui, Hitchcock est tellement badass qu'il a réalisé un film post-mortem. Oui, oui.

Poltergeist
6.6

Poltergeist (1982)

1 h 54 min. Sortie : 20 octobre 1982 (France). Fantastique, Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Tobe Hooper

Annotation :

Le film a officiellement été réalisé par Tobe Hooper, mais si l'on croit souvent qu'il a été réalisé par Steven Spielberg, ce n'est pas pour rien. Car à l'instar du cas de Tim Burton pour "L'Étrange Noël de Monsieur Jack", il est clair au vu du résultat que sa patte ne s'est pas résumée au scénario et à la production.

D'ailleurs, le tristement célèbre John R. Leonetti, qui était premier assistant caméra sur le tournage du film, affirme des années après que c'est bien tonton Steven qui a en réalité réalisé le film. Et qu'il n'aurait pris Tobe Hooper que pour faire croire aux producteurs de "E.T." qu'il ne réalisait pas d'autres films cette année-là, ce qu'il était interdit de faire par contrat. Je n'aime pas arborer une rhétorique de complotiste, mais là ce serait quand même une sacrée coïncidence. Si tant est que l'on puisse considérer ce malade mental de Leonetti comme une personne de confiance, et que l'on ne se demande pas pourquoi personne d'autre n'en a parlé depuis le temps. Dans le cas de Spielberg, c'est légèrement compréhensible puisqu'il a renié le film, mais pour les autres membres de l'équipe de tournage, là je ne sais pas.

Cela dit, un autre film de Steven Spielberg (officiellement cette fois) est quant à lui plus sujet au doute quant à l'implication artistique de son réalisateur...

Alien³
6.6

Alien³ (1992)

1 h 54 min. Sortie : 26 août 1992 (France). Science-fiction, Épouvante-Horreur

Film de David Fincher

Doc-Cineco a mis 7/10.

Annotation :

Difficile de déceler la vision artistique de David Fincher dans la version cinéma de ce film. Pourtant à l'époque le jeune réalisateur de clips et de pubs voyait une grande opportunité dans ce qui devait être son tout premier film, c'est pourquoi il essaya durant les premières semaines de tournage d'imposer sa patte. Malheureusement, entre le fait qu'il n'ait pas participé à la pré-production du film, le fait que le scénario n'était même pas terminé lors des prises de vues, le fait que le vice-président de la Fox John Landau ait dû venir lui-même pour canaliser Fincher avant de stopper le tournage de manière impromptue à cause du caractère rebelle du réalisateur, le fait qu'après un premier montage infirme le studio n'ait pas validé la moitié des requêtes de Fincher pour enfin terminer le film (ils avaient déjà dépensé énormément d'argent durant les QUATRE années de production interminables de ce nouvel Alien), le fait qu'en post-production le studio ait retiré énormément de ce qu'avait tourné Fincher malgré ses supplications, amputant l'histoire d'un bon nombre de sous-intrigue et faisant passer le film à 1h54 là où Fincher voulait le faire durer 2h30, et enfin le fait que le pauvre réalisateur en plein burn-out ait fini par quitter le navire avant la fin du montage, bah il est clair que Fincher n'a absolument pas pu faire ce qu'il voulait. Il s'agit donc avant tout d'un pur film de producteur. L'un des meilleurs du lot certes, mais un film de producteur quand même. C'est d'ailleurs pourquoi Fincher a déclaré que personne ne haïssait le film plus que lui, preuve qu'il ne correspond pas à ses intentions artistiques.

Seule "L'Assembly Cut", version alternative et plus longue de trente minutes sortie en 2003, se rapproche de la vision originale du réalisateur. Elle est en effet basée sur le workprint de Fincher lui-même. (Bug dans la matrice : je préfère la version ciné du film. Je préfère la version de ces connards de producteurs à celle se rapprochant de la vision de David Fucking Fincher, l'un de mes réalisateurs préférés. Suis-je fou ?)

Cela dit, celui-ci a toujours refusé de faire une véritable director's cut, c'est pourquoi aucun "Alien 3" ne sera jamais vraiment un film de David Fincher.

Shining
8.1

Shining (1980)

The Shining

1 h 59 min. Sortie : 16 octobre 1980 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Stanley Kubrick

Doc-Cineco a mis 7/10.

Annotation :

JE PARLE ICI DE LA VERSION TÉLÉ INTITULÉE "SHINING : LES COULOIRS DE LA PEUR" RÉALISÉE *tousse* *tousse* PAR MICK GARRIS.
JE NE PEUX PAS JUSTE METTRE DE SÉRIES DANS CETTE LISTE, DONC CALMEZ-VOUS.

