Extraits
Lorsqu'on parcourt ces listes de passages, les yeux en choisissent souvent certains au hasard, et on ne peut jamais vraiment tout regarder, car on passe de l'un à l'autre sans autre lien que celui du goût du concocteur de ce mélange.
C'est surtout un plaisir pour celui qui concocte ...
16 livres
créée il y a environ 6 ans · modifiée il y a 10 joursLa Femme sans sépulture
Sortie : 2002 (France).
livre de Assia Djebar
Smilaf a mis 5/10 et a écrit une critique.
Annotation :
ENGAGEMENT INVISIBLE | « Plus tard, retrouve les visages de quelques-uns de ces paysans, qui, pour la première fois de leur vie, se sont laissés aller à pleurer ! Reconnais laquelle de ces femmes a levé ainsi le poing, oui, cherche-la sous n'importe quel voile de laine usée, blanche ou salie, et même avec des yeux noircis baissés. »
Madame Bovary (1857)
Sortie : 1857 (France). Roman
livre de Gustave Flaubert
Smilaf a mis 6/10.
Annotation :
BEAUTÉ | « Jamais madame Bovary ne fut aussi belle qu’à cette époque ; elle avait cette indéfinissable beauté qui résulte de la joie, de l’enthousiasme, du succès, et qui n’est que l’harmonie du tempérament avec les circonstances. Ses convoitises, ses chagrins, l’expérience du plaisir et ses illusions toujours jeunes, comme font aux fleurs le fumier, la pluie, les vents et le soleil, l’avaient par gradations développée, et elle s’épanouissait enfin dans la plénitude de sa nature. »
Les maîtres sonneurs (1853)
Sortie : novembre 1994 (France). Roman
livre de George Sand
Smilaf a mis 6/10 et a écrit une critique.
Annotation :
CHEZ SOI | « Cependant il ne se moqua point, comme avait fait Huriel, de ma préférence pour mon pays.
« – Tous les pays sont beaux, disait-il, du moment qu’ils sont nôtres, et il est bon que chacun fasse estime particulière de celui qui le nourrit. C’est une grâce du bon Dieu sans laquelle les endroits tristes et pauvres seraient laissés à l’abandon. J’ai ouï dire à des gens qui ont voyagé au loin, qu’il y avait des terres sous le ciel que la neige ou la glace couvraient quasiment toute l’année, et d’autres où le feu sortait des montagnes et ravageait tout. Et cependant, toujours on bâtissait de belles maisons sur ces montagnes endiablées, toujours on creusait des trous pour vivre sous ces glaces. On y aime, on s’y marie, on y danse, on y chante, on y dort, on y élève des enfants tout comme chez nous. Ne méprisons donc la famille et le logement de personne. La taupe aime sa noire caverne, comme l’oiseau aime son nid dans la feuillée, et la fourmi vous rirait au nez, si vous vouliez lui faire entendre qu’il y a des rois mieux logés qu’elle en leurs palais. » »
Alexis ou le traité du vain combat - Le Coup de grâce (1929)
Sortie : 1929 (France). Roman
livre de Marguerite Yourcenar
Smilaf a mis 2/10 et a écrit une critique.
Annotation :
APAISEMENT | « La musique me transporte dans un monde où la douleur ne cesse pas d'exister, mais s'élargit, se tranquillise, devient tout à la fois plus calme et plus profonde, comme un torrent qui se transforme en lac. »
Contes (1857)
Sortie : 20 mai 2009 (France). Recueil de contes
livre de Wilhelm Grimm et Jacob Grimm
Annotation :
ÊTRE IGNOBLE DANS LES CONTES | « Or, la méchante marâtre (...) était persuadée que Petite-soeur avait été dévorée dans la forêt par les bêtes sauvages et que Petit-frère, qui était changé en faon, avait été tué par les chasseurs.
Mais lorsqu'elle apprit qu'ils étaient si heureux et qu'ils allaient si bien, l'envie et la jalousie se réveillèrent dans son cœur (...), et sa seule pensée était de savoir comment elle pourrait tout de même parvenir à faire sombrer les deux enfants dans le malheur.
