Yeah Yeah Yeah (Part.III)

Ici seront répertoriées les chansons "plus-que-citées" (c'est-à-dire commentées ou défendues) dans "The Story Of Modern Pop" de Bob Stanley, ainsi que celles qui m'ont particulièrement plu durant ce parcours de combattant. (De début 70)

Liste de

57 morceaux

créee il y a environ 6 ans · modifiée il y a plus d’un an

American Pie, Part I
8.4

American Pie, Part I

04 min.

Morceau de Don McLean

Strangeman57 a mis 8/10.

Annotation :

En 70, la Pop est devenue une terre d'introspection mélancolique, de sous-performance et d'idéalisme perdu ; dans le déni que les 60's étaient finis. La fin des Beatles annoncée par McCartney en Avril a répandu un deuil, la Pop souffre maintenant d'un manque de direction. Dans le besoin de renouveau, les collectionneurs se tournèrent vers "Let It Be" et "Bridge over Troubled Water" de Simon et Garfunkel, et vers des comédies musicales comme "Jesus Christ Superstar". La bubblegum chrétienne de Norman Greenbaum était n°1 avec "Spirit in the Sky".
Pour ceux qui ne regardaient pas vers le passé, il y avait le Hard-rock qui prenait des directions encore plus heavy ; Led Zep', Black Sabbath de Birmingham et Deep Purple, fondé par l'ex-Searchers Chris Curtis, viré pour son manque de fiabilité (il se croyait espionner et couvrait tout d'aluminium). Des groupes comme Titus Groan jouaient devant des étudiants en Angleterre, trop jeunes pour comprendre le cul mais qui faisaient semblant d'être au niveau.
Don McLean chante la fin de l'âge d'or sur son "American Pie", les grands noms (Kinks, Stones, Who, Airplane, Cartney, Lennon, Byrds) chutèrent en qualité de 70 à 71. La plupart de la nouvelle musique sonnait ennuyée ou ennuyant : "Atom Heart Mother" fût numéro 1 du top album UK mais Roger Waters le condamna vite comme "horrible". Le "Out on the Weekend" de Neil Young suggère que la Pop est en stagnation.

Whole Lotta Love
8.4

Whole Lotta Love (1994)

Whole Lotta Love

05 min. Sortie : 1994 (France). Pop rock, Blues, Hard/metal

Morceau de Led Zeppelin

Strangeman57 a mis 8/10.

Annotation :

Tout le monde était d'accord que le prochain gros truc devait être bâti comme un album, le nouveau format Pop depuis fin 60. Ça existait avant avec des BO ou des albums de chansonniers comme Sinatra, mais les albums Pop d'avant avaient beaucoup de remplissages. Puis Sgt Peppers (et quelques autres comme "Pet Sounds" ou "The Freewheelin'") arriva. Ça coïncide avec la fin du psyché, en 69, un groupe comme Led Zep pouvait devenir stars sans singles. (Les marges étaient plus grosses si le public achetait l'album plutôt que "Whole Lotta Love" en single.)
69 était la première année en Angleterre où les albums dépassèrent les singles en vente, que les fans de rock raillèrent comme étant commercial. Rien de plus cool que d'avoir la couverture d'Atom Heart Mother sous son bras en attendant le bus ; les singles étaient maintenant pour les parents et les gosses.

In the Summertime
7.6

In the Summertime

03 min.

Morceau de Mungo Jerry

Strangeman57 a mis 8/10.

Annotation :

En 70, les charts UK étaient dans le passé, Motown, "Tears of a Clown" des Miracles était numéro 1 alors que le titre était tiré d'un album de 67. Les enregistrements tournaient en rond, les nouveautés restaient alors plus de temps dans les charts : "Band of Gold" de Freda Payne, le retour d'Elvis "The Wonder of You" et "In the Summertime" de Mungo Jerry pendant six semaines, l'acte majeur de 70.
Il voulait refaire revivre le son "jug-band" à la cool façon Lovin' Spoonful, post flower-power free love. Coupe afro, sourire vicieux, mouvement de bassin virile, épaules comme des poûtres et gazouillis d'elfe aux gargarismes de boxeurs ; il sonnait comme un groupe à lui tout seul avec son piano et pressait des longs disques de plus de 10 minutes, une valeur sûre pour votre porte-monnaie, moins pour votre hi-fi.
"Baby Jump" suivit en single, sans doute le titre le plus sale ayant été numéro 1 : un gimmick au piano à la Jerry Lee Lewis, un son bordélique, paroles graveleuses : c'était plus le son d'un stalker que d'une tête d'affiche. Gris et boueux, telle une écoute inconfortable.

Love Grows
7.3

Love Grows

02 min.

Morceau de Edison Lighthouse

Strangeman57 a mis 7/10.

