Films vus (ou revus) en 2018 : notes décousues, subjectives et pompeuses, ayant pour but de fixer dans ma mémoire des morceaux de pellicules...

...qui m'auront marqué à vie, pour quelques mois ou heures. La mémoire, on a beau faire des efforts, y a des trucs qui partent pour toujours. Mais si j'adore regarder des films, je déteste une chose : ne plus m'en souvenir. Quel est l'intérêt de s'enfiler 2h d'écran radioactif dans le visage si ce ...

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33 films

créee il y a environ 6 ans · modifiée il y a environ 1 an

Les Nouveaux Héros
6.9

Les Nouveaux Héros (2014)

Big Hero 6

1 h 42 min. Sortie : 11 février 2015 (France). Animation, Action, Aventure

Long-métrage d'animation de Chris Williams et Don Hall

Alice dans les villes
7.7

Alice dans les villes (1974)

Alice in den Städten

1 h 50 min. Sortie : 25 mai 1977 (France). Drame, Road movie

Film de Wim Wenders

burekuchan le regarde actuellement.

Grave
6.9

Grave (2016)

1 h 39 min. Sortie : 15 mars 2017. Épouvante-Horreur, Drame

Film de Julia Ducournau

burekuchan a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

J'aime le sang, la mise en scène du fantasme honteux, horrible et stressant, les scènes improbables et réalistes à la fois, le ton cru et désenchanté qui devient presque charmant à force d'imposer sa pression lourdingue sur le spectateur, et les jeux dans les dialogues et le montage qui rendent le tout dynamique as fuck, jouissif et presque drôle... Oui, c'est un peu bourrin, c'est pas très fin, mais en même temps ça utilise un symbolisme assez enjoué et facilement identifiable, il y a pas mal de lectures possibles du film.
- J'ai vu en Justine l'adolescent que j'étais, découvrant progressivement que j'aimais voir la violence à l'écran, allant toujours plus loin dans cette activité où je ne me reconnaissais presque pas.
- Toute la fameuse théorie du fantasme est aussi mise en place, mais ça c'est assez classique. N'empêche que c'est bien fait.
Enfin, l'univers du campus contribue à donner une impression particulière, mais je n'ai pas envie de mettre la suite en mots. J'espère juste que ces mots là me permettront de me rappeler qu'il y a encore plein d'images dans ma tête.
La bande-son est marrante, les lumières sont jolies.
Peut-être que ça manque de personnages secondaires, et que l'intrigue se resserre assez vite sur un fil narratif ?
Sinon c'est super - bravo/20 - le-cinéma-français-dans-toute-sa-(rare)-splendeur/20 - -ouais-mais-si-on-compare-avec-le-cinéma-du-Bengladesh-ça-va-quand-même/20

Les Griffes de la nuit
7

Les Griffes de la nuit (1984)

A Nightmare on Elm Street

1 h 31 min. Sortie : 6 mars 1985 (France). Épouvante-Horreur

Film de Wes Craven

burekuchan a mis 6/10.

Annotation :

Comme pas mal de slasher, l'intérêt principal se situe dans le faciès des jeunes acteurs masculins qui est plutôt agréable.
Par contre je n'ai pas compris où voulait nous emmener la tension du film. Si Freddy est un rêve ou pas, je l'ignore, bon, ça donne un côté mystérieux et inquiétant (et c'est d'ailleurs la grosse inquiétude dans le film : "qu'est-ce qui se passe en fait ?" se demande le spectateur ébahi)... mais c'est pas très abouti et quand je compare aux rares slasher que j'ai vus (Halloween en fait, donc ça fait 1), c'est quand même beaucoup moins stressant. C'est normal aussi, c'est différent, le parti pris est autre : pas d'unité approximative de lieu, ni de progression lente, ni de longs travellings inquiétants dans la rue avec une musique flippante, non, là c'est juste des cauchemars, des cris, du sang, et toutes les demi-heures une âme qui se fait zigouiller de manière grandiloquente, incohérente et cochonne plutôt que véritablement flippante.
Ah oui voilà, c'est ça, Freddy c'est du travail de cochon, c'est pas propre, c'est du gros bourrin. Vous avez vu la gueule de ses couteaux aussi ? ça doit faire un bail qu'il les a pas lavés. Voilà, sinon c'est quand même globalement sympathique et les effusions d'hémoglobine restent amusantes (ce qui est, déjà, une qualité).
- américain/20 - bogeyman/20 - you-should-get-some-sleep/20

It Follows
6.9

It Follows (2014)

1 h 40 min. Sortie : 4 février 2015 (France). Épouvante-Horreur

Film de David Robert Mitchell

burekuchan a mis 5/10.

Annotation :

Je n'ai pas l'air de partager l'enthousiasme de l'affiche, qui affirme pourtant "SUBLIME" en grosses belles lettres bleu fluorescent. Oui, la photographie de ce film est très belle, si c'est ce qu'évoque l'adjectif en question. Mais l'histoire en elle-même... elle peut paraître un peu plate sur les bords. C'est sûrement du fait de son minimalisme affirmé, vraiment trop affirmé. L'intrigue est plutôt vide, vide de profondeur, de sens, de significations, vide d'action aussi. Ce vide est censé être comblé par une tension, sous-tendue par une musique bien classique des films d'horreur de ces dernières années : le fameux son du POOOOOOOO bien grave à chaque fois qu'il y a un truc qui doit inquiéter le spectateur. Mais ça ne fonctionne pas. La photogénie surfaite, collée à une musique synthwave synthpop mood new-retro-wave-1980's suivant un protocole clipesque, ça ne m'inquiète pas du tout. J'aurai juste apprécié la qualité visuelle des plans, à laquelle je n'ai vraiment rien à reprocher, et qui comble un peu le vide du fond.
(Ah si, le sens est sauvable si on voit les "it" comme une allégorie de la transmission du SIDA. M'enfin c'est un peu mou du genou comme allégorie.)
(Les acteurs sont des poupées (de cire, de son).)
+ je vais vite oublier le film en soi... mais s'il y a un truc que je vais retenir, ce sont les longs travellings dans le crépuscule des rues suburbiennes. Oui, ça c'était joli finalement, mais ça n'a rien à voir avec le projet du film.

- joli/20 - chiant/20 - je-respecte-tout-de-même-la-démarche/20

Heartstone - un été islandais
7.1

Heartstone - un été islandais (2016)

Hjartasteinn

2 h 09 min. Sortie : 27 décembre 2017 (France).

Film de Guðmundur Arnar Guðmundsson

burekuchan a mis 7/10.

