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46 films

créee il y a plus d’un an · modifiée il y a 16 jours

Dark Crystal
7.2

Dark Crystal (1982)

The Dark Crystal

1 h 33 min. Sortie : 23 mars 1983 (France). Aventure, Fantasy

Film de Jim Henson et Frank Oz

Zoumion a mis 8/10.

Annotation :

Nouveau visionnage.

Le cinéma de fantasy est à la mode en ce début des années 1980. Exploité dans des registres différents et avec des tonalités particulières, il y en a cependant un qui se distingue tout particulièrement. "Dark Crystal" réalisé par Jim Henson et Frank Oz emploie un schéma narratif et des codes convenus. L'archétype du monde apocalyptique qui était jadis une terre florissante mais qui peut être rétabli par la quête du héros. Une quête qui prendra la forme d'un voyage initiatique où le jeune protagoniste va s'ouvrir au monde pour y découvrir tous ses secrets mais aussi ses dangers, en les traversant dans des péripéties. Tout ceci est traité avec une simplicité et une candeur qui témoigne d'un vrai amour du genre et du cinéma.
Le film est d'une magnificence plastique assez unique. L'exotisme des décors, de l'architecture et des environnements, le travail saisissant sur les marionnettes et animatroniques, sur les costumes, les matte-painting... Le tandem Oz/Henson parvient à donner vie à cet univers malgré les contraintes techniques et leur mise en scène sobre tout comme la B.O hypnotique de Trevor Jones se mettent au service de ce foisonnement visuel. C'est vraiment quelque chose de singulier dans la fantasy.
L'histoire est simple mais d'une finesse remarquable. A la fois conte philosophique, ésotérique et métaphysique, c'est un héros de la plus grande pureté et fragilité qui se doit de rétablir l'équilibre nécessaire. Un Gelfling qui ne possède aucune compétence particulière ni aptitude physique. Sa complémentarité avec le personnage féminin de son espèce sera le moteur de leur progression, un personnage fort et attachant, d'ailleurs bien plus efficace que lui conférant à l’œuvre un petit côté féministe.
La grande réussite c'est aussi ce duo de créatures, Skeksès et Mystiques autour duquel gravite l'histoire. S'ils semblent d'abord s'opposer dans une représentation très manichéenne, la séquence finale bouleversera leur relation. La Fusion du Bien et du Mal pour ne former qu'une entité divine et le rétablissement de l'équilibre du monde.

Une messe pour Dracula
5.8

Une messe pour Dracula (1970)

Taste the Blood of Dracula

1 h 31 min. Sortie : 7 octobre 1970 (France). Épouvante-Horreur, Fantastique

Film de Peter Sasdy

Zoumion a mis 5/10.

Annotation :

Découverte.

"Une messe pour Dracula" est le 5ème film de la saga "Dracula" mis en scène par la Hammer et réalisé par Peter Sasdy. C'est la suite directe du précédent opus " Dracula et les Femmes" réalisé 2 ans plus tôt et l'histoire commence pile poil à la fin de ce-dernier lorsque Dracula est empalé par un crucifix.
A cette époque la société britannique était en déclin financier et assujettie au bon vouloir des distributeurs américains qui poussaient pour obtenir une nouvelle aventure du vampire avec Christopher Lee. L'acteur refusa initialement car lassé par le rôle avant de se raviser mais le scénario fut écrit sans lui.
Et bordel ça se ressent. Il se retrouve parachuté dans la seconde partie du film au détriment du très bon personnage de Lord Courtley joué par Ralph Bates. Un noble banni par sa famille car se livrant à des messes noires et des célébrations diaboliques et sataniques. Un personnage tellement charismatique qu'il se fait entretenir financièrement par des femmes de petite vertu. Si ça c'est pas la classe.
Donc Dracula reviendra à la vie pour venger ce personnage, posant des enjeux minables qui annulent sa nature de buveur de sang assoiffé et qui ne justifient pas le développement du scénario. Même la bonne idée des meurtres parricides est finalement assez plate car perpétrée par le vampire lui-même, qui est trop en retrait et sous-exploité.
Le début du film est nettement plus intéressant et Sasdy nous livre une satire des bourgeois qui sous couvert d'activités caritatives se livrent à des plaisirs pervers. Ils sont prêt à tout pour échapper à la monotonie de leur vie puritaine et leur recherche de l'interdit va les conduire à ressusciter Dracula à travers Lord Courtney lors d'une funeste célébration.
Un trait de caractère intéressant puisque que Courtney ne devient pas vampire en étant mordu mais en célébrant le comte et en buvant son sang lors d'un acte qui vise à glorifier le mal.
Les bourgeois vont ensuite être punis et confrontés aux conséquences de leurs actes. C'est le personnage de la ravissante Linda Hayden qui devient la véritable figure maléfique, créature assez complexe puisqu'elle est devenue vampire en restant maître de ses actes. L'occasion d'admirer une belle séquence lorsqu'elle amène son amie dans les bois où la Hammer fait la démonstration de son savoir-faire en matière d'exploitation des décors et de photographie.
On note une ouverture plus explicite vers le gore et l'érotisme, signe de la décennie 1970.

Le Dernier Voyage
5.6

Le Dernier Voyage (2020)

1 h 27 min. Sortie : 19 mai 2021. Science-fiction, Drame

Film de Romain Quirot

Zoumion a mis 7/10.

Annotation :

Découverte.

"Le Dernier Voyage" est le premier long-métrage de Romain Quirot qui adapte ici son propre court-métrage éponyme. S'il porte les stigmates de sa condition de premier film avec toutes les faiblesses et approximations que cela comporte et de l'aspect court rallongé pour aboutir péniblement à un long, il est tout de même une belle proposition de cinéma à l'ambition folle et aux multiples références relativement bien digérées.
On pense à "Mad Max" évidemment pour le côté post-apocalyptique mais aussi "Blade Runner", "Star Wars"... Il cite majoritairement les univers bien de chez nous de Jules Verne, Métal Hurlant ou de Moebius et c'est appréciable. Une déclaration d'amour à tout ce pan de S-F par son ambiance et ses décors qui se greffent sur une fable onirique. L'introduction est narrée par un petit enfant qui se trouvera être le héros et une exposition de ses dessins. Il nous présente cette fameuse Lune rouge, un astre inconnu tout d'abord source d'énergie qui devient la plus grande menace à cause de l'activité humaine.
La parabole écologique est évidente, subtile et dans l'ère du temps. La France ressemble de plus en plus à un pays du Tiers-Monde et on se doit de réfléchir à nos actions.
Mais avant tout le film est un fantasme, une rêverie infantile. Le dernier voyage d'un enfant qui a trop grandi pour rester dans ce monde fantasmé. La fuite sans fin d'un homme qui refuse de prendre ses responsabilités ( jusqu'à une révélation qui se fait dans un cinéma, tout un symbole ).
On est vraiment dans une proposition singulière, quelque part entre un "Tintin" contemporain et un "Le Petit Prince" moderne.
C'est élégant, la photographie et la DA sont justes folles, beau et poétique. Il y a de vrais moments de grâce, avec le personnage de Lya Oussadit-Lessert ( quelle révélation ). Elle est délicate, à fleur de peau et exacerbe une vraie tension sexuelle.
Il y a le personnage joué par Paul Hamy qui dégage une prestance et un charisme fou. On ne comprend pas toutes ses motivations, tout semble relier les évènements à un drame familial refoulé mais ses apparitions sont réellement marquantes.
Beaucoup d'approximations scénaristiques et d'errances mais une générosité et une proposition que l'on aimerait voir plus souvent dans le cinéma français, ou du moins davantage mise en avant.

Hannibal
6.3

Hannibal (2001)

2 h 11 min. Sortie : 28 février 2001 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Ridley Scott

Zoumion a mis 6/10.

Annotation :

Découverte.

