Odyssée Littéraire 2023

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Lu pour la première fois.

Quelle œuvre titanesque ! Pendant un millier de pages, Jean-Philippe Jaworski nous raconte une aventure passionnante de tellement de manières différentes. D’un point vue simplement romanesque tout d’abord, rares sont les moments d’ennui, on reste captivé pendant une très grosse majorité du bouquin. D’un point de vue de l’univers ensuite, l’auteur déploie une fresque haute en couleurs d’un empire très inspiré de l’empire Romain, le tout dans un contexte de semi-fantaisie. Mais, surtout, Gagner la guerre est une œuvre politique fantastique. Le héros, Benvenuto Gesufal, est l’homme de main du podestat de la République, soit le gouverneur d’une partie du royaume en quelque sorte. Il est donc dans tous les coups tordus, toutes les manigances. C’est également un voyou sans foi ni loi, mais qui est malgré tout attachant dès les premières pages, autant dire qu’il s’agit d’un tour de force. Plus d’une fois je me suis ébahi devant la sournoiserie des manœuvres politiques, devant l’intelligence du déroulement de l’intrigue. Plus d’une fois je me suis dis que, si nos politiques sont seulement à moitié aussi fourbes, alors nous sommes alors bel et bien foutus. Le seul bémol que je mettrais à cette histoire, mis de côté quelques rares coups de mou, c’est l’invincibilité du héros : étant donné qu’il raconte son histoire, on sait qu’il a forcément survécu, et donc qu’il se sortira tant bien que mal de toutes les situations désespérées dans lesquels il sera plongé.
A côté de cela, l’écriture est tout bonnement fantastique. C’est un réel plaisir de plonger dans les méandres des phrases de Jaworski, de découvrir tellement de nouveaux mots jamais vus auparavant, qu’ils appartiennent à la langue actuelle tout en étant inconnus ou bien qu’ils soient l’apanage de vieux dialectes ou de vieilles traditions désormais oubliées.
Une œuvre titanesque certes, mais chaudement recommandée.

Commencé quelque part entre fin 2022 et début 2023. Terminé le 7 juin 2023.

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Lu pour la première fois.

La combinaison du recueil de nouvelles “Janua Vera”, qui prépare à l'œuvre colossale “Gagner la guerre”. Un ensemble hyper intéressant, au style merveilleux, qui dépeint à la fois l’histoire et les coutumes d’un royaume ainsi qu’une partie de sa politique. A recommander les yeux fermés, pour peur que les 1200 pages ne vous effraient pas.

Commencé le 9 septembre 2023. Terminé le 7 juin 2023.

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Lu pour la première fois.

La promesse d’un polar ayant comme terre d’accueil Champagny-en-Vanoise me faisait de l'œil, adorant moi-même ce petit village des Alpes. Inutile de tergiverser : il s’agit malheureusement là du seul intérêt du premier roman de Sabine Vliers.
Terriblement mal écrit (le pauvre n’était pas aidé, je l’ai lu juste après Gagner la Guerre), Quand les anges s’en mêlent déroule néanmoins une intrigue qui entremêle astucieusement le présent et les années de la seconde guerre mondiale, alternant donc les points de vue. J’ai fini par me laisser emporter. L’écriture s’améliore également en cours de route, ce qui permet de l’oublier pour se consacrer sur une intrigue qui devient prenante…
… mais qui ne débouche malheureusement sur rien d’intéressant. Les résolutions sont absurdes de facilité, et le style s’écroule de nouveau sur la fin, amenant vers une sensation assez amère une fois le livre refermé. Non franchement, il n’y a pas grand chose à sauver, si ce n’est quelques chapitres du passé vers le milieu du livre, mieux écrits et intéressants de part leur reconstitution historique. C’est vraiment dommage, car il y avait vraiment moyen de faire quelque chose, mais le tout est beaucoup trop bancal. A conseiller uniquement aux adeptes de Champagny, Pralognan et autre Bozel, car ça reste quand même de chouettes lieux pour une intrigue.

Commencé le 08 juin. Terminé le 22 juin.

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Lu pour la première fois.

