L'indignation constitue l'essence de l'engagement. La résistance est nécessaire pour le maintien des droits acquis, la non-violence indispensable pour défendre ses combats.
C'est le message de ce manifeste, aussi court qu'énergique.
Il rappelle l'esprit de la Résistance, les acquis sociaux qu'elle a fait adopter et la Déclaration universelle des droits humains (pas seulement de l'homme : la femme a les mêmes).
Et il s'insurge contre le détricotage de ces avancées. S'il attaque à juste titre les excès du libéralisme, il porte une critique de valeur d'un système : si c'est bien sûr son droit, je trouve qu'il va un peu vite dans la généralisation, même si une grande part du constat est avéré. Je suis partisan, à titre personnel, d'une économie régulée, idéalement au niveau international, plutôt que d'une forme de volontarisme voguant à coup de nationalisations, système justifié en 1944, idéologiquement encore soutenable en 1982, mais hors de portée aujourd'hui, me semble-t-il.
Il fait revivre, en presque lignes, le souffle de la résistance, et je trouve bien dommage qu'il ne procède pas à une étude exhaustive des valeurs politiques et sociales du Conseil national de la résistance.
Mais il y a une bonne raison à cela : il veut frapper fort et faisant bref, ce qui constitue une méthode rédactionnelle efficace, en tout cas à mon sens.
Il opère un passage sur la Palestine, assez juste, ce que j'exprime évidemment avec regret, tant je suis triste qu'Israël, qui mérite son Etat, n'opère pas toutes les leçons du passé de son peuple et de son pays.
C'est un bon petit livre, en ce qu'il fait efficacement phosphorer.