Annotation :

C'était un temps d'arrêt pour la Pop. En absence de nouveaux héros, une vague d'équipe de song-writers britanniques comblèrent les trous des top 20. "The Brit Building" ; leur version de la Bubblegum. Ils étaient de super musiciens de studios, harmonistes, rejettaient les jams et le classique pour des lignes basses simples en avant, des cuivres propres, orchestres et mélodies serrées. Excepté le cynisme de Kasenetz/Katz, les sorties UK étaient mieux baties et plus ensoleillées.
"Love Grows" d'Edison Lighthouse était le premier numéro 1 anglais de l'année, avec son hook soutenu qui n'avait rien à voir avec le son hard-rock de l'album. Le chanteur était un homme de session si anonyme qu'il a aussi chanté pour une floppée de hits de White Plains, the Brotherhood of Man, Butterscotch ou Pipkins. Seul les hits sous son propre noms ne rencontrèrent pas les charts. Il reconnait avoir été tellement omniprésent, rien que sur Top of the Pops, que BBC refusa de le jouer pendant deux ans par la suite.

When You Are a King

When You Are a King (2001)

When You Are a King

02 min. Sortie : 2001 (France).

Morceau de White Plains

Strangeman57 a mis 7/10.

Annotation :

Ces enregistrements n'avaient pas le glamour, l'optimisme et l'innocence de Brit Building, mais c'est dur de penser comment un single comme "When You Are a King" des White Plains par exemple pourrait être améliorer, passant d'un orgue en mineur en explosion de papillons dans un champ de maïs à chaque refrain.
Le problème venait que leurs auteurs voyaient l'écriture de hits comme un business solitaire, avec lequel ils s'achetaient de nouvelles vestes de golf, aucun d'eux ne cherchaient l'inattaignable ou ne visaient des sujets politiques comme Mann/Weil ou disséquaient leur relation Goofin/King... L'ambition musical dans un single de 3 minutes était fini ; plus besoin de se surpasser.
Le Brit Hit Machine ronronnait alors que la Pop se sépare progressivement des tendances tournés vers le futur.

Woodstock

Woodstock (1996)

Woodstock

04 min. Sortie : 1996 (France).

Morceau de Matthews’ Southern Comfort

Strangeman57 a mis 7/10.

Annotation :

Un single fait le lien entre les deux factions (Motown, Brit Machine). Le groupe Southern Comfort était conduit par l'ex-chanteur de Fairport Convention Ian Matthew et leur seul hit "Woodstock" a été écrit par Joni Mitchell direct après le festival. Les arrangements surannés, l'humeur pastoral fait plus penser à Oxford que New York. Les paroles de Mitchell évoque quelque chose de perdu, un léger désespoir dans les choeurs ; ok Mitchell avait écrit ça car à cause du traffic, elle n'est jamais arrivée jusqu'au festival, mais avec le recul, le tout ressemble tout de même à une élégie.
On remarque la scission entre les albums et les singles en regardant les charts de cette année ; à part "Bridge over Troubled Water" et "Voodoo Chile" et les compilations, le consensus de la Pop moderne semble mort.
Ecouter un album empêche de te lever tout les 3 minutes et permet à une oeuvre de s'installer dans votre tête, de l'heavy Stoner des Floyd et Sabbath aux révolutions ratées et buccoliques des 70's. Carole King du Brill Building, compositrice pour Cat Stevens, fournissait des bases philosophiques pour la marche sur le retour des conservateurs, les combats perdus dans le sang etc... Son "Tapestry" appelait à la résolution ; les voix dissidentes étaient légères dans un coin. Le nihiliste et fragile premier album proto-punk de Loudon Wainwright III en faisait partie, essayait de remuer les choses.

Alone Again (Naturally)
8

Alone Again (Naturally)

03 min.

Morceau de Gilbert O’Sullivan

Strangeman57 a mis 8/10.

Annotation :

Les disques étaient maintenant enregistrés avec un 24 pistes, séparant voix et autres instruments, sonnant alors plus plat, sans vie. Essayant de faire revivre Woodstock, les festivals germèrent dans des lieux improbables. Le premier festival "free" eut lieu à Shepton Mallet, où les Pink Fairies et Hawkwind (deux groovers aux cheveux longs à la recherche de leur espace intérieur) jouèrent sur un camion à côté du Bath Blues Festival où jouaient Led Zep avec un cachet de 20000 livres. Le Festival "Powder Ridge Rock Festival" devait se tenir en Aout dans une station de ski américaine ; annulé mais 30000 personnes arrivèrent quand même. Un docteur parla de "drug crisis", pire que Woodstock, les citernes étaient utilisés pour partager la drogue, les Black Panthers donnèrent des discours, des bad-trips tout autour d'eux.
L'auteur parle ensuite de Gilbert O'Sullivan, habillé comme un écolier irlandais des années 30, qui voyait le monde assez noir : son "Alone Again" fut un des rares numéro 1 à aborder le suicide. Il avait néanmoins un air détaché lui permettant de chanter aussi pour des publicités, abordant dans la même chanson tarte aux pommes et Africains affamés. Le problème était sa voix qui rappelait McCartney avec une crève. Il était aussi trop sentimental, ses blagues de papa finirent par lasser (il composa une chanson pour sa fille Clair). Il blama ses managers et disparut : ses "Ooh Wakka Doo Waa Day" n'étaient pas créés pour durer.

