Cover Journal de bord Cinéma - 2017

Journal de bord Cinéma - 2017

Couverture : Τριλογία: Το λιβάδι που δακρύζει (Θόδωρος Αγγελόπουλος, 2004)

2016 :
http://bit.ly/2LXbfqF
2017 :
http://bit.ly/2Fireyg
2018 :
http://bit.ly/2Firxco
2019 :
http://bit.ly/2tB6bTQ
2020 :
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Liste de

187 films

créee il y a plus de 7 ans · modifiée il y a plus de 4 ans

Mystery Train
7.4

Mystery Train (1989)

1 h 50 min. Sortie : 6 septembre 1989 (France). Comédie, Policier, Drame

Film de Jim Jarmusch

Woozz a mis 7/10.

Annotation :

02/01 - Vu (Cinéma)

L'errance chez Jarmusch, semble être une obsession prédominante: ses personnages se perdent en marchant (ou dans leurs pensées), parfois sans but, déambulent dans une ville à la gloire passée. Les histoires se suivent comme les wagons d'un train, forcément liés mais sans réelles connexions. Que ce soit grâce aux lieux, à quelques personnages ou à des bruits, les 3 histoires se rencontrent et se chevauchent à l'occasion. Jarmusch appuie sur le fait que la vie est importante partout, pour tout le monde, et que n'importe où n'importe quand, des vies se passent et changent simultanément.

Poésie du quotidien et du banal comme pour Paterson (même si moins appuyé), Jarmusch trouve dans le simple de quoi nous émerveiller. On se surprend à avoir un sourire ineffaçable du début à la fin. Je crois que je préfère largement le segment des deux Japonais.

Cris et chuchotements
7.6

Cris et chuchotements (1972)

Viskningar och rop

1 h 31 min. Sortie : 20 septembre 1973 (France). Drame

Film de Ingmar Bergman

Woozz a mis 9/10.

Annotation :

03/01 - Vu (Cinéma)

Le Rouge et le Noir et le Blanc. Le temps inexorable, la souffrance absurde, les non-dit qui dévorent les relations, la peur d'être seul, isolé parmis les siens, crier intérieurement. Et puis, dans un océan de noirceur, l'Amour, celui qui sauve et qui guérit, et l'Espoir ; celui qui au delà des apparences et de la misère, fait vivre. Tout ça, je le dit avec très peu d'éloquence mais beaucoup de sincérité.

Les relations sont, comme pour Sonate d'Automne, le point central du film autour duquel Bergman construit tous ces autres thèmes. J'ai eu une sensation similaire avec Mizoguchi, arriver à évoquer tant de choses en si peu de temps est tout de même prodigieux. Bergman dit tout, avec une mise en scène et un esthétisme que je ne peux que qualifier de parfait, et magnifique. Un autre chef d'œuvre.

L'Homme qui en savait trop
7.4

L'Homme qui en savait trop (1956)

The Man Who Knew Too Much

2 h. Sortie : 5 octobre 1956 (France). Drame, Thriller

Film de Alfred Hitchcock

Woozz a mis 6/10.

Annotation :

03/01 - Vu (CinéClub)

Quelle déception, je pensais pouvoir ajouter L'Homme qui en savait trop à mon panthéon Hitchcock personnel. La précision formelle de Hitchcock ne me suffit pas, c'est triste à dire (ou alors j'étais pas d'humeur, ce qui est tout à fait probable). Première partie qui ne me captive que rarement, un peu molle et ennuyeuse. Mais comme pour un certain nombre de Hitchcock que j'aime modérément, il y a quelques moments lumineux: magnifique scène de concert, magnifique scène finale (la monté dans les escaliers).

Down by Law - Sous le coup de la loi
7.7

Down by Law - Sous le coup de la loi (1986)

Down by Law

1 h 46 min. Sortie : 12 novembre 1986 (France). Comédie, Policier, Drame

Film de Jim Jarmusch

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

04/01 - Vu (Cinéma)

Nous avons donc l'errance et l'ennuie comme moteur de l'extraordinaire. La sensation de tourner en rond est particulèrement bien exprimée, dans 3 contextes différents mais qui se rejoignent sur les thèmes de fond.