Sa vraie fille, qui était laide comme la nuit et qui n'avait qu'un œil, lui fit des reproches et lui dit :
— Être reine, c'est à moi qu'aurait dû revenir ce bonheur.
— Tais-toi donc, lui répondit la vieille, en lui disant pour la consoler : Quand le moment sera venu, je saurai bien faire ce qu'il faut. »
Les Couilles sur la table (2019)
Sortie : 30 octobre 2019. Articles & chroniques
livre de Victoire Tuaillon
Annotation :
PEUT-ON RIRE DE TOUT ? | « Se moquer des femmes, des Asiatiques, des grosses, c'est "juste" des blagues – rien de grave, donc. Une approche naïve de l'humour consiste à penser que le rire ou l'humour sont toujours inoffensifs. Mais ce qui nous fait rire peut aussi refléter des rapports de pouvoir, et contribue à les perpétuer. »
TEMPS GENRÉ : | « Mais si les hommes en font moins à la maison, dira-t-on, c'est peut-être qu'ils n'ont tout simplement pas le temps, accaparés qu'ils sont par leur travail rémunéré ? Pas du tout. Il faut prendre le problème à rebours : ce n'est pas parce que les femmes ont le temps de s'occuper de leur maison et de leurs enfants qu'elles le font. Elles n'ont pas le temps. Elles le prennent malgré tout. Les hommes aussi pourraient le prendre. Et plus facilement, même, car (...) ils ont en réalité plus de temps libre : trois heures trente par semaine en plus que les femmes. Trois heures trente, pour aller sur Internet, regarder la télé, faire du sport... »
PRÉJUGÉS SUR LA NAISSANCE DE L'ENVIE | « (...) la manière dont toute notre culture érotise le viol : on sous-entend que la résistance des femmes est toujours feinte, que contrairement à ce qu'elles prétendent elles adorent être forcées, et qu'il est donc normal que les hommes insistent et les forcent (si bien que ce n'est pas vraiment un viol). »
(en parlant notamment d'une scène de sexe dans Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez, et de plein d'œuvres de manière générale)
La Peau de chagrin (1831)
Sortie : 1831 (France). Roman
livre de Honoré de Balzac
Smilaf a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
REMORDS | « Pendant ce voyage, il lui surgit au cœur une de ces pensées soudaines qui tombent dans notre âme comme un rayon de soleil à travers d’épais nuages sur quelque obscure vallée. Tristes lueurs, sagesses implacables ! Elles illuminent les évènements accomplis, nous dévoilent nos fautes et nous laissent sans pardon devant nous-mêmes. Il pensa tout à coup que la possession du pouvoir, quelque immense qu’il pût être, ne donnait pas la science de s’en servir. Le sceptre est un jouet pour un enfant, une hache pour Richelieu, et pour Napoléon un levier à faire pencher le monde. Le pouvoir nous laisse tels que nous sommes et ne grandit que les grands. Raphaël avait pu tout faire, il n’avait rien fait. »
(à propos de cette fameuse Peau, objet qui pouvait exaucer quelques désirs avant de le faire mourir)
Trois Saisons d'orage (2017)
Sortie : 5 janvier 2017. Roman
livre de Cécile Coulon
Smilaf a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
HÉRITAGE RURAL ET RESPONSABILITÉ | « Les adolescents n’avaient pas conscience de leur pouvoir sur le village, sur les champs, sur les routes, les carrières et les falaises, ils ne comprenaient pas encore que ce que leurs ancêtres avaient bâti s’écroulerait dans les dix prochaines années s’ils n’en prenaient pas soin, s’ils abandonnaient ces chemins, ces fermes, ces hangars, s’ils refusaient de mener les bêtes aux champs, de vendre le lait sur la place du marché à l’aube, quand la lumière se levait sur les mâchoires des falaises, surmontées d’oiseaux noirs aux ventres rebondis qui balayaient le ciel. »
Habiter le monde (2019)
Sortie : mars 2019. Roman
livre de Stéphanie Bodet
Smilaf a mis 5/10.