Your Song
8.1

Your Song (1970)

Your Song

04 min. Sortie : 22 juillet 1970 (France). Pop rock, Blues, Classique

Morceau de Elton John

Strangeman57 a mis 8/10.

Annotation :

Elton John rodait déjà autour, jouant du piano pour des groupes oubliables, pianiste de session pour les Hollies sur "He Ain't Heavy, He's My Brother") et reprenant des tubes anonymement pour des compils de supermarché. En 70, il signe un contrat solo à DJM Label, personne n'en attendait grand chose à part son parolier/camarade Bernie Taupin. Ils avaient tenté l'Eurovision l'année d'avant avec "Can't Go On Living Without You" chantée par Lulu, qui arriva dernière sur 6 compétiteurs dans son propre pays.
Pas le physique facile et myope, il décide de se réinventer. Déjà, il décide de ne plus jouer dans la catégorie des têtes d'affiches ; il s'habille outrageusement tel que l'on oublie le reste ; couronne à la César, shirt à la Liberace, énormes lunettes de soleil, bottes blanches en cuir, badge Donald Duck etc... Puis il écrit la triste ballade "Your Song", qui fit le top 10 aux States, puis en Angleterre. Quincy Jones lui serra la main en tournée ; une star était née.

Goodbye Yellow Brick Road
8.2

Goodbye Yellow Brick Road (2000)

Goodbye Yellow Brick Road

03 min. Sortie : 31 octobre 2000 (France). Pop rock

Morceau de Elton John

Strangeman57 a mis 9/10.

Annotation :

La rapidité de son perçage était du à ses bouffonneries sur scène ; il sautait sur son piano, faisant revivre l'esprit de Jerry Lee Lewis. Il dit s'inspirer de Jagger qui a prouvé que la vie était ennuyeuse, comme lui en vérité, et que sur scène, il pouvait faire sortir sa part outrageuse. Sa musique est au contraire principalement des ballades Gospel. Il écoutait tout, du soir au matin, il vivait musique, plus américaine qu'anglaise, comme le prouve sa voix sur "Your Song".
Il sortit de magnifiques choses post-Spector durant les 70's, GoodBye Yellow Brick Road", "Someone Saved My Life Tonight" mieux placé dans les charts US qu'anglaise et il se fit tellement d'argent qu'il pouvait se permettre de le dépenser sur Watford FC, les faisant passer de la 4ème division aux compéts européennes, bien que ses potes Hollywoods continuaient à l'appeler par son vrai prénom de Reg.

Maggie May
7.4

Maggie May (1995)

Maggie May

05 min. Sortie : 1995 (France). Pop rock, Rap/hip hop/R&B

Morceau de Rod Stewart

Strangeman57 a mis 6/10.

Annotation :

Un autre vétéran du circuit British fan de foot était Rod Stewart qui aurait pu passer pro dans ce sport mais tomba à la place sur "The (Small) Faces" à qui il manquait un chanteur. Il avait une voix rauque assez urgente pour séduire les soul boys mais pouvait également assez haut pour atteindre les oiseaux. Il a un parcours Pop typiquement anglais, achetant les disques de Little Richard, montant son groupe de skiffle et auditionnant pour Joe Meek. Il joint début 60 les marches contestataires en jouant du Dylan et fut arrêté pour trouble à l'ordre public. Sa principale motivation restrait de recontrer des filles pour les mettre au lit. Après qu'il ait mis accidentellement un feu avec ses camarades à un squat, sa mère jetta ses affaires de beatnik et il devint un mod.
Quand sa carrière se lance vraiment en 69, il divise son temps entre les Faces et des titres solos, conteur né. Il mélangea blues, soul et folk pour sonner parfois classe ouvrière anglaise londonienne. Son numéro 1 "Maggie May" n'avait même pas de choeur mais une histoire qui accroche 4 minutes avant l'intervention de la mandoline. Il inventa son propre mythe de séducteur de vieille dame qui n'oubliait malgré tout pas ses potes et les salles de billard. Sur "You Wear it Well", il essaye par exemple de se rabibocher avec son ex' avec une dose d'ironie.

Sailing
8.5

Sailing (2007)

Sailing

04 min. Sortie : 13 novembre 2007 (France). Pop rock

Morceau de Rod Stewart

Strangeman57 a mis 8/10.

Annotation :


Il plaisait aux filles et aux garçons et devint superstar. En 75, il s'exila fiscalement et en profita pour sortir "Sailing", causant outrage chez ses fans. Rarement un homme de la classe ouvrière déménagea en Californie pour boire champagne et grappe de raisin. Il trahit son talent peut-être mais pas ses origines ; si son taux de grêve diminua, ce ne fut pas un choc. Sa disparition ne fut pas spontanée, en 81, il pouvait encore fasciner en te racontant ses histoires.
Construit sur un fond électro rapide, "Young Turks" fut un hymne pour la génération Pepsi, sur deux fugueurs du New Jersey, les encourangeant dans leurs démarches.

My Sweet Lord
8.3

My Sweet Lord

04 min.

