Alors que tout le monde a décidé d'essayer de se révolter grâce à l'essai de Stéphane Hessel « Indignez vous », je me suis lancé dans l'œuvre de Raoul Vaneigem. Parce que Papy Hessel qui distille sa révolution bobo au coin du feu qui sent bon le révolutionnaire en charentaise dans cette essai vraiment très court (pour un homme qui a eu une vie aussi chargée), ça me convient pas. Raoul Vaneigem, c'est le révolutionnaire dans l'âme, hédoniste radical, et médiéviste s'intéressant à l'hérésie, son mémoire de licence était sur Isidore Ducasse alias Lautréamont (comme le monde est petit). En gros si vous dite en entretien que vous étés amateur des écrits de Vaneigem, vous pouvez être quasi sur de vous faire virer à coup de pied dans le derrière.

Donc je me suis intéressé à ce petit essaye qui traînait chez moi et qui traite, comme le nom l'indique, de l'éducation nationale. Vaneigem traite de la manière qu'à l'éducation nationale d'élever nos chers bambins. Cette institution les transformant en êtres insensibles ou leurs maîtres d'écoles s'incarnent par la peur et l'inflexibilité. Il met en cause une broyeuse d'individu et de créativité qui prépare à la dur loi du marché. Il accuse l'Etat de préparer les enfants à être juste du capital humain en brisant toutes individualités, on ne parle plus en terme d'êtres vivants mais de ressources humaines.

Vaneigem fait tout ce qu'Hessel ne fait pas, il accuse beaucoup, dit contre et pour qui se dirige cet écrit. Il argumente, démontre et démonte méthodiquement chacune de ses idées, le lecteur a à la fin du livre a énormément de pistes de réflexions. Mais surtout il ne se contente pas de taper bêtement, il n'est pas timide sur les solutions proposées, il présente par bribes des idées sur l'éducation, en présentant ce que devrais être l'apprentissage de la vie et des connaissances. La créativité se substitue à la terreur, la plaisir d'apprendre se substitue aux rapports de forces enseignants/élèves.

Son essai sent bon la colère et l'indignation face à un système implacable et totalement inefficace. Il le dit haut et fort et ne se contente pas de murmurer comme d'autres auteurs. Ceci est un avertissement et cri de ralliement pour les générations futurs, il n'appelle pas à un quelconque boycott (que peu de gens respecteraient), il appel à penser, à réfléchir.
CREAM
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le 7 août 2011

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