(mais on va quand même parler de Kubrick dans cette liste, croyez-moi)

Stephen King fut extrêmement déçu de la première adaptation de son roman "Shining, l'enfant lumière", réalisée (pour le coup) par Stanley Kubrick. En effet, Kubrick et sa scénariste s'étaient extrêmement éloignés du matériau de base. Voulant remédier à cela, il décidera de produire lui-même en 1997 une mini-série qui adapterait sur le petit-écran son roman, mais cette fois-ci le plus fidèlement possible.
Et on peut dire qu'il a pris cela à cœur ! Il a produit la mini-série, a lui-même écrit l'intégralité des épisodes, fait un caméo dedans, fut réalisateur de la troisième équipe de tournage (même s'il n'est pas crédité), fut photographe sur le plateau pour la promotion de la série, certains dialogues sont des copier-coller de ceux du livre, et l'hôtel dans lequel a eu lieu le tournage est celui qui a inspiré Stephen King pour son roman.

En définitive, si l'on omet la violence atténuée, on a réellement l'impression de voir une retranscription parfaite du roman à l'écran. Du roman... de Stephen King. Il s'agit donc logiquement plus d'une œuvre de Stephen King, et absolument pas de Mick Garris, qui a encore une fois fait son yes-man comme pour le reste de sa carrière.

Spartacus
7.2

Spartacus (1960)

3 h 17 min. Sortie : 15 septembre 1961 (France). Péplum

Film de Stanley Kubrick

Doc-Cineco a mis 8/10.

Annotation :

Et oui.

Vous serez sans doute étonnés… mais il est vraisemblable que ce film soit plus l'œuvre de son acteur principal, Kirk Douglas, que de son réalisateur officiel, même si c'est Stanley Fucking Kubrick. En effet, c'est vraiment Kirk qui a chapeauté tout le projet.

Dégouté de ne pas avoir été choisi pour interpréter le rôle de Ben-Hur dans le film éponyme de William Wyler, il décidera de faire son propre péplum pour avoir sa revanche. "Si je me suis lancé, c'est parce que j'étais vexé comme un gosse : ils allaient voir ce qu'ils allaient voir !" de ses propres mots. Et on peut dire que sa vexation fit office de motivation : il produisit le film avec sa société Bryna Production, acheta lui-même les droits du roman "Spartacus" d'Howard Fast, engagea lui-même le scénariste Dalton Trumbo pour écrire l'adaptation, engagea en premier lieu Anthony Mann comme réalisateur avant de le virer au bout de deux semaines sous prétexte qu'il n'était pas assez dur avec les acteurs, le remplaçant par Stanley Kubrick avec qui il avait travaillé sur le film "Les Sentiers de la Gloire", et finit en tout et pour tout par débourser douze millions de dollars de budget au long-métrage, ce qui en fait à son époque le film le plus cher de l'histoire du cinéma. D'après les témoignages de l'époque, il fut vraiment le seul décideur sur le plateau, et attendait de Kubrick qu'il prenne le projet comme un film de commande, qu'il fasse son yes-man.

Ce qui est malheureusement arrivé. Kubrick n'obtint jamais les pouvoirs qu'il désirait, et conjugué au fait qu'il n'aimait même pas le scénario, il fit de cette œuvre la moins personnelle de toute sa carrière. C'est d'ailleurs pourquoi il finira pas la renier, déclarant même en 1987 qu'il souhaiterait l'effacer de sa filmographie s'il le pouvait. Preuve en est que le film ne correspond pas à son esprit créatif, contrairement à Kirk Douglas qui fut tout content de son "Spartacus".

Bon, après avoir parlé d'un film que Kubrick n'aurait en réalité pas réalisé, et si on parlait d'un film qu'il aurait, pour le coup, en réalité réalisé ? (très dur à dire à voix haute)

A.I. Intelligence Artificielle
6.5

A.I. Intelligence Artificielle (2001)

A.I. Artificial Intelligence

2 h 26 min. Sortie : 24 octobre 2001 (France). Science-fiction, Fantastique

Film de Steven Spielberg

Doc-Cineco a mis 6/10.

Annotation :

LE FILM EST UNE OEUVRE DE STEVEN SPIELBERG, OUI.

...mais pas que.