Il ne faut pas voir le film de Ridley Scott comme une suite ou une tentative de prolongement de l'expérience offerte par "Le Silence des agneaux" car le réalisateur n'est pas ici pour singer le film de Jonathan Demme. Il nous propose quelque chose de foncièrement différent.
Là où l'opus précédent était un pur thriller psychologique bien tendu, celui-ci est davantage une sorte de tableau baroque, un opéra noir romantique et une réinterprétation de "La Belle et la Bête". De l’exubérance des décors où se mêlent les trésors architecturaux de Florence magnifiée au château habillé de brume du milliardaire, on est littéralement dans un conte quasi gothique. Un aspect souligné par la partition aux relents symphoniques de Hans Zimmer et la photographie aux ombres profondes de John Matieson. Tout cela culmine et exulte dans un final qui nous offre son lot d'horreur pure et d'érotisme, teinté d'humour noir très second degré. Une séquence qui a choqué mais qui je trouve fonctionne admirablement.
On retrouve le docteur Lecter qui n'a pas perdu de son charisme, toujours aussi terrifiant. Ici conservateur d'une bibliothèque où il exprime son goût pour l'art et l'histoire, il est un vrai vampire dans la façon dont il est filmé et par rapport à la fascination qu'il exerce sur ses proies, le policier italien mais surtout Clarence que le jeu de Julianne Moore rend livide et vaporeuse, comme envoûtée. Celle-ci remplace correctement Jodie Foster et emmène son personnage sur un nouveau terrain. Elle fuit ce monde d'hommes machistes pour se lancer à la poursuite du monstre qui est le seul à l'estimer pour ce qu'elle est, qui est autant objet de désir que figure paternaliste. Leur dernière rencontre a d'ailleurs tout de la dispute de couple au romantisme prononcé.
Le seul adversaire de taille pour Lecter est une de ses "créations" : Mason Verger. Le milliardaire, personnage détestable de pédophile sadique aussi abject physiquement grâce au très bon travail de maquillage et prothèses ( impossible de reconnaître Gary Oldman ) va employer toutes ses ressources pour se venger. Il est la démonstration du pouvoir de manipulation de Lecter.
Un film au pessimisme et au nihilisme assez prononcés qui sont récurrents chez le Ridley Scott de la période 2000-2010. Intéressant mais j'ai préféré le premier.

It Follows
6.9

It Follows (2014)

1 h 40 min. Sortie : 4 février 2015 (France). Épouvante-Horreur

Film de David Robert Mitchell

Zoumion a mis 7/10.

Annotation :

Découverte.

Second film de David Robert Mitchell, "It Follows" s'est taillé une solide réputation, glanant notamment le Grand Prix et le Prix de la critique au Festival de Gerardmer.
Il situe son action à Detroit où les lotissements américains typiques cachent une banlieue fantôme et abandonnée, conséquence de la crise des subprimes. Cette Amérique est globalement désertée par les adultes et ce microcosme d'adolescents se retrouve seul pour lutter contre cette étrange menace, inspirée de l'aveu du cinéaste de ses propres cauchemars.
Pour se débarrasser de ce fléau, il faut coucher avec une tierce personne. Un point de départ radical et provocant mais terriblement pertinent. Une manière aussi de jouer avec les codes du slasher et la figure de la final girl qui se doit d'être chaste.
De ce fait la chose peut être vue comme une métaphore du SIDA ou des MST. Certains y voient également une critique réactionnaire de la sexualité des jeunes ou une allégorie du viol.
Je ne suis pas de cet avis et vois davantage un discours sur la fracture entre les parents ( leurs figures sont effrayantes ) et les adolescents. Une critique de cette société qui biaise le rapport à la sexualité des plus jeunes alors que c'est avant tout un acte de partage et nécessaire à la vie pour échapper à la mort.
Multipliant les références, Carpenter en premier bien sûr tant le film transpire de l'hommage au cinéaste de chacun de ses pores mais aussi "La Féline" de Tourneur lors d'un climax audacieux qui évoque l'imaginaire de l'enfance, la puissance du groupe et de l'amitié mais aussi l'insouciance par ce plan voué à l'échec. C'est aussi une séquence qui privilégie l'esthétique et nous gratifie de très beaux plans sous-marins.
La mise en scène est très soignée et crée une atmosphère anxiogène et désenchantée, forçant le spectateur à inspecter chaque recoin et détail car le danger peut venir de partout sous n"importe quelle forme. On joue sur la profondeur et la valeur des plans.
Je trouve aussi que les personnages fonctionnent très bien et sont vivants. On croie au groupe et c'est une très bonne idée que de se concentrer sur des jeunes isolés, les acteurs sont tous très justes. On a très envie que le personnage de Jay s'en sorte.
Il y a quelques facilités et la deuxième partie fonctionne moins bien mais ça reste vraiment sympathique.

Trois mille ans à t'attendre
6.7

Trois mille ans à t'attendre (2022)

Three Thousand Years of Longing

1 h 48 min. Sortie : 24 août 2022 (France). Fantastique, Drame, Romance

Film de George Miller

Zoumion a mis 9/10.

Annotation :

Découverte.

Avec ce "Trois mille ans à t'attendre" George Miller nous propose un conte moderne et fantastique, un voyage métaphysique entre la fresque féérique et le huis clos intimiste. Une sorte de balade apaisante et humaniste. Aux antipodes de la saga "Mad Max" le film cristallise pourtant les obsessions du cinéaste. La notion de narration et de comment raconter une histoire est prépondérante et est ici traitée avec une dimension réflexive et maniériste, à travers ces deux personnages en peignoir qui théorisent les évènements dont ils sont protagonistes. L'existence des créatures fantastiques est rationalisée et les mythes, histoires issus de la mythologie originelle sont noyés et rendus caducs par l'émergence de la Science.
C'est la rencontre d'une narratologue experte mondiale, génie intellectuel avec un djinn, génie surnaturel qui lui proposera trois vœux qu'elle refusera d'abord par connaissance de la réalité des contes. Ces deux alter-egos verront s'unir leur solitude par le pouvoir de la narration, Tilda Swinton fascinée et redevenant enfant face aux histoires du djinn qu'elle ne connaît pas.
Cet enchâssement de récits nous pousse même à nous interroger sur la véracité diégétique de ce que l'on voit. N'est-ce pas simplement une émanation de l'esprit d'Alithea ?
Ambiance orientaliste évoquant bien sûr "Les Mille et Une Nuits" racontée par l'exercice du huit-clos, sorte de métaphore mentale et temporelle de l'espace du djinn enfermé dans une petite fiole.
C'est beau et simple, tout passe par l'image qui suggère et témoigne d'une maîtrise visuelle et d'une fluidité dans le montage ( la séquence où le djinn fait des mouvements de mains pour canaliser les parasites et semble s'emparer de la musique extradiégétique, la scène où l'on comprend qu'il ne peut vivre dans la société moderne...). C'est juste magnifique.
Junkie XL signe une B.O qui contient peut être ses partitions les plus puissantes émotionnellement parlant, à l'image de cette séquence jouissive du concert à l'instrument multiple du roi Salomon, du pur Miller !
Un pur écrin d'images aux multiples questionnements philosophiques et où le duo Tilda Swinton/Idris Elba fait des merveilles. Un beau livre qui évoque aussi la magie et le style des œuvres de Guillermo del Toro, "Le labyrinthe de Pan" bien sûr mais aussi "La forme de l'eau" dans cet appariement singulier et cette foi dans l'objet filmé.
Une vraie lettre d'amour de Miller aux histoires, à la puissance de la fable, voir même au cinéma.

Jumanji
6.7

Jumanji (1995)

1 h 44 min. Sortie : 14 février 1996 (France). Aventure, Fantastique

Film de Joe Johnston

Zoumion a mis 6/10.

Annotation :

Découverte.