Morceau de George Harrison

Strangeman57 a mis 8/10.

Annotation :

Rod, Elton, Led Zep, Purple pointaient vers un futur 70's mais c'était une nuance de gris comparé aux myriades de couleurs des 60's. L'éléphant dans la pièce était les Beatles maintenant disloqué ; Ringo sortit le stellaire "It Don't Come Easy" (n°4 en 71) mais Harrison brisa les efforts des autres avec son immense succès "All Things Must Pass", triple album conduit par le single n°1 "My Sweet Lord". Ça ne durerait pas, dès "Living in the Material World" son second album, il était évident qu'il avait gardé son stock de meilleures idées pour son premier album.
Ceux qui basaient leur espoir sur Paul eurent des hauts et des bas (quand celui ci chantait sur ses exs camarades par exemple). Il a tracé la route des 70's avec "Abbey Road" et "Ram" fut son successeur spirituel ; il ne perdit rien de son don pour la mélodie facile mais les innovations étaient derrière lui. Il était peut-être crevé (même si en 80, il produisit Mc Cartney II, de l'électro minimalisme parfois mariée sa marque de fabrique du plus bel effet et au XXième siècle, ses chansons les plus émotionnellement ouvertes), il devint par la suite le Beatles préféré. Les 4 étaient des ex-Beatles, et les 70's, un monde post-Beatles.

Instant Karma!
8.1

Instant Karma!

Instant Karma!

03 min.

Album version de John Lennon et Plastic Ono Band

Strangeman57 a mis 8/10.

Annotation :

Lennon avait enregistré le morne "Plastic Ono Band" comme thérapie, qui ne sonnait pas Beatles mais fut un travail difficile et très 70, sonnait également un peu pleurnichard comme pas mal d'albums de séparations de l'époque (Nick Drake, Marvin Gaye, etc...) Il y chantait ne pas croire aux Beatles. Les choses s'améliorèrent avec les deux singles "Instant Karma", "Power to the People" et l'album presque ordinaire "Imagine".
A part ça, les bijoux tels 'Mind Games" et "Number Nine Dream" étaient rares et dispersés sur la décennie. Son dernier album avant sa mort en 80, "Double Fantasy" était un ragout de philo gnan gnan, son goût pour le maoïsme a été remplacé par celui d'homme riche, les meilleures contributions étant celles de Yoko (sur "Kiss Kiss Kiss" par exemple) et "Beautiful Boy" sonne comme s'il souhait voir revenir le début des 70's (ne jamais écrire de chansons sur ses gosses : règle non écrite de la Pop).

Willow's Song
8.7

Willow's Song (1998)

Willow's Song

04 min. Sortie : 1998 (France).

Morceau de Paul Giovanni

Strangeman57 a mis 8/10.

Annotation :

27 - British Folk Rock : Dans la première moitié, il y avait une demande pour un Revival des Beatles, ce qui entraina une musique hors du mainstream (faite de singles bubblegums et d'albums hardrocks) plus importante qu'auparavant, se basant sur la passé Anglo-Américain, les banlieux, la Jamaïque, le bruit électrique, la funk black. Plusieurs souches entrainèrent une agitation sans jamais en saisir le contrôle.
La Folk Rock anglaise était un indicateur des choses à venir. C'était un espace libre de pubs et de contraintes chronologiques, faisant de la musique que personne ne voulait en espérant qu'un jour, quelqu'un le voudrait. C'était une poche d'idéalistes, qui a émergé de manière inattendue. Au début des 70's, la Folk semblait être partout en Angleterre, dans les programmes d'infos pour enfants ou le cinéma.
La couverture de Led Zep' 4 est une peinture d'un vieux fermier sur le mur d'une maison défréchie par exemple, maison isolée au pays de Galles à 10 km d'où vivent le groupe acid-folk Trees et sur le même territoire de la nouvelle "The Owl Service" d'Alan Garner. Cela a donné une émission pour enfant perturbante avec la yéyé Anglo-française Gillian Hills, jouant une femme mythique faite de fleurs. Emission qui a trouvé son équivalent dans l'occulte film "Wicker Man" 3 ans plus tard.
Les deux ont couché l'érotisme et la nature sur une folk accoustique féérique, déclarant la victoire des païens même si la BO attendu 90 avant de sortir.

Anji

Anji

01 min.

Morceau de Davey Graham

Strangeman57 a mis 5/10.

