Festival international du film de La Rochelle 2018

Programmation sélective de l'édition 2018 du festival, du 29 juin au 8 juillet, avec mon avis pour chaque film visionné.
Cette année sera frugale, je ne prévoie que cinq séances, par manque de temps.

Liste de

47 films

créee il y a presque 6 ans · modifiée il y a 9 mois

Les Anges du péché
7.4

Les Anges du péché (1943)

1 h 30 min. Sortie : 23 juin 1943. Drame

Film de Robert Bresson

Marius Jouanny l'a mis en envie.

Annotation :

Rétrospective Robert Bresson.

Un condamné à mort s'est échappé
7.9

Un condamné à mort s'est échappé (1956)

1 h 41 min. Sortie : 11 novembre 1956. Drame, Guerre

Film de Robert Bresson

Marius Jouanny a mis 8/10.

Annotation :

La réussite de ce film de Bresson tient en un mot, comme il l'annonce en introduction : simplicité. Il n'atteint certes pas la précision chirurgicale et la force empathique du "Trou" de Becker, mais sa science de la narration est d'une très grande efficacité pour décrire avec pudeur le quotidien de ce résistant condamné à mort. Le suspens est soigneusement amené, et même la voix-off n'est pas trop encombrante.

Ariel
7

Ariel (1988)

1 h 13 min. Sortie : 30 août 1989 (France). Drame, Comédie, Policier

Film de Aki Kaurismäki

Marius Jouanny l'a mis en envie.

Annotation :

Rétrospective Aki Kaurismäki.

Leningrad Cowboys Go America
6.8

Leningrad Cowboys Go America (1989)

1 h 18 min. Sortie : 13 juin 1990 (France). Comédie dramatique

Film de Aki Kaurismäki

Marius Jouanny l'a mis en envie.

Au loin s'en vont les nuages
7.3

Au loin s'en vont les nuages (1996)

Kauas Pilvet Karkaavat

1 h 36 min. Sortie : 2 octobre 1996 (France). Comédie dramatique

Film de Aki Kaurismäki

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Certain.

Cette comédie dramatique de Kaurismaki, dressant le portrait d'un couple improbable et irrésistible, a une capacité d'empathie remarquable. Il serait réducteur de le décrire comme un film social sur la vie précaire de deux finlandais tant la narration et le jeu des acteurs délivrent une beauté proprement poétique. N'ayant vu que deux films de Kaurismaki, celui-ci et "De l'autre côté de l'espoir", je commence tout de même à me rendre compte que ses récurrences narratifs (les difficultés du domaine de la restauration) et stylistiques sont très marquées. Tant et si bien que je risque d'être lassé au visionnage de ses autres films, à moins qu'il n'y explore d'autres thèmes et d'autres registres.

L'Homme sans passé
7.2

L'Homme sans passé (2002)

Mies vailla menneisyyttä

1 h 37 min. Sortie : 6 novembre 2002 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Aki Kaurismäki

Marius Jouanny l'a mis en envie.

L'Autre Côté de l'espoir
7

L'Autre Côté de l'espoir (2017)

Toivon tuolla puolen

1 h 38 min. Sortie : 15 mars 2017 (France). Drame

Film de Aki Kaurismäki

Marius Jouanny a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

C'est le premier Kaurismäki que je regarde, et il faut bien avouer que sa recette tragi-comique est savamment dosée. Il y a la dérision des frères Coen avec un peu plus de flegme, tout en voulant être au plus proche des réalités sociales. L'humour permet justement de défaire tout misérabilisme et de conférer une identité au film et aux personnages, tous hauts en couleurs et très attachants. Le script n'en finit pas d'étonner jusque dans une fin qui prend parfaitement à contrepied ce qu'on a l'habitude de subir en lourdeurs tragiques. Ici, c'est léger, mais pas moins émouvant et peut-être même d'autant plus.

Jeux d'été
7.5

Jeux d'été (1951)

Sommarlek

1 h 36 min. Sortie : 30 avril 1958 (France). Drame, Romance

Film de Ingmar Bergman

Marius Jouanny a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Rétrospective Ingmar Bergman.

Voir critique.

