Spectateur de sa morne vie...
L'étranger représente ma première découverte de l'oeuvre de Camus.
Franchement, je suis très loin d'être emballé. La description de l'existence morne d'un quidam quelconque mou comme un poulpe et distant des autres et de sa vie m'a ennuyé au plus haut point.
L'entame du livre commençait pourtant bien avec un enterrement des plus distants ; la suite s'est révélée longue et sirupeuse, un peu comme un coup de soleil sur la tête qui m'aurait laissé comme sonné.
Le dernier tiers s'est heureusement révélé beaucoup plus intéressant, abordant des thématiques profondes : l'enfermement et ses conséquences, le fonctionnement de la justice et son aveuglement, l'influence de la presse, les codes moraux d'une époque, le poids de la religion. Le personnage acquiert alors une densité qui m'était jusque là demeurée inaccessible, allant même jusqu'à s'emporter contre cet insupportable calotin qui lui gâche la réflexion solitaire de ses derniers instants.
Un ennui pesant pour parvenir enfin à un final digne de ce nom.
Contrairement à la justice décrite dans ce roman, je demeure nuancé... quant au plaisir suscité par cette lecture.