Un petit classique de la pop-culture des années 1990 que je ne découvre que maintenant, c'est pourtant ma génération mais passons.
Un bon divertissement réalisé par Joe Johnston qui adapte le roman pour enfants éponyme écrit par Chris Van Allsburg.
Le postulat de départ est simple mais diablement efficace. Un mystérieux jeu de société matérialise des dangers exotiques et transforme le cadre quotidien et rassurant d'un riche manoir en une jungle exotique. A la suite d'un lancer de dés, Allan un jeune garçon persécuté par ses camarades se retrouve aspiré par le jeu et en demeure prisonnier durant 26 ans ( un sort terrifiant si l'on prend du recul ).
Son retour dans une société et un monde qui ont radicalement changé permet à Johnston d'aborder la thématique très osée du deuil dans ce qui est vu en principe comme un divertissement familial assez calibré. Allan passe métaphoriquement à l'âge adulte lorsqu'il constate que tout son univers a disparu, jusqu'à ses parents décédés, dans une séquence bouleversante ( Robin Williams excellent ). Il devient alors père de substitution pour les jeunes orphelins, des personnages très attachants.
La figure du père et de son autorité est d'ailleurs une clé du métrage et renvoie au cinéma de Steven Spielberg.
L'humour et la bonne humeur omniprésente contrebalancent efficacement ces questionnements plus funestes. On sent vraiment que Johnston s'amuse avec son bestiaire et les possibilités quasi-infinies qui lui sont offertes. Il utilise beaucoup la suggestion avec quelques très bonnes idées ( le son des tambours, les récits d'Allan ) et on ne découvrira jamais l'univers du jeu. C'est le fantastique qui fait irruption dans la réalité.
Techniquement les effets spéciaux d'ILM sont vraiment satisfaisants malgré quelques ratés, les singes bien sûr.
Le récit atteint cependant ses limites dans l'enchaînement des péripéties qui se fait un peu rapidement et qui manque de consistance. Mais ça reste du bon divertissement très ludique qui perpétue l'héritage d'Amblin Entertainment.

Six femmes pour l'assassin
7.1

Six femmes pour l'assassin (1964)

Sei donne per l'assassino

1 h 28 min. Sortie : 30 décembre 1964 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Mario Bava

Zoumion a mis 8/10.

Annotation :

Découverte.

L'acte fondateur et la matrice du giallo, un des genres les plus représentatifs de l'histoire du cinéma italien. Après en avoir dessiné les contours dans des œuvres précédentes, Mario Bava marque avec "Six femmes pour l'assassin" les vrais débuts du giallo qui mettra cependant quelques années avant de devenir florissant, la faute à l’échec commercial de ce film qui a disparu un temps de la circulation. Le film codifie donc l'essentiel des éléments sémantiques inhérents au genre.
Une beauté esthétique et une merveille pour les yeux grâce au talent de Bava qui fut tout d'abord un chef opérateur et coloriste de renom. Il utilise la lumière et la couleur pour magnifier les séquences de meurtre et leur donner un côté très graphique, à l'ingéniosité et au sadisme notables. Il signe ainsi une œuvre d'une grande ambition formelle. Un vrai voyage sensoriel magnifié par la sophistication et le lyrisme de la mise en scène ainsi que par les décors très baroques, typiques de l'héritage de l'opéra italien. Tout ceci est au service du film. Ainsi la couleur rouge cartographie les éléments propres à la progression du récit ( journal intime, téléphone...) et les éclairages conférent une tonalité proche du fantasme. Une association entre les meurtres des femmes toutes incroyablement belles et le désir sexuel ce qui donne au film un aspect érotique prononcé.
Le générique plastiquement bluffant donne le la et la musique de Carlo Rustichelli renforce l’idée de participer à une danse sensuelle et macabre. Des personnages sont liés à des mannequins inertes, tels des pions qui vont être manipulés par le cinéaste démiurge sous l’œil d'une caméra qui ausculte et dans ce qui prendra la forme d'un whodunit classique mais efficace, évidemment très influencé par Hitchcock. A ceci près qu'ici il n'y a point de héros et tous les personnages semblent avoir des secrets inavouables qui pourraient les pousser à commettre l’irréparable. Bava signe donc un récit pessimiste et misanthrope, témoin d'une dégénérescence de l'humanité dans ce qui apparaît d'abord comme étant un univers peuplé de gens aisés et respectables.
L'identité de l'assassin masqué et ganté ( aspect très fétichiste ) ne sera évidemment révélée qu'à la fin.

Prisoners of the Ghostland
4.4

Prisoners of the Ghostland (2021)

1 h 43 min. Sortie : 30 décembre 2021 (France). Action, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Sion Sono

Zoumion a mis 3/10.

Annotation :

Découverte.

Ma première incursion dans le cinéma de Sono Sion et je savais d'après la critique générale que ce "Prisoners of the Ghostland" était unanimement considéré comme son pire film. Nicolas Cage et Sofia Boutella au casting on avait de quoi espérer quelque chose d'intéressant et la hype était légitime.
Malheureusement le résultat est un gros bordel dû principalement au scénario foutraque, qui prend même des allures de troll et de gros fuck adressé aux producteurs à plusieurs reprises ( la séquence avec le vélo sérieux c'est quoi ça ? ).
Donc on a un espèce d'ersatz de film post-apocalyptique à la sauce "Mad Max" qui emprunte beaucoup au folklore japonais. On voit des samouraïs, des fantômes et des geishas dans ce qui donne parfois l'impression d'être d'un pinku eiga et dans un univers qui mélange féodalité et modernité, évoquant aussi le western. Il y a toute une dimension fantastique qui est non seulement dispensable mais aussi loupée.
Il y a des concepts et des idées qui émergent parfois, L'horloge atomique avec le temps qui est suspendu dans le Ghostland, la narration de l'accident nucléaire. Il y a cette thématique de la rédemption, du purgatoire et cette figure du messie mais le rythme est beaucoup trop haché et finalement plat. Pour une œuvre qui se voulait être au paroxysme de la folie ça manque cruellement de dynamisme. Les séquences d'action sont pantouflardes, que ça soit les gun-fights ou les combats à l’épée dans lesquels Tak Sakaguchi est crédible à contrario de Nicolas Cage qui est totalement aux fraises. Il faut le voir notre ami Cage tout azimuté dans sa combinaison en cuir avec des bombes accrochées aux testicules... C'est naze.
Nous voilà donc face à ce qui est finalement une pâle resucée des aventures du Snake Plissken de Carpenter. On peut souligner néanmoins une belle photographie avec de beaux décors et des cadres soignés qui utilisent à plusieurs reprises la couleur avec de l'audace.
Mais à part ça il n'y a pas grand chose...

True Grit
7.1

True Grit (2010)

1 h 50 min. Sortie : 23 février 2011 (France). Aventure, Drame, Western

Film de Joel Coen et Ethan Coen

Zoumion a mis 7/10.

Annotation :

Découverte.

Après avoir revisité plusieurs genres il fallait bien que les frères Coen s'attaquent au western et le ressuscitent à leur tour. Leur porte d'entrée c'est le roman "True Grit" de Charles Portis déjà adapté par Henry Hathaway en 1969. Mattie, 14 ans, est prête à tout pour venger la mort de son père tué par son ancien employé. C'est à travers le prisme de son regard juvénile, presque enfantin et de son histoire que l'on découvre l'Ouest rugueux des frères Coen, vrai et palpable. Un monde où le manichéisme est absent et les alliances volatiles, où l'on est prêt à sortir son pétard à chaque rencontre, où l'on pend un indien sans l'écouter. Un monde où la traque est difficile dans l'immensité de l'Ouest et où l'on semble tourner en rond.
Pour autant la petite a parfaitement conscience de l'univers dans lequel elle vit et manie la logorrhée et l'art de la négociation à merveille. C'est son effronterie et sa volonté inusable qui viennent perturber les rapports entre les hommes et qui est du fait moteur du scénario. En effet les autorités ne consacrent que peu d'intérêt à la recherche d'un criminel de seconde zone, de plus réfugié en territoire indien.
Certes si l'ensemble du film reste assez classique et se fond dans ce genre si noble sans en pervertir les codes et sans y apporter une vraie portée, il n'en reste pas moins diablement efficace et agréable.
On reconnaît surtout la touche des frères Coen dans cette peinture sans concession qu'ils font des hommes de ces temps. Antipathiques et égoïstes, virils et machos, rivaux violents et puérils qui n'hésitent pas à se ridiculiser dans des combats d'égos, de vrais coqs. Les fameux loosers des frères que l'on affectionne tant mais qui font aussi parfois démonstration de leurs qualités. Il y a d'ailleurs une galerie de personnages tous aussi mémorables et uniques les uns que les autres, bien aidés par les performances des comédiens tous très bons. Certaines séquences sont des monuments de comédie et de cet humour noir si emblématique des deux trublions.
Plutôt verbeux le film est ponctué de séquences d'action où la violence est soudaine et brutale, d'une crédibilité marquante. Le climax est à ce sujet vraiment surprenant et n'épargnera pas l'héroïne.
Il faut aussi signaler bien sûr la photographie de Roger Deakins qui magnifie cet Ouest et le rend très graphique, illustrant le côté sauvage, aride et dur de ce monde.