Monika
7.6

Monika (1953)

Sommaren med Monika

1 h 36 min. Sortie : 14 mai 1954 (France). Drame, Romance

Film de Ingmar Bergman

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Montrant l'autarcie d'un jeune couple voguant d'île en île sur un petit bateau à moteur, Bergman propose quelques scènes époustouflantes de beauté naturelle. Certes, le déroulement dramaturgique du film est trop démonstratif avec la dernière partie à la ville, et il aurait peut-être mieux valu quitter le couple juste avant tant les personnages y perdent en force évocative. Cependant le cinéaste parvient à idéaliser la vie en autarcie sans perdre en réalisme, et à esquisser un portrait de la vie moderne peu flatteur mais criant de vérité.

Sourires d'une nuit d'été
7.2

Sourires d'une nuit d'été (1955)

Sommarnattens leende

1 h 48 min. Sortie : 20 juin 1956 (France). Comédie, Romance

Film de Ingmar Bergman

Marius Jouanny l'a mis en envie.

Le Septième Sceau
7.9

Le Septième Sceau (1957)

Det sjunde inseglet

1 h 36 min. Sortie : 17 avril 1958 (France). Drame, Fantastique

Film de Ingmar Bergman

Marius Jouanny a mis 8/10.

Annotation :

Peu de films auront dévisagé et réfléchi sur la mort avec autant d’insistance et de pertinence que « Le Septième Sceau ». Au-delà de la séquence d’ouverture célèbre où un chevalier revenu des croisades joue aux échecs avec la mort sur une plage, prélude de la redécouverte de son pays natal ravagé par la peste, le film de Bergman instille une atmosphère morbide jusque dans son cheminement narratif : la première partie présente séparément les personnages, plutôt portés par une certaine quiétude, pour mieux les rassembler par la suite tout en leur faisant prendre conscience du danger qui plane sur eux. Le mécanisme est alors implacable, car c’est précisément celui de l’affrontement contre la mort : on tente de l’ignorer tout au long de sa vie, jusqu’à souffrir d’elle quand elle nous envahit brusquement.

Les archétypes développés, très pertinents dans leurs oppositions, donnent une consistance au cadre oppressant. Le chevalier humaniste ne demande qu’un répit pour accomplir un acte signifiant après 10 ans de croisade absurde en Terre Sainte tandis que son écuyer, bien plus nihiliste, adopte une posture plus détachée qui peine à dissimuler sa terreur. Quant à la troupe de comédiens et au mari cocu qui croisent leur route, ils vivent dans une immédiateté insouciante salvatrice pour les uns, fatales pour les autres. Cette distinction morale est d’ailleurs ce qui reste le moins subtil, la mort du comédien coureur de jupons suggérant une potentielle punition divine. Pour le reste, la forme très soignée, aux plans toujours précis et souvent au plus près des personnages, ficelle le tout avec une expressivité remarquable, même si le film peine un peu à trouver son rythme dans la première partie.

Les Fraises sauvages
7.9

Les Fraises sauvages (1957)

Smultronstället

1 h 31 min. Sortie : 17 avril 1959 (France). Drame, Romance, Road movie

Film de Ingmar Bergman

Marius Jouanny a mis 7/10.

La Source
7.6

La Source (1960)

Jungfrukällan

1 h 29 min. Sortie : 7 décembre 1960 (France). Drame

Film de Ingmar Bergman

Marius Jouanny l'a mis en envie.

À travers le miroir
7.4

À travers le miroir (1961)

Såsom i en spegel

1 h 30 min. Sortie : 5 septembre 1962 (France). Drame

Film de Ingmar Bergman

Marius Jouanny l'a mis en envie.

Le Silence
7.5

Le Silence (1963)

Tystnaden

1 h 36 min. Sortie : 11 mars 1964 (France). Drame

Film de Ingmar Bergman

Marius Jouanny l'a mis en envie.

Persona
8

Persona (1966)

1 h 24 min. Sortie : 21 décembre 1966 (France). Drame

Film de Ingmar Bergman

Marius Jouanny a mis 6/10.