En effet, le film était à la base un projet que Stanley Kubrick a porté pendant plus de vingt ans. Un traitement de 90 pages avait été écrit, des tests numériques avaient été réalisés, et un story-board presque complet avait été dessiné. Sauf qu'il mourut malheureusement avant de pouvoir concrétiser son long-métrage. C'est alors que Christiane Kubrick, la veuve de Stanley, demanda elle-même à Steven Spielberg de réaliser le film, ce qu'il accepta de faire, d'autant plus qu'il avait été assez proche du projet depuis plusieurs années.

Donc quand bien même Spielberg réécrivit certaines parcelles du scénario et que le rendu final s'inscrive sans problème dans sa filmographie, il est clair qu'en tant que film-hommage à son ami décédé et basé sur ses précédents travaux, le film a également été réalisé par Kubrick. Une sorte de quasi-œuvre posthume. Hitchcock n'est plus le seul badass dès lors.

Zombi 3
3.6

Zombi 3 (1988)

1 h 35 min. Sortie : 29 juillet 1988 (Italie). Épouvante-Horreur

Film de Lucio Fulci, Bruno Mattei et Claudio Fragasso

Doc-Cineco a mis 1/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Comment un nanar aussi purulent a-t-il pu se retrouver dans la carrière d'un réalisateur aussi adulé que Lucio Fulci ?

...bah déjà parce qu'il n'a pas fait que des bons films, mais surtout parce qu'il est limite indécent de considérer que c'est lui qui l'a réalisé. Et là je suis désolé, mais Nanarland résume tellement bien la situation que je vais user du pouvoir du copier-coller :
Vers la fin des années 80, suite à quelques échecs relatifs, Lucio Fulci tente de se refaire une santé artistique avec le genre qui lui a le plus réussi jusque-là, à savoir le film de morts-vivants. Après « L’Enfer des Zombies » en 1979, suite officieuse au mythique « Zombie » de Romero plus ou moins abusivement titré « Zombi 2 » pour son exploitation en Italie, le pape du gore transalpin met en chantier un « Zombi 3 ». Direction les Philippines pour Fulci et son équipe sous l’impulsion du producteur Franco Gaudenzi. Une équipe qui s’enorgueillit notamment de la présence de Bruno Mattei, un monteur habile doublé à l’occasion d’un réalisateur aux talents plus contestables, déjà stigmatisés à maintes reprises sur Nanarland. Le détail a son importance puisque l’histoire de ce « Zombi 3 » va connaître un tournant singulier : d'une santé chancelante, Fulci se porte de plus en plus mal aux Philippines, arrache des pages entières du scénario lorsque les scènes lui paraissent trop difficiles à tourner pour au final bâcler un film durant à peine plus d'une heure. Peu satisfait du résultat, et Fulci refusant de se remettre au travail, le producteur fait appel à Claudio Fragasso pour réécrire à toute vitesse le scénario à partir des rushes tournées par Fulci. Fragasso est ensuite envoyé aux Philippines pour tourner des scènes additionnelles avec Mattei, qui est toujours là-bas pour réaliser un autre film. La fine équipe récupère les comédiens encore disponibles et tourne suffisamment de métrage pour arriver à une durée acceptable. Ainsi, et même si le film est vendu sur son nom, le maître aurait tourné environ 75 mn de métrage, ramenés à 50 mn au montage par Mattei, qui revendique lui même la paternité d’environ 50% du résultat final. Si, au bout du compte, il reste bien difficile d’évaluer le degré d’implication de chacun dans le projet, certaines séquences ne laissent cependant planer aucun doute : des zombies émergeant lentement de la brume sur une musique planante, c’est du Fulci tout craché.

...mais ça reste clairement plus une œuvre du duo Fragasso/Mattei.

V pour Vendetta
7.2

V pour Vendetta (2006)

V for Vendetta

2 h 12 min. Sortie : 19 avril 2006 (France). Fantastique, Science-fiction, Thriller

Film de James McTeigue

Doc-Cineco a mis 9/10.

Annotation :

Le film est "réalisé" par James McTeigue, à savoir : l'assistant-réalisateur/réalisateur de seconde équipe des Wachowski, qui ont elles-mêmes adapté le roman graphique de David Lloyd et d'Alan Moore, qui ont produit le film, et qui ont même réalisé certaines séquences. En tenant en plus compte du fait que les thématiques du long-métrage s'inscrivent beaucoup plus dans la filmographie des soeurettes que dans celle de McTeigue (non parce que "Ninja Assassin", "L'Ombre du Mal" et autre "Survivor", voilà quoi…), il me semble évident qu'il s'agit plus d'un film du duo que de ce cher James. D'ailleurs elles-même en sont conscientes, puisqu'elles se vantent régulièrement d'être à l'origine du film.