Annotation :
LES VIES | « Le soir, lorsque les fenêtres s’éclairaient, elle était captivée par la multitude des vies qui se jouaient aux carreaux. Tant de réalités en apparence étanches et reliées pourtant entre elles par la fragilité des cloisons et celle de l’existence. Tant de manières d’habiter, songeait-elle. C’était aussi fascinant que d’observer le ciel avec ses myriades d’étoiles. »
L'Art de la joie (1998)
L'arte della gioia
Sortie : 9 septembre 2005 (France). Roman
livre de Goliarda Sapienza
Smilaf a mis 5/10 et a écrit une critique.
Annotation :
SE REPRENDRE | « « – À dire la vérité, je m’inquiétais un peu de te voir errer comme une somnambule, le dos courbé. Je pensais : ça ne serait pas qu’elle nous deviendrait bossue à force de prières et de punitions ? (…) qui peu à peu se courbe comme un âne trop chargé, jusqu’à ce que toute ratatinée elle en sorte avec les pieds devant, passe-moi l’expression, sans avoir gagné la récompense d’une vieillesse longue et sereine. (…) »
Avant, quand Mimmo commençait à parler ainsi des sœurs et du couvent, je fuyais, mais à présent ses discours me descendaient dans le sang comme un baume réconfortant. J’éprouvais le besoin de m’étirer et de relever la tête.
(…)
« – C’est juste que les mains et les bras me pèsent.
– Eh, bien sûr. Quand le souffle vital, que ce soit sous une douleur ou sous une humiliation, ou par manque de pain, quitte le corps, les bras et les mains tirent vers la terre. Mais c’est un mauvais signe que celui-là, signe que l’âme est fatiguée du corps et que l’on veut mourir. (…) Mais si tu te sens mal, va. Mais droite, hein ! Attrape-toi par les cheveux et tire ton cœur vers le haut. » »
(même si j'ai eu des hauts et des bas par la lecture de ce roman ; des passages qui m'ont plu et même éblouie, j'en ai par dizaines)
Les Enfants du capitaine Grant (1868)
Sortie : 1868 (France). Roman
livre de Jules Verne
Smilaf a mis 6/10.
Annotation :
ÉDUCATION COLLECTIVE | « « Un rude petit bonhomme, dit-il, je lui apprendrai la géographie. »
Or, comme John Mangles se chargeait d’en faire un marin, Glenarvan un homme de coeur, le major un garçon de sang-froid, Lady Helena un être bon et généreux, Mary Grant un élève reconnaissant envers de pareils maitres, Robert devait évidemment devenir un jour un gentleman accompli. »
Petit pays (2016)
Sortie : 24 août 2016. Roman
livre de Gaël Faye
Smilaf a mis 8/10.
Annotation :
UN PAYSAGE ET LA VRAIE VIE | « - Tu causes, tu causes, mais je connais l’envers du décor, ici. Quand tu vois la douceur des collines, je sais la misère de ceux qui les peuplent. Quand tu t’émerveilles de la beauté des lacs, je respire déjà le méthane qui dort sous les eaux. »
FOLIE OU NON | « Le vendeur était un Omanais du quartier asiatique qui trainait toujours sur la plage. Les gens l’appelaient Ninja parce qu’il passait son temps à faire des mouvements de karaté dans le vide et à crier comme s’il se battait contre des milliers d’ennemis invisibles. Les adultes disaient qu’il était fou, avec ses katas. Nous, les enfants, on aimait bien, on trouvait ça plus normal que bien des choses que font les adultes, comme organiser des défilés militaires, vaporiser du déodorant sous les bras, porter des cravates quand il fait chaud, boire des bières toute la nuit assis dans le noir ou écouter ces interminables chansons de rumba zaïroise. »
FACE À LA GUERRE | « Mais j’avais peur. Peur de la réaction de Papa s’il me voyait parler de ces histoires-là. Peur parce que je ne voulais pas mettre de pagaille dans mon ordre des choses. Peur parce qu’il s’agissait de la guerre et que, dans mon esprit, ça ne pouvait être que du malheur et de la tristesse.
Ce soir-là, nous écoutions la radio et la nuit nous était tombée dessus à l’improviste. »
L'Art de perdre (2017)
Sortie : 16 août 2017. Roman
livre de Alice Zeniter
Smilaf a mis 9/10.