Annotation :

Preuve que « Persona » trouve une pertinence dans son imaginaire viscéralement torturé, il m’inspire des sentiments contradictoires même une semaine après son visionnage (d’où la difficulté d’en formuler une réflexion). Son générique de début m’a fait croire qu’un court-métrage étudiant était projeté avant le film tellement Bergman s’éloigne de la forme classique et d’une précision chirurgicale du « Septième Sceau ». Ici, pour continuer dans la métaphore médicale, la dissection est défragmentée, la forme obscurcit le fond et certaines images furtives comme celle du phallus ou du visage assemblant ceux des deux personnages principaux brisent une intimité pourtant salvatrice pour un intellectualisme perché et forcé de bas-étage.

Car la proposition de Bergman est essentiellement passionnante : composer un huis-clos entre une patiente mutique et son infirmière, qui s’appréhende moins comme une relation sociale que comme une relation avec soi-même : le soi taiseux dévisage le soi expansif, les deux coexistent pour s’entre-dévorer lentement mais sûrement. Ce dualisme psychologique, porté par une froideur charnelle très raffinée (le film contient parmi les jeux de lumières d’intérieur les plus travaillés et aboutis que je connaisse) explore l’inconscient, nos pulsions d’asociabilité, la tentation de ne vivre qu’intérieurement par soi et pour soi, tout en montrant la toxicité de ces penchants. Cependant Bergman a cru bon d’expliciter cet inconscient par des effets de style qui, par leur abstraction et leur artificialité, ne sont pas digressifs, mais nuisent à mon sens beaucoup à la portée générale du film, jusque dans une conclusion extatique qui conclut la réflexion par une virgule. La tentation de ne parfois s’adresser qu’à lui-même devait être trop grande pour le cinéaste, ce qui est compréhensible pour un film pareil. Mais en l’état, même la bande-son très réussie n’empêche pas de me castrer dans mon immersion complète au potentiel fascinatoire du film.

Cris et chuchotements
7.6

Cris et chuchotements (1972)

Viskningar och rop

1 h 31 min. Sortie : 20 septembre 1973 (France). Drame

Film de Ingmar Bergman

Marius Jouanny l'a mis en envie.

Scènes de la vie conjugale
7.9

Scènes de la vie conjugale (1974)

Scener ur ett äktenskap

2 h 49 min. Sortie : 22 janvier 1975 (France). Drame

Film de Ingmar Bergman

Marius Jouanny l'a mis en envie.

Fanny et Alexandre
8.1

Fanny et Alexandre (1982)

Fanny och Alexander

3 h 08 min. Sortie : 9 mars 1983 (France). Drame

Film de Ingmar Bergman

Marius Jouanny l'a mis en envie.

Tzaritza

Tzaritza (2006)

06 min.

Court-métrage de Theodore Ushev

Marius Jouanny l'a mis en envie.

Annotation :

Hommage Theodore Ushev (courts-métrages d'animation)

Philip Glass

Philip Glass

Four American Composers: Philip Glass

55 min.

Film de Peter Greenaway

Marius Jouanny l'a mis en envie.

Double mise
6.6

Double mise (1996)

Hard Eight

1 h 41 min. Sortie : 21 novembre 2018 (France). Thriller

Film de Paul Thomas Anderson

Marius Jouanny l'a mis en envie.

Annotation :

D'hier à aujourd'hui.

Les Camarades
7.6

Les Camarades (1963)

I compagni

2 h 10 min. Sortie : 7 janvier 1966 (France). Drame, Historique

Film de Mario Monicelli

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Voilà un hommage vibrant à la classe ouvrière et sa principale modalité d'action politique : la grève générale. Narrant celle de l'usine de textile de Turin au début du XXème siècle, le métrage ne tombe pas pour autant dans l'angélisme, tant il se fait lucide sur la difficulté d'une telle entreprise et sa dangerosité. Au point que tout comme bons nombres d'ouvriers, on en vient à se demander : "à quoi bon ?". Cependant les moments de joies que la grève produit et que le film ne représente peut-être pas assez constituent à eux seuls des raisons de faire arrêter les turbines. La principale étant évidemment la possible amélioration de conditions de travail épouvantable. Finalement, la conclusion du film montre bien que la lutte ne se termine jamais avec une défaite : la tentative échouée de l'occupation de l'usine par les ouvriers deviendra au fil du temps le moyen de durcir la grève, comme le prouvera le prolétariat français en 1936.