Les 4 Fantastiques
3.8

Les 4 Fantastiques (2015)

Fantastic Four

1 h 40 min. Sortie : 5 août 2015 (France). Action, Fantastique, Science-fiction

Film de Josh Trank

Doc-Cineco a mis 3/10.

Annotation :

Personne ne sait qui a réalisé ce truc. En tout cas Josh Trank, qui a quitté le tournage assez tôt, en nie la paternité. Merci la Fox.

Babe, le cochon devenu berger
5.6

Babe, le cochon devenu berger (1995)

Babe

1 h 29 min. Sortie : 21 février 1996 (France). Comédie, Drame

Film de Chris Noonan

Doc-Cineco a mis 8/10.

Annotation :

Et si je vous disais que la vraie tête pensante derrière ce conte bucolique destiné aux enfants n’était autre que le réalisateur de Mad Max ? Et oui, même s’il n’est pas officiellement crédité, le vrai réalisateur du film n’est autre que George Miller, et pas vraiment Chris Noonan.

À la base, George Miller avait été séduit par le roman The Sheep-Pig de Dick King-Smith, tellement qu’il décida de co-écrire son adaptation, de produire le film… et de le réaliser. Malheureusement, ce dernier déchanta lorsqu’il réalisa le défi technique que serait un tel projet. Tous ces animaux à dresser et tous ces effets-visuels servant à les faire parler lui laissa penser que peut-être le projet était trop ambitieux, et qu’il allait droit dans le mur. Dépité et ne souhaitant pas voir son nom rattaché à cet échec potentiel, il décida d’abandonner un temps le plateau de tournage, laissant le poste de réalisateur au co-scénarsite Chris Noonan. Miller confia alors tous ses doutes à nul autre que Stanley Kubrick (encore lui !) dont la maison se trouvait juste à côté du lieu de tournage. Revigoré par le réalisateur de Barry Lyndon et reprenant confiance grâce aux rushs qui avaient été tournés qu’il jugeât satisfaisants, il décida de reprendre la casquette de metteur en scène à Chris Noonan. L’acteur James Cromwell témoigna d’ailleurs du fait qu’il ne s’était pas entendu avec George Miller justement parce que ce dernier souhaitait tout contrôler, et Chris Noonan déclara même : « Je ne veux pas faire de George Miller un ennemi à vie, mais je pensais qu'il essayait de s'attribuer le mérite de Babe, qu'il essayait de m'exclure de tout crédit, et cela me rendait très anxieux... »
George Miller démentira cette version des faits, mais l’histoire de la production du film ne va pas vraiment dans son sens.

Au final, c’est bien le seul nom de Chris Noonan qui est crédité en tant que réalisateur, et il fut même nommé à l’oscar du meilleur réalisateur pour ce film. Je ne sais pas si George l’a bien pris, toujours est-il que c’est lui seul qui a réalisé la suite du film, sans que Chris Noonan ne soit rattaché au projet.

Les Simpson - Le film
6.5

Les Simpson - Le film (2007)

The Simpsons Movie

1 h 27 min. Sortie : 25 juillet 2007 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de David Silverman

Doc-Cineco a mis 8/10.

Annotation :

David Silverman... est avant tout un habitué de la série. Il en est l'un des producteurs, a réalisé dix-sept épisodes, en a scénarisé un, et il est surtout le créateur du fameux générique. Donc loin de moi l'idée de discréditer son implication artistique, seulement il est évident qu'au même titre que la série est loin de n'être que son œuvre, le film est une création collective regroupant toutes l'équipe travaillant sur "Les Simpson" depuis vingt ans. À savoir… *INSPIRATION*

James Brooks, Sam Simon, Al Jean, Ian Maxtone-Graham, George Meyer, David Mirkin, Mike Reiss, Mike Scully, Matt Selman, John Swartzwelder, Jon Vitti, Peter Gave, Joel Kuwahara, Amanda Moshay, Felicia Nalivansky-Caplan, Richard Raynis, Richard Sakai, Nelson Shin, Nikki Vanzo, Hyejoon Yun…

...et bien sûr Matt Groening, le créateur des "Simpson".

Mission: Impossible 2
5.2

Mission: Impossible 2 (2000)

Mission: Impossible II

2 h 03 min. Sortie : 26 juillet 2000 (France). Action, Thriller

Film de John Woo

Doc-Cineco a mis 6/10.

Annotation :

Il est de notoriété publique que Tom Cruise a la main mise sur la saga Mission Impossible. Et il est clair que le volet qui en a le plus souffert est incontestablement le deuxième, au grand dam de John Woo.