J'avoue que je suis un peu déçu parce que je m'étais imaginé que c'était le meilleur Jarmusch, mais j'exclus pas un +1 dans quelques temps. J'ai besoin de tourner un peu en rond.

Ça m'a donné envie de me replonger dans la discographie de Tom Waits tout ça. Et ça m'a réconcilié avec Benigni aussi.

Dernier train pour Busan
7.2

Dernier train pour Busan (2016)

Busanhaeng

1 h 58 min. Sortie : 17 août 2016 (France). Action, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Yeon Sang-Ho

Woozz a mis 5/10.

Annotation :

04/01 - Vu

En fait c'est un film Hollywoodien? Quelques bonnes idées dans le train et quelques scène bien prenantes, mais le tire-larme permanent, les artifices du scénario ultra banales et les personnages sans nuance et archétypaux (le patron sans cœur et la petite fille qui joue les Jésus ohlala) me tapent sur le système.

Green Room
6.6

Green Room (2016)

1 h 35 min. Sortie : 27 avril 2016 (France). Thriller, Action

Film de Jeremy Saulnier

Woozz a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

08/01 - Vu

Je rattrape peu à peu mes envies de 2016.

Saulnier revisite le slasher, l'action se déroulant dans un contexte exiguë où il faut donc redoubler d'inventivité pour renouveler la mise en scène. Ça fonctionne pendant pas mal de temps mais le mécanisme de narration étant toujours le même, ça finit par se répéter un peu. Au delà de ça, les personnages ne sont jamais vraiment développés, et la fin est pas mal naze quand même. Mais globalement ça tient bien la route, c'est souvient bien oppressant et flippant.

Manchester by the Sea
7.3

Manchester by the Sea (2016)

2 h 17 min. Sortie : 14 décembre 2016 (France). Drame

Film de Kenneth Lonergan

Woozz a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

10/01 - Vu (Cinéma)

Je sais pas si je surnote un peu parce que Casey Affleck est tellement incroyable qu'il me fait douter de ma sexualité, ou parce que j'ai un énorme faible pour les mélodrames familiaux.

Ici, tout est dans le non-dit, dans la retenue. Ce personage exprime toute sa détresse par ses silences, et le film est à son image : sobre, pudique. La vie a détruit cet homme à la voix et au regard triste, et c'est retranscrit avec tant de beauté et de force tranquille. Tout le désespoir du monde est dans ce "I can't do it". Finalement, Lonergan raconte ici l'acceptation du Drame. Certains tournent trop vite la page, certains pensent ne pas être touchés, et certains s'engouffrent dans un abîme de tristesse. Et puis le dialogue, le nouveau contact, difficile et lent, qui peut-être un jour effacera ce passé.

Ce qui est vraiment dommage, c'est ce montage (qui par ailleurs est dosé avec tant de finesse comme dans la scène de l'incendie évidemment), qui déborde de temps en temps, brisant la sobriété générale des sentiments exprimés ailleurs. Mais je pardonne, le reste est si touchant et si sincère.

C'est beau Manchester quand même. Et Affleck, je le redis, quel acteur.

Violent Cop
7.2

Violent Cop (1989)

Sono otoko, kyobo ni tsuki

1 h 43 min. Sortie : 25 mars 1998 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Takeshi Kitano

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

11/01 - Vu (Mubi)

C'est la démarche totale, extrême, jusque boutiste du personage qui le rend si fascinant, et qui rend par de fait même, ce film fascinant. Kitano déambule de sa démarche superbe, gauche mais assurée dans cette histoire, sans s'arrêter. La violence surgit au coin de la rue et éclabousse. Fascination morbide certes, mais voir un personnage déterminé par la violence et l'absence morale qu'il assumé pleinement (surtout quand il incarne précisément l'ordre moral), voir cette violence resurgir partout autour de lui et se propager, voir cette violence cyclique ne rien résoudre, c'est ça qui justifie une telle fascination.

De manière générale, la première heure (et voir même un peu plus) est classique, mais la conclusion est tellement remarquable qu'mérite amplement que le film soit vu.