Gros manquement à ma culture littéraire, j’ai enfin attaqué le Cycle de Fondation. Je ne sais pas vraiment ce à quoi je m’attendais, mais ce qui est sûr c’est que je ne m’attendais pas à ça. C’est un véritable roman, qui se passe du point du vue de plusieurs personnages à travers les décennies, et qui retrace la lente agonie de l’Empire Galactique, et sa résurrection en parallèle.
Même si l’intrigue arrive à être souvent passionnante (on veut vraiment voir comment va évoluer la situation géopolitique de la Fondation, et savoir comment ils vont résoudre les différentes crises), c’est avant tout pour sa lecture politique et sociale que Fondation est un livre marquant. Personnellement, je trouve le simple principe de la psychohistoire fascinant. Le fait qu’on pourrait mathématiquement prédire ce qui va se passer dans les grandes lignes, basées sur les connaissances sociales et historiques de la société, est très intéressant. Il y a d’ailleurs probablement du vrai là-dedans, et ça donne envie de creuser la question.
Une œuvre d’anticipation majeure donc, et pourtant très accessible. Comme quoi il n’y a pas forcément besoin de faire compliqué pour être intelligent. C’est une bonne leçon là-dessus également. Hâte d’attaquer la suite, et de voir où le grand cycle d’Asimov nous amènera.

Commencé le 28 juin. Terminé le 15 août.

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Lu pour la première fois.

Un livre court et assez condensé, qui comporte un certain intérêt mais ne m’a pas vraiment convaincu. Blizzard est une sorte de thriller se déroulant sur un temps très court (quelques heures au plus), dont la particularité est d’enchaîner les points de vue de 4 personnages différents, un par chapitre, tout en ayant des chapitres très courts, 2 à 3 pages maximum. Cela garantit un certain rythme et des révélations constantes. Malheureusement, je l’ai trouvé vraiment mal écrit, et j’ai pendant longtemps eu du mal à voir où le roman nous emmenait.
Finalement, il s’avère mieux ficelé que ce que la première moitié me laissait penser : il va bien quelque part, il a des choses à nous faire découvrir sur ses personnages, et c’est plutôt pas mal. Ceci étant, je l’ai trouvé parfois assez glauque sans que cela soit toujours nécessaire, tout en restant paradoxalement relativement convenu. Pour moi, un roman pas inintéressant mais pas assez bien ficelé (quand même bien même c’est sa volonté première) et trop mal écrit pour être réellement notable.

Commencé le 17 août. Terminé le 22 août.

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Parcouru pour la première fois.

Si le Lonely Planet reste ma référence en termes de guide de voyage, je suis de plus en plus critique à chaque nouvelle lecture. Difficile de savoir si c’est ma façon de voir les choses qui évolue, ou bien leur ligne éditoriale. Probablement la première solution. Toujours est-il que je ressors mitigé de cette 4ème édition du Lonely Planet Slovénie.
J’ai trouvé la partie sur Ljubljana, Piran et le sud globalement bien foutue et je n’ai pas regretté les choix faits à l’aide du bouquin. C’est à partir de la région de Bled que cela se corse. La Slovénie est un pays très touristique en saison, et j’ai trouvé que le Lonely Planet se concentrait trop sur des endroits véritablement bondés, et pas toujours intéressants. Après qui est l'œuf, qui la poule, difficile à dire, mais il est forcément très contestable d’avoir une cascade assez quelconque mise en avant, quand la randonnée (bétonnée, courte et inintéressante) est facturée 4€ par personne en plus des 5€ de parking et 2€ de toilettes. Clairement, je n’avais jamais vu ça.
Le travail de curation ne semble donc que moyennement fait, voire pas fait du tout par moments. Les restaurants sont aussi souvent décevants, mais ça c’est très souvent le cas désormais j’ai l’impression.
Bref, un guide qui reste très utile, mais qu’il convient de prendre avec une distance salutaire. Se faire conseiller localement peut être une bonne solution pour compléter ou invalider vos choix.

Parcouru courant août.

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Parcouru pour la première fois.

Un guide sur les randonnées de la vallée de la Soča qui est assez bien fait, bien illustré, et qui a l’air de proposer de belles randonnées de tous les niveaux. Je n’ai malheureusement pas pu le vérifier moi-même, car il faisait plus de 30 degrés lors de mon passage dans la vallée de la Soča, rendant rapidement les randonnées pénibles à cause de la chaleur écrasante. Une prochaine fois peut-être !

Parcouru en août.

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Lu pour la première fois.