Si le film contient encore la patte de son réalisateur officiel, avec notamment son fameux plan-signature des colombes, reste que le résultat final est un pur produit de Tom Cruise. Il avait déjà mis son nez dans l'écriture du film, ayant travaillé un mois complet avec les scénaristes pour retravailler la première version du scénario proposée par Oliver Stone, c'est notamment à lui que l'on doit cette fameuse scène d'intro (il avait dit qu'en ce moment il voulait escalader des trucs). Mais c'est surtout en post-production qu'il a dépossédé le projet de John Woo, ce dernier avait en effet proposé comme premier montage une version de 3h30 rated R, mais dont Tom Cruise et les producteurs ne furent pas du tout satisfaits. John Woo fut finalement écarté du processus de finition qui consista en un remontage complet de son long-métrage, le ramenant ainsi à 2h et le classant PG-13. De plus, là où John Woo voulait comme compositeur John Powell avait qui il avait travaillé sur Volte/Face, Cruise préféra confier la bande-originale du film à Hans Zimmer, demandera à Limp Bizkit de remixer le thème principale de la série composé par Lalo Schifrin. Le groupe Metallica composera même un morceau inédit pour le film, à savoir "I Disappear".

À partir de là, difficile de dire s'il s'agit encore d'un film de John Woo.

Autant en emporte le vent
7.1

Autant en emporte le vent (1939)

Gone with the Wind

3 h 58 min. Sortie : 20 mai 1950 (France). Drame, Historique, Romance

Film de Victor Fleming

Doc-Cineco a mis 6/10.

Annotation :

Beaucoup de réalisateurs se sont succédés sur le tournage. George Cukor, Sam Wood, sans parler de l'influence du producteur David Selznick. Alors de là à parler de "film de Victor Fleming"...

Le 13ème Guerrier
6.3

Le 13ème Guerrier (1999)

The 13th Warrior

1 h 42 min. Sortie : 18 août 1999 (France). Aventure, Fantasy

Film de John McTiernan

Annotation :

La version du film que nous avons tous pu découvrir ne serait en réalité pas un film de John McTiernan, mais un pur film de producteur. Ce final cut revenant au producteur Michael Crichton, qui est en plus l'auteur du roman dont est adapté le film.

Des divergences artistiques seraient arrivées dès le premier jour de tournage entre McTiernan et lui, avant que la projection-test en demi-teinte de la première version de McT ne fasse se décider à Michael Crichton de pleinement prendre le contrôle du projet. La date de sortie du film est alors repoussée de plusieurs mois afin que des reshoot puissent être tournés, dont certains seront réalisés par Crichton lui-même. Évidemment, ce seront ses reshoot qui seront intégrés dans le montage final. Montage final qui, au vu du fait que Crichton en a même profité pour bazarder la bande-originale initialement prévue par Graeme Revell (laissant son compositeur fétiche Jerry Goldsmith faire le boulot), pour carrément rajouter un nouveau personnage, et pour ajouter une nouvelle fin, est par conséquent clairement plus un film de Crichton que de McTiernan.
C'est pourquoi, après que la Touchstone, société produisant le film, eut également décidé de modifier le film pour ajouter plus de gore, McTiernan finira par abandonner "son" film en cours de post-production, préférant aller tourner "Thomas Crown". Un film qui cette fois est une œuvre de l'ami John, et non de Michael Crichton.
Depuis, les fans désespèrent de voir une director's cut, dont ils essayent d'esquisser les contours en sa basant sur les images inédites de la bande-annonce, les témoignages des figurants et les retours de projection-tests.

Bonus :
Il est tout de même intéressant de constater les différents sons de cloches que l'on peut entendre sur ce qu'il se serait passé durant la production du film. Car d'un côté on a McTiernan qui dit :
"Ce qu'ils ont fait est une boucherie, je dirais même que c'est immoral."

Et de l'autre, on a Crichton qui pourtant affirme :
"Écoutez, ça s'est très bien passé, on a fait le film qu'on voulait. Il n'y a eu aucune discorde entre moi et McTiernan".

À vous de croire celui en lequel vous considérez qu'il vaut mieux croire.

Moonwalker
5.5

Moonwalker (1988)

1 h 33 min. Sortie : 21 décembre 1988 (France). Action, Policier, Fantastique

Film de Jerry Kramer et Colin Chilvers

Doc-Cineco a mis 6/10.

Annotation :

Bon je pense que vous voyez où je veux en venir… Qui est le réel instigateur derrière tout ce projet improbable ? Jerry Kramer et Colin Chilvers ? Non évidemment, il s’agit du seul et unique Michael Jackson.