Annotation :

C'était cool, peut-être pas inoubliable, mais agréable à suivre, sauf vers la fin où ça tire quand même un peu en longueur. L'apparition des Sugarcubes en fond sonore à un moment fait très plaisir. Le ton gamin et "fou fou" de la première moitié du film aurait quand même gagné à être étiré un peu au reste. C'est une vision assez triste et monotone du passage à l'âge adulte, même si c'est bien rendu, très réaliste, crédible, etc. L'histoire est un peu frustrante quand même (et bizarre, Christian est grand, beau, serait facilement pris pour un modèle à suivre par Thor, donc j'étais persuadé que c'est Thor qui serait attiré par lui !). C'est tout de même bien fait et ça fait du bien de voir de beaux paysages nordiques, d'entendre de l'islandais. ça change de l'anglais et des suburb américaines, c'est quelque chose de précieux qui gagne à être cristallisé par l'image, je défends la démarche à fond.
- islande/20 - frustration/20 - cute/20 - paysages/20

Pusher
7.3

Pusher (1996)

1 h 45 min. Sortie : 28 juin 2006 (France). Policier, Film noir

Film de Nicolas Winding Refn

burekuchan a mis 8/10.

Annotation :

Surprenant à plus d'un titre. L'intrigue semble démarrer de manière assez banale, évoquant jour par jour le quotidien d'un dealer quelconque (l'affichage en gros plan des jours de la semaine "montag", "tirstag", etc, rappelle d'ailleurs drôlement Skam, qui s'est peut-être inspiré du dispositif utilisé ici, enfin c'es ironiquement drôle de faire un rapprochement entre la descente aux enfers d'un con de dealer au sang chaud et la vie quotidienne de jeunes lycéens en pleine crise d'adolescence). Mais si cette intrigue démarre de manière banale, le déroulement des événements prend vite une tournure catastrophique, sans pour autant être exagérée ni trop orchestrée, et on a l'impression d'un juste dosage de kitch des années 90's (les vêtements de la meuf... les manières de Milo... le personnage de Tommy... les couleurs flashy...), avec un réalisme cru et direct, qui permet aux images de marquer. Le resserrement du drame sur une semaine contribue à donner une forte cohérence, et à poser cette descente aux enfers comme un bloc, cohérent et imposant, qui frappe au bon endroit et devient de plus en plus jouissif au fur et à mesure que la situation s'envenime.
J'ai mis du temps à rentrer dedans, mais ce film est solide, bien foutu et étrangement marrant. La fin qui reste en suspens donne envie d'en avoir plus, surtout lorsque l'on sait que deux autres volets ont été tournés quelques années plus tard !
- dealer/20 - miskin/20 - FRANKIIIE/20 - danois/20 <3 - 90's/20

Rock'n Roll
5.2

Rock'n Roll (2017)

2 h 03 min. Sortie : 15 février 2017. Comédie

Film de Guillaume Canet

burekuchan a mis 2/10.

Annotation :

Affligeant, encore plus affligeant qu'on aurait pu l'imaginer. C'est plat, c'est faux, Guillaume joue mal son propre personnage et se met en scène dans un rôle aberrant de victime dont la faiblesse psychologique et la connerie monumentale ne parviennent pas même à faire rire. Il faut attendre 1h40 pour que le film se rende compte lui-même que "rock" ne veut plus rien dire en 2017. En plus, ce "pétage de plomb" de Canet n'a rien, ni de rock, ni d'un pétage de plomb, cet homme est plat jusqu'au bout de sa vie. Je ne parlerai pas de Johnny (ALUMER LE FEU MDR) ni des blagues de couille et de bite, parce que ça c'est pareil dans toutes les comédies françaises du même acabit, donc on est habitué. La fin véhicule un message délicieusement atroce (il faut se faire lifter et se protéiner jusqu'au sang pour reprendre du terrain sur la faiblesse psychologique de sa femme qui est dans une certaine détresse affective issue de sa folie mentale), et le script est tellement mal écrit qu'une improvisation aurait peut-être été moins fade, moins sage, moins désolante. Il ne se passe rien, et si l'intention voulait pousser le film vers un délire de potes pleinement assumé, eh bien même ça, c'est raté. Mais raté avec panache, enfin, tentative désespérée de panache, certes.
(j'ai oublié de dire que c'est totalement mégalo sous couvert de fausse modestie dégoûtante, et qu'on s'en branle de suivre la crise de la quarantaine d'un gars qui a tout de banal dans le film, excepté qu'il s'appelle "Guillaume Canet")
Finalement, seule Marion Cotillard, qui a pourtant tendance à en faire trop, sauve le film d'être complètement insupportable, car son imitation de l'accent québécois, décalée, qui n'a rien à foutre là surtout quand on sait qu'elle ne le fait pas dans le film de Dolan, donne du relief et un contraste amusant avec le petit Guigui qui nous fait son gros caca nerveux. (enfin ça reste un gag un poil raciste, cf. ce que j'ai dit plus tôt par rapport aux comédies françaises du même acabit et aux blagues de COUILLE)

- couille/20 - rock/20 - botox/20 - français/20 - mégalo/20 - québec/20

Le Parrain
8.5

Le Parrain (1972)

The Godfather

2 h 55 min. Sortie : 18 octobre 1972 (France). Policier, Drame

Film de Francis Ford Coppola

burekuchan a mis 7/10.

Annotation :

Enfin vu ce grand classique du cinéma américain ! (Eh oui, il était temps) Les grandes qualités de mise en scène qui donnent des plans expressifs, forts, de rythme qui propose une orchestration (si ce mot existe) efficace des différents fils narratifs, et des acteurs qui jouent, ma foi, très bien, compensent largement mon manque d'intérêt pour le sujet du film... Ce qui est en soi remarquable parce que la mafia, la pasta, la mamma et la familia, c'est pas forcément ma tasse de thé, alors déjà arriver à me le faire plus ou moins apprécier pendant 3 heures, ça témoigne d'un grand mérite ! D'où le 7 qui peut paraître un peu rêche pour ce genre de chef d'oeuvre où on se sent obligé de se justifier lorsqu'on a pas autant adoré que le 8.5 de moyenne sur SensCritique (moyenne vraiment immense quand on sait le niveau d'exigence de l'intelligentia senscriticienne).
Le Don Corleone incarné par Marlon Brando est génial, un personnage qui transpire la puissance dans toute sa carrure, et c'est clairement lui qui fait tout le charme du film, m'étonne pas qu'il en soit demeuré la figure la plus culte, accompagné par son fameux thème musical qui est, lui aussi, énorme. Son fils Michael, par contre, incarné par Al Pacino, m'exaspère en quelque sorte, et je ne sais pas pourquoi. Peut-être que je n'aime pas Al Pacino ? (je l'ai vu dans 1 ou 2 films seulement à part ici, mais je n'ai jamais aimé la présence qu'il dégageait, contrairement à Robert De Niro par exemple, qui m'a toujours semblé très sympathique) Peut-être que son personnage, comme ceux qu'il incarne souvent, est trop lisse, trop sérieux, dénué de fantaisie, de relief, d'éclat par rapport à celui de Don Corleone ? Je ne sais pas.
En tous cas, j'ai apprécié les qualités du film et c'est toujours ça de pris comme référence cultissime, mais je n'ai pas vraiment été transcendé, et franchement je ne suis pas prêt de signer de sitôt pour voir le second volet, parce que j'ai d'autres chats à caresser sur mon fauteuil de leader, et que la suite semble se focaliser sur le personnage campé par Al Pacino, alors pour l'instant, adios amigos. (la trilogie, pas l'acteur)
(peut-être que j'aimerai; un jour; un rôle joué par Al Pacino, qui sait ? je me laisse guider par la vie qui rendra peut-être notre rencontre florissante un de ces 4)

