À sang perdu
5.4
À sang perdu

livre de Rae Delbianco (2018)

J'ai pris ma claque. J'ai mis du temps à en venir à bout parce que le rythme peut paraître très lent même dans les moments d'actions qui se déroulent en une fraction de seconde. J'ai pris ma claque parce que je pense que cette histoire est venue se greffer à des choses que j'avais besoin de lire en ce moment.


De liens. De sang. D'abandon. Des animaux, de la violence, de personnes qui se laissent apprivoiser et qui vrillent en un claquement de doigts, des images de cartels et de traversées du désert façon Breaking Bad.


Si j'ai aimé ce livre ? Putain que oui minou.


Auréolé par Philippe Meyer qui scande à qui veut bien le lire qu'on tient une nouvelle Cormac McCarthy, je dirai pas que c'est faux, j'me suis tant paumé dans la poésie contemplative que par moments je me réveillais d'avoir lu 6 pages avec l'impression d'avoir été absorbé dans une faille temporelle sans rien en ramener du tout. Comme dans Méridien de Sang quoi. Qu'on se rassure, à la relecture, la claque, on la prend.


Les premiers romans peuvent surprendre, certains ont de gros défauts de premiers romans, d'autres vous prennent aux tripes avec l'envie de gueuler sur tous les toits que vous venez de vous faire un deuxième trou du cul.


À Sang perdu c'est aussi cinglé que sobre. C'est violent-sourd, c'est la vengeance qui prend plus que son temps et les envies de se réfugier contre un flanc de bête pendant que le monde continue de s'enfiler tout autour.


Lucy et Wyatt se retrouvent orphelins le jour où Lucy tue le père avec un fusil. 5 ans plus tard, ils continuent de vivre sur cette Terre qui les a vu naître ayant enterré le paternel sans jamais en avoir rien dit. (Oui minou, tu peux vivre dans l'Utah sans que personne en ait rien à foutre de ta pomme, ça a ses côtés pratique en cas de parricide). Une nuit le bétail qui permet aux frangins de gagner leur vie se fait dégommer par une gosse sortie tout droit du film Logan (le film avec Wolverine dans lequel il est tout vieux et tout là tu vois ?). Une gosse moitié mexicaine moitié cartel-furiosa. T'y crois pas au début au personnage mais en vrai t'es tellement content qu'elle soit là.


Après l'avoir poursuivi pour la buter, Wyatt qui ne veut pas avoir du sang de gosse sur les mains demande à "la fille" un moyen de récupérer l'argent qui permettrait de compenser la perte des bovins.


Et à partir de là l'histoire commence. Entrecoupée de scènes où t'en apprends plus sur la relation Wyatt/Lucy/Papa-mâchoire-de-lapin.


Je sais que je suis pas objectif quand il s'agit de littérature américaine, donc t'en fais ce que tu veux. Moi je dis que ce serait débile de passer à côté de ce bouquin grâce auquel tu passes un moment destructeur/réparateur/claque-dans-ta-gueule.


Go for it (steuplait)

LouKnox
7
Écrit par

Créée

le 1 juin 2020

Critique lue 81 fois

Lou Knox

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