Car au-delà du fait que le film est intégralement construit autour du Roi de la Pop et de sa création musicale, au-delà du fait que Michael fut producteur exécutif, scénariste, chorégraphe, et évidemment acteur sur le film, les coulisses montrent qu’il contrôlait absolument tout.
À la base, seul le segment sur Smooth Criminal devait être tourné, le but était de faire un moyen-métrage en guise de clip pour le morceau. Sauf que MJ se mit à y rajouter tout ce qu’il lui passait par la tête, faisant petit à petit exploser le budget initial. Il fut alors décider pour rentabiliser tout cela d’en faire un long-métrage qui sortirait en salle. C’est pourquoi Michael greffa au forceps tout un tas d’éléments au film pour lui faire atteindre une durée de 1h33, et encore une fois il rajouta tout ce qu’il lui passait par la tête. SA tête. Il rajouta donc des extraits de ses concerts, des images d’archives de sa propre vie, le clip de Leave me Alone, un remake du clip de Bad avec des enfants, etc. C’est lui aussi par exemple qui insista pour mettre des plans de fans évanouis au début du film. Il finira d’ailleurs par virer Jerry Kramer lors du montage car ce dernier lui demandait de se calmer, preuve qu’il était le seul maître à bord. Il virera même Frank DiLeo, producteur du film et son manager depuis cinq ans. Colin Chilvers quant à lui, qui avait déjà réalisé le segment Smooth Criminal, fut alors réengagé pour aider Michael à terminer le film.

En définitive, Moonwalker est avant tout un pur film de la plus grande star de son époque, et qui s’était servi de ce statut pour faire tout ce qu’elle voulait. Même si par conséquent cela a donné un film… pas comme les autres.

Le Retour du Jedi
7.7

Le Retour du Jedi (1983)

Star Wars Episode VI: Return of the Jedi

2 h 14 min. Sortie : 19 octobre 1983 (France). Aventure, Science-fiction, Action

Film de Richard Marquand

Doc-Cineco a mis 8/10.

Annotation :

Contrairement à "L'Empire Contre-Attaque" sur lequel il s'était laissé convaincre par ses pairs de laisser la version de Kershner tranquille, ce qu'il a toujours regretté, George Lucas décida, bien que ne redevenant pas réalisateur pour autant, d'avoir sérieusement la main mise sur le troisième volet de sa trilogie. Il devient de nouveau scénariste, prend un yes-man pour occuper le poste de réalisateur (le fameux Richard Marquand), et scrute à la loupe chacune des décisions de son équipe artistique, n'hésitant pas à user de son statut de producteur exécutif pour bazarder toutes celles qui ne conviendraient pas à ses velléités mercantiles, tout en imposant des changements radicaux qui permettraient de booster les ventes des produits dérivés. Le tout au point de re-monter le film lui-même, même s'il n'est pas crédité en tant que monteur.

Le résultat est donc amplement un film de George Lucas. Mais pas du George Lucas de 1977. Non, du George Lucas de 1983, le producteur grippe-sou. Mais de George Lucas quand même. Le fait que le film ait d'ailleurs pas mal de similitudes avec "Un Nouvel Espoir", le seul "Star Wars" que Lucas avait réalisé jusque-là, en est symptomatique.

Superman II
5.6

Superman II (1980)

2 h 07 min. Sortie : 9 décembre 1980 (France). Action, Science-fiction

Film de Richard Lester

Annotation :

À la base, il s'agissait de Richard Donner, le réalisateur du premier "Superman", qui devait réaliser cette suite. Malheureusement, suite à de nombreux désaccords avec les producteurs, il finit par être viré pendant le tournage pour être remplacé par Richard Lester... alors que Donner avait déjà tourné 75% du film. Quand bien même Lester a fait de nombreux retakes et que son humour est bien visible dans le résultat final, il demeure que le film n'a clairement pas été réalisé que par lui.

À noter qu'une version du film, sortie en 2006 et intitulée la "Richard Donner Cut", présente comme son nom l'indique le film qu'aurait voulu Richard Donner.

De l'autre côté du vent
6.7

De l'autre côté du vent (2018)

The Other Side of the Wind

2 h 02 min. Sortie : 2 novembre 2018 (France). Comédie, Drame

Film de Orson Welles

Doc-Cineco a mis 4/10.

