Cruellement comique

« Feel Good » c’est le récit agité d’une rencontre entre deux paumés.
Nous sommes chez les sans-grades, les exclus, chez les pauvres à notre époque, une fabrique à exclusion.
Alice depuis toujours est « tout juste », comme sa mère, jamais de fric. Elle a tout essayé mais jamais elle ne s’en sort, ce qui l’amène à imaginer le rapt d’un bébé de riches contre rançon.
Tom lui a toujours voulu être écrivain car il pense que c’est un métier cool. Malheureusement à part sa mère qui apprécie le lire, ses histoires extravagantes ne lui ont apporté aucun succès, même minime. Avec l’âge, il a même renoncé à toute ambition littéraire.
Ils vont se rencontrer pour écrire un roman « Feel Good », c’est à dire à psychologie à cinq sous et niais mais dont les ventes les rendraient riche.
Pour échapper à leur sort, ils se jouent de la légalité ou de la morale mais ils sont attachants.
Avec cette rencontre romantique, Thomas Gunzig pose notre regard sur une société que l’on voudrait ignorer, les inégalités obscènes, l’absurdité du monde du travail, la pauvreté, tout est abordé avec justesse et, on comprend que chacun est capable de basculer dans le « prêt à tout ».
L’écriture est vive, drôle et débordante de bienveillance.