Malgré les belles descriptions des magnifiques paysages de Sibérie, quelque chose m'a définitivement manqué dans la lecture de ce livre. Sylvain Tesson nous décrit ici, jour après jour, son aventure dans une cabane perdue près du lac Baïkal au cœur de la Sibérie. Si, résumé ainsi, ce livre m'a directement attiré, je finis en me disant que ces 6 mois en Sibérie n'étaient peut-être qu'une case à cocher de sa Bucket List.
L'auteur cherche tellement à convaincre les lecteurs du bonheur qu'il éprouve à vivre seul dans sa cabane, que l'on finit le livre en se demandant pourquoi il n'y est pas resté. Est-il reparti dans cette ville qu'il n'aime pas par envie ? Par devoir ? Parce que c'est ainsi ? Parce que cette expérience d'ermite n'est bonne que si elle est temporaire ? Voilà ce que je reproche à Sylvain Tesson. Il nous présente cette expérience comme une quête du bonheur, un retour aux sources pour trouver la sérénité, en nous expliquant par A+B qu'il est heureux dans sa cabane. "Pour parvenir au sentiment de liberté intérieure, il faut de l'espace à profusion et de la solitude. Il faut ajouter la maîtrise du temps, le silence total, l'âpreté de la vie et le côtoiement de la splendeur géographique. L'équation de ces conquêtes mène en cabane." Malgré cela, il décide d'en partir. Si on y ajoute la quantité de vodka que l'aventurier a bu pour passer ces 6 mois, on finit par se demander s'il a vraiment atteint cet état de sérénité totale qu'il recherchait en devenant "ermite". Les guillemets de "ermite" sont de mises sachant que notre explorateur ne passe pas plus de 3-4 jours sans voir quelqu'un. Peut-être qu'au final, tout revient à ce paradoxe qu'il énonce lui-même: "Rien ne vaut la solitude. Pour être parfaitement heureux, il me manque quelqu'un à qui l'expliquer."