Annotation :

Ce film a une histoire très particulière.
Orson Welles commença le tournage en 1970. À cause d'une production infernale, de la recherche constante de financements, et de nombreuses pauses, il ne se "termina" que six ans plus tard, en 1976 donc. Et je dis bien se "termina", puisque tout n'avait même pas été tourné, malgré les 96 heures de rushs. Le montage lui avait tout de même commencé, et en 1979, Welles avait monté quarante minutes du film. Puis, une longue bataille juridique impliquant le Shah d'Iran (oui oui), dont le beau-frère avait financé en partie le film, ainsi qu'un procès de la fille de Welles, suspendirent définitivement le film, dont le négatif était alors enfermé dans un coffre à Paris.
...puis Welles mourut en 1985, sans jamais avoir pu terminer son film.

Mais c'est alors qu'en 2018, le film sort tout de même. Lui et ses rushs avaient en effet été récupérés, et le cinéaste Peter Bogdanovitch, qui jouait dans le film quarante ans plus tôt, avait décidé de le terminer pour de bon. Grâce au soutien financier de Netflix, il réussit, essayant au maximum de respecter la vision de feu son ami.

C'est donc clairement surtout un film d'Orson Welles, mais on ne peut nier l'implication de Peter Bogdanovich dans le processus de finition du long-métrage, lui qui a eu le final cut.

The Problem with Apu
3.2

The Problem with Apu (2017)

49 min. Sortie : 19 novembre 2017.

Documentaire de Michael Melamedoff

Doc-Cineco a mis 1/10.

Annotation :

Mdr, ce Michael Melamedoff n'a de toute évidence été qu'un superviseur technique sur le film. Le vrai réalisateur derrière tout ça n'est autre que le SJW qui a initié et mené ce projet absurde : Hari Kondabolu.

Bohemian Rhapsody
6.7

Bohemian Rhapsody (2018)

2 h 14 min. Sortie : 31 octobre 2018 (France). Biopic, Drame, Musique

Film de Bryan Singer

Doc-Cineco a mis 5/10.

Annotation :

Officiellement, seul Bryan Singer est crédité en tant que réalisateur. Et même s'il est clair qu'il a posé sa patte sur le projet, les dessous de l'affaire sont autrement moins glorieux…

En effet, le 5 décembre 2017, à deux semaines de la fin du tournage, la Fox annonce le licenciement de Bryan Singer, qui jusque-là réalisait bel et bien le film. Les raisons de ce renvoi seraient dues au manque de professionnalisme du réalisateur de "X-Men" : continuellement en conflit avec l'interprète principal Rami Malek mais surtout fréquemment absent du plateau de tournage, le directeur de la photographie Newton Thomas Siegel ayant même du réaliser certaines séquences à sa place à cause de son absentéisme. Néanmoins, ce n'est pas (que) de ce dernier dont je voudrais parler ici, mais bien de celui qui a du coup été embauché pour terminer le film, à savoir quelqu'un qui avait déjà été pressenti à la réalisation de ce biopic sur Freddy Mercury en 2013 : le réalisateur Dexter Fletcher (qui est en plus producteur exécutif sur le film). Ayant terminé le tournage et assuré la post-production, il est clair qu'il a également réalisé le film, même s'il a visiblement voulu rendre justice au style de Singer pour ne pas faire de ce long-métrage un cadavre exquis.

Halloween II
6

Halloween II (1981)

1 h 30 min. Sortie : 16 juin 1982 (France). Épouvante-Horreur

Film de Rick Rosenthal

Doc-Cineco a mis 6/10.

Annotation :

Cette suite plutôt correcte au premier "Halloween" serait elle vraiment du fait de Rick Rosenthal ? Probablement pas. Il semblerait que ce soit toujours John Carpenter, le réalisateur du premier film, qui ait vraiment créé le film. Il refusa certes de signer la réalisation du second volet de la saga qu'il avait lancée, cependant il produisit le film, en écrivit le scénario, composa la musique, et surtout il le remonta intégralement après avoir vu la première version de Rosenthal, jugée beaucoup trop lente. Il tourna même des séquences supplémentaires pour remplacer certaines scènes tournées par Rosenthal, afin de rajouter du gore. Rosenthal désavoua d'ailleurs cette nouvelle version, preuve que le film ne correspond pas à ses intentions artistiques.

