La première fois que j'ai lu ce livre, il m'a prodigieusement énervée et je l'ai couvert d'annotations rageuses, d'interrogations, de réflexions.
Tout d'abord il y a trop de jugements : vous accordez de l'importance à votre image, à votre richesse, vous tenez à vos acquis, vos biens matériels, vous n'êtes pas dans l'instant présent, vous donnez trop d'importance à vos pensées, à votre ego...
(Qu'est-ce qu'il en sait le type ?)
Et des affirmations, négatives pour la plupart, toujours sur cette base du vous êtes comme ci, vous souffrez pour ça...
Ensuite j'ai trouvé une version audio qui m'a permis d'accéder aux conseils et réflexions, sous les affirmations négatives et les jugements.
Ce livre s'adresse avant tout à un public occidental matérialiste aux chakras bouchés. Un premier pas vers la libération pour ceux qui sont pris au piège du qu'en dira-t-on, des médias, des apparences, des pensées et émotions auxquelles il s'identifie, loin de son moi profond.
C'est d'ailleurs le problème de nombreux ouvrages de développement personnel, y compris ceux du Dalaï lama, n'en délaise au grand Bonhomme que j'affectionne. Ils partent du principe que le lecteur s'assimile au vous de la masse. Et une masse pas très spirituelle.
Eckhart a pourtant eu sa révélation libératrice très jeune et pourrait supposer que d'autres sont sur le même chemin ; pourquoi achèteraient-ils le livre sinon ?
Le paradoxe de ce livre qui est censé parler du calme intérieur est qu'il parle énormément du bazar anti-calme, donnant peu de conseils pratiques pour accéder à la paix avec soi-même. Quand je travaille sur le développement personnel, j'aime qu'on me donne des conseils judicieux, des informations porteuses. En ce sens, Christophe André est beaucoup plus riche et dense. Jamais de jugements, jamais d'affirmations négatives, de vous impitoyable.
C'est d'ailleurs une des premières choses qu'on apprend en communication positive : éviter le tu, le vous, le les autres. Mieux vaut rester dans le je, non pas le je de l'ego, mais celui de l'être spirituel.
Egoïstement, en séance personnelle, qu'est-ce que j'en ai à battre des problèmes des autres, de la masse, des matérialistes ? Je ne les juge même pas ! Je m'en fiche, tout simplement. Je n'ai pas la télé, je suis déjà connectée à la nature, je ne m'identifie pas à mes pensées et émotions.
C'est dommage : les conseils judicieux ici sont pollués par tous les jugements. Si on me rend mon livre, je pense que je graphiterai tous les passages que j'estime inutiles pour rester sur l'essentiel. Trop de chemins à ne pas emprunter, au détriment de la voie vers un mieux être, qui reste floue, et peut-être trop simpliste.