Les Rivières pourpres
6

Les Rivières pourpres (2000)

1 h 46 min. Sortie : 27 septembre 2000 (France). Policier, Thriller

Film de Mathieu Kassovitz

Woozz a mis 3/10.

Annotation :

12/01 - Vu (Mubi)

Ma curiosité sans limite m'a encore poussé à regarder un film que je détestais d'avance. C'est un film qui est vide, qui n'a rien à dire, qui est moche, mal découpé, et mal joué.

Tokyo Tribe
6.4

Tokyo Tribe (2014)

Tookyo Toraibu

1 h 56 min. Sortie : 30 août 2014 (Japon). Action, Science-fiction, Comédie

Film de Sion Sono

Woozz a mis 5/10.

Annotation :

15/01 - Vu (Mubi)

J'avais très envie de commencer la filmographie de Sion Sono par autre chose que Love Exposure. Tokyo Tribe m'en donne l'occasion, et le résultat est très mitigé. Sur-esthétique outrancière (peut-on être plus outrancier que ça) et vulgaire, résolument contemporain, maitrise du n'importe quoi, Tokyo Tribe est une fresque, une fresque qui prend la forme d'un tag gigantesque de toutes les couleurs sur le mur du cinéma japonais. Avec une grosse teub pour bien appuyer le propos.

Entre moment pur d'ennui (parce que submergé par la folie et le mauvais gout), et intérêt modérée mais sincère pour le chaos superbe qu'il produit, je ne peux résolument pas détester ni adorer ce film. La démarche de Sion Sono est remarquable, et j'attend de voir ce que me réserve la suite.

Lo and Behold, Reveries of the Connected World
6.6

Lo and Behold, Reveries of the Connected World (2016)

1 h 38 min. Sortie : 19 août 2016 (États-Unis). Science

Documentaire de Werner Herzog

Woozz a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

23/01 - Vu

Herzog s'empare d'un sujet on ne peut plus contemporain pour dresser un portrait plein d'espoir, d'émerveillement, de peur et d'appréhensions. On prend conscience de l'importance de ce qui est en train de se passer, de l'ampleur du phénomène et de l'impact immesurable qu'il va avoir sur l'humanité, tout en dressant un portrait complet dudit phénomène: dérives et fragilités sont montrés sans détour, et Herzog n'a pas l'air d'indiquer vraiment dans quel direction nous nous dirigeons. Il reste alors la fascination et l'accablement devant le progrès qu'il reste à accomplir.

Le seul souci c'est que ça fait un peu documentaire France 5 du mercredi après midi, Herzog ayant habitué à des choses bien différentes dans la forme en tout cas.

The Strangers
7.5

The Strangers (2016)

Goksung

2 h 36 min. Sortie : 6 juillet 2016 (France). Thriller, Épouvante-Horreur, Fantastique

Film de Na Hong-Jin

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

25/01 - Vu

Chacun voit le mal comme il veut l'imaginer. Na Hong-jin superpose les arcs narratifs dont les notions de bien et de mal sont définies par les personnages, par ce qu'ils veulent bien croire ou comprendre du mal. Ce thème se synthétise de diverses manières, et l'une d'elle c'est la confusion générale qui règne sur les objectifs des personages fantastiques (qui sont les personifications de la morale, en un sens): dans le dernier quart d'heure, les certitudes sur leurs objectifs sont toutes mis à mal. On ne sait plus qui veut du bien à qui. C'est pour ça que certaines scène montés en parallèle paraissent ne pas aller ensemble, incongrues et incohérentes (je pense surtout à la dernière scène): elle étudient les représentations du mal en fonction des personnages en présence.

Il n'en demeure pas moins que certains tics de mise en scène sont assez gênants, qui m'ont parfois empêché d'être emporté dans le récit, mais The Strangers reste un très bon film à l'esthétique soigné qui me hype définitivement pour The Chaser.