JSA - Joint Security Area
7.8

JSA - Joint Security Area (2000)

Gongdonggyeongbiguyeok JSA

1 h 50 min. Sortie : 16 octobre 2003 (France). Drame, Thriller

Film de Park Chan-Wook

Zoumion a mis 8/10.

Annotation :

Découverte.

La Joint Security Area (JSA) est la zone sous contrôle de l'ONU qui se situe à la frontière commune des deux Corée. C'est ici que Park Chan-Wook nous emmène dans son troisième film sorti en 2000 dans un contexte de détente entre les deux pays. Il débute par une enquête complexe mandatée par un conseil de nations neutres et qui doit déterminer les circonstances d'une fusillade qui a éclaté dans la dite zone avant que l'incident diplomatique ne vire à la guerre.
Le film est une fable humaniste qui est cependant extrêmement nihiliste et rageuse. Il traite du sentiment d'instabilité psychologique avant qu'une guerre n'éclate et de cette tension. Les deux pays ont la même inquiétude, celle d'être attaquée en premier. C'est donc un cri contre l’absurdité de la guerre et contre la représentation même de l'autorité puisque chaque action impliquant des figures de responsables sonne comme une injustice ou finit par une tragédie. C'est aussi un manifeste qui témoigne de ce que sera le cinéma sud-coréen dans les années à suivre et qui lui assoit une réputation à l'international. Une digestion des codes du thriller américain qui se met au service de l'histoire et de la culture de la société coréenne. Il y a tout un travail sur la lumière du chef-opérateur Kim Sung-bok qui est très contrastée, héritière de ce qui se faisait dans le polar américain.
L'intelligence de l’œuvre c'est aussi cette construction narrative surprenante qui révèle un cinéaste doté d’un puissant sens visuel et du cadre. La gestion de l'espace et des barrières et frontières, qu'elles soient géographiques ou symboliques est admirable. Ce n'est pas tant le suspense de l'identité qui importe car les coupables sont rapidement connus mais c'est surtout le motif et l’ambiguïté des mobiles sur lesquels se concentre la narration.
A travers un flash-back qui évoque une touchante histoire d'amitié et de camaraderie on découvre deux camps à la fois proches et différents les uns des autres mais avant tout constitués d'humains dépassés par les enjeux et la cause du conflit qui les sépare. Ils font partie d'un même peuple, construit autour de références communes.
Il y a aussi cette émouvante photo prise par un touriste qui nous est dévoilée à la toute fin du film. Une prise sur le vif de cette amitié inavouable. C'est bien le sujet majeur de ce "JSA" qui, avant d'être un thriller ou une œuvre politique, est un film intimiste sur une formidable histoire d'amitié à hauteur d'hommes.

La Chambre des tortures
6.9

La Chambre des tortures (1961)

The Pit and the Pendulum

1 h 20 min. Sortie : 9 juin 1965 (France). Drame, Épouvante-Horreur

Film de Roger Corman

Zoumion a mis 7/10.

Annotation :

Découverte.

Suite au succès de "La Chute de la Maison Usher", Roger Corman et les dirigeants d'AIP étaient bien conscients qu'ils tenaient un bon filon. Même recette donc dans ce "La chambre des Tortures" qui à peine un an plus tard est à nouveau une transcription d'une nouvelle de Poe et qui comporte beaucoup de similitudes avec le film précédent : la structure narrative, l'utilisation des décors et de certains motifs ( tableaux ), l'ambiance gothique... On note cependant un scénario de Richard Matheson plus complexe basé sur une intrigue qui vise à rendre fou le personnage de Don Nicholas Medina, noble espagnol ( Vincent Price ). On pense évidemment à "Sueurs froides" d'Hitchcock.
C'est un être complètement névrosé descendant d'un inquisiteur fanatique et qui est écrasé par le poids de son macabre héritage. Le film est aussi l'occasion pour Corman de continuer à explorer les thèses relatives à la psychanalyse de Freud et à les appliquer dans l'univers de Poe. Il est donc question de traumatisme enfantin qui va se répercuter dans les actions du présent, de culpabilité et d'auto-châtiment.
Visuellement c'est à nouveau une grande réussite et Corman améliore encore sa maîtrise du Cinémascope. Si le travail sur la couleur est à mon sens moins marquant, l’œuvre nous offre des décors qui entrent au panthéon du gothique à l'instar de cette crypte, la salle des tortures ou bien la salle absolument dingue du pendule. Le film pourrait valoir le coup rien que pour cette séquence qui combine l'ingénieuse utilisation du mécanisme ( il fallait 4 bonhommes costauds pour le manipuler et Corman supprima une image sur deux pour accélérer la vitesse au montage ) à de superbes matte-painting qui instaurent une atmosphère glaçante.
Vincent Price est à nouveau magistral et jongle entre plusieurs registres. Il est tout d'abord un personnage dévasté mentalement, fragile et délicat qui exprime sa douleur dans un jeu de rictus très exacerbé et théâtral avant de devenir une sorte de réincarnation de son père complètement malade et zélée.
On a également le droit à un petit rôle de Barbara Steele , la nouvelle reine de l'épouvante d'alors qui est cependant sous-exploitée mais qui nous offre une séquence finale d'une cruauté raffinée et un plan mémorable grâce à l'intensité de son regard halluciné.

Sin City
7.3

Sin City (2005)

2 h 04 min. Sortie : 1 juin 2005 (France). Fantastique, Film noir, Sketches

Film de Robert Rodriguez, Frank Miller et Quentin Tarantino

Zoumion a mis 5/10.

Annotation :

Découverte.

Adapté du comics culte de Frank Miller, ce "Sin City" réalisé par Robert Rodriguez se veut être très fidèle au matériau d'origine. Astucieux car la reconnaissance de l'auteur qui est même co-réalisateur constitue dans ce cas une reconnaissance et une légitimité supplémentaire pour le métrage qui peut ainsi cibler facilement les nombreux fans de BDs américaines.
Celui-ci est articulé en trois parties qui tendent à se rejoindre à travers un élément ou personnage connecteur. Visuellement c'est très respectueux du graphisme stylisé de Miller. Le noir et blanc très classe se fond dans une gestion admirable du découpage très dynamique. Il y a déjà pour cette époque une vraie maturité dans l’utilisation du numérique qui offre un parfait terrain de jeu à Rodriguez. Le travail sur la couleur, les aplats, les formes. Tout est fait avec maîtrise et définit presque une nouvelle forme d'écriture cinématographique.
Le film est aussi un hommage au film noir classique hollywoodien en même temps qu'il en est également un prolongement post-moderne dans cette façon de jouer avec les codes et de les exacerber. A Sin City tout est noir et pourri et il ne fait jamais jour. La ville ne semble être peuplée que de flics ripoux, de mafieux, truands et de prostituées. Ces dernières étant des néo femmes fatales pour qui les personnages masculins vont agir et bien souvent périr. En bon épicurien j'ai adoré le casting féminin juste démentiel. Il n'y a que des bombes et ça c'est un gros point fort.
Pour autant je suis resté globalement assez hermétique face à ce spectacle que je trouve plus poseur que profond. Rodriguez n'arrive jamais à donner vie à ses personnages qui restent affreusement plats. Certains acteurs s'en sortent mieux que d'autres mais globalement le scénario ne les fait jamais exister. C'est froid et distant. La narration déstructurée manque de poids et les nombreuses ellipses ne font pas évoluer les protagonistes. Ça manque cruellement d'immersion et on regarde le tout comme on feuillète un livre de belles images qu'on oublie aussitôt refermé.
Dans les faits c'est aussi une adaptation prétexte qui esthétise un enchaînement de violence gratuite dont l'intérêt me semble assez discutable.

