Comment ne pas faire du mauvais found-footage (et en faire un bon)

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Ne voyez pas trop grand immédiatement. Le found-footage est un genre difficile à faire tenir dans un métrage entier d'1h30 et Youtube (et les réseaux sociaux de manière générale) est un formidable outil pour expérimenter des micro-séquences horrifiques avec un concept simple et une exécution qui va droit au but. Montrez aux gens ce que vous avez dans le ventre, puis profitez de l'expérience gagnée pour faire émerger de plus ambitieux projets.

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Si vous vous lancez dans la grande aventure cinématographique, inutile de chercher la complexité ou les effets de style à outrance. Faites au plus simple. 2/3 personnages, une ou deux caméras et enfermez le tout dans une forêt. Avec un peu de chance, l'imagination du spectateur fera le reste (mais que ça ne soit pas un prétexte pour être fainéant, qu'on se comprenne bien).

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Ayez des acteurs convaincants, capables de jouer à merveille la terreur. Ne faites pas comme le caméraman de ce film qui a l'air amputé de ses émotions (par contre l'actrice principale est excellente, prenez-en de la graine).

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Sachez faire le choix entre le found-footage pur et le documentaire.
Le documentaire implique que les images tournées et retrouvées ont subi plus tard un montage spécifique, ce qui ne peut être expliqué que par le fait qu'au moins un des protagonistes du métrage a survécu et veut laisser un témoignage.
Mais si tous les protagonistes meurent à la fin du film, alors faire toute une scène de faux exorcisme entrecoupée de scènettes où le prêtre dévoile son attirail de farce et attrape n'a aucun sens.

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Un bon exemple de found-footage pur et dur.
Séquences montées dans l'ordre chronologique, justification de la présence de la caméra et du filmage des scènes montrées, acteurs crédibles,...
Bref, tout y est.

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Un bon exemple de found-footage "documentaire".
Un format parfait si vous tenez à jouer sur tout un tas de points de vue, de types de caméras et que vous voulez donner le sentiment d'un compte-rendu après coup, réalisé pour éclaircir un événement spectaculaire.

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Si vous partez sur le concept de found-footage "documentaire", faites en sorte que son existence-même ait un sens. Je ne suis pas certain que des pré-adolescents qui ont vécu une expérience extrêmement traumatisante auprès de personnes dangereuses et instables mentalement aient forcément envie de monter tout un film incluant des scènes où ils se font malmener physiquement et psychologiquement et finissent par tuer leurs bourreaux en légitime défense.
Ou Shyamalan a dû avoir l'enfance la plus chelou du monde...

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Un found-footage qui a pris la classification "documentaire" un peu trop au pied de la lettre. Car ici, le recul sur la situation est tel qu'on a carrément des interviews des principaux acteurs de l'histoire. Il faut que le "documentaire" trouve un juste milieu entre la compilation d'images et l'immersion. Dans ce film-ci, la première écrase totalement la seconde...

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Les found-footage se présentant comme "les vidéos non éditées de la caméra d'un documentariste disparu" ont deux approches différentes. Il y a l'approche du montage, où l'on ne garde que les moments-clés de ces enregistrements trouvés façon Blair Witch ou bien on gruge en utilisant des astuces visuelles comme des glitchs ou la caméra endommagée, c'est la plus courante mais celle qui souligne le plus l'artificialité du procédé; ou celle de ce film, à savoir des enregistrements bruts, la caméra se lance et ne s'arrête que lorsque le caméraman le décide, ça donne donc des plans-séquences plus ou moins longs qui font ressortir la spontanéité des comédiens, mais ont tendance à plomber le rythme. Les deux approches ont leurs avantages, à vous de voir laquelle s'adapte le mieux au sujet de votre found-footage.

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Si vous partez sur l'idée d'un film "en temps réel" (sous-entendu que dans l'univers du film, il s'écoule autant de temps que la durée totale du métrage), faites en sorte que la chronologie ait un sens, surtout si vous partez du principe que les antagonistes du film sont bien humains. Et l'excuse de l'organisation secrète de hackers internationale ne permet pas de tout justifier !

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Vous voulez faire du found-footage ? Allez-y à fond, ne réduisez pas ce format à seulement 40% des plans du film.

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Si votre personnage est témoin de phénomènes paranormaux, qu'il les a filmés et que les autres personnages ne le croient pas, faites en sorte que les enregistrements lui permettent de prouver ses dires, n'en faites pas juste un ressort de mise en scène pour le spectateur mais également un élément narratif.
C'est tout le principe d'avoir des scènes de film enregistrées au sein même de l'univers du film !

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Si vous faites un film petit budget, en style caméra à l'épaule qui tremble beaucoup lors des attaques de créatures histoire de dissimuler des maquillages peut-être pas assez aboutis, pourquoi ne pas faire un found-footage, tout simplement ?

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Avoir plusieurs caméras ne doit pas être juste un gimmick de mise en scène, il faut que les différents points de vue aient une fonction, qu'ils montrent des choses différentes.

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Je sais que comme c'est BlumHouse c'est comme si je parlais à un mur sourd comme un pot, mais faites en sorte que la présence de la caméra soit justifiée !
Si votre caméraman réalise des actes répréhensibles, pour quelle raison prendrait-il des enregistrements de scènes qui l'incriminent lui et ses proches ?

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Conseil assez évident : ne faites pas de montage ! Vous avez la chance de pouvoir faire des séquences sans avoir besoin de gérer tout un tas d'angles de caméra. Pourquoi s'emmerder à faire différentes valeurs de plans filmées à la shaky-cam et hacher le montage à la scie sauteuse ?