- marlonbrando/20 <3 - mamma/20 - spaghetti/20 - familia/20 - bisou-sur-la-main/20

Call Me by Your Name
7.2

Call Me by Your Name (2018)

2 h 11 min. Sortie : 28 février 2018 (France). Drame, Romance

Film de Luca Guadagnino

burekuchan a mis 9/10.

Annotation :

Qu'est-ce que j'aime dans la vie ? Les moments d'oisiveté, rester seul dans sa chambre à écrire, lire, sortir rêvasser sous le soleil d'été, flâner en ville pour ne pas faire grand chose, la culture, la traduction, les langues, vivantes ou anciennes, l'archéologie et l'histoire dans une certaine mesure, les discussions intimes au clair de lune, les taquineries, le contact physique, le sarcasme, les massages de pieds, les pêches, le sperme, le sperme dans les pêches, l'utilisation abusive de sa langue et les moues orgueilleuses pour cacher son désarroi face à l'amour naissant... ah oui, et surtout, les beaux garçons. Alors quand je vois un film qui regorge de tout ça, et très bien fait, je craque. Et je me sens obligé d'aimer (enfin non, c'est pas une obligation, ça vient tout seul, j'adore spontanément, mais je me dis que c'est d'autant plus naturel).
Même si je me suis surtout identifié à Elio, c'est lui qui m'a fait rêver. Je me suis dit, en rut (bien au-delà du raisonnable...) devant ceci, qu'on avait presque rattrapé les 100 ans d'iconographie sexiste et sexualisant l'objet féminin, avec ce seul film qui met enfin en avant le masculin. C'est évidemment exagéré.
Pour faire plus sérieux, je dirai que c'est un été italien très idyllique, qui inspire autant de charme que de nostalgie, un cadre aussi réjouissant que mélancolique. Qu'entendre de l'italien, de l'anglais et du français dans le même film c'est quand même trop cool, et qu'Elio est trop beau, beaucoup trop beau, enfin surtout très bien mis en valeur par le film. Ah, je m'emporte encore...

- mignon/20 - bg/20 - bave/20 - waw/20 - pêche/20 - bisou-sur-le-pied/20 (joli contraste avec le Parrain) - hype/20 - vive-la-récente-lgbt-wave/20 - italia/20 - america/20 - francia/20 - multabrava/20

Pusher II - Du sang sur les mains
7.7

Pusher II - Du sang sur les mains (2004)

Pusher II

1 h 36 min. Sortie : 28 juin 2006 (France). Drame, Action, Film noir

Film de Nicolas Winding Refn

burekuchan a mis 6/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Obligé de faire une critique parce que mon ressenti était trop long pour l'espace "commentaire" de la liste... J'en mets quand même la conclusion, qui correspond à peu près à un résumé d'ensemble.

Pusher II : Du sang sur les mains est dans l'absolu une bonne suite, préquel, sequel, je ne sais quoi, en tous cas un film qui présente un intérêt certain par son existence, mais qui se prend peut-être un peu trop au sérieux, et qui mise vraiment énormément sur sa fin, exigeant pas mal de patience (là où le premier volet commençait à devenir jouissif dès les dernières 45 minutes).
C'était peut-être une expérience recommandable, mais le prochain Refn que je me ferai ne sera peut-être pas Pusher III, parce que j'ai envie de voir d'autres horizons quand même, et que l'ennui provoqué par une partie du film m'a quand même donné envie d'une petite pause de coke, deal, dettes, junkies, tatoués, putes, camés, et autres réjouissances urbaines basées sur le sale.

- tommy/20 - retarded/20 - enfant-non-désiré/20 - fuck-the-world/20 - miskine/20 - shot-dans-le-bras/20 - débilité/20 - sniffage-de-mort-aux-rats/20

Baisers volés
7.3

Baisers volés (1968)

1 h 31 min. Sortie : 4 septembre 1968. Comédie dramatique, Romance

Film de François Truffaut

burekuchan a mis 7/10.

Annotation :

Après Les Quatre Cent Coups, c'est intéressant de suivre le parcours d'Antoine Doinel dans sa vie où il occupe plein de places, de métiers, de rôles, etc. Ce personnage qui se cherche est toujours très sympathique et amusant à suivre, même s'il crève moins l'écran que dans Les 400 coups, peut-être parce que le film a été moins soigneusement organisé et donc plus inégal par moments. Mais si rien d'incroyable ne permet au film de transcender le spectateur, aucun défaut majeur ne l'empêche d'être globalement réussi. L'inaccessibilité de la femme aimée et l'inconstance dans les rapports humains du personnage créent une histoire dynamique, pleine d'entrain et d'enthousiasme indifférent, qui donnent un peu ce sentiment de liberté. C'est l'époque, le mouvement créatif qui veulent ça et c'est bien palpable dans le film, dont les scènes s'enchaînent un peu comme elles veulent, sans forcément être structurées, liées entre elles, mais avec toujours, malgré tout, un souci de cohérence globale.
Je ne sais pas vraiment expliquer pourquoi j'ai apprécié. Je ne connais pas très bien le cinéma de Truffaut. Mais j'aime sa façon de développer des histoires d'amour, sans trop de niaiserie mais quand même un peu, pour illuminer le tout, et le jeu de Jean-Pierre Léaud, rayonnant de sa jeunesse, est encore agréable et plaisant.

- nostalgie/20 - douce-france-blablabla/20 - antoinedoinelantoinedoinelantoinedoinelANTOINEDOINELANTOINEDOINELANTOINEDOINEL/20 -

Antoine et Colette
7.1

Antoine et Colette (1962)

32 min. Sortie : 1962 (France). Comédie, Drame

Moyen-métrage de François Truffaut

burekuchan a mis 6/10.