X
6.3

X (2022)

1 h 45 min. Sortie : 2 novembre 2022 (France). Épouvante-Horreur

Film de Ti West

Zoumion a mis 8/10.

Annotation :

Découverte.

Voilà un film qui assume de façon tout à fait évidente ses influences. Le cinéma de Tobe Hooper avec "Massacre à la tronçonneuse" bien sûr mais aussi "Le Crocodile de la Mort" qui alliait déjà la menace animale à la folie humaine.
Pour autant "X" de Ti West est loin de n'être qu'une simple lettre d'amour au survival de cette époque et le plan d'ouverture illustre la démarche de l'auteur. Un faux cadre en 1.33 qui semble être figé sur une ferme texane mais dont un subtil travelling va révéler les portes latérales qui faisaient illusion. Une volonté donc de faire bouger le genre et de l'emmener vers des zones non explorées.
Ti West y parvient en assimilant les leçons de Hooper. Il sait tout d'abord créer une atmosphère poisseuse et malsaine dans cette Amérique profonde peuplée de rednecks et culs-terreux. Il prend le temps de poser son cadre, ses enjeux et présente ses personnages. Ceux-ci sont tous attachés à un archétype qu'il vont finir par transgresser. L'héroïne ( Mia Goth ) cherche à se faire sa place dans ce star system cynique. Elle entretient son faux rêve devant son miroir, perdue entre ses fantasmes et la réalité du monde qu'elle doit affronter. L'équipe de tournage va se heurter au puritanisme et à la frustration d'un vieux couple jusqu'au fameux point de non-retour, où leur abstinence forcée va les pousser à tuer.
La réalisation intelligente mêle des séquences de voyeurisme, natation, l'incessant jeu de miroir ( jusque dans la double interprétation de Mia Goth ) avec l'utilisation du split screen et du montage alterné. Tout ça culmine dans une deuxième partie qui vient surprendre les attentes du spectateur.
On évite le manichéisme car cette jeunesse sexuellement libérée en opposition à cette Amérique tellement refoulée partagent le même purgatoire et de nombreux ponts se font entre les deux.
La mise en abyme à travers la réalisation du film pornographique permet d'ancrer le scénario à la lisière de deux genres ( horreur/porno ) de pure exploitation qui ont été longtemps décriés. Conscient de cela, Ti West en profite pour jouer avec leurs codes non sans humour et jusque dans le titre puisque c'est cette fameuse classification que pointait les institutions afin de décrédibiliser les genres.
"X" a également un vrai regard sur la société qu'il capte. Choc de générations, limites du rêve américain. Il aborde aussi le désir sexuel sous l'angle de la vieillesse et signe une belle et noire réflexion sur les corps qui pourrissent.

Mission: Impossible 2
5.2

Mission: Impossible 2 (2000)

Mission: Impossible II

2 h 03 min. Sortie : 26 juillet 2000 (France). Action, Thriller

Film de John Woo

Zoumion a mis 5/10.

Annotation :

Découverte.

Il aura fallu attendre quatre ans pour qu’une suite soit donnée au succès du premier opus. Entre-temps deux films ont considérablement marqué le cinéma d'action américain à savoir "Matrix" des frères Wachowski ainsi que "Volte/Face" de John Woo. Deux œuvres qui témoignent bien sûr d'une mutation du genre au contact d'influences et d'artistes venus d'Asie.
C'est justement John Woo qui se voit confier les manettes de ce "Mission : Impossible 2" et qui y imprime sa marque de fabrique. Spécialiste du cinéma d'action à Hong-Kong on était donc en attente de voir quelque chose de moins conventionnel et étouffé que la production hollywoodienne classique.
C'est le cas car le film est formellement explosif. Contrairement au premier opus les scènes d'action sont légions et construites comme des ballets très maîtrisés et codifiés. Gun-fights, combats à mains nues, courses poursuites, tout y passe et c'est filmé avec beaucoup d'audace visuelle ( ralentis à gogo, montage improbable...) et avec beaucoup d'excès témoins de cette époque. La symbolique chère au réalisateur est présente ( colombes ) de même que les thématiques du trouble de l’identité et de la quête de soi. Il utilise avec beaucoup d'intelligence et peut être encore mieux que De Palma les masques qui sont les gadgets emblématiques de la licence.
L'idée de persona que fantasment héros et méchant, le côté christique ( Jésus/Judas ), c'est assez riche à ce niveau.
Globalement c'est très généreux mais ce jusqu'au-boutisme est parfois handicapant tant il tourne au ridicule. La romance avec Thandiwe Newton ( que cette femme est belle mon Dieu ! ) est ultra étirée et kitch. Son personnage est d'ailleurs complètement sous exploité et ses compétences pas utilisées. Le méchant est un peu naze et ses motivations assez floues. On note beaucoup d'errances de ce style dans le scénario.
C'est aussi un film qui lorgne ouvertement vers James Bond notamment "Goldeneye" et en recycle les motifs pour les remâcher à sa sauce. Tout est finalement très Bondien.
C'est également Tom Cruise dans tous ses états en giga star, incroyablement investi dans l'action et dont les cheveux sont magnifiés par la mise en scène de Woo.
"Mission : Impossible 2" est donc un film qui rassemble tout ce qu'il était possible de réunir pour faire un blockbuster incroyablement cool, pour le meilleur et pour le pire. Le thème original est retravaillé par Limp Bizkit et j'avoue honteusement avoir aimé le résultat. Il y aussi du bon Metallica.

Cowboy Bebop, le film
7.5

Cowboy Bebop, le film (2001)

Gekijôban Kaubôi Bibappu: Tengoku no Tobira

1 h 55 min. Sortie : 1 octobre 2003 (France). Animation, Action, Policier

Long-métrage d'animation de Shinichirô Watanabe

Zoumion a mis 8/10.

Annotation :

Découverte.

Voilà l'adaptation cinématographique d'un animé totalement culte au Japon et qui bénéficie d'une belle côté de popularité chez les amateurs mais que je ne connais personnellement que de nom, j'arrive donc en profane total.
On retrouve la même équipe technique que dans la série et c'est donc Shinichiro Watanabe, le réalisateur surdoué qui met le film en boîte. Ce-dernier sort en 2001 donc 3 ans après la série mais Watanabe l'envisageait déjà pendant dans une vraie continuité thématique, on a donc affaire à une intrigue originale.
En 2071 dans une ville futuriste sur Mars, nos héros chasseurs de primes du Bebop doivent partir à la poursuite d'un dangereux terroriste qui possède une nouvelle arme biologique capable de détruire l'humanité.
Le gros point fort du film c'est cet antagoniste, Vincent Volaju au design ultra classe. Fantomatique, longs cheveux et drapé d'un long manteau noir, cet ancien membre des forces spéciales a été complétement anéanti par ses pairs à la suite d'expériences. Persuadé de vivre dans le purgatoire du monde contemporain il cherche une délivrance. Le film brouille ainsi les frontières entre bien et mal et Vincent partage bon nombre de points communs avec Spike, sa Némésis. Ce sont deux âmes bloquées entre ciel et terre ( le titre original Knockin' on Heaven's Door en dit long ).
La relation de Vincent avec Elektra autre personnage bien développé est primordiale au détriment des autres membres du Bebop que le néophyte comme moi peut cependant rapidement cerner.
L’œuvre de Watanabe est bourrée de références, témoin de la passion de l'auteur pour la culture occidentale. On passe du western spaghetti et de ses codes ( duels, caractérisation des personnages ) au polar noir mélancolique et dépressif en évoquant évidemment la science-fiction ("Blade Runner" tant Vincent m'évoque le Replicant ), le tout bercé par une formidable musique jazzy. L'univers jongle entre architecture new-yorkaise, européenne, ghettos et quartier marocain avec beaucoup d'aisance pour créer un vrai melting-pot tangible. Spike m'évoque aussi beaucoup Cobra de la série japonaise. Watanabe exploite les possibilités de l'animation à travers des séquences d'action dantesques et iconiques ( métro, combat final, poursuite de vaisseaux ) qui trouvent leur contrepoint avec des séquences purement contemplatives. Le style de Spike rend aussi hommage au Jeet kune do de Bruce Lee.
C'est aussi un film qui questionne sur des thématiques plus que jamais d'actualité.

