Gravesend
7.1
Gravesend

livre de William Boyle ()

Difficile de s’attacher aux personnages sur lesquels je n’ai trouvé aucune prise.
Une fille jolie et égoïste qui a raté sa carrière et revient dans son quartier d’enfance, un looser qui ressasse la mort de son frère et ne pense qu’à se venger, de vieux parents séniles, malades, ou carrément morts, un bad boy qui sort de prison et qui ne trouve pas de rédemption, et un gamin boiteux.
De tous, c’est le dernier qui est le plus intéressant, qui offre des aspérités, quelque chose à quoi s’accrocher. De tous, c’est le personnage le plus innocent et le plus dangereux et celui par qui le chaos va arriver. Belle trouvaille.
Mais cela ne suffit pas à me convaincre. Quelle déprime que ce livre, quelle déprime que ces vies, ces futurs complètement bouchés, cette résignation ! Il n’y a que la jolie fille qui ait de l’ambition, des envies, des rêves, mais ils sont vite absorbés par ses petits plaisirs personnels.


Quand je pense roman noir, j’ai tout de suite en tête Donald Ray Pollock et ses abîmes de noirceur, de paumés, de tristesse et d’horreur. Mais tout sonne tellement vrai chez lui, que l’on est absorbé et complètement remués par son univers. Ici, rien, un peu de pitié pour le gamin, c’est tout. Je n’ai pas ressenti d’authenticité, je me suis sentie très étrangère à ce quartier, comme une observatrice lointaine. Dommage, car les personnages auraient pu devenir très forts, comme Ray Boy, mais on reste dans la marge. Un peu de sexe, un peu de violence, un peu de haine, on mélange, et paf… ça tombe à l’eau.

Mei-mei
5
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le 1 mars 2017

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Mei-mei

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