Annotation :

Le Folk Rock British était un effet secondaire de cette recherche d'origine et d'échapper à la plasticité Pop, ça réflète le déplacement de l'urbain au rural alors que le Swinging London était fini. Ça a filtré à partir d'un mouvement de Soho qui ont donné le SuperGroupe "Pentacle" en 68, puis des outsiders les suivirent, qui n'avaient pas pu profiter de la lumière pré-hippie par leur manque de confiance. Des gamins timides se virent proposer des contrats juste parce qu'ils avaient une guitare.
Le mouvement était à peine Pop mais eu une grosse portée commerciale à l'aune des 70's. Si The Band pouvait faire renouer à Woodstock les américains à leur passé, les Anglais avaient tout autant de passés et de lieux à raconter. Au débt des 70's, les bandes originales de TV étaient souvent Folk, Fairport Convention était haut dans les charts Albums et Polydor lança la catégorie "Folk Mill". C'était différent du retranchement de 68, c'était une tentative de se forger une chemin à travers l'archéologie musicale et les productions Apolloniennes.
Bert Jansch et Davy Graham étaient deux guitaristes qui ne voyaient pas de frontières entre folk, blues et jazz. Le second s'est fait connaitre avec son titre "Anji" en 62, un standard par lequel sont jugés tous les guitaristes. Avec la chanteuse a cappella Shirley Collins, ils enregistrent le premier album de reprises de titres traditionnels anglais à la guitare "Folk Root New Routes". Les étudiants en arts (comme Mile Davis) se tournèrent vers ça plutôt que le blues "commercial" des Rolling Stones.

Needle of Death
8.3

Needle of Death (2000)

Needle of Death

03 min. Sortie : 18 septembre 2000 (France).

Morceau de Bert Jansch

Strangeman57 a mis 6/10.

Annotation :

Les clubs de Soho s'ouvrent au mouvement Folk, on parle de "Soho Folk" dont font partie Jackson C.Frank, immigré américain qui a vu mourir ses amis à l'école pendant un incendie, entre autres problèmes de vie, ce qui confère la tristesse de son oeuvre, dont le titre "Blues Run the Game".
Le meilleur de ces projets sont sur le label Transatlantic, enregistré dans l'appartement du producteur Bill Leader avec les moyens du bord (enregistreur, couvertures pour couvrir le son..)
Le roi d'entre eux était Bert Jansch, un Glaswegien mystérieux, qui parlait peu, aimait sa pinte et sa guitare, adoré des femmes. Son titre le plus connu, sur son premier album éponyme, "Needle of Death" était froid et hypnotique dont la pochette en noir et blanc ajoutèrent à sa légende.

Sunshine Superman
7.3

Sunshine Superman

03 min.

Morceau de Donovan

Strangeman57 a mis 6/10.

Annotation :

A partir de 66, le génie arriva à Londres. Al Stewart écrit "Swiss Cottage Manoeuvres", Jansch et Renbourn sortirent "Soho", Roy Harper "Freak Suite" sur la "Greek Street" de Soho. Un garçon aux yeux larges de St Albans sortit "Sunny Goodge Street", "Hampstead Incident" et "Sunny South Kensington", les plus belles odes du 60's London.
Des accords inspirés par Jansch mais la voix empruntait à Chatterton et Byron, Donovan était un bohème qui sortit la Folk de Soho et eut un numéro 1 aux US avec "Sunshine Superman" en 66. Certains disaient qu'il était un copieur de Dylan, alors que l'un était un colibri, l'autre un frelon.
(Suis pas très Folk mais celle de Donovan, plutôt Pop, semble à pousser...)

Mellow yellow
7.4

Mellow yellow (1992)

Mellow Yellow

03 min. Sortie : 11 août 1992 (France). Pop rock, Blues

Morceau de Donovan

Strangeman57 a mis 7/10.

Annotation :

Le manager de Londres Peter Eden pensait que Donovan pouvait être la première superstar de Folk, il lui assura des apparitions régulières à l'émission Ready Steady Go qui lui apporta deux hits "Catch The Wind" et "Colours". Les contrats ralentirent sa carrière et il s'envola en 65 à San Francisco en pleine phase psyché, sortit avec le producteur Micky Most un tas de hits sous LSD qui le maintint 4 ans dans les charts.
Micky Most avait déjà un tas de numéro 1, avec Herman Hermits ou The Animals. L'auteur se plaint de ne pas pouvoir lui accorder une place plus grande dans son livre, car il n y a pas de ligne de conduite entre les tubes qu'il a produit (dont le classique "Yellow Mellow")

Hurdy Gurdy Man
8.4

Hurdy Gurdy Man (1968)

Hurdy Gurdy Man

03 min. Sortie : mai 1968. Pop rock

Morceau de Donovan

Strangeman57 a mis 7/10.

Annotation :

Il y avait encore l'inspiration de Soho sur les titres, mais aussi du psyché, de la dope de Nouvelle Orléans (le tube "Yellow Mellow"), des titres plus infantiles ("Jennifer Juniper"). Le préféré de l'auteur ; l'étrange et sinistre "Hurdy Gurdy Man" où Donovan sonne comme un esprit sous l'eau.
C'était un gentleman, inspiré par tout à condition d'y accorder du temps, les nuages, les oiseaux... Il n'avait pas peur d'écrire des albums pour enfants (colorés mais assez hantés pour provoquer des cauchemars aux enfants). Il incarna aussi bien la fin des 60's que Cochran, la fin des 50's. Son succès s'arrêta à l'aube des 60's.
Il avait en plus un excellent arrangeur du nom de John Cameron, qui lui trouvait les meilleurs musiciens de jazz, genre avec lequel il jouait aussi bien que les styles arabes ou indiens ("The River Song"). Celui conduisit à la solide session Rock "Hurdy Gurdy Man" avec Jimmy Page et John Paul Jones (futurs Led' Zep) et le batteur Clem Cattini, ancien Tornados ainsi qu'à l'album "Barabajagal", parfait pour les Dance Floor grâce au Jeff Beck Group.
Il était trop lié au Flower Power pour que sa carrière survive à la transition du nouveau monde Folk Rock dont il était le pionnier.