Central do Brasil
7.2

Central do Brasil (1998)

1 h 45 min. Sortie : 2 décembre 1998 (France). Comédie dramatique, Road movie

Film de Walter Salles

Marius Jouanny l'a mis en envie.

La Bande des quatre
7.5

La Bande des quatre (1979)

Breaking Away

1 h 41 min. Sortie : 9 janvier 1980 (France). Comédie dramatique, Romance, Sport

Film de Peter Yates

Marius Jouanny a mis 8/10.

Annotation :

Voilà un teen-movie remarquable, sorti miraculeusement de l'oubli cette année par sa restauration. Il est un cas d'école d'une narration qui parvient à s'extirper de ses automatisme, notamment en se focalisant sur un clivage social opposant les étudiants aisés venant des grandes villes aux "tailleurs", jeunes défavorisés issus de la petite ville de province où l'université à été construite. Cela lui permet de construire une unité de lieu, une cohérence qui rend la destinée des quatre personnages principaux d'autant plus touchante. Pour le reste, la forme parvient très bien à sublimer une structure narrative très classique (celui de la confrontation au groupe social ennemi par la compétition sportive) par un rythme et une bande-son qui rendent exaltantes les scènes de courses à vélo. On y ressent à merveille le sentiment l'insouciance et de la joie, en roue libre.

Voyage au bout de l'enfer
8.3

Voyage au bout de l'enfer (1978)

The Deer Hunter

3 h 03 min. Sortie : 7 mars 1979 (France). Drame, Guerre

Film de Michael Cimino

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Une nuit avec Christopher Walken.

Brainstorm
6.4

Brainstorm (1983)

1 h 46 min. Sortie : 1 février 1984 (France). Science-fiction, Thriller

Film de Douglas Trumbull

Marius Jouanny l'a mis en envie.

The King of New York
7.1

The King of New York (1990)

King of New York

1 h 43 min. Sortie : 18 juillet 1990. Policier

Film de Abel Ferrara

Marius Jouanny l'a mis en envie.

Au poste !
6.8

Au poste ! (2018)

1 h 13 min. Sortie : 4 juillet 2018. Comédie

Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Ici et ailleurs.

Il est réjouissant de constater à quel point Quentin Dupieux parvient à échapper aux travers de l'auto-citation et de l'enfermement dans son propre style si caractéristique qui pouvait le menaçait auparavant. Tout en continuant sa réflexion sur la mise en scène et le spectacle, il s'éloigne toujours un peu plus de ses tics narratifs, visuelles et sonores qui le desservaient surtout dans "Wrong".

Ici, il propose une comédie en huis clos minimaliste, où il condense son imaginaire cinématographique auparavant beaucoup plus foisonnant pour une seule trajectoire : la confrontation entre un flic et son suspect lors d'un interrogatoire nocturne. Il joue moins sur l'étrangeté des personnages, qui ont des comportements à peu près normaux (tout le contraire de Wrong Cops), que sur l'étrangeté des situations et du rythme dilaté du film. Voilà encore une manière nouvelle d'aborder les ressorts comiques ! L'inventivité de la forme en est aussi renouvelée, notamment par une utilisation inédite et géniale du flash-back comme projection des souvenirs du personnage. Surtout, ce mélange de registre paradoxale et salvateur entre amusement et effroi est toujours conservé, notamment grâce à la conclusion du film, mindfuck à souhait. Finalement, Dupieux réalise l'un de ses films les plus classiques, mais il n'en perd pas de son charme et de ses ambitions. Il manque peut-être juste quelques moments supplémentaires de démence pure qui rendent le visionnage de certains de ses films si choquants et marquants. Mais je dis probablement cela parce que j'avais énormément d'attente.

Les Âmes mortes
8.4

Les Âmes mortes (2018)

Dead Souls

8 h 26 min. Sortie : 24 octobre 2018 (France). Historique, Drame

Documentaire de Wáng Bīng

Marius Jouanny l'a mis en envie.

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