Krull
5.5

Krull (1983)

1 h 56 min. Sortie : 8 février 1984 (France). Action, Aventure, Fantasy

Film de Peter Yates

Zoumion a mis 6/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Découverte.

https://www.senscritique.com/film/krull/critique/286453767

Avis trop long pour être écrit ici, je l'ai donc posté sous forme de critique.

Un homme et une femme
7

Un homme et une femme (1966)

1 h 42 min. Sortie : 27 mai 1966. Drame, Romance

Film de Claude Lelouch

Zoumion a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Découverte.

"Un homme et une femme" a obtenu la Palme d'or en 1966, les Oscars du meilleur film étranger et scénario en 1967, le Golden Globe la même année ainsi qu'une ribambelle d'autres récompenses internationales. C'est le début d'une remarquable ascension dans le monde du cinéma pour Claude Lelouch qui avait tout juste 29 ans, la possibilité de faire ce qu'il voulait et d'être libre.
"Un homme et une femme" est une histoire d'amour, la plus simple du monde mais la plus difficile à mettre en scène et à raconter. C'est la rencontre de deux naufragés de la vie. Il y a peu de films qui arrivent à crédibiliser à ce point une romance. La caméra du réalisateur scrute les visages, les regards, les âmes et capte de vrais instants de vérité qui marquent par leur spontanéité laissant toute latitude aux acteurs pour réécrire le scénario.
Il y a le charme et l'alchimie de ce couple Jean-Louis Trintignant/Anouk Aimée, deux monstres sacrés qui sont idéalisés mais tellement vrais. Le premier est un pilote de course dont la femme s'est suicidée et la seconde une scripte qui ne parvient pas à se consoler du décès de son mari cascadeur lors d'un tournage. Anouk Aimée est magistrale dans son rôle, à la fois fragile et paradoxalement enracinée. Sa voix, ses yeux, sa main passant continuellement dans ses cheveux, son incroyable beauté... des plaisirs de cinéma qui me marqueront longtemps.
A l'image de cette fameuse scène d'amour ratée qui met en exergue l'effort de résilience face au deuil, comment Jean-Louis peut-il lutter face à un homme immortalisé pour toujours, à ce stade de leur vie ? C'est pourtant l'amour qui finira par triompher en toute simplicité. L'amour triomphe du chagrin et la vie de la mort. Jean-Louis cite d'ailleurs Giacometti et le choix entre l'art et la vie. Avec cette œuvre, on aime la vie grâce à l'art.
Le film est aussi d'une modernité très signifiante et Lelouch transforme ce qui était une contrainte budgétaire en véritable force. Il alterne couleurs et noir et blanc pour faire une dichotomie extérieurs/intérieurs et passé, moments heureux/présent scènes chargées en deuil. Les cadrages asymétriques qui travaillent la lumière hors-champ, les séquences caméra à l'épaule, les souvenirs racontés en flash-back, les coupes dans le montage, les travellings de Deauville très mélancoliques et photogéniques. Tout cela crée une atmosphère unique.
Il y a de l'émotion jusque dans la musique de Francis Lai et ce thème récurrent.

Vingt Mille Lieues sous les mers
5.6

Vingt Mille Lieues sous les mers (1916)

20,000 Leagues Under the Sea

1 h 45 min. Sortie : 24 décembre 1916 (États-Unis). Action, Aventure, Science-fiction

Film de Stuart Paton

Zoumion a mis 7/10.

Annotation :

Découverte.

Cette adaptation du roman de Jules Vernes est considéré comme le premier film de l'histoire du cinéma à bénéficier de prises de vues sous-marines grâce à une invention des frères Williamson. La Photosphère est une cabine étanche immergée en eaux profondes qu'un opérateur peut rejoindre à l'aide d'un tube métallique relié à une barge. Les deux frères ont supervisé ces images et sont aussi coproducteurs.
L'introduction du film leur rend hommage à travers une brève apparition qui les place au même rang que Jules Verne dont le portrait est également présenté.
Cette production de Carl Laemmle lui aussi très impliqué et véritable auteur du film selon Laurent Aknin est le premier long-métrage directement inspiré de "Vingt Mille Lieues sous les mers". Stuart Paton est avant tout un réalisateur faiseur qui ne nous offre que peu de fulgurances et qui n'est jamais entré dans la postérité.
Le producteur voit les choses en grand et veut impressionner un public friand de grands spectacles, après les succès de D.W. Griffith ("Naissance d'une nation", "Intolérance" ). On reste encore aujourd'hui époustouflé devant la beauté et la puissance des images sous-marines, admiratif face à la prouesse technique pour l'époque.
A travers un hublot de son sous-marin, le capitaine Nemo présente les joyaux des fonds marins à ses prisonniers. Les protagonistes émerveillés découvrent toutes sortes d'espèces et de reliques jusqu'alors inconnues et inimaginées. A la fois documentaire et métaphore de la projection cinématographique et de son pouvoir de fascination, cette longue séquence est le point culminant de l’œuvre.
L'intrigue par moments confuse choisit de fusionner "Vingt Mille Lieues sous les mers" avec "L'Ile Mystérieuse" en prenant quelques libertés notamment l'ajout de personnages féminins. L'aventure est rythmée et le montage alterné casse la linéarité. Il y a un côté proto-sérial ou feuilleton que j'ai beaucoup apprécié. La fin totalement inédite et audacieuse fait basculer le métrage dans le mélodrame façon Griffith où Némo canalise sa vengeance. L'acteur Allen Holubar est impressionnant. Grimé en blackface, il dégage l'autorité, la crainte et l'empathie qu'on éprouve face au personnage.
On note également un affrontement sous-marin avec un poulpe en plastique. Assez succinct, il reste très prenant, jouissif et efficace et préfigure d'une certaine manière les futures grands monstres qui feront la légende de la Universal.

Alien³
6.6

Alien³ (1992)

1 h 54 min. Sortie : 26 août 1992 (France). Science-fiction, Épouvante-Horreur

Film de David Fincher

Zoumion a mis 8/10.

Annotation :

Découverte.

Il est de bon ton de considérer ce troisième opus comme le vilain petit canard de la saga "Alien". La mise en œuvre du film a tout bonnement été chaotique puisque se sont succédé plusieurs réalisateurs, scénaristes et pistes narratives. Le projet arrive finalement dans les mains du tout jeune Fincher pour qui c'est le premier film et qui devra faire face au contrôle drastique de la Fox. Laissé sur le carreau il ne participe pas au montage qui charcute le film et atténue sa portée. Pas de Director's cut donc car le film a toujours été renié par le réalisateur mais une Assembly cut sortie quelques années plus tard et plus respectueuse de son travail avec laquelle j'ai pu découvrir le film.
L'intrigue accroche directement la fin de l'opus de Cameron et par un deus ex machina guère dommageable un facehugger se retrouve dans la navette de Ripley et cause le crash de celle-ci sur une planète prison où vivent en autarcie des détenus masculins exploitant des ressources minières et réfugiés dans la religion. L'arrivée commune de Ripley et d'un xénomorphe va menacer le calme qui régnait.
"Alien3" est incroyablement nihiliste et détruit de facto tout ce qui avait été établi en plongeant Ripley dans un univers anxiogène et dépressif. Sa famille adoptive meurt dans l'introduction afin de lui en donner une nouvelle totalement monstrueuse puisqu'elle est l'hôte de la nouvelle reine Alien. Ses cheveux rasés la rendent plus singulière et androgyne mais surtout très affaiblie.
D'une certaine manière cet opus revient aux fondamentaux initiés par Scott après l'interlude musclé de Cameron. Les protagonistes peu habitués au combat et désarmés font face à un Alien unique. L'ambiance sombre tend davantage vers le huis-clos minimaliste.
Visuellement c'est très inspiré et le travail de l'éclairage et de la couleur vient illustrer le côté christique qui est une des thématiques principales de cet opus.
Le film introduit aussi l'idée géniale que l'hôte modifie la structure de l'alien.
Les décors très exigus forment un terrain de jeu idéal, notamment lors d'une séquence finale de traque en Steadycam juste folle.
J'aime aussi beaucoup cet Alien beaucoup plus rapide et sauvage qui peut courir sur les murs. Petit bémol sur les incrustations en plans larges qui sonnent vraiment faux tant les CGI sont perfectibles. Heureusement les plans rapprochés fonctionnent toujours très bien.
S'il souffre parfois de son statut de film malade, "Alien3" reste bourré de qualités.