Annotation :
ORIGINE vs/ POINTS DE VUE ET DE PENSÉE | « "- On ne parle pas à ces gens-là, assène Yema à destination de Hamid comme des autres enfants. On ne les approche pas. C’est clair ?"
Les Français qui encadrent le camp ne comprennent pas pourquoi les hommes s’y battent autant. Certains sont prompts à y voir des habitudes d’Arabes, d’autres parlent des perturbations que cause le déracinement. D’autres, encore, pointent du doigt les insuffisances de cette ville précaire. Ils ne semblent pas voir qu’ils n’ont pas enfermé ensemble des gens ayant une cause commune. Pour Yema, un membre du commando Georges est un monstre. Pour Ali, un partisan de Messali Hadj est un fasciste de l’arabisation. Pour les indépendantistes rivaux du FLN comme pour les anciennes élites francisées, Ali n’est jamais qu’un péquenot égoïste, et ainsi de suite. »
TRAVAIL À L’USINE | « "- Alors, c’est quoi que vous faites ? demande Hamid en se postant derrière lui."
Ahmed répond, avec un sourire désarmant :
- Moi, je me brule. Lui, il se coupe. Et lui, là-bas, il se pète le dos.
Hamid fait semblant de prendre des notes. (…)
Il est impressionné par le ballet minutieux que les hommes et les machines dansent ensemble, par la précision des gestes des ouvriers grâce auxquels les pièces apparaissent toujours à l’endroit où les machines le réclament. (…) Mais au fil de la matinée, il commence à s’ennuyer. Le découpage en postes strictement hiérarchisés de l’usine lui semble inutilement pesant. Il ne comprend pas que les ouvriers n’aient pas le droit de se déplacer d’un endroit à l’autre, de changer d’activité si le cœur leur en dit, de suivre une pièce à travers les diverses opérations qu’elle nécessite. »
BIENSÉANCE vs/ RESPECT DE SOI | « Lors de la pause déjeuner, il pioche dans la gamelle de son père et constate que celui-ci montre à l’égard de ses collègues et de ses supérieurs une déférence qu’il ne lui connait pas à la maison. Il distribue du "mon frère" et du "mon oncle" aux Arabes, du "monsieur" aux Français. Hamid se sent mal à l’aise devant cette version affaiblie d’Ali. Il voudrait lui dire : ce ne sont pas tes frères, ni tes oncles et eux, là-bas, ce ne sont pas des messieurs plus que toi. Plus tard, en grandissant, il complexifiera ce premier message qu’il n’a - de toute manière - jamais osé adresser à son père : Pourquoi est-ce que tu t’humilies ? La politesse se rend. L’amitié se partage. On ne fait pas des sourires ni des courbettes à ceux qui ne nous disent même pas bonjour. »
Les Étoiles s'éteignent à l'aube (2014)
Medicine Walk
Sortie : 1 avril 2016 (France). Roman
livre de Richard Wagamese
Smilaf a mis 7/10.
Annotation :
LE VRAI MONDE | « Ils prenaient les chevaux, traversaient le champ, remontaient pesamment jusqu’à la crête et quand ils étaient arrivés de l’autre côté, ces terres devenaient ce que le vieil homme appelait "le vrai monde".
Pour le garçon, le vrai monde c’était un espace de liberté calme et ouvert, avant qu’il apprenne à l’appeler prévisible et reconnaissable.
Pour lui, c’était oublier écoles, règles, distractions et être capable de se concentrer, d’apprendre et de voir. Dire qu’il l’aimait, c’était alors un mot qui le dépassait, mais il finit par en éprouver la sensation. C’était ouvrir les yeux sur un petit matin brumeux d’été pour voir le soleil comme une tache orange pâle au-dessus de la dentelure des arbres et avoir le gout d’une pluie imminente dans la bouche, sentir l’odeur du Camp Coffee, des cordes, de la poudre et des chevaux. C’était sentir la terre sous son dos quand il dormait et cette chaleureuse promesse humide qui s’élevait de tout. C’était sentir tes poils se hérisser lentement à l’arrière de ton cou quand un ours se trouvait à quelques mètres dans les bois et avoir un nœud dans la gorge quand un aigle fusait soudain d’un arbre. C’était aussi la sensation de l’eau qui jaillit d’une source de montagne. Aspergée sur ton visage comme un éclair glacé. Le vieil homme lui avait fait découvrir tout cela. »
Figures du Palestinien (2004)
Identité des origines, identité de devenir
Sortie : 21 octobre 2004. Histoire, Essai, Politique & économie
livre de Elias Sanbar
Smilaf a mis 8/10.