Petite déception que ce deuxième tome de Fondation. Ayant adoré le premier, je me suis jeté sur sa suite, que j’ai trouvé moins intéressante sur tous les aspects.
Il comporte deux gros chapitres. Le premier, Le Général, suit la tentative d’assaut d’un général très puissant contre la Fondation. Si la conclusion est intéressante, ce n’est pas toujours le cas des péripéties, qui mettent en scène des personnages assez peu charismatiques lors d’événements qui manquent parfois d’intérêt.
Un reproche similaire peut être fait à la seconde partie, Le Mulet. Dans celle-ci, j’ai particulièrement été dérangé par le traitement des femmes, et notamment de l'héroïne. Si Asimov était progressiste à son époque, et visionnaire sur pas mal de points, il a clairement échoué sur cet aspect, en créant un univers qui, dans des dizaines de milliers d’années, est toujours aussi sexiste. Alors certes l’héroïne est “féministe”, car elle est badass dans cet univers. Mais tout le monde s’en étonne, elle est quand même de base affectée à la cuisine et sa première pensée en rentrant dans une maison c’est qu’elle est, je cite, “mal tenue”. En 2023, force est de dire que ça n’a pas bien vieilli.
Pour le reste, les personnages principaux manquent encore une fois grandement de charisme, et les péripéties d’intérêt. Le sous-texte est également beaucoup moins intéressant et, tout comme pour la partie 1, seule la conclusion possède un véritable intérêt. Concernant le gros twist de cette partie, je l’ai éventé dès les premières pages, à tel point que je ne l’attendais plus lorsqu’il est enfin arrivé. A défaut d’être surprenantes, les explications sont toutefois convaincantes.
En somme, je trouve Fondation et Empire correct mais bien moins intéressant que son aîné. Il a un peu freiné ma hype du Cycle de Fondation, et je ne sais donc pas quand j’attaquerai la suite.

Commencé le 27 août. Terminé le 24 septembre.

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Lu pour la première fois.

Un recueil de nouvelles assez décevant. Si on y retrouve l’imagination hallucinée de Brussolo, elle ne suffit pas à compenser des nouvelles souvent décousues, parfois abusivement malsaines, et manquant presque systématiquement d’une finalité intéressante. Une succession de concepts, parfois excellents, mais sans plus.

26/09 - 02/10 : Vue en coupe d'une ville malade : 7
Une nouvelle hyper inventive, dans un monde halluciné dont seul Brussolo a le secret. S’il est un peu difficile de rentrer dedans, elle est à la fois captivante et terrifiante une fois lancé. La fin, très ouverte, est en revanche assez frustrante.

02/10 : La mouche et l'araignée : 6
Une nouvelle qui est encore une fois diablement inventive, mais qui m’a mis sérieusement mal à l’aise. Probablement un peu trop hardcore pour moi, malgré une débauche d’idées qui vaut clairement le coup d’oeil.

12/10 : La sixième colonne : 5 :
Très court, ce récit se termine malheureusement avant d'avoir vraiment réussi à éveiller l'intérêt.

12/10 - 18/10 : comme un miroir mort : 4 :
Une nouvelle fleuve qui a des idées mais que j’ai trouvé fouilli, j’ai eu du mal à voir où Brussolo voulait en venir, et j’ai la sensation que cet univers - au demeurant très intéressant - aurait pu être mieux exploité.

18/10 - 19/10 : Soleil de souffre : 5
Hyper bizarre, je ne sais pas quoi en penser, je ne suis pas sûr d'avoir bien tout compris.

19/10 - 26/10 : de l'érèbe et de la nuit : 7+
Enfin une nouvelle qui n'est pas seulement dérangeante et/ou inventive ! Surprenante dès le départ, mais surtout dotée d'une finalité très intéressante, j'ai beaucoup aimé la découvrir. Même si j'ai douté pendant longtemps, la fin est cette fois à la hauteur de l'inventivité globale, et ça fait plaisir.

29/10 : Mémorial in vivo : 7
Encore une très bonne idée, assortie à une narration plus fluide et plus agréable que la plupart des nouvelles précédentes. Reste, une nouvelle fois, cette absence de fin qui fait tout à fait sens mais n'en est pas moins un peu frustrante. On aurait aussi pu imaginer un court roman sur le sujet, avec plus de développements, renforçant l'intérêt de l'idée originale.