En parlant de Rosenthal d'ailleurs, pour ceux qui penseraient encore qu'il aurait quand même une patte cinématographique propre dans ce film, sachez que la quasi totalité de ce qu'il a tourné consiste en du repompage du style de Carpenter (la citrouille, la vision subjective, la façon de filmer Myers, etc). D'ailleurs le fait que le film repose sur la mécanique du huis-clos et de la menace permanente ancre d'autant plus le film dans la filmographie de Big John, puisque cela rappelle évidemment "Rio Bravo" d'Howard Hawks, l'un des films duquel il s'est le plus inspiré tout au long de sa carrière (au point d'en faire un remake non officiel en 1976 avec son "Assault"). Enfin, s'il fallait une preuve ultime que l'empreinte du film n'est en rien le fruit du travail de Rosenthal, il suffit de comparer ce volet de la saga au seul autre que Rosenthal a réalisé (pour le coup), à savoir... "Halloween : Résurrection."

Dark Star - L'Étoile Noire
5.9

Dark Star - L'Étoile Noire (1974)

Dark Star

1 h 23 min. Sortie : 9 juillet 1980 (France). Comédie, Science-fiction

Film de John Carpenter

Annotation :

Ici nous sommes face à un cas de force majeur. En effet, celui que je vais citer comme étant co-réalisateur aux côtés de John Carpenter, malgré les crédits du film où ce dernier semble être le seul maître à bord, aurait justement voulu être crédité en tant que co-réalisateur.
Cette personne n'est autre que Dan O'Bannon, le futur scénariste du premier Alien. Et en effet, il eut une implication rare dans la production du film, revêtant ni plus ni moins que les casquettes de co-scénariste, de monteur, de superviseur des effets-spéciaux, de directeur artistique, et d'interprète du rôle principal. On comprend aisément pourquoi il fut dégoûté du refus de Carpenter de le créditer en tant que co-réalisateur, ce qu'il est pourtant. Peut-être que pour son tout premier long-métrage Big John a laissé son égo prendre les devants ?

Après, O'Bannon dira du film qu'il est assez risible, donc peut-être que ça n'est pas plus mal pour lui finalement.

Piranha 2 - Les Tueurs volants
3.5

Piranha 2 - Les Tueurs volants (1983)

Piranha II: The Spawning

1 h 34 min. Sortie : 5 janvier 1983 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Romance

Film de James Cameron

Doc-Cineco a mis 4/10.

Annotation :

On a du mal à croire qu'une daube pareille puisse être le premier film du prolifique réalisateur James Cameron. Et bien on a sans doute raison, car il semblerait que ce pauvre Jim ait été en réalité le bouc émissaire d'une raclure de producteur.

Premièrement, il n'était pas le premier réalisateur à travailler sur le projet. Ce dernier était un certain Miller Drake, et il fut viré par le producteur Ovidio G. Assonitis. C'est là que James, qui jusque-là il était le superviseur des effets-spéciaux, fut engagé en tant que metteur en scène. Il en profita d'ailleurs pour réécrire le scénario sous le pseudonyme "H.A. Milton". Malheureusement, après seulement une semaine de tournage, on ne peut pas dire que l'ambiance sur le plateau était au beau fixe. Ce cher Ovidio G. Assonitis scrutait chacune des décisions de James, n'hésitant pas à disputer toutes celles qui ne lui convenaient pas. Finalement, James fut contraint à n'être qu'un simple exécutant, accomplissant à la lettre chacun des ordres d'Assonitis. Il n'avait même pas le droit de voir les rushs qu'il avait tournés. C'est pourquoi sans grande surprise il fut viré à son tour au bout de seulement deux semaines et demi de tournage, pour être définitivement remplacé par le producteur italien.
Mais pourquoi alors est-ce son seul nom qui apparaît au générique ? Tout simplement parce que contractuellement le film ne pouvait pas être vendu sous un nom italien.

(Bonus : une rumeur prétend que Jim serait rentré par effraction dans la salle de montage du film à Rome pendant que les producteurs étaient à Cannes pour monter sa propre version. Il y aurait passé des nuits, sauf qu'Assonitis l'aurait pris en flagrant délit. C'est très héroïque comme histoire, mais malheureusement elle fut démentie par l'intéressé en 2008 lors d'une interview accordée à l'émission The Hour.)

Bref, après tout ça il devient facile de comprendre pourquoi il est très injuste de considérer ce film comme étant du fait de James Cameron, il s'agit purement et simplement d'une œuvre de son enflure de producteur Ovidio G. Assonitis. Comme le dit Cameron lui-même : « In actual fact, I did some directing on the film, but I don't feel it was my first movie. » ( « En réalité, j'ai fait un peu de mise en scène sur le film, mais je ne le considère pas comme mon premier long-métrage » )

Cela dit, une director's cut existe ! Mais vu qu'on arrive à la limite de caractères, voici un article qui détaille tout :
https://www.jamescameron.fr/genese/piranha-2

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