Light Flight
7.5

Light Flight

03 min.

Morceau de The Pentangle

Annotation :

Les autres survivants se réunirent pour créer avec l'aider de la pression la première attraction. Bert Jansch et John Renbourn rencontrèrent la voix claire de Jacqui McShee, le bassiste bourru Danny Thompson et l'agile batteur Terry Cox. Ils s'appelèrent "Pentangle", loin du Flower Power, très peu lisibles. Ils ne parlaient jamais musique ensemble.
Leur exceptionnellement joli "Light Flight" fut utilisé comme thème à la série "Take Three Girls" et leur carrière s'arrêta. Une parfaite évocation d'une échappée hors de la ville, prendre le train et s'éloigner loin. On leur préférera leur côté heavy que la douceur d'un Donovan, qui fut oublié. Ils étaient peut-être froids comme la glace, mais avec "Basket of Light" ou "Solomon's Seal", ils avaient les clés d'un jardin secret.

Nottamun Town

Nottamun Town (1969)

Nottamun Town

03 min. Sortie : juillet 1969 (France).

Morceau de Fairport Convention

Strangeman57 a mis 6/10.

Annotation :

Il y eut entre temps un groupe de Muswell Hill qui répétaient au-dessus d'un dentiste dans une maison appelé Fairport. Moins intimidant que Pentangle, le riche mix psyché de leur premier album comprend des reprises d'américains (The Byrds, Joni Mitchell) mais tu peux sentir le cheine et le brocart dans leur musique, comme le lieu où ils vivaient. Fairport Convention donc.
1er changement : Judy Dyble part en 68 et leur manager Joe Boyd leur présente la chanteuse folk Sandy Denny de Wimbledon, dont la voix pure et forte n'avait pas d'égale. (Judy Dible reforma un groupe avec le guitariste de Them Jackie Macauley sous le nom "Trader Horne"pour livrer un seul album, le délicat "Morning Way", fonctionnant comme un conte de fée)
Denny était une lesbienne aux cheveux rouges, elle sonnait ancienne et moderne, réconfortant, chaleureuse et s'entendit direct avec le groupe, avec qui elle enregistra leur premier titre folk traditionnel anglais "Nottamun Town".

Meet on the Ledge
7.8

Meet on the Ledge

02 min.

Morceau de Fairport Convention

Strangeman57 a mis 6/10.

Annotation :

Dans leur 3ème album "Unhalfbricking", ils ont un pied dans les comtés d'origine et le Suffolk du 17ème siècle. Les lignes de guitares de Thompson naviguent sur la voix liquide de Denny ; ça fonctionne et ils passent à Top of the Pop avec une reprise française et perverse de "You Gotta Go" de Dylan. Puis un soir de tournée, leur van sortit de la route : leur batteur meurt ainsi que la copine de Thompson. Le prophétique "Meet on the Ledge" aurait été joué dans les clubs alentours ce soir-là.
A la sortie de l'hosto, le bassiste Ashley Hutchings, au nez cassé, alla à un tas de festival folk, parla à plein de folkeux de Folk anglaise et des archives de Dance Society ; une thérapie qui les mena à leur album le plus vendu ; "Liege and Lief", composé que de titres Folks. Sorti 5 mois après le crash, ça manquait du fun de leurs premiers albums, un brin académique bien qu'impressionnant. "Un bel album pour accompagner un feu de cheminée" d'après Rolling Stones.
Approchant de leur vision, ils ont crée un modèle de Folk-Rock (influençant Trees, Steeleye Span etc...) mais se sont détruits dans le processus. Thompson et Denny ont prouvé auparavant qu'ils étaient de bons compositeurs. Ils quittèrent le navire après l'album ; Fairport continua de jouer pour les amoureux de Folk mais sans leur muse.

Hors d'Oeuvres
7.3

Hors d'Oeuvres (2008)

Hors d'oeuvres

08 min. Sortie : 10 juin 2008 (France).

Morceau de Roy Harper

Strangeman57 a mis 5/10.