Annotation :

Pas un film transcendant, il est vrai, surtout qu'à cette époque les procédés de post-synchronisation utilisés par Truffaut se font encore bien remarquer, et ici le rythme n'est pas forcément très bien géré (par exemple, la scène où les parents de Colette découvrent l'appartement d'Antoine et pousse des cris d'émerveillement, est trop longue et leurs réactions sont quand même très exagérées, c'est un peu niais). Il y a d'autres exemples, mais globalement c'est sympathique, et puis surtout en 30 minutes on a pas le temps de s'ennuyer.
Comme chaque fois que je regarde des films des années 60, je cherche encore mes marques, mes notes peuvent toujours changer, je suis très débutant pour ce genre de cinéma, d'où mon point de vue très flou.
Il faudra que j'aille voir les autres court-métrages de "L'amour à 20 ans", ça a l'air amusant de voir l'état des petites histoires d'amour de ce genre dans les cinémas japonais, allemand, italien et... tchèque ? j'avoue que je ne me souviens plus.

- sympa/20 - truffaut/20 - courtmétrage/20

La Chinoise
6.6

La Chinoise (1967)

1 h 36 min. Sortie : 30 août 1967. Comédie dramatique

Film de Jean-Luc Godard

burekuchan a mis 4/10.

Annotation :

Sorte d'exposé pseudo-communiste de comment il faut comprendre le monde, La Chinoise ne fait que s'indigner contre toute une vision de la culture et de l'histoire occidentale, mettant en scène des "actions" sans jamais dire justement comment il faudrait agir. Entretiens fumeux de Léaud sur le théâtre qui sont fascinants puis de moins en moins compréhensibles (il fait peur, à réciter haut et fort des textes marxistes), grands airs bourgeois de Véronique Supervielle qui veut bombarder des universités alors qu'elle ne sait pas de quoi on parle et qu'elle mélange tout, étudiants avec des accents étrangers dont le français est inintelligible, décors farfelus, colorés, 4ème mur brisé, pulvérisé, enterré, et dialogues sans trop de sens la plupart du temps.
C'est bigarré, c'est de l'art contemporain, ça marche sur certaines scènes, mais à force d'avancer à l'aveuglette pendant 2 heures, ça se prend pas mal de tartes à la figure aussi.
Le début est mieux réussi que la fin.
Le moment où il efface tous les noms des grands penseurs et écrivains de plusieurs pays, c'était stylé. Mais pourquoi faire ?
Un certain arrière goût de mai 68 pressenti dans tout ça, mais ça ne concerne alors qu'une minorité à laquelle il est difficile de s'identifier, dont on ne comprend rien aux revendications.
C'est pas un si mauvais film et globalement ça peut divertir, mais ce n'est pas d'un hermétisme agréable ni d'un symbolisme passionnant.
Les entortillements idéologiques laissent perplexe...
(Et puis ce tube dégueulasse là, "Mao Mao"........)

- mao/20 - ICIRADIOPEKIN/20 - véronique/20 - anti-impérialisme/20 - coco/20 - wtf/20

La Ligne verte
7.8

La Ligne verte (1999)

The Green Mile

3 h 09 min. Sortie : 1 mars 2000 (France). Drame, Fantastique

Film de Frank Darabont

burekuchan a mis 6/10.

Annotation :

Film bien rythmé, prenant, avec des personnages gentils, pas trop dérangeant de les suivre. Bon, ils sont pas super bien joués, mais ça va... C'est sympathique, voilà. C'est gentil. Les méchants sont punis, mais un gentil en paie le prix et c'est triste, tout appuie le côté triste, ça fait un peu tire-larme et le film appuie un peu le pathos sur certains points alors que d'autres sont bien plus choquants, saillants. C'est toujours désagréable de voir la chaise électrique à l'écran, mais c'est ici un point de vue américain, alors ce n'est pas ça qui choque, c'est ce qui se passe autour, ce que les personnages font avec, le fait qu'ils ne fassent que suivre leur devoir occulte toute réflexion sur la peine de mort, et c'est gênant. C'est un point de vue américain. Puis tout le truc surnaturel avec le prisonnier capable de soigner les gens, c'est vraiment mis en scène avec un contraste gentil/méchant très religieux, et c'est ça aussi qui me dérange, c'est pas vraisemblable, les grilles de lecture sont façonnés selon une manière bien correcte de penser, et ça me dérange dès la démarche même.
Reste que c'est pas ennuyeux comme film, mais les personnages ne font pas vrais, ne sont pas vivants, c'est une production grand public réussie mais je peux pas dire que ça m'aie marqué. A voir uniquement pour sa notoriété, parce que le métrage n'a rien d'incroyable ni d'impressionnant, et si le cadre de la prison est certes glauque et attristant, la fin """triste""" du film ne mérite vraiment pas de le faire figurer parmi la liste des "100 films les plus tristes".
J'aurai au moins appris le fonctionnement de la chaise électrique, et ça c'est intéressant (autant que flippant).

- triste/20 - tom-hanks/20 - amérique/20 - christianisme/20 - chaise-électrique/20

Répulsion
7.1

Répulsion (1965)

Repulsion

1 h 45 min. Sortie : 7 janvier 1966 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Roman Polanski

burekuchan a mis 8/10.

Annotation :

Pas sûr d'avoir bien compris ce que je venais de voir. En tous cas, ça a la classe. On suit une femme à l'esprit torturé, qui se détache de tout, séparée de tout ce qui correspond au groupe social environnant, à ce que les gens attendent d'elle, ou à une quelconque idée de l'individu épanoui. Alors que signifie ce retirement ? Tout et n'importe quoi. D'un côté, elle est complètement tarée, le moindre de ses faits et gestes sort de nulle part, et elle provoque presque autant d'étonnement chez le spectateur, qui pourtant la suit, que chez les gens qui l'entourent et sont bien désarçonnés face à son comportement. Mais en même temps, la distance de l'héroïne avec le monde ne fait que réduire considérablement celle qu'elle entretient avec le spectateur, et comment ne pas s'identifier totalement, par exemple, dans la scène où le mec qui vient chercher le loyer lui tourne autour... De même, on est pris dans certaines de ses hallucinations qui nous font balancer d'un point de vue à l'autre, de celui de l'incompréhension à celui de l'oppression subie
Quant à la musique, elle est assez incroyable et contribue à donner une ambiance très curieuse au tout. Les moments les plus marquants sont les scènes où la caméra suit Carol lorsqu'elle marche dans la rue, avec des cymbales stressantes en fond, ou encore les longues scènes dans la maison par exemple, où elle vit des hallucinations incompréhensibles qui sont elles aussi accompagnées de cette musique étrange... Le traitement des sons, de manière générale, est très bizarre. Cette gamme de piano qui sort de nulle part, de temps à autres, lorsque l'intérieur de la maison est filmée, est intrigante aussi.
Quelque chose de très cool, et de phénoménal. Je n'aime pas le mot "phénoménal", mais je trouve qu'il s'emploie très bien dans ce cadre.
(Premier film de Polanski que je vois, et sûrement pas le dernier. L'ambiance qu'il instaure m'a donné envie d'aller plus loin dans sa filmographie, et je vois déjà Rosemary's Baby et Le Locataire qui me font de l'oeil)