Novembre
6.4

Novembre (2022)

1 h 47 min. Sortie : 5 octobre 2022. Thriller, Policier, Historique

Film de Cédric Jimenez

Zoumion a mis 6/10.

Annotation :

Découverte.

"Novembre" de Cédric Jimenez s'attarde sur la traque des terroristes qui sont à l'origine des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Si le cinéma international et plus particulièrement américain n'hésitent pas à explorer le quotidien et le contemporain sous différents prismes afin d'en tirer divers matériaux, la France semblait être plus frileuse à l'idée de se plonger dans ce type d'exercice de recension du réel.
Alors que la séquence d'ouverture semble s'inscrire parfaitement dans la continuité de "Bac Nord", polar nerveux et plein de testostérone, le résultat sera aux antipodes et évite soigneusement avec ce qui me semble être le bon goût pour traiter d'une telle tragédie des éléments trop ostentatoires tels que la violence de l'attentat et l'horreur de l'attaque.
Le drame est vécu par les protagonistes qui travaillent à la SDAT et qui sont comme tous les Français anéantis par ce qui se passe ce soir. Au bureau, au bar pour assister à la diffusion du fameux France-Allemagne, au footing... tous sont impuissants. Le film se transforme en un récit millimétré sur les jours suivant l'attentat, au cœur de la fameuse brigade.
A l'aide d'une utilisation ingénieuse des armes du montage et du découpage Jimenez nous montre l'immédiateté de la chose, la pression du temps et l'urgence de la situation. Pas de sang ni de coups de feu, on est dans le brouhaha ambiant des services, des appels téléphoniques, des formulaires et de la paperasse qui s’entrelacent avec un usage très intéressant du mixage sonore. Une enquête éprouvante qui prend parfois des allures de fiasco : des services de renseignements perdus, des procédures non respectées, une arrestation finale qui vire à la guérilla... mais qui malgré tout rend hommage à tous ces intervenants tant la tâche semblait impossible face à la crainte aussi de nouveaux attentats.
C'est grâce a un témoignage parmi tant d'autres salvateur du personnage joué par Lyna Khoudri, à la puissance dramatique folle, qui aiguillera les enquêteurs.
Le film fait cohabiter plusieurs acteurs et actrices issus de générations et de cinémas différents pour un résultat stimulant.
S'en tenant aux faits agrémentés de quelques ajouts fictionnels et tenant son objectif initial, Cédric Jimenez met en scène un film sobre sur un sujet des plus complexes, une œuvre cathartique et pudique dont certains questionneront finalement l'utilité. Anti-polar urbain, ce thriller est une plongée dans les mécanismes de la bureaucratie.

Monster Hunter
3.5

Monster Hunter (2020)

1 h 39 min. Sortie : 14 avril 2021 (France). Action, Aventure, Fantastique

Film de Paul W. S. Anderson

Zoumion a mis 2/10.

Annotation :

Découverte.

Le duo Paul W. S. Anderson et Milla Jovovich s'attaque à une nouvelle adaptation d'un jeu vidéo estampillé Capcom après la saga "Resident Evil". Je connais "Monster Hunter" de nom, une licence qui a une solide réputation et qui met en scène un chasseur dans un univers fantastique où il a pour mission de capturer des monstres.
Les jeux ne brillant pas par leur intrigue, l'angle d'attaque pouvait être audacieux sauf qu'on nous ressort un énième groupe de militaires dont on se fout royalement n'existant jamais qui se retrouve par un deus ex machina dans le monde des monstres. Donc ce petit groupe veut rentrer chez lui. Voilà pour les enjeux mais concrètement il ne se passe rien et le film met des plombes à avancer. Des combats génériques et soporifiques contre des Nerscyllas, sortes d'araignées géantes, une traque contre un Diablos qui cumule la majeure partie des rares bonnes idées du film, un combat final contre un Rathalos, grand dragon expédié en 5 minutes... Paul W.S. Anderson ne sait clairement pas quoi faire de sa matière et on assiste juste a des acteurs en cosplay affrontant des gros monstres en CGI de qualité inégale même si le Rathalos est vraiment bien modélisé. Ça ne raconte rien et l'univers tente vainement d'exister. Le réalisateur a troqué ses bateaux volants contre des bateaux qui naviguent sur le sable. C'est fantastique ! Sinon il y a un obélisque maléfique qui lance des éclairs et représente le lieu culminant du film. Et puis il y a Ron Perlman qui devait se promener et qui a vu de la lumière. C'est à peu près tout et malgré ceci le film a le culot de nous teaser une suite dans une scène post-générique. On meurt tous d'envie que ça sorte ( ça ne sortira sûrement jamais vu le bide heureusement ).
A aucun moment on ne prend un quelconque plaisir. Le sur-découpage ruine toutes les séquences d'action qui en sont illisibles. Les chorégraphies sont ridicules, on était en droit de s'attendre à mieux avec un acteur comme Tony Jaa. Le loustic se retrouve cantonné à faire joujou avec une épée en plastique et un arc en plus de se comporter comme un primitif dégénéré. Le colonialisme à la sauce Paul W.S. Anderson c'est top !
Même Milla Jovovich est sous-exploitée et jamais crédible, allant jusqu'à subtiliser les techniques de soin de l'ami Rambo. En plus de ça elle crie moins que lui et supporte mieux la douleur. Par contre elle est encore diablement bien conservée.
En fait ce "Monster Hunter" c'est juste une bande-annonce creuse de 1h40.

The Big Lebowski
7.7

The Big Lebowski (1998)

1 h 57 min. Sortie : 22 avril 1998 (France). Comédie, Policier

Film de Joel Coen et Ethan Coen

Zoumion a mis 9/10.

Annotation :

Découverte.

Lorsque les frères Coen revisitent "Le Grand Sommeil" de Raymond Chandler cela nous donne "The Big Lebowski" une comédie truculente et irrévérencieuse plutôt qu'une noire tragédie du complot.
Le plan d'ouverture à travers la narration de Sam Elliott évoque frontalement le western et montre que les histoires américaines naissent souvent de la poussière des mythes westerniens, entre vérité, légende et ici histoires de bars. Seulement les héros ont bien changé.
On suit dans ce film The Dude ( Jeff Bridges sûrement dans son meilleur rôle ) génial tire-au-flanc flemmard adepte de bowling, fumette et de White Russian qui va se retrouver empêtré dans une affaire des plus rocambolesques qui impliquera son homonyme milliardaire infirme, une artiste vaginale ainsi que des nihilistes allemands et dont le fouillis volontaire et méticuleusement travaillé rend parfaitement hommage à l'univers de Chandler. L'enquête importe moins que l'état d'esprit, les péripéties et les situations où le héros est passé à tabac et malmené. C'est avant tout la dérision qui prime sur le suspense. Le MacGuffin donne le la, il s'agit d'un banal tapis souillé à la pisse qui harmonisait cependant le salon du Dude.
Les frères Coen dressent une avalanche de répliques cultes et une galerie de personnages aussi attachants que hauts en couleurs. Le trio principal ( Bridges/Buscemi/Goodman ) est bien scindé. Le premier plane en continu, le second est carrément absent et le dernier un condensé de temporalités qui s'entremêlent. Ancien du Vietnam dont il le martèle constamment et converti au judaïsme pour faire plaisir à sa femme, incarnant la vision religieuse de Reagan, il est une grande gueule et s'érige en justicier.
Évidemment ces nouveaux Philip Marlowe sont d'une incroyable nullité et tâtonnent dans une enquête qu'ils ne font que complexifier à chaque action de leur part. Ils sont la parfaite incarnation de l'humour coenien. Les comploteurs sont tout aussi mauvais, seul le personnage de Julianne Moore tire son épingle du jeu. Femme et créatrice elle a les qualités pour rester à flot.
L’œuvre comporte aussi quelques séquences oniriques surprenantes et plastiquement référencées, rendant hommage entre autre au travail et à l'univers des comédies musicales de Busby Berkeley.
Un petit bijou et un monument de coolitude absolue.