Annotation :

Nick Drake et Vashti Bunyan font partis des peus qui ont bénéficié des arrangements de Robert Kirby, amplifiant la mélancolie et la profonde solitude de la zik du premier. Il a aussi arrangé "I Keep A Close Watch" de John Cale et "Forest and the Shore" de Keith Christmas, deux sommets au top de Long Mynd. Avec Heron, Trader Horne et les deux premiers, ils usent l'air et les chants d'oiseaux comme des instruments.
D'autres allèrent au-delà de l'apocalypse ; Chapman, Bill Fay et Roy Harper étaient des visionnaires, descendants de parias et non-conformistes qui gouteraient peu au son fleuri d'un Donovan.
Harper de la scène Soho était un voyageur. Il a été en taule et hopital psychiatrique avant d'arriver à Londres avec sa guitare. "Si tu es un animal sauvage, tu ne veux qu'une chose : t'échapper". Il devint le stoner ultime, participant au "Wish You Were Here" des Floyd, Led Zep lui rendant hommage sur leurs "Hats off". Harper lui-même mis un moment avant de sortir un album : "Stormcock" sorti en 71, cordes de David Belford, plein d'échos et de délais, composé de 4 titres seulement : à couper le souffle.
Il fut choisi par John McKenzie entre Ray Davies et Marc Bolan pour jouer une star Pop nommé Mike Preston dans le film Made sorti en 72. Mais il réengristra le single qu'il perdut en chantant "Shitty City" par au-dessus ; le titre et le film furent un bide et il retourna chez les marginaux.

Lady Eleanor

Lady Eleanor

03 min.

Morceau de Lindisfarne

Annotation :

Lindisfarne explosa toute la Folk Rock anglaise en matière de vente. "Lady Eleanor" fut le plus gros single du mouvement, numéro 3 en 72. L'ensemble flotte sur des tintements de cloches, une orgue chaleureuse et une mandoline, un refrain plus radio-friendly que ses concurrents. Des visions nourries à la bière plutôt qu'à l'herbe. Bien que pas un tube, le titre éponyme de leur album n°1, "Fog on the Tyne" est leur plus réputé, sur des "rouleaux de saucisses". Des tournées sans fin ont construit leur audience.

Nottanum Town

Nottanum Town (1971)

Nottanum Town

04 min. Sortie : 1971 (France).

Album version de Oberon

Annotation :

Une scène construit autour de mythes, d'Histoire et de magie de la nature n'était pas faite pour durer. La plupart des sorties étaient confidentielles, réalisées dans des studios de fortune, des disques aujourd'hui aussi rares à trouver que les Field Recordings de Cecil Sharp des années 20, Box Hill en a sauvé quelques uns et ressorti en vinyles (dont "Nottamun Town" d'Oberon)
Le déclin du genre alla de paire avec celui de Fairport Conventions, ses nombreux changements de line-up et la baisse de qualité de leur zik. On entendit encore cette Folk dans les années 70, dans les bars, chez les consommateurs de bières et fin 80, chez les quelques amateurs de World Music. On arrêta de prendre au sérieux le genre.
Il y eut encore deux albums numéro en 76 par Max Boyce et Billy Connolly, tournés vers la comédie pour être plus commerciaux. D'autres hits affreux sortirent. Le secret de Denny, Bunyan et Harper fut perdu. L'album Steeleye Pan sorti en 1976 et produit par Mike Batt fut le dernier du genre, bien intentionné mais maladroit folk futuriste, flirtant avec le reggae et le boogie. Ils appelèrent ça "Rocket Cootage" ; mais où avaient-ils la tête ?
Le Punk (sans mythe ni magie) et la prog en finirent avec le genre. Il y eut une comédie musicale "Lark Rise to Candleford" comme dernier fait d'armes interprété par le couple Hutchings et Collins, la première tombant amoureuse d'un de ses jeunes acteurs, la seconde voyant son mariage se désintégrer pendant les répéts. Elle devint de ce fait le dernier mythe du mouvement.

Dance to the Music
7.6

Dance to the Music (1985)

Dance to the Music

02 min. Sortie : 1985 (France).

Morceau de Sly & the Family Stone

Strangeman57 a mis 6/10.

Annotation :

28 : ELECTRIFIED SOUL
En 66, Dylan disait que Smokey Robinson était le plus grand poète vivant. On n'a jamais entendu à la réponse de l'intéressé car à l'époque, malgré les émissions live et Hit Parade, on n'entendait que des blancs. Sly and the Family Stone a changé ça.
C'était le groupe le + "goodtime" depuis Lovin' Spoonful, à la différence qu'ils étaient composés de noirs, de blancs, de femmes et d'hommes, né en pleines émeutes raciales à Detroit (43 morts). Ils ont changé la Soul Music en espace d'un an avec leur 1er hit "Dance to the Music" en 67 (US n°8, UK n°7) ; beat propulsif, harmonies doowop, bass fuzz lancinante ; sûrement dans le top 10 des titres les plus samplés.
Chaque chanteur et instrument ont leurs moments, Minnie the Minx hurle "All the Squares, Go Home !" à son sommet. Ça a la même spontanéité qu'un "Be-Bop-A-Lula" avec ses cris aléatoires exaltants. A côté de cette liberté, les artistes de la Motown ressemblaient à des marionettes. C'était des gens de tous les jours et leur musique n'était que fête.

Everybody is a Star
7.8

Everybody is a Star (1992)

Everybody Is a Star

03 min. Sortie : 8 septembre 1992 (France).

Morceau de Sly & the Family Stone

Strangeman57 a mis 7/10.