La La Land
7.5

La La Land (2016)

2 h 08 min. Sortie : 25 janvier 2017 (France). Comédie musicale, Comédie dramatique, Romance

Film de Damien Chazelle

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

26/01 - Vu (Cinéma)

La La Land est un film de nostalgie, où Chazelle tente de concilier l'univers visuel et sonore des vieux classiques de la comédie musicale avec quelque chose de plus contemporain. La petite satire de la vie Hollywoodienne couplé au rêve perdue contraste avec l'habituel "happy ending" des comédies des années 40-50. Il y a d'ailleurs un parallèle assez évident entre la volonté de renouvellement de Chazelle et celle que doit entamer Sebastian pour survivre dans son milieu.

Au delà du charme envoutant de cette joli histoire niaise, l'une des idées qui me plait c'est que dans la vie, les choses ne vont pas toujours bien ; mais au cinéma, le rêve vit encore. La vie parfait qu'on aurait du mener, elle existe dans la machine à fabriquer du rêve qu'est le cinéma. Et malgré un décors en carton, on s'y croirait presque.

Harmonium
6.4

Harmonium (2016)

Fuchi ni tatsu

1 h 55 min. Sortie : 11 janvier 2017 (France). Drame

Film de Kōji Fukada

Woozz a mis 6/10.

Annotation :

27/01 - Vu (Cinéma)

Il y a une certaine retenue et simplicité dans la mise en scène de Fukuda totalement typique du cinéma nippon, qui malheureusement n'es pas accompagnée d'une qualité du récit que j'attendais. Il y a des idées intéressantes, mais la deuxième partie s'enfonce dans un pathos facile, et dans une succession de ficelles scénaristiques un peu grossières. Il en ressort une émotion factice, qui appuie trop fort et qui jure avec la sobriété du reste. Mais la tentative n'est pas dénuée d'intérêt, et ça me donne suffisamment envie de voir un peu ce que Fukuda a à proposer d'autre.

Le Voyage au Groenland
6.5

Le Voyage au Groenland (2016)

1 h 38 min. Sortie : 30 novembre 2016. Comédie dramatique, Aventure

Film de Sébastien Betbeder

Woozz a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

27/01 - Vu (Cinéma)

C'est franchement ravissant, très mignon et parfois très drôle. On échappe aux écueils de la trop classique rencontre d'un peuple inconnu. C'est un joli petit film, un petit bout de vie de deux copains. On en ressort avec un sourire franc, surtout parce que le film est bien porté par les deux Thomas.

The Brown Bunny
6.6

The Brown Bunny (2003)

1 h 30 min. Sortie : 7 avril 2004 (France). Drame, Road movie

Film de Vincent Gallo

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

28/01 - Vu (Mubi)

C’est un film très archétypal du cinéma indépendant américain. Esthétiquement et thématiquement, on fait pas plus indie. Malgré la mégalomanie que je devine chez Gallo, il arrive à capturer un esprit particulier: c’est cotonneux, doucement triste et morne. L’errance est partout: sentimentale, géographique, psychologique. Il se passe pas grand chose et la route et la musique sont belle. Magnifique scène sur les lacs salés. Ça m’a beaucoup fait penser à Wanda de Barbara Loden (qu’il faudra que je revois d’ailleurs), dans l’esthétique et l’errance.

Into Eternity
7.4

Into Eternity (2011)

1 h 15 min. Sortie : 18 mai 2011 (France).

Documentaire de Michael Madsen (II)

Woozz a mis 5/10.

Annotation :

28/01 - Revu (Mubi)

Je croyais que je ne l'avais pas vu au début, mais j'ai vite reconnu. Certains des questionnements son plutôt intéressants, mais le développement laisse à désirer. Quant à la forme, c'est du archi-classique, sans surprise, souvent lassant. Je crois que je m'habitue trop à Herzog...

Suspiria
7.6

Suspiria (1977)

1 h 38 min. Sortie : 18 mai 1977 (France). Fantastique, Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Dario Argento

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

29/01 - Vu (Mubi)

Quel travail sur la lumière et sur le son! La BO du groupe prog Goblin répété jusqu'à plus soif (très Carpenter-esque si je ne m'abuse) colle parfaitement à l'ambiance baroque des lieux. Ça fourmille d'idées visuels, tant dans ce montage frénétique qu'à l'image elle-même, avec ces superbes néons, qui on manifestement beaucoup marqué Winding Refn dans son approche esthétique du néon.