Vaincre ou mourir
3.9

Vaincre ou mourir (2023)

1 h 40 min. Sortie : 25 janvier 2023. Action, Drame, Historique

Film de Paul Mignot et Vincent Mottez

Zoumion a mis 4/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Découverte.

https://www.senscritique.com/film/vaincre_ou_mourir/critique/290483206

Avis trop long pour être écrit ici, je l'ai donc posté sous forme de critique.

Hitman, tueur à gages
3.7

Hitman, tueur à gages (1998)

Logan's War : Bound by Honor

1 h 30 min. Sortie : 15 février 2006 (France). Drame, Action, Thriller

Téléfilm de Michael Preece

Zoumion a mis 4/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Découverte.

https://www.senscritique.com/film/hitman_tueur_a_gages/critique/290823673

Avis trop long pour être écrit ici, je l'ai donc posté sous forme de critique.

Le Samouraï
7.6

Le Samouraï (1967)

1 h 45 min. Sortie : 25 octobre 1967. Film noir, Policier, Thriller

Film de Jean-Pierre Melville

Zoumion a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Découverte.

https://www.senscritique.com/film/le_samourai/critique/290946706

Avis trop long pour être écrit ici, je l'ai donc posté sous forme de critique.

Speed Racer
6

Speed Racer (2008)

2 h 15 min. Sortie : 18 juin 2008 (France). Action, Sport, Science-fiction

Film de Lilly Wachowski et Lana Wachowski

Zoumion a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Découverte.

https://www.senscritique.com/film/speed_racer/critique/208281806

Avis trop long pour être écrit ici, je l'ai donc posté sous forme de critique.

Runaway Train
6.9

Runaway Train (1985)

1 h 51 min. Sortie : 21 mai 1986 (France). Action, Aventure, Drame

Film de Andreï Kontchalovski

Zoumion a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Découverte.

https://www.senscritique.com/film/runaway_train/critique/183168460

Avis trop long pour être écrit ici, je l'ai donc posté sous forme de critique.

L'Enterré vivant
6.3

L'Enterré vivant (1962)

The Premature Burial

1 h 21 min. Sortie : 2 octobre 1968 (France). Épouvante-Horreur

Film de Roger Corman

Zoumion a mis 7/10.

Annotation :

Découverte.

Troisième film de la série d'adaptations des écrits de Poe par Corman, "L'enterré vivant" est considéré par les amateurs comme le maillon faible du cycle. Suite à des différents financiers Corman décide de quitter AIP et d'aller toquer à la porte de Pathé Lab, un laboratoire de postproduction qui s'occupait entre mille des copies d'AIP. Samuel Arkoff n'allait pas en rester là et décida de racheter le département production du laboratoire et ses parts sur "L'Enterré vivant", coupant ainsi l'herbe sous le pied de Corman qui se retrouva à la case départ dans l'impossibilité de travailler avec certains de ses collaborateurs ( Price, Matheson ).
L'acteur principal est donc Ray Milland qui s'il n'a pas la voix, le panache et la théâtralité de Price compense en apportant une dimension romantique à son personnage avant de devenir littéralement effrayant lors de la conclusion. Guy Carrell est un médecin obsédé par la catalepsie, l'idée d'être enterré vivant comme le fut son père. Il va se marier à Emily Gault ( Hazel Court ) mais leur union va se révéler compliqué à vivre du fait des angoisses prépondérantes du mari.
Un postulat classique que le réalisateur va utiliser pour matérialiser une fois de plus ses thématiques chères. L'aspect psychanalytique est très présent, symbolisé par le traumatisme d'enfance du héros et par les discussions entre les protagonistes qui cherchent une thérapie mentale efficace. Le fait que la psychanalyse dans la diégèse soit à ses balbutiements et que son efficacité soit débattue rend l'opération difficile. Après s'être beaucoup documenté sur le sujet, Corman décide de saupoudrer son récit d'une fine couche d'humour noir, palpable notamment dans une séquence où Carrell expose à sa femme tous les artifices d'un caveau censé le préserver d'un enterrement prématuré et qui vont se retourner contre lui lors d'un cauchemar effrayant. Doté d'un sens de la dérision lors de certaines séquences, le film reste fidèle à la dominance de l'inconscient qui est une constante du cycle. Il déploie alors toute son artillerie gothique dans les décors, l'ambiance est cependant moins flamboyante chromatiquement qu'à l'accoutumée même si l'utilisation plus importante des extérieurs brumeux ( tournés en studios ) et l'inquiétant mausolée illustrent bien cet esprit malade et un refus de coller à la réalité par la subjectivité. Corman parvient à suffisamment renouveler sa recette et "L'Enterré vivant" est à la hauteur de ses prédécesseurs.

John Wick - Chapitre 4
6.6

John Wick - Chapitre 4 (2023)

John Wick: Chapter 4

2 h 49 min. Sortie : 22 mars 2023 (France). Action, Thriller, Policier

Film de Chad Stahelski

Zoumion a mis 6/10.

Annotation :

Découverte.

Sur un postulat de pure série B défini dans le premier opus, la saga "John Wick" s'est métamorphosée et a créé son identité dans les volets suivants en se concentrant sur les chorégraphies. La mise en scène toute entière se place au service de celles-ci. Un concept qui peut paraître anodin mais qui prend sens lorsqu'on le met en opposition avec la majorité des productions contemporaines où l'action est terriblement mal pensée et utilisée. Le mouvement est roi et il faut magnifier les protagonistes.
Ce "Chapitre 4" est conscient de l'absurdité de son précepte et ne s’embarrasse plus du dispositif narratif. L'antagoniste principal sort de nul part, celui du film précédent est balayé en 5 minutes dans l'introduction. Les maladresses dans l'exploitation de l'univers et de sa mythologie sont nombreuses et la vengeance qui était le moteur initial du héros n'a plus de sens. Seul compte la violence et l'action, comme l’illustre la demande de massacre du personnage de Hiroyuki Sanada, dans une forme esthétique et maniérée. Il n'y a par exemple presque jamais de sang alors que celui-ci devrait logiquement couler à flots au vu des coups échangés.
Le film évoque tout de même quelques notions telles que le sens de l'honneur, l'amitié, la famille et la damnation mais l’abstraction prédomine.
Il y a aussi un sens métaphysique où Wick doit briser le cercle de violence, se recueillir et demander pardon en gravissant deux fois les escaliers du Sacré Coeur tel un pèlerin. Cette séquence c'est aussi un hommage au jeu vidéo et à son essence du die&retry. Stahelski cite aussi explicitement "Hotline Miami" dans un passage jouissif filmé en plan zénithal.
Pour autant je trouve l'action moins rafraichissante et inspirée, parfois même redondante ( coucou le chien ), que dans l'opus précédent qui était un point d'orgue. Elle met ici davantage en lumière le 1vs1 mais Keanu Reeves malgré toute son implication ne peut rivaliser martialement parlant face à Donnie Yen, Scott Adkins ( un personnage dingue méconnaissable ) ou Marko Zaror qui doivent se limiter. Frustrant.
Il n'empêche qu'il reste de bonnes idées et une belle galerie de protagonistes. Donnie Yen qui évoque Zatoichi c'est superbe et il vient même voler la vedette à Reeves. La plus belle séquence du film est d'ailleurs un dialogue entre les deux où le mouvement et l'énergie cinétique s'arrêtent. Il y a aussi Clancy Brown qui dégouline de charisme. Les 2h50 passent ainsi sans encombre.

Zoumion

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