- phénoménal/20 - taré/20 - schizo/20 - chelou/20 - catherine/20 - polanski/20 - cymbales/20 - classe/20 - stylé/20 - loyer/20 - gamme-de-piano/20

Nos années sauvages
7.1

Nos années sauvages (1990)

Ah Fei jing juen

1 h 40 min. Sortie : 6 mars 1996 (France). Drame, Romance

Film de Wong Kar-Wai

burekuchan a mis 8/10.

La Vierge mise à nu par ses prétendants
7.1

La Vierge mise à nu par ses prétendants (2000)

Oh! Soo-jung

2 h 06 min. Sortie : 26 février 2003 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Hong Sang-Soo

burekuchan a mis 6/10.

Conte de cinéma
6.7

Conte de cinéma (2005)

Geuk jang jeon

1 h 29 min. Sortie : 2 novembre 2005 (France). Comédie dramatique

Film de Hong Sang-Soo

burekuchan a mis 7/10.

The Big Lebowski
7.7

The Big Lebowski (1998)

1 h 57 min. Sortie : 22 avril 1998 (France). Comédie, Policier

Film de Joel Coen et Ethan Coen

burekuchan a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

(REVU)

Matins calmes à Séoul
7.3

Matins calmes à Séoul (2011)

Bukchonbanghyang

1 h 19 min. Sortie : 16 mai 2012 (France). Comédie dramatique

Film de Hong Sang-Soo

burekuchan a mis 8/10.

Annotation :

4 jours plus tard, je retrouve le cinéma d'Hong Sang-Soo 6 ans plus tard, toujours à la même rétrospective. Ses fils narratifs "classiques" (brouillement de la chronologie, utilisation des rencontres et des souvenirs pour créer une réitération systématique des moments) sont toujours très présents et garantissent sa marque. Mais ici, le simplisme, le minimalisme sont poussés à leur paroxysme pour un résultat épuré dans ses plans (répétés à de nombreuses reprises), ses dialogues (également source de nombreux échos, reprises de sujets de conversation comme la "métaphysique des opposés") mais aussi ses personnages (très peu nombreux, pour donner une grande quantité de scènes calmes et intimes).
Ici ce procédé semble plus que justifié, les quelques jours que l'ex-réalisateur passe à Séoul sont marqués par la routine vite installée de rencontres entre les mêmes potes, dans le même bar, le même restaurant. Rien de plus ordinaire : en quelques jours dans la capitale, on n'a pas le temps de faire le tour du monde, bien que là l'action soit extrêmement resserrée. Le résultat en est vite empreint de nostalgie, à force de revoir les mêmes scènes, toujours défaites de leur sentiment de nouveauté, on est vite pris par un sentiment de mélancolie un peu morne. Les petites histoires d'amour qui parsèment le tout permettent de sortir de cette routine vite produite par le retour des scènes, et d'être plus facilement touché par l'errance relative du réalisateur qui semble retrouver la vie qu'il a derrière lui. Les scènes d'amour sont sûrement les plus touchantes, du retour chez son ex à l'émergence d'un désir. Seul le baiser est répété, inscrivant malgré tout ce moment hors du temps dans les sempiternelles boucles temporelles. Les moments de départ sont l'apogée d'un processus de mélodrame efficace.
Un peu niais, simple, basique, mais efficace.
(Oh et puis la neige, l'amour et la jeunesse en déperdition c'est joli après tout. Peut-être que mon intérêt pour tout ça est purement thématique.)
(L'image est jolie aussi. Très belle, malgré les procédés de zoom un peu obsolètes et curieux (pourquoi sont-ils utilisés ? sur quoi mettent-ils l'accent ?). Les cadres des scènes, même si elles se répètent sans cesse, deviennent presque attachants et des personnages à eux-mêmes (celui du bar est charmant, curieusement), les plans de la neige et tout ce qui va avec sont rayonnants, l'ensemble paraît lumineux et installe une atmosphère détendue malgré quelques intempéries ponctuelles (...)

Le Mépris
6.8

Le Mépris (1963)

1 h 43 min. Sortie : 20 décembre 1963 (France). Drame, Romance

Film de Jean-Luc Godard

burekuchan a mis 8/10.

Annotation :

Très belle peinture désinvolte (mais minutieuse tout de même) de la dégradation des rapports amoureux à cause d'un choix, une décision qui peut réduire à néant toute l'image que l'on se faisait de l'être aimé. La caméra est mouvante et privilégie les cadres vastes où les acteurs s'éparpillent, se dispersent pour mieux se retrouver ou se séparer suivant l'avancement des disputes (un plan notamment marque bien cette séparation, où l'intervalle de mur entre deux portes occupe presque la moitié de l'écran au milieu, avec à gauche Camille, dans une pièce qui occupe une autre bonne moitié de l'écran, et tout à droite son amant, écrasé dans l'autre pièce qui occupe une toute petite partie de l'écran, signifiant combien il devient ridicule aux yeux de l'autre). Un peu cruel mais pas directement touchant, il y a une certaine distance avec les personnages. Les dialogues se répondent au tac au tac et sont pertinents, mais ne montrent aucune volonté de réalisme : la scène du début par exemple ("Tu les aimes mes pieds ? et mes jambes ? mes seins ? etc") montre la femme comme feu ravivé par le désir qu'elle suscite chez l'autre, la suite la montre de plus en plus comme glace insensible voire intolérante à l'amour de l'autre, mais toujours comme un signe, un symbole en force. Enfin les dialogues respirent quand même le "je t'aime moi non plus", la liberté créatrice, la simplicité efficace. C'est drôle qu'à la fin l'homme dise préférer scénariser au théâtre qu'au cinéma, car justement la mise en scène fait penser au théâtre dans ses procédés, mais c'est ce qui rend le fil narratif plaisant à suivre puisque le jeu entre les acteurs fait tout.
Sinon, les flashback en véritable "flash" c'est une bonne idée. La fin (qui doit venir du livre) est surprenante et donne encore + de "beauté tragique" à l'ensemble. Le p'tit clin d'oeil brechtien du tout début fait bon ne pas être suivi par d'autres escapades hors du 4ème mur ! Ouf, ça suffisait.
La musique est un peu répétitive, mais ça fait partie de l'avancement du tout comme un gros bloc, comme un drame dans sa lancée qu'on ne peut pas arrêter, comme qqchose comme ça. Le cadre (l'Italie, la mer, Fritz Lang, producteur anglosaxon, l'Odyssée, Ulysse, Pénélope, Ithaque, grand appartement, studio de tournage, salle de projection, etc) évoque toujours plus ou moins précisément le théâtre, le cinéma, l'art en général, l'histoire.
Mais c'est moins insistant que dans d'autres Godard qui vont suivre (La Chinoise.......)