Argento manque de budget pour tout, et il fait avec ce qu'il a, avec sincérité et dévouement. Tu sens la galère et les concessions derrière beaucoup de choses, et je trouve ça assez remarquable d'arriver à quand même sortir un film de cette qualité esthétique là.

Eleni : La Terre qui pleure
7.9

Eleni : La Terre qui pleure (2004)

Trilogia: To livadi pou dakryzei

3 h 05 min. Sortie : 14 juillet 2004 (France). Drame, Historique, Romance

Film de Théo Angelopoulos

Woozz a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

02/01 - Vu (Mubi)

Eleni est un récit en ellipses, un récit qui est animé d’un mouvement lent, d’un mouvement de l’histoire, des peuples et des personnages, qui se traduit par un mouvement permanent de l’image. Car la mise en scène d’Angelopoulos est toujours animée, la caméra rarement fixe. On commence souvent par un plan large qui se meut vers le détail ; il compose ses plans avec un soin infini, et ce mouvement perpétuel fait tout le charme et le génie de sa mise en scène. Je trouve par ailleurs, l’opposition entre le mouvement lent de la mise en scène du temps, et la brutalité temporelle de l’ellipse comme étant un mécanisme de cinéma renversant.

Le désespoir s’installe et se consume dans les ellipses, mais il se concrétise brièvement dans les moments à la caméra. Parce qu’Eleni est un film sur la mort de l’espoir. Il s’échappe constamment, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Le ton pastel gris des couleurs vient renforcer le sentiment morne et terne, donnant au film un aspect boueux.

Le sublime surgit du simple : les plans des barques, l’écharpe en fil d’ariane brisé, le champ de draps blancs, les trains symbolisant l’avancement du temps.

Choeur de Tokyo
7.1

Choeur de Tokyo (1931)

Tôkyô no kôrasu

1 h 30 min. Sortie : 15 août 1931 (Japon). Drame, Muet

Film de Yasujirō Ozu

Woozz a mis 7/10.

Annotation :

03/02 - Vu (Mubi)

Un premier Ozu, c’est une émotion particulière. Tu sens les prémisses de quelque chose de grand, le drame familial qui se joue dans les regards, et dans les non-dits (c’est un muet, mais quand même). Est-ce que c’est un sentiment artificiel que je me suis inventé, devant le génie annoncé d’un autre grand maître? Je crois qu’il y a un peu de ça, mais je pense aussi sincèrement que c’est un très beau film, plein de petites idées notamment dans la deuxième partie sur certains aspects de mise en scène (la scène du jeu des claquement de main par exemple).

Jackie
6

Jackie (2016)

1 h 40 min. Sortie : 1 février 2017 (France). Biopic, Drame, Historique

Film de Pablo Larraín

Woozz a mis 7/10.

Annotation :

04/02 - Vu (Cinéma)

Jackie est un très bon film, un film qui me réconcilie largement avec le genre « biopic » qui me rebute légèrement. Race, The Danish Girl, Trumbo… j’en ai vu quelques uns récemment, mais tous me laissent la même impression de fade, de niais, et de fiche documentaire sans intérêt cinématographique.

Or donc, j’ai été enthousiasmé par ce film. Enfin un biopic qui construit un personnage et pas une liste d’anecdotes, qui ne se contente pas d’être hagiographique, qui évoque bien des thèmes autour du personnage… Porté par la performance de Portman (ohlala les blague ça va plus), qui épanouie son personnage, ses contradiction et faiblesses, sa soif de pouvoir et son deuil difficile.

Il y a un aspect qui m’a particulièrement plu, c’est la reconstitution de l’image d’archive. La photo superbe, au grain épais, se confond avec l’image d’époque. Le paroxysme est atteint dans ce plan sublime, où la vraie foule de 1963 se reflète sur la voiture fictive de Larraín, unissant le réel et le fictif. La BO de Mica Levi, terriblement attachante, vient compléter un tableau déjà bien rempli.

