Étagère sérieuse

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Théologiquement très imparfait. Humainement triste. Mais scripturalement (c'est pas un mot, je sais) lumineux.

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Un regard différent et pertinent indépendamment du fait qu'on soit croyant ou non, peu importe la dénomination si on l'est. Ne serait-ce que pour remettre en question certaines certitudes.

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Un roman long, parfois ennuyeux, parfois verbeux. Mais traversé de moments lyriques et fermes comme une paire de burnes sévères dans un jeans solide.

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Ce n'est pas seulement un récit qui est un appel à une forme d'ouverture intellectuelle et de compréhension de l'autre, ce qui n'est déjà pas si mal, c'est aussi le concept touchant du porte-parole des morts. Une découverte majeure pour moi en son temps.

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Ce n'est que pour la beauté de l'écriture, le souffle réellement épique d'une histoire banale et l'invention d'une cartographie de l'imaginaire. En somme, de la SF qui va au-delà d'elle-même, même si ce n'est pas pour raconter quelque chose de profond.

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Huis clos est une histoire banale, racontée mille fois par les grecs, mais qui communique quelque chose de vrai sur la nature du mal qui afflige l'humain. Naturellement Sartre ne peut s'empêcher de donner une lecture négative de la chose, mais la simplicité du récit permet tout de même de réfléchir à tête posée sur le "paradis perdu".

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C'est l'histoire simple d'une manipulation émotionnelle pour passer un message, mais le mérite de la chose - odieuse sur le principe- est qu'elle prend une position forte et qu'elle la défend avec aplomb.

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C'est évidement un exercice futile de procéder par "Et si ?" pour réécrire l'histoire, qu'il s'agisse de ses propres amours ou de l'Histoire. Mais la démarche est réalisée d'une façon touchante qui remet au centre la question des choix personnels et de la destinée.

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Même s'il a une portée universelle, le survenant est un peu l'apothéose de ma propre démarche pour comprendre les québécois. Il ne renferme assurément pas tout le Québec moderne, mais il y a quelque chose d'hypnotisant à en retrouver un pan aussi massif dans un seul court récit.

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Ce n'est pas que l'histoire soit transposable sur le lecteur - déjà des enfants ça m'épuise parfois, alors un loup ! - mais l'approche de l'auteur "sur la vie" n'est pas inintéressante. Il faut croire que les jusqu'au boutistes me rejoignent.

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Je le redis sur toutes les tribunes, le passage de l'Inquisiteur est un chef-d'oeuvre de littérature. L'auteur résume plusieurs siècles de religion chrétienne en un face-à-face qui est aussi une illustration incroyable de la nature humaine qui rejoint la psychiatrie moderne. Incroyable.

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Dom Juan, c'est la colère d'un révolté de l'hypocrisie "acceptable". La sienne ne l'est pas, mais elle l'amène là ou finissent tous les vrais ennemis du "système". En ce sens, Dom Juan mérite mieux que le résume enfantin qu'on fait du personnage.

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Évidement, le Cid ne raconte pas grand-chose d'autre que quelques face-à-face emprunts de romantisme un peu passé. Mais il reste un indéniable mérite à faire l'éloge de la vraie grandeur, celle qui n'est pas empruntée et ostentatoire.

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La beauté de l'âme et du sacrifice résumée en une courte histoire un peu pathétique. Chacun sa vision de la morale de l'histoire, mais ce qu'on y trouve de meilleur se retrouve de façon tellement universelle dans des centaines de films et de romans qu'il méritera toujours sa place dans mon étagère.

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Il m'est impossible de voir Bérénice comme autre chose qu'une ouverture à la conversation sur le thème du sacrifice noble. Il y a au fond de l'histoire quelque chose d'emprunté et de faux qui m'empêchera à jamais d'y voir un archétype et encore moins un modèle. Mais au moins, l'histoire lance la conversation.

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Théologiquement les libertés prises déchirent tout sur leur passage. Impossible d'en discuter sérieusement comme une oeuvre en soi. Par contre l'humanité du message et le regard extérieur de l'auteur méritent une lecture apaisée et une réflexion calme et sans jugement.

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Il y a quelque chose d'incroyablement touchant à lire ce livre dans le contexte du vingtième siècle, connaissant l'histoire du peuple juif. De plus que touchant car dans le fond, c'est l'histoire universelle des sans patrie, des minoritaires et des détestés de la nation. Une fresque qui peut laisser sans mot.

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Autant ça commence mal avec l'habituelle supériorité intellectuelle du français qui a tout vu, autant par la suite il y a des moments émouvants et quelques pensées fortes et éclairantes sur la conduite du monde et la nature humaine. Il faut passer par des pages de descriptions mi-pantouflardes, mi-anecdotiques, mais au final c'est un texte majeur.