Annotation :

Sly a du se demander pourquoi personne n'avait eu l'idée de la recette avant lui. Il a pris l'excitation Soul de la Stax, greffé sur James Brown et le rythme funk, mixé au psychédélisme (le groupe venant de San Francisco). Personne d'autre n'aurait pu rendre ça aussi précis, béni, détendu et joyeux qu'eux. Il aurait pu mettre les filles en avant mais il voulait une famille égale à tout niveau.
Son frère Freddie, sa soeur Rose, la batteur italo-américain Greg Errico, Larry Graham (pionnier de la bass slap), Jerry Martini (au saxo, fan de Motown) et une trompettiste déchainée de californie Cynthia Robinson devinrent définitivement superstars à Woodstock en 69, l'année où ils eurent deux numéros 1 US ("EveryDay People", "Everybody is a Star").
Sly voulait faire des concerts ! Il habilla son groupe de haut talons, de suite argentés et yeux maquillés en fluo, ce qui donnait l'impression que la nouvelle décennie était déjà là. Militant, il forca l'entrée d'un strip-club où il essuyait avec sa copine blanche les insultes racistes. Il raconta cette histoire sur scène le soir, suivi d'une standing ovation et raccompagné par les flics hors de la ville.

Papa Was a Rolling Stone
8.6

Papa Was a Rolling Stone

Morceau de The Temptations

Strangeman57 a mis 6/10.

Annotation :

La Motown ne se coucha pas, notamment avec le n°1 des Supremes : Love Child, dont l'homme de l'ombre Norman Whitfield remplace le fameux trio "Holland/Dozier/Holland", viré à cause d'une dispute financière, ne pouvant alors même plus produire sous leurs propres noms (Dumbar/Wayne deviendra alors le nom de leur patte pour encore quelques tubes... dont le très bon"Band of Gold" de Freeda Payne).
Whitfield était un punk de salle de billard qui travaillait d'abord au contrôle-qualité de la Motown avant de succèder à Smokey Robinson en tant que producteur des Temptations. Inspiré par le départ de leur chanteur et par Sly Stone, il produisit l'étrangement construit "Cloud Nine" (n°3 aux US) avec les Temptations restant ; il empaqueta l'énergie de ses influences sans amoindrir le voyage, bien que moins sexy.
Bientôt, il y eut la panoplie totale sur leurs titres ; echos, pedales wha-wha, bass funky et commentaires sociaux. Le groupe devint le choeur de Whitfield (au point de signer une chanson d'Amour "Just an Imagination", autre n°1) et Eddie Kendricks le quitta pour retrouver son identité en 73, ce qui signa la fin du groupe, après quelques tubes empruntés au style Stone ("Psychedelic Shack", "Ball of Confusion", "Papa Was a Rolling Stone").

I Heard It Through the Grapevine
8.3

I Heard It Through the Grapevine (1995)

I Heard It Through the Grapevine

02 min. Sortie : 1995 (France). Pop rock, Blues, Rap/hip hop/R&B

Morceau de Marvin Gaye

Strangeman57 a mis 7/10.

Annotation :

Le meilleur titre de Whitfield reste néanmoins "I heard it through the Gravepine", d'abord enregistré en par Gladys Knight en 67 (trop exubérant) puis par Marvin Gaye pour l'un des n°1 de Noël les plus sombres de la Pop, d'un chanteur alors paranoïaque et perdu, loin d'être prêt à descendre un gouvernement. Un piano électrique qui sonne comme dans un maison hantée, une bass tribale et des paroles d'Amour conspis. Alors que Sly Stone montait des montagnes, ici, on s'enfonce dans les abysses.

Superstition
8.3

Superstition

04 min.

Morceau de Stevie Wonder

Strangeman57 a mis 8/10.

Annotation :

Avec Sly Stone, une conscience politique Black a investi la Pop. Marvin Gaye se sentant sur le départ alors que son petit génie camarade qui a eu un hit en 63 avec "Fingertips" commençait à avoir le bel âge. Inspiré de l'empowerment de Stone et sous l'égide de Whitfield, Gaye et Wonder demandèrent alors plus d'autonomie à l'autoritaire Berry Gordy. Ils voulaient faire des albums personnels, pu de routine Dance. Wonder commença avec "Where I'm Coming From" et "Music of My Mind", écrivant, produisant, jouant virtuellement chaque instru ; Jazz, Funk, latin et soul, vigoureux et libéré. Optimiste et spirituel, il joua le rôle de mentor, prévenant contre les drogues ("Too High") entre autres.
De son "Talking Book" en 72 à "Innervisions" en 73, il était dans un monde parfait, seul à sa barre, encensé par un public blanc qui le voyait comme un génie, séparé des autres artistes noirs. Raisons ; sa non-voyance, sa voix non gospel qui se mesurait aux autres instrus qu'il jouait lui-même, il adorait bosser en studio, découvrant de nouveaux jouets plutôt que jouer avec d'autres musiciens. Il était un maitre des textures (personne n'avait pensé à user un Clavichord comme instrument rythmique avant "Superstition") et il semblait proche de groupes progressifs blancs, bien que prodigieusement plus talentueux. Même "Isn't She Lovely" au format + radio n'a pas eu raison de lui.

Strangeman57

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