Francis Ford Coppola

Annotation :

J'appréhendais un peu car plus de 10 ans sans revoir un film culte, c'est jamais bon signe.

J'suis pas vraiment emporté par la première heure, je sais pas ça me parait long, même si jamais désagréable, mais ensuite j'ai glissé sans m'en rendre compte dans un état d'adhésion tout confort, 120 minutes pour capter la performance dingue de Brando, le charisme de Pacino, l'intemporalité affective de la rangaine musicale, j'aime cette froideur, ce manque d'empathie, ce soutient familial, on s'attarde pas sur la peine que peuvent ressentir les personnages après la chute de certains proches, c'est dans la continuité d'une vie dirigée dans un sens particulier, et 3 heures plus tard faut un certain temps pour en sortir tellement ça semble bien représenté.

Bref finalement c'est ça que j'en retiens le plus à défaut d'avoir des arguments, une fois qu'on a pris le temps de s'incorporer, on est vachement bien dans ce Godfather.

Annotation :

Je mettrais jamais Platini dans aucune liste de mes joueurs préférés car je n'ai jamais fait l'expérience d'un ressenti quelconque le concernant, hormis de réputation je ne l'associe à pas grand chose, c'est ainsi.
Pour certains films ça me fait le même effet, ça me frustre mais je ne peux pas ressentir la vibration cinématographique de y a 50 ans, je ne peux me fier qu'a mon ressenti de l'instant qui est bien sur parasité par tout ce que j'ai pu voir jusqu'alors.
Palme ou pas palme j'ai donc simplement vécu ce Conversation comme l'énigmatisme de son personnage principal, muet et sans la moindre émotion, avec comme image en tête Coppola et ses compères un cigare à la bouche autour d'une table, à une époque oui y avait encore beaucoup à envisager.
J'ai toujours pas compris pourquoi le personnage de Gene Hackman est soudainement pris d'empathie pour la situation en question, et j'étais déjà en mode vision automatique quand le twist final a surgi.
Bref c'est comme ça hein.
PS : J'ai parfaitement saisi la dimension d'époque d'un film comme 2001 par exemple, comme quoi...

Annotation :

Si c'est vraiment compliqué pour moi de critiquer la qualité intrinsèque du film, 3h20 ou pas j'ai trouvé le temps assez long, jamais interessé ce coup-ci par tout ce qui tourne autour de Pacino dont la froideur et le regard sombre semblent être devenu le moteur de l'histoire, beaucoup plus en revanche pour tous les flashbacks Andolini, très convaincants, puissant charisme du Niro, beaucoup de charme dans l'élaboration de cette naissance du Don.

Je suis un peu déçu par cette nouvelle vision, j'étais vachement dans l'humeur pourtant.

Une autre fois peut-être.

Annotation :

Vu un peu trop jeune et certainement dépassé par l'objet, de ma vie je me suis jamais soucié du film.

Pourtant y a quelques soirs j'ai pas compris ce qui m'est tombé dessus, j'ai vécu un moment très fort, j'ai senti la puissance de l'oeuvre de tous les côtés, et j'ai encore un peu du mal à en décrocher.

Pourtant je sais pas, Matin Sheen me revient pas des masses, un peu de perplexité, et j'ai aucun film de guerre de prédilection dans la poche.

Bref c'était réceptivité totale ce coup-ci, l'enfer psychologique dans une merveille de démonstration, les danses psychédéliques du surfer, la pluie, la boue, le gens niqués de la tête, l'attente, les longueurs, les questionnements, le tout dans un dosage très interessant à vivre.

Après la scène du dernier avant-poste militaire qui doit garder un pont, avec les fondus au noir, le mutisme de Willard et ses regards désabusés, j'étais à fond, et avec cette dernière demie-heure qui m'a fait penser à la "grandeur" d'un Kubrick, je suis resté scotché.

Fin bon, suis très satisfait de saisir entièrement le statut cultissime du truc, fallait juste que je sois un peu plus grand.

PS: Dans la version Redux, toute la séquence dans la plantation avec les Français... ouai non, c'est pas terrible, ça sert un peu à rien et ça casse le rythme du délire d'origine je trouve.

Annotation :

Mièvrerie d'instant inutile, un rien à raconter dans un rien à contempler, ou comment sortir une horreur fadasse quand tout le monde est à tes pieds.
Si encore j'avais pas dû me farcir toute la playlist d'une musique d'apéro guindé.
Triste quelque chose de grand artiste dis donc.

Annotation :

Imbriqué à la suite des deux autres ce Parrain fait plutôt du bien, moins sombre, mois contemplatif, quelques sourires et une certaine légèreté dans l'attitude de Michael Corleone, même si je comprends que ça puisse faire questionner un peu, moins de lourdeur dans les mic-macs familiaux, et cette présence tout à fait rafraichissante d'un Andy Garcia très charismatique.

Dernière demie-heure solide du feu du cinéma, vraie émotion de mon côté dans cette cloture de saga, formidable travail général qui m'empêche finalement de chercher une bête quelque part.

Ps: Je sais pas si on peut estimer que dans ce film Sofia Coppola est une belle femme...mais bon sang ça restait mon principal souvenir et j'en suis encore fou amoureux dis donc.

Annotation :

Je l'avais jamais capté comme ça, mais c'est vraiment micmacs à tire-lapellicule, 1000 idées la minute, un cachet incroyable pour le meilleur ou pour les pires.

De mon côté c'est assez simple, c'est mon intro favorite de toutes les intros du cinéma de la vie, depuis ado, depuis toujours, vas expliquer ça, la musique, la transcendance d'Oldman, tout est dingue de mon côté et fonctionne au firmament de l'excellence.

Ensuite j'ai vu la première demie heure 100 fois, mais le film entier très peu finalement, et je comprends mieux pourquoi.

L'approche du comte, du château, de ses secrets, ce plan ou il descend la façade pour rejoindre les loups, la scène insecte Bellucci, Renfield le piqué, c'est un cauchemar épouvantable que je trouve formidablement réussi.

Après ça, c'est plus difficile pour moi, étrangement ou pas ça m'a fait penser à Natural Born Killer de l'autre, c'est un film à informations visuelles, pour tout et rien, ça devient lourdaud un peu, et dès que Van Helsing arrive, ça me parait assez con parfois faut le dire, mais chut chut, j'ai jamais vu pareil singularité, pareil impact que ces 30 premières minutes, et c'est tout à fait suffisant pour moi.