- bardot/20

Barton Fink
7.5

Barton Fink (1991)

1 h 56 min. Sortie : 25 septembre 1991 (France). Drame

Film de Joel Coen et Ethan Coen

burekuchan a mis 8/10.

Annotation :

Après avoir rencontré les frères Coen avec The Big Lebowski (waw) et Fargo (waw aussi), l'aventure se poursuit avec cette sorte de thriller psychologique tragique qui part tout seul en couilles tranquillement. On dirait que c'est une spécificité coennienne, parce que ça se retrouve dans tout ce que j'ai vu d'eux jusqu'à présent : tu regardes un film, crois qu'il est normal et que tout se passe bien, puis finalement non, tu regardes n'importe quoi et ça part dans tous les sens. L'hôtel est angoissant, Charlie est creepy dès le début mais à la fin c'est une catastrophe, Barton est directement plongé dans un malaise profond et s'y embourbe tout le long de l'histoire. C'est drôle aussi, dans une certaine mesure, le patron d'Hollywood qui est toujours dans un excès ridicule, l'écrivain célèbre qui boit et se retrouve dans des états lamentables, Barton qui dit qu'il comprend l'homme commun, de la rue, pour finalement s'accaparer le monopole de la parole quand il s'adresse à Charlie (BECAUSE YOU DON'T LISTEN)... Tout ça pourrait être drôle, mais c'est comme si l'ambiance angoissante de l'hôtel et l'hyperactivité des studios Capitol, si déroutante pour Barton (cf son visage angoissé dans 95% du film), jouait la mélodie sur un ton mineur plutôt que majeur. Tout devient presque effrayant en même temps que c'est inouï, amusant.
Ce qui rend le tout jouissif est finalement que le film ne perd pas une seule seconde : dès le tout début on est embarqué dans le départ précipité de Barton après son premier succès, on suit toute l'aventure de son écriture avec exaltation, et c'est comme si la magie de la création, qui apparaît si peu dans son travail, opérait devant nos yeux, sur l'écran, en vrai. Barton a le common man devant les yeux dès le début (Charlie) mais il ne sait en tirer aucun avantage, lorsqu'il a une porte de sortie ou obtient une aide potentielle, il la laisse glisser lamentablement de ses mains, et ça en fait un personnage grotesque en même temps que tragique.
La réflexion sur la dichotomie profonde entre un art du peuple, "savant", et une culture des masses, véritablement adressée au peuple, mais pas du tout par le peuple non plus. Dans tous les cas ça fait un peu mal de voir ça aussi, quand on aime l'écriture, l'art, qu'on s'intéresse à l'écriture du scénario, ça semble être un pamphlet "écrit dans la douleur" (comme Fink, mais en beaucoup mieux), on peut déjà imaginer les galères potentielles qu'a pu subir le mec qui a écrit ça.

En fait c'est juste cool.

Le Septième Sceau
7.9

Le Septième Sceau (1957)

Det sjunde inseglet

1 h 36 min. Sortie : 17 avril 1958 (France). Drame, Fantastique

Film de Ingmar Bergman

burekuchan a mis 8/10.

Annotation :

Le problème avec l'altérité, c'est que quand on s'y retrouve confronté, on n'a pas d'armes ni de grille de lecture bien précise pour se faire un avis clair dessus. Il n'y a qu'à se laisser altérer. Et quelle merveilleuse altération que le Septième Sceau, tableau médiéval sombre et lumineux à la fois, en noir et blanc, pas trop hermétique ni trop mystique pour être suivi avec plaisir. J'avoue avoir flanché le long du métrage, à partir d'une bonne heure, peut-être à cause du rythme, tout de même lent, ou de la substance philosophique du film, très attachée à son Moyen-Âge dont elle dépeint la vision obscure et mystérieuse de la réalité avec une fidélité admirable. Je suis passé à côté de la fin, quoi qu'il arrive.
L'ambiance morose de la propagation de la peste et la diversité des cas sociaux face à cette Fin imminente donnent de la richesse à l'histoire. Le symbolisme franchement assumé de la Mort ne donne pas tant à se creuser les méninges que ça, il semble servir surtout à donner une image de la pensée du siècle, des représentations de la Mort à une époque donnée. En tant que tentative de reconstitution (ou de déconstruction), c'est admirable et ça fait penser. Je suis persuadé d'avoir manqué l'essentiel du propos, mais je ne regrette pas de l'avoir vu.
(la langue tonique aux intonations chantantes qu'est le suédois contribue probablement à donner une vivacité à tout ça)

Pour ce qui est du point de vue formel, impossible pour moi d'analyser ça. Je connais trop mal le cinéma des années 50. Beaucoup de plans fixes, dont le souci semble être la beauté du tableau contenu dans le cadre, le dialogue entre obscurité et lumière qui met en relief les objets qui s'opposent, comme la mort pâle et froide contre le chevalier à l'ombre plus humaine... Mais rien qui me permette d'en tirer une clé d'interprétation ou une compréhension fine de l'intention.

Vivre sa vie
7.4

Vivre sa vie (1962)

1 h 20 min. Sortie : 20 septembre 1962. Drame

Film de Jean-Luc Godard

burekuchan a mis 8/10.