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Le principe du found-footage, c'est d'avoir une vision subjective de la situation.
SUB.JEC.TIVE.
Alors n'ajoutez pas des plans qui n'ont aucune logique dans le contexte et qu'on trouverait dans un film d'horreur en format classique !

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Rendez la situation crédible. Une jeune youtubeuse qui part à la rencontre de personnalités décalées ne prendrait certainement pas le risque de tourner seule, elle serait une proie trop facile pour des gens mal intentionnés.

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Vous voulez faire un métrage qui se passe dans les années 70 ? Pas de problème. Par contre, n'oubliez pas d'adapter le ratio d'image, d'ajouter un grain de pellicule crédible et surtout que la qualité du son doit être cohérente avec les micros de l'époque.

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Si vous voulez faire un Unfriended dans les années 90, soyez cohérents : Vous ne pouvez pas d'un côté avoir des webcam simulant du 144p, de l'autre un jeu Web en HD et des vidéos avec un (très) mauvais filtre VHS !
Cela dit, tenter d'appliquer les codes de l'ARG dans un film d'horreur, ce n'est pas une idée déconnante.

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Il parait que certains spectateurs n'apprécient pas les found-footages filmés en mauvaise qualité. Mais il faut comprendre qu'éviter la HD rend les plans bien plus intéressants, car on peut jouer avec le flou, le grain de la pellicule quand il y en a une. Une mauvaise image peut avoir des bugs, bref plus votre found-footage est dégueulasse visuellement, mieux c'est !
Mais si vous voulez vraiment la HD, ne l'utilisez pas comme seul argument de vente à un Blair Witch-like...

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Vous rendez-vous compte que le found-footage est l'un des très rares sous-genres horrifiques où vous pourrez faire des jump-scares et ne pas du tout vous faire insulter vos mères ?
Car s'il n'y a plus de bruitage agressif, de musique stridente, de montage qui s'emballe et tout ça, le jump-scare en vue subjective devient efficace. Il peut mettre la pression au spectateur qui a vraiment l'impression de ressentir la même émotion que le caméraman et les personnages qui l'entourent.

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Si par chance, vous arrivez à lancer toute une franchise found-footage, pourquoi arrêter de l'utiliser ? Le found-footage a un intérêt tout particulier dans le cinéma d'horreur : il est Immersif, et permet de palier des faiblesse d'écriture par une mise en scène """réaliste""".
Donc si vous enlevez le found-footage à ce film, mes félicitations : vous venez juste de créer un film de zombie incroyablement banal !

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Si vous avez du matériel inédit (un drone et une caméra capable de faire un angle à 180°), tentez de l'utiliser pour la mise en scène. Ça sera peut-être casse-gueule, mais au moins vous essaierez des choses originales.
Ah, et n'ayez pas peur de faire attendre le spectateur histoire de l'induire en erreur quant au vrai contenu horrifique du film.

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Voyez le segment des jeunes en soirée qui veulent pécho. C'est exactement ça que permet la vue subjective : jouer sur le hors-champ, sur ce qui échappe à la caméra. Entendre les cris d'agonie des victimes de la créature est mille fois plus impactant qu'un effet gore outrancier.
Paradoxe du found-footage : vous êtes dans l'œil de la caméra, mais vous ne verrez pas tout. Et c'est très bien comme ça.

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On ne le dira jamais assez, le son et l'image c'est important. Même si le found-footage vous coûte trois balles et un Mars, n'hésitez pas à réfléchir sérieusement au cadrage et à la composition des plans. Par contre, n'oubliez pas que l'esthétisation doit se limiter aux possibilités offertes par la caméra amateure et l'image chaotique inhérentes au genre du found-footage. En un mot : Faites de jolies images, mais n'oubliez pas que vous filmez des gens qui courent pour leurs vies couverts de sang dans le noir et qu'ils ont donc autre chose à faire que de filmer de jolis plans de caméra !
Oui le found-footage ça peut être pénible, parfois.

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Le night-shot, c'est trop bien !
L'image déjà de mauvaise qualité se dégrade encore plus, ce qui peut créer des plans encore plus bizarres et dérangeants ([REC]) et au passage rendre plus convaincantes des images de synthèses pas forcément très abouties, en plus il permet de montrer ce qui se dissimule dans le noir et qu'on ne voit pas habituellement.
Mettez du night-shot dans vos found-footage pour plus de bonheur dans votre vie !

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Bon par contre, à moins que vous ne fassiez un film de cette franchise-là, le night-shot c'est vert et pas d'une autre couleur. C'est juste que physiquement, ça marche comme ça...

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Même si vous n'avez pas de moyens ni d'idées particulièrement originales, tentez le coup ! Un décor unique, le minimum syndical en termes de personnages, un max de hors-champs et ça passe tout seul.
Par contre, essayez de construire un minimum de mythologie. Il y a une différence entre un film d'horreur qui ne donne pas toutes les clés et un film d'horreur qui enquille les scènes d'épouvante sans jamais créer un liant narratif entre elles.

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Un problème récurrent du Found-footage, c'est de considérer que le regard du caméraman et l’œil de la caméra forment une seule entité, et que donc le caméraman ne voit que ce que la caméra voit. C'est évidemment impossible, puisque celui qui tient la caméra pourrait tout simplement bouger la tête !
Ce film règle le problème en utilisant des Google Glass, donc tout ce que voit l'héroïne est obligatoirement vu par le spectateur. Ça marcherait aussi avec une Go Pro, d'ailleurs.
Après, ne me demandez pas pourquoi ces lunettes filmeraient tout 24h/24, je ne suis pas dans le secret du vol de données personnelles d'une grande firme de l'informatique multimilliardaire...