Une brève nouvelle ouvre le livre, cent pour cent cliché, à tel point qu'on pourrait la croire tirée de « la vie littéraire » (que l'auteur oppose à « la vie ordinaire », cf. par exemple l'article « Raffoler »), c'est-à-dire d'un roman Harlequin. Car c'est là la cible privilégiée par l'auteur : les romans à l'eau de rose vaguement psychologisants, où l'on "s'étreint", dans lesquels "les pneus de limousines rutilantes crissent sur le gravier de l'allée" et dont les héros ont "le cœur marqué de cicatrices indélébiles". Cela fait toujours mouche, car c'est toujours bien vu, mais ça sent un peu le mépris : on aurait aussi pu relever les clichés des articles de journaux, des livres d'histoire ou des critiques littéraires (« cible privilégiée », « faire mouche », « être bien vu »…). On me signale que le titre précise « clichés "littéraires" » : alors, pourquoi ne pas les avoir traqués aussi dans cette frange de la littérature contemporaine qui, précisément, se revendique contre l'eau de rose ?
Un très bon livre pour les rayons « humour / société » des librairies, contrairement à une bonne partie des « petits livres de… », « éloges de… » et autres « dictionnaires de… », mais pas assez ambitieux pour constituer un essai valable, alors que le sujet s’y prête.
Alcofribas
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le 5 janv. 2014

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