Diamond Island
6.6

Diamond Island (2016)

1 h 43 min. Sortie : 28 décembre 2016. Drame

Film de Davy Chou

Woozz a mis 6/10.

Annotation :

04/02 - Vu (Cinéma)

C'est joli, y'a de belles idées esthétique, une lenteur toute caractéristiques de l'Asie du Sud est, des néons et des cigarettes dans la nuit... Mais à part ça, je suis incapable de m'investir dans le récit convenu ou de m'intéresser aux personnages fades. On s'ennuie un peu, on sursaute de temps en temps parce que les idées visuels réveillent l'intérêt, mais le reste du temps c'est longuet.

Citizen Kane
8

Citizen Kane (1941)

1 h 59 min. Sortie : 3 juillet 1946 (France). Drame

Film de Orson Welles

Woozz a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

06/02 - Vu

Enfin vu! Pierre angulaire du cinéma, leçon de style absolue, il m’aura suffit de quelques secondes pour le comprendre. Atteindre un tel niveau de créativité de la mise en scène dès son premier film, il fallait vraiment que Wells soit un génie né. L’inventivité magistrale dont Wells fait preuve à chaque instant ne se noie pas dans un océans d’effets: c’est toujours maitrisé, justifié, et totalement intégré au récit.

Le mythe du rêve américain effrité, celui de l’homme qui voulait, sous couvert d’un altruisme auquel il croit vraiment, sauver les foules, mais qui fini par devenir la caricature de ce qu’il combattait. Il parle des foules comme si il les possédaient, et fini par traiter les gens autour de lui de la même manière. La puissance induite par l’argent corrompt même le plus résistant. Au fond, il ne reste qu’un souvenir d’enfance, pur et vrai, secret qui n’est partagé qu’avec le spectateur. Mais Kane n'est pas uniquement une addition de souvenirs, c'est ce sur quoi Wells insiste. L'homme public, et même l'homme dont l'entourage se souvient n'est pas Charles Foster Kane. Par ce biais, Wells aborde une thématique de fond: l'interprétation d'une vie.

Parfait, aussi galvaudé ce mot soit-il, semble s’appliquer ici plus que partout ailleurs.

Beetlejuice
7.1

Beetlejuice (1988)

1 h 32 min. Sortie : 14 décembre 1988 (France). Comédie, Fantastique

Film de Tim Burton

Woozz a mis 5/10.

Annotation :

07/02 - Vu

Ça a eu au moins le mérite de me faire redécouvrir Harry Belafonte. Non pas que le film soit totalement à jeter, mais je crois que l'esthétique Burtonienne me séduis de moins en moins. Du coup, ça rattrape pas la médiocrité du récit, et le manque d'audace générale de Burton dans sa réalisation.

Sherlock Junior
8.3

Sherlock Junior (1924)

Sherlock Jr.

45 min. Sortie : 28 octobre 1924 (France). Muet, Comédie, Action

Moyen-métrage de Buster Keaton

Woozz a mis 9/10.

Annotation :

08/02 - Vu

Beaucoup trop fort Keaton... Poésie simple et burlesque, rêves et réalité, et véritable amour. Aussi simple soit-il, Sherlock Junior est un chef d'œuvre ravissant et qui m'a laissé pantois de gaité.

Beaucoup, beaucoup trop fort Keaton...

Silence
6.6

Silence (2016)

2 h 41 min. Sortie : 8 février 2017 (France). Drame, Aventure, Historique

Film de Martin Scorsese

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

08/02 - Vu (Cinéma)

Profondément prosélyte, Silence tente à la fois d'être historiquement précis, tout en faisant voir son récit exclusivement du point de vue Jésuite. Les japonais sont des tortionnaires sans grande morale ni intelligence, ce qui donne lieu a quelques moments légèrement agaçant où les nippons passent pour des idiots et leur croyance ridiculisée. Véritable profession de foi pour Scorsese, il signe ici un film superbe esthétiquement, qui capte une partie de l’essence du Japon féodale, à la manière des grand maîtres du Jidaigeki.