Annotation :

Le tableau 11 sur la philosophie ("Nina fait de la philo sans le savoir"), pétrifiant, où l'entretien avec un homme âgé qui lit, très intéressant, vire sur l'utilisation de la parole pour exprimer la pensée. C'est le point névralgique qui a accroché mon regard qui jusque là balbutiait hésitant devant l'écran. "On ne sait pas ce qu'on aime à 20 ans", aperçue à travers le prisme des 22 ans de Nana, et de mes propres presque 20 ans, cette affirmation donne soudainement tout son sens à ces morceaux de réalité détachés.
On a vraiment l'impression de morceaux, découpés par les 12 tableaux qui constituent le film, qu'accentue la musique (toujours la même, donc elle fait le liant entre les bouts, mais parfois elle se coupe en laissant l'image dans le silence, réintroduisant l'idée de morcellement. Par ailleurs, on dirait que Jean-Luc adore foutre la même musique tout le long de son film - il le refait jusqu'au bout avec Le Mépris).
Les discours sur Platon donc, la philosophie allemande, le truc sur les Trois Mousquetaires et la question de Nana sur l'amour, ça a résonné en moi.

La scène, bien plus tôt dans le film, dans la salle où des hommes jouent au billard, dont Nana se met à faire le tour en dansant sur une musique qui elle aussi s'entrecoupe souvent. Un moment marquant, magique, je ne sais pas pourquoi.

L'ambiance froide et le ton détaché de tout. Nana qui a la classe quand elle fume. Les grands silences, les grands mouvements de caméra pour la simple action d'aller chercher un disque, pratiques puisqu'ils englobent plusieurs personnes et situations dans le même plan (le client, puis le disque - on voit toute la boutique, puis la collègue à qui elle demande ses 2000 F).

Le début de dos, comme un refus de commencer
Le 12ème tableau sur l'art, moins compréhensible par une diction moins intelligible et par un propos qui m'échappe plus, mais tout aussi fascinant
La froideur pragmatique avec laquelle l'activité de proxénète est décrite, presque un documentaire avec un montage qui n'en fait plutôt qu'à sa tête
La scène de la lettre

C'est un long-métrage constitué de beaucoup de moments saillants. En somme, un très bon film.

Lola
7.2

Lola (1961)

1 h 30 min. Sortie : 3 mars 1961. Drame, Romance

Film de Jacques Demy

burekuchan a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Mignon, joyeux, ravissant, Lola en met plein les yeux. C'est un film avec de beaux acteurs, qui ont la classe (Roland et Cécile surtout), et une ambiance générale de bonhomie française du bon vieux temps qui rend tout à la fois heureux, guilleret, rêveur, nostalgique. La danse, bon, il y en a peu et ce n'est pas encore une comédie musicale comme j'ai cru comprendre que Demy en avait fait par la suite, et d'ailleurs tant mieux, parce que les comédies musicales je m'y connais pas tellement, et ça fait une porte d'entrée sympathique dans cet univers.
Que dire sinon que les longs travellings sont agréables et donnent toujours ce sentiment de liberté (y a rien à dire, cette caméra mouvante que je crois avoir été exaltée par le mouvement de la Nouvelle Vague dans les années 60, à voir si c'était aussi utilisé plus tôt mais je n'ai pas vu ça, eh bien quand elle traverse les rues de la ville par exemple ou qu'elle court entre quelques boutiques, c'est jouissif et entraînant, ça donne de l'énergie et envie de bouffer la vie oui, c'est vraiment intéressant).

Un désir soudain prend d'être jeune (ouf, je le suis encore), de rencontrer des connaissances d'antan par le plus grand des hasards, d'attendre le grand amour, la chance, de se balader avec un Américain qui nous apprenne l'anglais, et de devenir danseuse et folle tout à la fois, sauf que cette fois on se tape Roland parce qu'il a quand même vachement plus de gueule que Michel. (c'est, je crois, la grosse faute de goût du film...)

Homeworks : - à voir donc : la suite de la filmo de Jacques Demy, surtout Les parapluies de Cherbourg et Les demoiselles de Rochefort qui m'ont l'air incontournables, vu combien j'en ai entendu parler
- d'autres films français de la Nouvelle Vague, parce qu'en ce moment ça me plaît beaucoup, et qu'à force d'en voir j'ai l'impression de faire des liens entre eux et de mieux comprendre, c'est bien de découvrir le cinéma comme ça, en faisant du liant

La Nuit américaine
7.5

La Nuit américaine (1973)

1 h 56 min. Sortie : 24 mai 1973. Comédie dramatique, Romance

Film de François Truffaut

burekuchan a mis 7/10.

Annotation :

Idée très sympathique de nous plonger dans le quotidien ordinaire d'une équipe de cinéma, c'est amusant de voir le nombre de difficultés auxquelles sont confrontées les équipes de tournage, que ce soit Léaud qui boude, ou une vieille artiste hollywoodienne ivrogne qui soit pas capable d'aligner 2/3 mots. Nathalie Baye est extrêmement sympathique dans le rôle de (je sais pas quel métier ?) enthousiaste et meneuse de jeu qu'elle campe.
Après ça reste pas exceptionnel, parce que... je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. C'est organisé suivant un mode très documentaire et les intrigues ne font pas dramatiques, de plus le film tourné par Truffaut ("Je vous présente Pamela") a l'air très basique et naze, même si sa simplicité sert justement le film et le rend plus agréable à suivre (vu qu'on a sans cesse des jeux de basculement entre le film tourné et le tournage du film).
C'est peut-être pas pour ça alors. Je sais pas pourquoi ça m'a pas énormément emballé, tout est présent pour faire un excellent film mais je l'ai trouvé sympathique seulement. Pourtant les 1h50 sont passées très vite, et aucune scène ne serait à jeter.
Peut-être que Truffaut est condamné à mes yeux à faire des films auxquels rien n'est concrètement à reprocher, mais auxquels il manquerait toujours une petite étincelle de génie incongru, d'un flamboiement quelconque, d'un caractère étrange qui s'affirme en plein milieu, pour les rendre exceptionnels.

- je chipote car je suis incapable de juger techniquement des qualités du film, bien qu'elles me semblent être avant tout :
- ses personnages
- sa narration
- son ambiance
Truffaut (sou)rit pas très souvent malgré sa bonhomie

The Neon Demon
6.5

The Neon Demon (2016)

1 h 58 min. Sortie : 8 juin 2016. Thriller, Drame, Épouvante-Horreur

Film de Nicolas Winding Refn

burekuchan a mis 9/10.