02/11 - 08/11 : Off : 5
Déception. L’idée de base est incroyable, il y avait manière à en faire tellement de choses… mais, encore une fois, on va vers une finalité ratée, et on se demande alors quel était l’intérêt de développer autant le concept, pour au final n’aller nulle part.

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(Suite de Vue en coupe d'une ville malade)

08/11 - 14/11 : Anamorphose ou les liens du sang : 7
Une nouvelle déroutante, qui semble de prime abord confuse, mais dont c’est en réalité tout le but. Un exercice de style intéressant, à défaut d’être passionnant.

Commencé le 26 septembre. Terminé le 14 novembre.

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Lu pour la première fois.

Pour mon premier mook Pix’n Love, j’ai forcément choisi celui sur Tomb Raider. Mais je ne me suis pas arrêté là, et l’ai lu en entier. Et ce fut une lecture intéressante, bien qu’assez inégale selon les articles.
Tout d’abord, j’aime beaucoup la structure du bouquin, divisé en différentes grandes parties : rétro, dossier, arcade, ordinateurs, consoles et prototype. Ce découpage permet une grande variété dans les sujets abordés, et est donc un vrai point fort de ce format.
Côté rétro, je n’ai pas trop accroché à l’article sur Windjammers 2. Il faut dire que je suis assez étranger à cette licence, et j’ai eu l’impression que l’article s'adressait surtout à un public déjà connaisseur et conquis. La partie sur Monster Boy and the Cursed Kingdom est en revanche passionnante. Bien que ne connaissant que très peu Wonder Boy (mais je compte bien rattraper mon retard un jour !), j’ai été happé par le récit de ce développement aussi réussi qu’improbable.
Le dossier sur Tomb Raider est, sans surprise, ma lecture préférée de ce mook. Si Pix’n Love le qualifie à l’époque de “tout premier témoignage de Paul Douglas”, l’un des 2 créateurs de Tomb Raider avec Toby Gard, ceci n’est aujourd’hui plus vrai, Paul ayant depuis donné beaucoup d’autres interviews depuis son retour sur la scène médiatique. Il n’en demeure pas moins que son récit est passionnant, et il révèle en sus de nouveaux secrets sur Tomb Raider, ce qui est toujours palpitant pour un fan.
L’article Arcade consacré à Ikaruga est intéressant à défaut de m’avoir passionné. Il ne comporte aucun entretien exclusif de l’auteur, mais c’est une belle concaténation des ressources déjà existantes.
La partie Ordinateurs se consacre à 3 titres : Blade Runner, Bivouac et Adibou. J’ai bien aimé le 1er de ces articles, qui m’a appris pas mal de choses, et je ne connaissais pas du tout Bivouac, donc c’était intéressant de le découvrir. J’ai en revanche été un peu déçu par l’article d’Adibou. Il est assez complet et retrace le développement de ce personnage de mon enfance, mais j'ai malgré tout l’impression qu’il ne va pas assez loin. Muriel Tramis est par exemple à peine mentionnée, alors que j’aurais vraiment aimé connaître le rôle exact de cette célébrité du jeu vidéo français dans la création de ce jeu culte.

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(Suite du Pix'n Love 38)

Côté Consoles, j’ai beaucoup aimé l’article sur Metroid Fusion, car on y sent toute la passion de l’auteur pour cette saga. Pas d’entretien exclusif non plus cette fois, mais ce n’est pas un manque. Hercule s’en tire moins bien : c’est une interview directe avec le producteur Disney du jeu, et on sent qu’il était vraiment très éloigné du développement réel du jeu : ses réponses sont vagues, un peu politiques, et semblent décorrélées de la réalité de ce qu'ont dû vivre les équipes pendant le développement.
Enfin, la partie Prototype est sûrement ma préférée avec le dossier Tomb Raider : on y apprend les coulisses du développement d’un jeu français d’horreur / aventure de Frédéric Raynal pour la Dreamcast qui sera annulé, Agartha. L’article comporte de nombreuses images du jeu et des croquis de développement, et est surtout une synthèse de plusieurs entretiens de l’auteur avec de nombreux développeurs, dont les célèbres Fred Raynal, Didier Chanfray ou Philippe Vachey.
Ce 38ème mook de Pix’n Love est donc une chouette lecture, très recommandable, avec des articles qui vont du sympa à l’excellent, et produiront forcément différents effets selon les lois de la sensibilité personnelle et de la nostalgie.

Commencé le 03 décembre. Terminé le 30 décembre.