La maitrise impeccable de Scorsese, tant dans sa narration que sa mise en scène (bien que tout ça soit classique et pas souvent audacieux), permet d'articuler un film très long avec beaucoup de fluidité. Bien qu’il aborde une multitude de thème en relation avec la religion, il est principalement question de foi, au sens de la croyance sans signe ou manifestation, en tant que partie inébranlable de la dévotion. La relation du croyant, soumis à l’épreuve, face au silence du divin. Scorsese amorce quelques discussions intéressantes sur les visions opposés du Christianisme et du Bouddhisme, mais ne concrétise pas vraiment. Ça tombe d’ailleurs assez bien puisque je viens de finir le Bardo-Tödol, livre essentiel de la religion bouddhiste (tibétaine, mais quand même).

In Jackson Heights
7.4

In Jackson Heights (2015)

3 h 10 min. Sortie : 23 mars 2016 (France).

Documentaire de Frederick Wiseman

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

10/02 - Vu

Caméra toujours allumée, Wiseman capte l’esprit cosmopolite et bouillonnant de Jackson Heights à New York. Malgré une neutralité apparente dans l’attitude, le film n’est pas neutre dans son propos. Le style (peu de montage visuel ou seulement pour s’attarder sur les visages, encore moins de montage sonore) qui fait toute la force des propos de Wiseman, permet de laisser libre court à une observation attentive des hommes et femmes qui nous sont présentés, faisant tout l’intérêt de la démarche du réalisateur.

J’ai été tour à tour touché, amusé, interloqué, attristé, ennuyé par les différents segments du film. L’instructeur de taxi est très Herzogien. « In french we say « Ouasinage » ».

Le Monde de Dory
6.5

Le Monde de Dory (2016)

Finding Dory

1 h 37 min. Sortie : 22 juin 2016. Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Andrew Stanton et Angus MacLane

Woozz a mis 6/10.

Annotation :

11/02 - Vu

C'est pas mal, quelques bons personnages (le Beluga, les deux phoques et la poule d'eau) qui font comme souvent, une bonne partie du charme enfantin des Pixars. L'insistance sur la famille m'a un peu soulé, et c’est dommage que ça soit un peu un copier-coller narratif du précédent, mais sinon c’est joli, attendrissant, avec une belle animation.

Kung Fu Panda 3
6.2

Kung Fu Panda 3 (2016)

1 h 35 min. Sortie : 30 mars 2016 (France). Animation, Action, Aventure

Long-métrage d'animation de Jennifer Yuh Nelson et Alessandro Carloni

Woozz a mis 5/10.

Annotation :

11/02 - Vu

Je me suis dit, autant me faire les 3 films d'animations qui me tentaient un minimum d'affilé. Les pandas c'est cool. La tortue, elle est quand même trop bien. Voilà, sinon j'ai rien à dire.

Zootopie
7.3

Zootopie (2016)

Zootopia

1 h 49 min. Sortie : 17 février 2016 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush

Woozz a mis 6/10.

Annotation :

12/02 - Vu

La métaphore est très mal choisie. Dès qu’on fait intervenir un facteur biologique pour expliquer des différences, on tombe nécessairement dans un piège qu’on cherche à dénoncer. On voit bien que c’est pas l’intention du film, mais ils ont vraiment pas fait gaffe. Il suffit de passer outre ce problème pour apprécier le reste. Cette fameuse métaphore d’ailleurs, bien qu’elle soit la plupart du temps bien intégrée au récit, devient poussive à certains moments clés. Et je comprends que ce soit un peu forcé, si on s’adresse à un public plus jeune, mais je trouve ça trop insistant, limite moralisateur dans certaines remarques.

Beaucoup de blagues éculés, de gags trop classique, quelques références pop agaçantes (Shakira et le Parrain, mais laissez nous tranquille), mais il y a quelques étincelles à droite à gauche qui embellissent un film qui reste très classique dans son immense majorité. Le personnage de Nick vient sauver le tableau, et en plus quand il est doublé par Batesman, j’ai pas le choix de l’apprécier.

Woozz

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