Annotation :

C'est vrai que ça fait mal à voir, en même temps que c'est si... beau plastiquement parlant. Sans déconner, je suis même pas attiré par les filles et j'ai trouvé la plupart des plans magnifiques (si c'est pas la preuve que c'est à des fins artistiques...). Là où le concept est intelligent, c'est lorsqu'il parvient à nous faire nous attacher au personnage principal joué par Elle Fanning, dont toute la beauté pure, innocente, etc, paraît effectivement plus brillante mais aussi fragile que celles de ses camarades. Après, c'est une simple descente aux enfers dans le monde superficiel de la vanité, de la beauté éphémère et cruelle, de la jeunesse qui passe et qui en un claquement de doigts te propulse tout en haut avant de te remettre plus bas que terre.
Oui, c'est une idée toute bête mais c'est fait, et fait d'une telle manière qu'on puisse se dire "ce film n'aurait pas pu exister avant 2016". C'est du vrai bon cinéma d'horreur, qui se sert de ce qui fait peur en 2016 (ne pas être considéré et admiré, échouer dans ses rêves de devenir célèbre, blablabla) plutôt que ce qui faisait peur il y a 40 piges (les fantômes, les monstres, etc, c'est devenu limite désuet). Comme Grave que j'ai vu y a pas très longtemps, on sent que c'est un cinéma qui se sert de l'absence progressive de contraintes morales au cinéma pour mettre en scène des comportements de plus en plus ouvertement vicieux (cannibalisme là aussi...), mais c'est pour le bien de l'art.
En tous cas, une ambiance frigorifiante comme un passage dans le supermarché des horreurs, une musique certes moche mais qui sert le propos d'ensemble, comme si l'image magnifique qui nous fascine et nous obnubile était ramenée à sa réalité horrible par ce fond sonore qui dégouline de dénaturation et de mode passagère.
Puis l'utilisation des couleurs, des lumières, les shooting photo avec Jesse qui oui, est vraiment magnifique, la fin improbable avec la piscine, les sentiments exacerbés de chacune, du désir brûlant à la jalousie la plus haineuse, et le souvenir nostalgique, au milieu même du film, de cette nuit pleine de lumières de la ville où Jesse toute jeune et pure parlait à son dulciné d'internet de combien elle aimait voir la lune au-dessus de sa tête...

- ça fait presque mal de le constater, mais les dialogues, simples, durs, "straight forward", concis et sans concession, fonctionnent extrêmement bien dans ce culte de la dégradation du coeur par le corps
- je l'ai formulé un peu niaisement et j'en suis navré -

Les Parapluies de Cherbourg
6.8

Les Parapluies de Cherbourg (1964)

1 h 31 min. Sortie : 19 février 1964. Drame, Comédie musicale, Romance

Film de Jacques Demy

Annotation :

Un peu mitigé quand même. C'est très beau visuellement, et sur ce point là vraiment il n'y a rien à redire tant le projet est ambitieux et réussi : le contraste entre les couleurs, les plans de la neige, de la ville mouillée de pluie quand les lumières se reflètent sur le pavé, de la grande vitre du magasin avec le carnaval en fond... Chaque scène a quelque chose de spécial à ce niveau et c'est très très beau, les plans qui inspirent le plus de tristesse, de mélancolie sont peut-être tout simplement les plans fixes du port ou de la ville. La musique est belle aussi, mais le chant des personnages dessus... c'est charmant par moments mais, peut-être par manque d'habitude, j'ai trouvé ça vraiment fatigant sur 1h30 de film. L'artifice est vraiment exhibé à chaque moment et ça empêche toute émotion de se former, puisqu'il y a une distance inévitable entre le spectateur et les personnages, on ne peut pas ressentir ce qu'ils ressentent.
Ou alors, je pense ça parce que le chant saccadé de phrases banales de la vie quotidienne chantées, toujours répété suivant un mode similaire, de manière un peu monolithique, coupe à la fois le film de la vraisemblance et d'un véritable show musical qui soit plaisant à écouter. Une alternance entre parties chantées et parlées auraient peut-être mieux mis ça en valeur.
Ce qui est dommage, c'est que l'histoire est faite d'attentes, de détachements, de séparations douloureuses, d'amertume, d'hésitations, de doutes, et aurait vraiment pu être très émouvante, mais le chant met comme une barrière plutôt qu'il porte toutes ces émotions à proprement parler. C'est dommage, parce que Lola, ayant une histoire tout aussi simple et "gentille", m'avait touché (d'ailleurs c'est marrant qu'on retrouve Roland, mais il était quand même bien plus sympathique dans Lola qu'ici en diamantaire riche).
Enfin c'est quand même pas du tout un mauvais film, mais c'est plutôt un objet fascinant, bien travaillé et brillant comme un bijou, que quelque chose de véritablement poignant et marquant.

(j'ai peut-être du mal avec les comédies musicales)
(avec les films chantés à la Demy)
(avec une langue française scandée par des voix hauts perchées sur des airs de chansons d'amour)
(il faut dire que ça ne s'écoute pas très souvent ni facilement)
(ou alors je préfère la vraisemblance, quelque chose de plus naturel ?)

La Forme de l'eau
6.8

La Forme de l'eau (2017)

The Shape of Water

2 h 03 min. Sortie : 21 février 2018 (France). Drame, Fantastique, Romance

Film de Guillermo del Toro

burekuchan a mis 8/10.

Annotation :

Là où ce film arrive à viser extrêmement juste, c'est au niveau de la musique. Elle donne d'emblée un ton au film, quelque chose de mystérieux, d'apaisant et d'émouvant à la fois. Et la beauté dont regorge chaque plan accentue dès le début cette impression d'immersion : le quotidien d'Elisa, bien qu'il ait quelque chose de banal, de quelconque, paraît sous son jour le plus merveilleux. Alors les événements qui vont y survenir, les plus majeurs comme les plus minimes, vont tous revêtir une face insolite, impressionnante.
Je ne sais pas trop quoi dire outre ça. C'est un film qui fait rêver, qui est très beau, qui a des personnages au caractère très sympathique. Alors oui, il y a une black, un homosexuel et une muette qui se la joue "Belle et la Bête" avec un animal marin, il y a un gros méchant qui est vraiment vilain, et il y a des russes. Mais tous ces éléments qui auraient pu paraître très cliché sont utilisés intelligemment de sorte à ne pas faire tâche, et même à donner de l'intérêt émotionnel à cette fable, qui est peut-être un conte des exclus. Cela paraîtrait forcé si la violence du film n'était pas une vraie violence, si ses petites transgressions n'en étaient pas vraiment.
Mais si, c'est le cas, il y a des choses assez creepy dans Shape of Water (il y a notamment de l'interspecies sex très suggéré), et des trucs assez sales (un homme qui ne se lave pas les mains après avoir pissé). Donc oui, c'est un film qui ose aussi (en même temps c'est un peu obligé en 2018 pour avoir du succès en faisant quelque chose d'aussi barré, tant mieux quelque part), d'où l'impression que c'est d'abord sage puis que ça brise le cocon de sa propre gentillesse.

Enfin j'ai beaucoup aimé en fait, c'est tout. (et je vais me passer en boucle la BO encore un moment)

burekuchan

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