Annotation :
TERRE DE 3 RELIGIONS AU 19ème SIÈCLE (ET AVANT) | « (…) Les gens de la Terre Sainte semblent peu disposés (…) aux luttes inter-communautaires. (…) Ainsi James Finn (…) écrit que "(…) il y a peu de pays au monde où existe en pratique une aussi grande tolérance religieuse".
(…) Des musulmans font baptiser leurs enfants dans les églises grecques-orthodoxes pour les "faire profiter des bénédictions du Dieu des chrétiens" ; des prêtres, par acquit de conscience, n’immergent que les mains des baptisés musulmans ; des chrétiens dans les campagnes fréquentent la mosquée du village ; fêtes populaires, lieux de pèlerinage sont indistinctement célébrés par les habitants, tombes de saints et tombes de prophètes sont mélangées… Autant de curiosités locales qui convainquent les visiteurs étrangers d’être en pays de prosélytisme généralisé.
(…) Les pratiques, réelles et avérées, que nous venons d’énumérer, expriment autre chose en réalité.
Les Palestiniens, n’appartenant évidemment pas, chacun, aux 3 religions abrahamiques, leur figure, celle des Gens de la Terre sainte, est une unité à composantes distinctes, juive, chrétienne, musulmane, et la question qui se pose est de savoir pourquoi ces différences ne constituent pas le creuset d’exclusions réciproques, pourquoi ce pays traverse les siècles uni dans sa diversité.
(…)Cette dernière [la Palestine], écrit Muqaddasî, est :
" Le séjour des prophètes,
le centre des hommes pieux,
la patrie des saints immortels,
le pays où se trouve la première qibla (direction de la prière),
la place de la Résurrection, du Voyage nocturne (du Prophète),
la Terre sainte vers laquelle émigra Abraham,
le séjour de Job & de son puits,
le mihrâb (niiche indiquant la direction de la qibla) et la porte de David,
les monuments de Salomon,
les tombes d’Abraham, d’Isaac & de sa mère,
le lieu de naissance du Messie & son berceau,
la citerne et la prison de Jérémie,
le roc de Moïse,
la colline de Jésus,
le mihrâb de Zacharie,
l’endroit où baptisait Jean,
les chapelles des Prophètes,
les stations de Jacob,
la mosquée éloignée (al-Aqsa)
le mont des Oliviers, celui de Rachel. "
Cette longue liste [étonne], (...) tant elle mêle les 3 trad°, tant elle montre (...) une conscience pal. d’être tout simplement les "Gens d’ici".
Nul miracle là, mais une explicat° par la nature des lieux, non des gens. (...) les Palestiniens agissent (...) comme les dépositaires d’une place, lieu des naissances et des convergences desdites religions. »
L'Ensorcelée (1854)
Sortie : 1854 (France). Roman
livre de Jules Barbey d'Aurevilly
Smilaf a mis 6/10 et a écrit une critique.
Annotation :
FAIBLESSES | « On croit pouvoir cacher la folie de son cœur, et, de fait, on la dissimule pendant un laps de temps qui use la vie ; mais tout à coup voilà que la honteuse folie a paru ; voilà que tout le monde en parle et que chacun s'en récrie, sans qu'on sache même comment pareille chose a pu arriver ! »
AMOUR DE L'ABÎMÉ ET DU VÉCU | « Elle n'évita pas cet homme, à qui elle attachait un intérêt grandiose, idéal et passionné. Entre elle et lui il y avait, pour embellir cette face criblée, la tragédie de sa laideur même, le passé des ancêtres, le sang patricien qui se reconnaissait et s'élançait pour se rejoindre, des sentiments et un langage qu'elle ne connaissait pas dans la modeste sphère où elle vivait, mais qu'elle avait toujours rêvés. »